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intranscriptible

Entre le verbe et l’Image, entre ce qui est figuré par le langage et ce qui est dit par la plastique, la belle unité commence à se dénouer ; une seule et même signification ne leur est pas immédiatement commune. Et s'il est vrai que l'image a encore la vocation de dire, de transmettre quelque chose de consubstantiel au langage, il faut bien reconnaître que, déjà, elle ne dit plus la même chose ; et que par ses valeurs plastiques propres la peinture s'enfonce dans une expérience qui s’écartera toujours plus du langage, quelle que puisse être l'identité superficielle du thème.

Auteur: Foucault Michel

Info: Histoire de la folie

[ représentation ] [ art pictural ] [ double codage ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

espion

Trouvez-moi un ancien employé, de préférence aigri d’avoir été mis à la porte.

Vous croyez qu’ils cachent quelque chose ?

Une endroit comme celui-ci cache toujours quelque chose. C’est dans la nature même de ce genre d’administration tentaculaire. Toutes les grandes bureaucraties, quelles que soient leur activité, ont pour objectif de contrôler l’information, d’augmenter leur budget et de perdurer, quoi qu’il arrive. S’ils ont trouvé quoi que ce soit sur Mars, je suis prêt à parier qu’ils ont bien camouflé l’affaire. Dieu bénisse l’employé aigri : sans lui, jamais nous ne réussirons à mettre un peu de transparence dans notre administration.

Auteur: Preston Douglas

Info: Impact

[ faille du système ] [ trou dans la raquette ] [ indicateur ] [ mouchard ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

concept psychanalytique

Lacan remplace la Chose nouménale kantienne par la Chose impossible/réelle, l’objet ultime du désir : le mouvement fondamental de la "sublimation" n’est donc pas celui des besoins concrets, matériels et sexuels vers des questions "spirituelles", mais celui de la libido qui passe du vide de la Chose vers un objet matériel et concret revêtant un caractère sublime au moment où il occupe la place de la Chose. C’est la raison pour laquelle Lacan définit la sublimation comme l’élévation d’un objet à la dignité de la Chose : la "sublimation" advient lorsqu’un objet faisant partie de la réalité quotidienne se trouve à la place de la Chose impossible.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, page 153

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

analogies

Certaines réalités ont leurs ressemblances naturelles, faciles à découvrir, en des objets qui parlent aux sens, et il n’est pas du tout malaisé de les faire voir à ceux qui demandent une explication, quand on veut la leur donner sans trop s’embarrasser de raisons, en toute facilité. Mais les réalités les plus grandes et les plus précieuses n’ont pas d’image créée pour en donner aux hommes l’intuition claire... images qu’on exhiberait quand on voudrait repaître l’âme qui vous interroge... Aussi faut-il s’exercer à savoir rendre raison de chaque chose ; car les réalités incorporelles, qui sont les plus belles et les plus grandes ne se peuvent montrer exactement que dans le discours (logos) et rien d’autre.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l’esprit, *immatérielles

[ idées ] [ concepts ] [ méta-moteurs ]

 

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accomplissement

Se marier, fonder une famille, accepter tous les enfants qui voudront venir, les préserver dans ce monde peu sûr et, à plus forte raison, les y guider un peu, je suis convaincu que c’est le comble de ce qu’un être humain peut réussir. Qu’apparemment tant de gens y réussissent facilement n’est pas une preuve du contraire, car premièrement ils ne sont pas si nombreux à y réussir effectivement, et deuxièmement ces peu nombreux la plupart du temps ne "font" rien, il leur arrive simplement quelque chose ; ce n’est certes pas encore ce comble, mais c’est tout de même encore une très grande chose et très honorable (d’autant qu’entre ce qu’on "fait" et ce qui "vous arrive", la différence est difficile à faire nettement).

Auteur: Kafka Franz

Info: Lettre au père, traduit de l’allemand par Bernard Lortholary, éditions Gallimard, 2023, page 74

[ sens de la vie ] [ idéal ] [ adéquation innée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réalisme

Parlons de vous. Votre lettre m’a effrayée. Si vous persistez à avoir pour principal objectif de connaître toutes les sensations possibles – car, comme état d’esprit passager, c’est normal à votre âge – vous n’irez pas loin. J’aimais bien mieux quand vous disiez aspirer à prendre contact avec la vie réelle. Vous croyez peut-être que c’est la même chose ; en fait, c’est juste le contraire. Il y a des gens qui n’ont vécu que de sensations et pour les sensations ; André Gide en est un exemple. Ils sont en réalité les dupes de la vie, et, comme ils le sentent confusément, ils tombent toujours dans une profonde tristesse où il ne leur reste d’autre ressource que de s’étourdir en se mentant misérablement à eux-mêmes. Car la réalité de la vie, ce n’est pas la sensation, c’est l’activité – j’entends l’activité dans la pensée et dans l’action.

Auteur: Weil Simone

Info: Lettre à Simone Gibert, 9-17 mars 1935

[ concret ] [ imaginaire ] [ conseil ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Autre chose : dans Homère, Achille sait courir, etc. Hector, dompteur de chevaux. Ulysse. Dans Sophocle : Philoctète, etc. Aux héros de Racine, il ne reste que le pouvoir pur, sans aucun savoir-faire – (Hippolyte, le personnage sacrifié, car lui justement ne court pas à la mort.) Pas étonnant que Racine ait eu la vie privée la plus paisible. Ses tragédies sont en somme froides, elles n’ont rien de douloureux. Seul est douloureux le sort de l’homme de cœur qui veut vivre et ne peut y arriver (Ajax). (Les personnages de Racine sont précisément des abstractions en ce sens qu’ils sont déjà morts.) [Qui donc disait : Quand Racine écrit le mot : mort, il ne pense pas à la mort ? Rien de plus vrai. Cf. sa peur extrême de mourir. Au lieu que pour ses héros, comme Tal[agrand] l’a bien vu, la mort est une détente. Il faut n’avoir que 25 ans pour croire que ça, c’est un poète humain...]

Auteur: Weil Simone

Info: "La condition ouvrière", Journal d'usine, éditions Gallimard, 2002, pages 194-195

[ théorique-pratique ] [ irréalisme ] [ critique ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

tremblement de terre

Comment d’aussi mélodramatiques phénomènes peuvent-ils encore se produire au milieu de nos civilisations constitutionnelles et régulières ? Cela ne répugne-t-il pas au Sens-commun ! Ces cataclysmes, aujourd’hui sans raison d’être, et qui ont fait leur temps, riment-ils à quelque chose ? Non pas ! Ils choquent, simplement, toutes les idées reçues et ne sauraient qu’exiger une prompte répression. Quoi ! dans notre siècle de lumière, six mille personnes, pour la plupart honorables, ne peuvent innocemment prendre le frais sans être exposées à ce qu’une inopinée trépidation du sol les écrase à l’improviste ?... Je trouve à ceci comme une vague odeur d’obscurantisme. 

Comment soumettre ces secousses aux freins d’une sage réglementation ? les museler, pour ainsi dire, en les classant sous un régime ingénieusement administratif ? ... Il n’y a pas à tergiverser : il faut arriver à ça.

Sinon la Science, qui est tout, absolument tout, finirait par ne plus sembler qu’un leurre – nous assimilant, autant dire, à des jouets de la Mécanique-céleste : - ce qui est inadmissible.

Auteur: Villiers de l'Isle-Adam Auguste de

Info: Dans "Tribulat Bonhomet", Tresse et stock, Paris, 1887, pages 17-18

[ absurde ] [ discours scientifique ] [ contrôle ] [ toute-puissance bureaucratique ] [ séisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

école

Je l’avoue volontiers : toute petite, déjà, je n’aimais pas trop les activités sportives… Mais il se trouve que j’étais toujours la plus grande (j’ai arrêté de grandir à l’âge de 12 ans), et qu’en plus de grimper volontiers à de très hauts arbres pour attraper des insectes, j’aimais battre la campagne. Résultat : j’avais une force physique plutôt démesurée. Et à chaque compétition sportive, pour mon plus grand malheur, c’est moi qu’on envoyait défendre "nos" couleurs. Saut en longueur et en hauteur, 100 mètres, basket, j’ai tout fait. Bien entendu, vivant à Hokkaidô, au nord du Japon, j’ai également été vivement encouragée à représenter mon école en patinage de vitesse. On louait mes aptitudes physiques alors que je voulais qu’une chose : qu’on me félicite pour mes dessins ou mes rédactions. Est-ce par haine viscérale de tout classement fondé sur les capacités physiques ou par dégoût de la tension propre à toute compétition ? Toujours est-il qu’à compter du collège, j’ai pris mes distances avec le sport.

Auteur: Yamazaki Mari

Info:

[ intérêt commun ] [ enfant poussé ] [ question ] [ capitalisme sociologique ] [ libération individuelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

- Faites-moi donc la grâce de me dire ce que vous pensez d’Anna Karénine, lui ai-je demandé à nouveau.

- Je vous jure que je n’ai pas envie d’en parler, répondit Dostoïevski. Tous ces personnages sont à tel point stupides, plats et mesquins qu’il est absolument incompréhensible que Tolstoï les considère comme dignes de notre attention. Alors que tant de problèmes authentiques, primordiaux, révoltants nous sollicitent, et que tant de questions nous ramènent à celle – essentielle – d’ "être ou de ne pas être", voici qu’l nous demande de perdre notre temps à propos d’un officier du nom de Vronski, qui tombe amoureux d’une mondaine, et pour qui il faudrait penser aux imbroglios qui en sont résultés. Nous étouffons déjà sans cela chaque jour dans cet air de salon, où l’on se heurte à chaque instant à des nullités, où triomphent la platitude et la banalité ! Or, voici que dans une œuvre du meilleur romancier russe nous retrouvons la même chose !

Auteur: Altchevskaïa Ch.

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 432

[ critique ] [ superficiel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson