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dualité

Tandis que l'autorité d'une photographie dépendra toujours de la relation qu'elle entretient avec son sujet (du fait qu'elle est la photographie de quelque chose) toute prétention de faire de la photographie un art doit mettre l'accent sur la subjectivité du regard.

Auteur: Sontag Susan

Info: In "Sur la photographie", éd. 10/18, p. 163

[ beaux-arts ] [ point de vue ] [ référentialité ] [ traces ] [ expression ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

conventions

En "mentant" avec talent, l'acteur contribue à civiliser. La première marque de l'intelligence est bien la saisie de la valeur du signe (dont tout l'être est de faire connaître autre chose) ; la pire des hébétudes, la négation du symbole. L'acteur, le poète, tous les arts à vrai dire, mentent pour dire vrai.

Auteur: Koninck Thomas De

Info: La nouvelle ignorance et le problème de la culture, p.138, PUF, 2001

[ règles ] [ sens ] [ factice ] [ jeu ] [ apparences ]

 

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réflexion

...même dans les cas où deux conceptions ne peuvent être séparées dans l'imagination, on peut souvent imaginer l'une sans l'autre, c'est-à-dire imaginer des données dont on devrait être amené à croire à un état des choses où l'idée est séparée de l'autre. On peut donc supposer un espace incolore, bien qu'on ne puisse dissocier l'espace de la couleur. J'appelle ce mode de séparation Prescission. (prescind : retirer son attention de quelque chose)

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Manuscrit : Notes on the Categories [R]. MS [R] 895; MS [W] 545. (1885).

[ réfléchir ] [ cloisonnement mental ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cognition

C'est une question difficile que de savoir si le principe de série nous permet de tracer des lignes de démarcation nettes entre perception et quasi anticipation, c'est à dire l'antecept, et entre perception et mémoire récente (que je me permets de nommer ponecept, une mémoire distante et incertaine, qui est peut-être même tout autre chose), ou si la perception est en même temps un cas extrême d'antecept et un cas extrême de ponecept.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Telepathy. MS [R] 881. 1903

[ instant présent ] [ captage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

trouble du comportement alimentaire

a. L’affect correspondant à la mélancolie est celui du deuil, c’est-à-dire la désirance pour quelque chose qui est perdu. Dans la mélancolie, il pourrait donc s’agir d’une perte, une perte dans la vie pulsionnelle.

b. La névrose alimentaire parallèle à la mélancolie est l’anorexie. La fameuse anorexia nervosa des jeunes filles me semble être (après avoir bien observé la chose) une mélancolie liée à une sexualité non développée. La malade déclara qu’elle ne mangeait pas pour la simple raison qu’elle n’avait pas d’appétit, rien d’autre. Perte d’appétit = dans le sexuel, perte de libido.

Dès lors, il ne serait pas mauvais de partir de cette idée : la mélancolie consisterait en un deuil quant à la perte de la libido.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Manuscrit G dans la lettre à Wilhelm Fliess du 7 janvier 1895 (date estimée), trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ définie ] [ explication ] [ signification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

croyance

Comme disait Ûrij Bujda chercher Dieu est un non sens. Au mieux on interprétera les faits selon l'hypothèse de l'existence d'une force "externe", (au demeurant une illusion puisque nous sommes évidemment le "produit" de quelque chose). Croyance envisageable au niveau de l'individu parce que nous sommes des êtres dont la vie repose dessus, un corps présent, suivi de son mental... avant de disparaître. Foi naturelle qui semble vouloir trouver confirmation via certains détails de nos existences, interprétés comme de mystérieux coups de pouce dans nos destinées. Cette "croyance positive" devrait être une évidence au regard de la totalité des développements de la vie sur terre, fabuleux foisonnement d'intrications, miracle incompréhensible et merveilleux où l'individu isolé parait ridicule ? Peut-être parce que tout (soi-même, l'humanité tout entière, la planète...) peut disparaître d'une seconde à l'autre sous quelque cataclysme.

Auteur: Mg

Info: 8 juillet 2018

[ émerveillement ]

 

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bizarreries

Pour en revenir à l'abondance des manies chez les créateurs et pour n'en citer que quelques unes en guise d'apéritif, je dirai que Kafka, en plus de mâcher 32 fois chaque bouchée, faisait de la gymnastique nu devant la fenêtre ouverte par un froid de canard ; Socrate portait toujours le même vêtement, marchait nu-pieds et dansait tout seul ; Proust s'est mis un jour au lit et n'en est plus sorti (et Valle-Inclan et l'Uruguayen Juan Carlos Onetti, parmi bien d'autres, ont fait la même chose) ; Agatha Christie écrivait dans sa baignoire; Rousseau était masochiste et exhibitionniste; Freud avait peur des trains; Hitchcock, des oeufs; Napoléon, des chats; et la jeune écrivaien colombienne Amalia Andrade, chez qui j'ai pris les trois derniers exemples de phobie, avait peur dans son enfance que des arbres lui poussent à l'intérieur du corps si elle avalait une graine. (...) Rudyard Kipling ne pouvait écrire qu'avec de l'encre très noire, au point que le noir bleuté lui semblait déjà une " aberration". Schiller mettait des pommes gâtées dans le tiroir de son bureau, car il avait besoin de humer la nourriture pour écrire*. Dans ses vieux jours Isaak Dinesen mangeait uniquement des huitres et du raisin blanc avec quelques asperges. Stefan Zweig collectionnait compulsivement les autographe et envoyait trois ou quatre lettres par jour à ses personnalités favorites pour leur demander une signature...

Auteur: Montero Rosa

Info: Le danger de ne pas être folle, pp 15,16. *Amélie Nothomb a une marotte similaire (note de mg)

[ insolites ] [ écrivains ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écologie

Dans la mesure où la survie future de la société dépend de fait que l'humanité trouve une alternative au mode de production des espèces (déjà sur des bases légales), nous pourrions étendre la métaphore et comparer les contre-attaques intrusives du système quand à ses propres droits animaux à un désordre auto-imune fatal, puisque la société cherche activement à détruire ce qui pourrait la sauver (Quoique sous une forme modifiée). Dans cette guerre contre la vérité, l'individu est recruté comme un "anticorps".
D'où la cohérence frappante avec laquelle les gens des milieux les plus divers répondent à la critique des droits des animaux actuels. Quoique complètement non coordonnées et spontanées, leurs réponses sont néanmoins coordonnées au niveau idéologique, formant une toile transparente de "bon sens". Indépendamment les uns des autres, les individus offrent les mêmes arguments fallacieux pour détourner la force morale de cette critique des droits des animaux. Mis en demeure de repenser la base morale de l'agriculture animale, chaque mangeur de viande a la même demi-douzaine de réponses à disposition pour y répondre, souvent exprimées de manière malicieuse comme des "questions"
- Et le lion qui mange la gazelle? (D'autres animaux mangent des animaux, il est donc naturel et éthique pour nous de les manger.)
- Qu'en est-il des plantes? (Les plantes sont vivantes, après tout. Un changement vers le végétarisme entraînerait plus de morts de végétaux.)
- Et les Américains de souche ? Eux priaient pour les animaux après les avoir tués, et utilisaient toutes les parties de leurs corps. (Ce n'est donc pas mauvais pour nous de tuer des animaux, si nous le faisons "respectueusement" sans gaspiller les autres parties de leur corps.)
- Et si nous mettons fin à l'agriculture animale, d'où viendra la terre pour cultiver toutes les nouvelles cultures dont nous aurons besoin? (Le véganisme conduirait à une apocalypse écologique.)
- Si nous cessions de manger de la viande, que deviendront tous les animaux de ferme? (Nous leur faisons une fleur en les amenant à l'existence, ils nous "doivent" quelque chose).

Auteur: Sanbonmatsu John

Info: The Animal Of Bad Faith, anti-veganism as a societal autoimmune disorder

[ environnement ]

 

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intuition intellectuelle

Il faut encore que je vous fasse une autre remarque préliminaire : c’est que, comme je ne vous ai parlé que de la possibilité de la réalisation métaphysique (et je ne pouvais d’ailleurs pas vous parler d’autre chose), vous avez envisagé la question à un point de vue qu’on pourrait dire plus philosophique que vraiment métaphysique. Je veux dire par là que vous discutez comme s’il s’agissait de savoir si cela est ou n’est pas, alors que, pour moi, toute la question est de comprendre que cela est, et comment cela est. [...] Cela dit, je reviens à vos difficultés logiques.

Vous me faites d’abord cette objection : “un être ne peut être simultanément et sous le même rapport individuel et universel”. Assurément non, mais ai-je jamais rien dit de semblable ? Il faut bien que ce soit simultanément, puisque l’un des deux états dont il s’agit est, non seulement extra-temporel, mais en dehors de toute condition de durée ou de succession sous quelque mode que ce soit, donc nécessairement en parfaite simultanéité avec tout le reste. Mais il est bien évident que ce n’est pas sous le même rapport, puisque c’est en tant qu’il est autre chose que l’être qui est un individu humain dans un de ses états n’est plus soumis aux conditions de l’existence humaine. Comme ces conditions sont celles qui définissent l’état d’existence qui est celui de l’individu humain comme tel, elles ne peuvent pas s’appliquer aux autres états, ni par conséquent à l’être en tant qu’on l’envisage dans ces autres états. [...]

Vous dites ceci : “Si vous parlez de l’être universel, sous quel rapport et par rapport à quoi est-il aussi un individu humain ?” [...] Si l’être universel est aussi, en un sens, un individu humain, c’est tout simplement parce qu’il enferme en lui cette possibilité, ou, en d’autres termes, parce que tout individu humain représente une possibilité d’être. Il n’y a donc aucune difficulté si on envisage les choses à ce point de vue, qui est d’ailleurs le point de vue purement théorique, et non celui de la réalisation ; à ce dernier, ce n’est pas proprement de l’être universel qu’il faudrait parler ici, mais de la “personnalité” qui est le principe transcendant d’un individu humain dans un certain état, et d’autre chose dans les autres états. C’est par rapport à cette “personnalité”, principe de tous les états d’un être, que la réalisation doit essentiellement être envisagée ; il me semblait pourtant bien vous en avoir parlé déjà. – Pour revenir au point de vue théorique, je ne vois aucun inconvénient, non pas à “affecter l’Infini de ce prédicat” qui est un individu humain avec ses conditions spéciales d’existence, mais à attribuer ce prédicat à l’Être (sans que celui-ci en soit aucunement “affecté”), car cet individu n’est au fond qu’une “manière d’être” (soit au regard de l’être universel, soit au regard de la “personnalité”), et à l’attribuer non seulement à l’Être, mais à l’Infini, c’est-à-dire à la Possibilité totale, car toute possibilité d’être est aussi, évidemment, une possibilité tout court, l’Être étant inclus dans la Possibilité totale. [...]

J’ai maintenant à répondre à cette question : “Si c’est de l’être universel qu’il s’agit, comment a-t-il à entrer en possession de l’universel, puisqu’il est déjà universel ?” Évidemment, dès lors qu’on se place au point de vue d’un principe immuable et permanent, il ne peut être affecté ou modifié par un changement quelconque ; vous avez donc raison de dire que le mot de “réalisation” implique qu’on se place au point de vue des êtres individuels, qui, comme tels, sont “dans le devenir”, je dirais plutôt dans la manifestation. Seulement, l’être individuel, pour “réaliser”, n’a pas à “se faire infini”, ce qui serait contradictoire ; il a à prendre effectivement conscience (si toutefois ce mot de conscience peut s’appliquer ici), qu’il n’est pas seulement l’être individuel, ou plutôt que l’être qu’il est dans un certain état est aussi autre chose dans d’autres états. – Bien entendu, il ne peut y avoir aucun changement au point de vue de l’universel, ni par conséquent au point de vue de la “personnalité”, qui est un principe d’ordre universel ; cependant, c’est ici qu’il faudrait faire intervenir encore la distinction du “virtuel” et de l’“effectif” ; si peu clair que vous la trouviez.

[...] Pour en revenir au surnaturel, j’ajouterai que, s’il est de l’essence de l’individu humain, ce n’est d’ailleurs que comme possibilité virtuelle et qui ne peut jamais être que virtuelle pour l’individu comme tel, puisque cette possibilité ne peut être effective qu’au-delà du domaine individuel. Je vous accorde donc que l’identification à Dieu n’est pas réalisable, c’est-à-dire ne peut pas être rendue effective, pour la créature en tant que créature, si vous entendez par “créature” l’individu comme tel (et je me demande si vous pouvez entendre autre chose).

Auteur: Guénon René

Info: Lettre à Noële Maurice-Denis Boulet du 16 février 1919

[ éclaircissements logiques ] [ réponses ] [ monade prison ] [ abstraction atemporelle ]

 
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écrivain-sur-écrivains

Les contents

Dans l’extrait d’Apostrophes qui tourne en boucle ces derniers temps sur internet, ce qui me frappe, c’est la toute fin de l’émission. Quand Matzneff est réellement surpris de la violence de l’attaque de Denise Bombardier, mais, en fait, quand il est surpris par deux autres choses. La première, c’est que visiblement à l’inverse de tous les autres invités, à commencer par Pivot lui-même, elle, elle ne tombe pas sous son charme et elle ne sourit pas quand il parle. Elle ne l’admire pas. Parce que, tous les autres, finalement, ils sourient, d’un sourire gentil : "le gentil farfadet que voilà..." ou "celui-là alors...". Et puis, il est surpris par l’attaque elle-même : comment se fait-il que la vie, la société, vienne le juger, lui — pas lui Gabriel Matzneff, non. Lui, l’écrivain. Lui, le grand écrivain. L’esthète. La littérature. "Comment peut-on ne pas m’aimer ?" Evidemment que la littérature justifie tout, dit-il. Et le plus important est la surprise de Matzneff à ce moment-là : que peut-on me vouloir à moi, qui écris aussi bien ? Je dis tout sur moi, je suis sincère, et j’écris bien. C’est ça, n’est-ce pas, qui justifie l’ensemble, et appelle le sourire de mes convives — il s’agit, réellement, d’une atmosphère de salon, juste avant un dîner. Comment pourrait-il en être autrement ?

Or qui a dit que Matzneff était un écrivain ? Je veux dire, vous avez lu un jour un seul de ses romans, vous avez essayé ? — Ses romans sont publiés, depuis des décennies, aux éditions de la Table ronde — un éditeur de droite dure. Personne, je crois bien, ne les lit. Mais, ses journaux, ils paraissent tous chez Gallimard, et ce n’est pas aujourd’hui que ça a commencé. C’est-à-dire que, tant qu’à dire les choses, celui qui devrait être poursuivi pour complicité de viol et éloge de la pédophilie, n’est-ce pas, en toute logique, c'est son éditeur. Mais, bon, pour moi, ici, il ne s’agira pas de morale ou de justice. — Ses journaux, que j’ai feuilletés il y a des années de ça, qu’en dire ? Mais c’est absolument, désespérément nul. Nul, creux, vaniteux, idiot — ça n’existe tout simplement pas. Ça existe, je dirais, parce que c’est tellement ridicule qu’on se sent souillé quand on le lit, — quand on en est témoin. — Ce sentiment du ridicule senti et qui vous transperce, Dostoïevski en parle. Mais voilà, on dit que, la langue de Matnzeff, "c’est une belle langue". — Pardon pour l’image. Disons, "C’est bien écrit..."

Un bavardage content, qui existe et qui, aussi bien, pourrait ne pas exister. Où chaque page, chaque journée, effacent la précédente, sans jamais rien changer. — Avec une constante : le "je" qui parle est content. Content d’être adoré par des jeunes adolescentes, mais pas seulement — par ses collègues écrivains, auxquels, comme le genre l’y invite, il décoche des petites piques, nous dirons de "petites vacheries entre copains", parce que, et oui, l’essentiel est bien là, tout se passe entre copains. Et nous faisons du style. Et c’est si beau, le style.

C’est ce sourire content qui m’a toujours frappé. Et c’est un sourire que je perçois, sous différentes formes, parfois moins fort, parfois plus fort, chez toute une série d’autres écrivains français. Parce que le sourire peut changer, mais pas le contentement.

Je m’étais déjà interrogé, à propos de d’Ormesson et des écrivains cités comme modèles de l’esprit français par notre président. Et, bizarrement, je me dis que c’est réellement une caractéristique de ce qu’on appelle l’esprit français, ce contentement à se regarder si beau dans le miroir et faire des phrases dessus. J’ai beau chercher, je ne trouve pas ça dans la littérature russe — non, vraiment. Et Dieu sait Tolstoï a écrit des journaux... Le seul, peut-être, c’est Edouard Limonov, qui est un vrai fasciste. Mais Limonov, comme écrivain, ce n’est juste rien du tout.

Mais regardez, je ne sais pas, Léautaud — il est, vraiment, considéré comme un écrivain. Il écrit, il écrit, il écrit. Moi je et mes chats. Mais il écrit, et il fait des volumes, et il est un "grand écrivain". Et lui aussi, il fait du style. Ou, d’une autre façon, Jouhandeau. Cette espèce de saloperie absolue — là encore, d’ailleurs, publiée chez Gallimard. Matzneff, aujourd’hui, il est très malheureux, nous savons bien, il va même perdre les subsides que le CNL lui donnait tous les ans, parce qu’il est un vieillard nécessiteux (!...) — du fait que personne, dit-il lui-même, n’achète ses livres. Mais Jouhandeau, lui, il prospère : et Guéret est très très fière de son auteur, et organise, si je ne me trompe pas, un festival de littérature où sont présents beaucoup de mes amis, ou de gens qui sont publiés par les mêmes éditeurs que moi, et, visiblement, ça ne dérange personne que, non seulement ce type soit un antisémite acharné (dans ses livres comme dans ses lettres), mais qu’il passe son temps à faire des phrases sur sa vie, sur des centaines et des centaines de pages, toujours pareil, à ragoter, à se complaire, à s’admirer, finalement, même en se détestant — mais il ne se déteste guère. Et là encore, comme la crapule qu’il a toujours été, à être content. Absolument certain, comme aujourd’hui Matzneff, que Dieu reconnaîtra les siens, puisque la littérature est le sommet de la création, et qu’il est lui, un créateur de ce sommet.

Et combien d’autres écrivains, hommes et femmes, chez nous, font ça, une carrière à écrire sur ça — le potin et la joie d’être soi, ou la joie d’être si laid et d’être soi (c’est absolument la même chose), la joie d’avoir pour amis des amis qui vous ont pour ami et qui sont contents d’être contents et de vous voir content. Oui, l’éternel ragot.

Et, il faut bien le dire, souvent, c’est ça, ce qu’on appelle "notre littérature" et que j’aurais tendance à appeler "notre honte" ...

Auteur: Markowicz André

Info: https://www.facebook.com/andre.markowicz/posts/2599408370271459

[ cénacles ] [ prestige littéraire ] [ vacheries ] [ compromission ] [ conservatisme bourgeois ] [ Gaule ]

 

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