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réflexivité

Ce sont les chrétiens qui ont élaboré la notion de religion en général et, par conséquent, celle de la pluralité de ses formes. Mais ni en Asie, ni en Israël, ni dans l’Antiquité gréco-latine, on ne trouve de terme qui signifie ce que signifie pour nous le mot religion. Ce terme est bien sûr d’origine latine ; mais n’a pas en latin le sens qu’il a pour nous, savoir : la forme générale et déterminée qui englobe toutes les manifestations doctrinales, rituelles et spirituelles, d’origine plus ou moins transcendante, par lesquelles se hommes se reconnaissent rattachés à la Réalité divine et donc reliés entre eux. [...] Y a-t-il d’ailleurs en chinois un terme pour désigner la tradition – ou les traditions – chinoise ? Y a-t-il en hébreu un terme pour désigner le judaïsme, un terme en grec ou en latin pour désigner la – ou les religions – grecque et latine ? Non. Alors que le terme de chrétien est attesté à Antioche dès l’époque apostolique (Acte des Apôtres, XI, 26) et que christianismos se rencontre pour la première fois sous la plume de S. Ignace d’Antioche – Epître aux Magnésiens (X, 1) qui en use comme d’un terme connu. Il remonte donc aux années soixante.

Il apparaît ainsi que c’est le christianisme lui-même qui a conduit la révélation abrahamo-mosaïque à se définir formellement comme judaïsme – joudaïsmos est un terme grec datant de la fin du IIe siècle avant J.-C.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 44-45

[ nomination ] [ historique ] [ différenciation ]

 

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anti islam

Combien redoutables, les malédictions que le mahométanisme fait peser sur ses adeptes ! Outre la frénésie fanatique, qui est aussi dangereuse chez l'homme que l'hydrophobie chez le chien, il y a cette effrayante apathie fataliste. Les effets en sont visibles dans de nombreux pays. Partout où les adeptes du Prophète règnent ou vivent, on trouve des habitudes malhonnêtes, des systèmes d'agriculture négligés, de léthargiques méthodes commerciales couplées à une insécurité des biens. Un sensualisme dégradé prive cette vie de sa grâce et de son raffinement, ainsi que de sa dignité et de sa sainteté. Le fait que dans la loi mahométane chaque femme doive appartenir à un homme en tant que propriété absolue - soit comme enfant, épouse ou concubine - retardera l'extinction totale de l'esclavage tant que la foi musulmanne demeurera une grande puissance parmi les hommes. Des milliers de personnes deviennent les braves et loyaux soldats de cette foi : tous savent mourir, mais l'influence de la religion paralyse le développement social de ceux qui la suivent. Aucune force rétrograde plus forte n'existe dans le monde. Loin d'être moribond, le mahométanisme est une foi militante et prosélyte. Il s'est déjà répandu dans toute l'Afrique centrale, engendrant à chaque pas des guerriers intrépides ; et si le christianisme n'était pas abrité dans les bras puissants de la science, la science contre laquelle il avait vainement lutté, la civilisation de l'Europe moderne pourrait tomber, comme est tombée la civilisation de la Rome antique.

Auteur: Churchill Winston

Info: The River War

[ rationalisme triomphant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

christianisme

[...] la foi chrétienne repose sur trois fondements indissociables : la Tradition apostolique (orale), la Tradition biblique (écrite), la Tradition dogmatique (ecclésiale). [...] On pourrait, par exemple, rapprocher l’ecclésial du corps, la biblique de l’âme et l’apostolique de l’esprit, dans la mesure où l’Église est corps visible, la Bible signes et images, l’Apostolicité intelligence et vie. De même pourrait-on "approprier" plus spécialement l’Apostolicité au Saint-Esprit, en tant qu’elle est fondée par son irruption pentecostale, l’Écriture au Père, en tant qu’elle parle essentiellement de "Dieu", l’Ecclésiale au Fils, en tant qu’elle est "Jésus-Christ répandu et communiqué". Mais évidemment, chacune implique les deux autre et s’y retrouve. 

[...]

Or le mode ecclésial est la résultante synthétique des deux autres ; c’est avec lui que les chrétiens sont en contact immédiat. C’est donc aussi à son propos que devait se produire la première rupture, lorsqu’il s’est agi de savoir à quel mode de la Tradition on devait rester fidèle si l’on voulait continuer à recevoir la grâce salvatrice du Dieu incarné : à l’Église de fait, forme dernière et définitive de la Révélation, ou à l’Apostolicité, forme première, mais en elle-même inaccessible ? D’où le schisme, les Grecs ayant estimé que la fidélité à l’Ecclésialité romaine n’était plus compatible avec la fidélité à la Tradition apostolique. De même, au XVIe siècle, la révolte protestante oppose cette fois la fidélité scripturaire à la fidélité ecclésiale, n’hésitant pas, pour cela, à renoncer à la réalité déifiante de l’ordre sacramentel.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 97-98

[ triades ] [ orthodoxie ] [ protestantisme ] [ complémentarité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concile Vatican II

Par une soirée brumeuse et glaciale de l’hiver 1962-1963, je me suis rendu à une invitation extraordinaire au Centre communautaire de la Paix à Strasbourg. Les dirigeants juifs recevaient en secret, au sous-sol, un envoyé du pape. A l’issue du chabath, nous nous comptions une dizaine pour accueillir un dominicain de blanc vêtu, le R. P. Yves Congar, chargé par le cardinal Bea, au nom de Jean XXIII, de nous demander au seuil du Concile, ce que nous attendions de l’Église catholique. [...]

Les juifs, tenus depuis près de vingt siècles en marge de la société chrétienne, souvent traités en subalternes, ennemis et déicides, demandaient leur complète réhabilitation. Issus en droite ligne de la souche abrahamique, d’où est sorti le christianisme, ils demandaient à être considérés comme des frères, partenaires d’égale dignité, de l’Église chrétienne. [...]

Le blanc messager – dépouillé de tout symbole ou ornement – s’en revint à Rome porteur d’innombrables requêtes qui confortaient les nôtres. Après de difficiles débats [...], le Concile fit droit à nos vœux. La déclaration Nostra aetate n°4 constitua – le P. Congar et les trois rédacteurs du texte me le confirmèrent – une véritable révolution dans la doctrine de l’Église sur les juifs [...].

Homélies et catéchismes changèrent en peu d’années [...]. Depuis la visite secrète du P. Congar en un lieu caché de la synagogue, par une froide nuit d’hiver, la doctrine de l’Église avait bien connu une totale mutation.

Auteur: Landau Lazare

Info: Tribune juive, n°1001 du 25 au 31 décembre 1987

[ œcuménisme ] [ commission préparatoire ]

 

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art pictural

En Norvège, c’est le peintre Munch qui marque la rupture, c’est dans ses œuvres que pour la première fois les êtres humains prirent toute la place. Alors que jusqu’au siècle des Lumières, on subordonnait l’homme au divin, qu’à la période romantique on le subordonnait au paysage dans lequel il était représenté — les montagnes y sont imposantes et tumultueuses, la mer y est imposante et tumultueuse et même les arbres et les forêts y sont imposants et tumultueux, mais tous les hommes sans exception y sont petits —, chez Munch c’est le contraire. C’est comme si l’humain engloutissait tout en lui, faisait sien absolument tout. Les montagnes, la mer, les arbres et les forêts, tout y est teinté d’humain, non pas des actes et de la vie extérieure des êtres humains mais de leurs émotions et de leur vie intérieure. À partir du moment où les hommes avaient pris le dessus, aucune marche arrière n’était plus possible, de même qu’il n’y eut plus de marche arrière possible pour le christianisme après qu’il se fut propagé comme un incendie de forêt dans toute l’Europe aux premiers siècles de notre ère. Munch, lui, donne forme aux émotions des êtres qu’il peint, il donne forme à leur vie intérieure et bouleverse le monde. Une fois cette porte-là ouverte, la représentation du monde extérieur fut abandonnée : chez les peintres après Munch, ce sont les couleurs elles-mêmes et les formes elles-mêmes qui sont porteuses d’émotions, pas ce qu’elles représentent.


Auteur: Knausgaard Karl Ove

Info: La mort d'un père

[ expressionniste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

miracle

La Lituanie connaissait de graves émeutes iconoclastes et les élites des territoires polonais limitrophes étaient séduites par les thèses luthériennes. C'est dans ce contexte qu'intervint, au début du XVIIe siècle,une apparition de la Vierge à Siluva. La province était devenue presque entièrement protestante. Il ne restait plus que sept prêtres catholiques. Nombres d'églises avaient été détruites. Celles qui étaient transformées en temples calvinistes étaient vidées de leur "image" (tableaux et statues de la Vierge et des saints). L'église de Siluva avait été incendiée et entièrement rasée mais les catholiques avaient pu sauver un tableau représentant la Vierge Marie. pour qu'il échappe à la destruction, le tableau avait été mis dans une caisse en fer et enterré. Des décennies plus tard, alors que les catholicisme n'avait toujours pas retrouvé droit de cité, la Vierge Marie apparut aux bergers du village qui faisaient paître leurs bêtes à l'endroit même où se dressait jadis l'église. La Vierge apparut en pleurs, portant dans ses bras l'Enfant-Jésus. Elle demanda:"Pourquoi laboure-t-on cette terre ? A-t-on oublié que jadis ici l'église où mon fils fut adoré ?". La nouvelle se répandit dans la région, nombre de personnes voulurent voir l'endroit du miracle. Certaines virent, eux aussi, la Vierge Marie. On fouilla le terrain, on retrouva le tableau. En quelques années la région entière abjura le protestantisme, l'église de Siluva fut reconstruite et le tableau retrouvé fut placé sur le maître-autel. Le sanctuaire de Siluva est, aujourd'hui encore, un des sanctuaires marials les plus célèbres de Lituanie.

Auteur: Chiron Yves

Info: Enquête sur les apparitions de la Vierge, p 127, SILUVA: sanctuaire marial lituanien

[ catholicisme ] [ christianisme ]

 

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sécularisation

Comment se décompose le Christianisme ?

Lorsque l'on descend du salut à la sécurité, de l'espoir du salut à la demande de sécurité, et de la grâce à la santé, de la grâce sanctifiante à la prison de la santé.

Le nihilisme (et aussi bien le fascisme) se loge entre ces deux stades, entre ces deux marches de la descente aux enfers de la modernité : le salut n'est déjà plus crédible, mais la sécurité n'a pas encore disposé sa police efficace, totalisante et maternelle.

Il y a donc une place pour l'explosion : c'est le nihilisme.

Orphelin de la croyance, le nihiliste ne demande qu'une chose : qu'elle soit remplacée par quelque chose d'encore plus efficace.

Ce sera le contrôle, l'espionnage, la lutte planétaire du Bien contre le Mal, la terreur sécuritaire enfin réalisée à tous les niveaux.

Le nihiliste s'en satisfera pleinement : c'est cela qu'il voulait, comme un enfant turbulent réclame une baffe sans le savoir.

La baffe est faite, les jeux aussi.

La sécurité, qui est l'idéal sur lequel se rebâtit le monde d'après l'Histoire (et, pour moi, l'Histoire, j'y insiste, était celle du salut), comble pleinement le nihiliste dont le malheur était d'avoir perdu un maître et de ne pas en avoir retrouvé un autre (c'est tous le sens des Démons).

Il en a trouvé un.

Le nihilisme est derrière nous.

Le sécuritisme universel l'a englobé.

Auteur: Muray Philippe

Info: 2003

[ infantilisation ] [ dégénérescence ]

 

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christianisme

[...] [saint] Thomas [d'Aquin] fut solennellement canonisé le 18 juillet 1323 par Jean XXII, celui qui condamnera Eckhart en 1329, six ans plus tard. Cette canonisation marque-t-elle le triomphe du thomisme ? Directement, non. Il est bien significatif, en effet, que la bulle de canonisation insiste plus sur les miracles du saint que sur les mérites du théologien. A proprement parler, la théologie de Thomas n’est pas canonisée. Elle bénéficie d’une reconnaissance exceptionnelle dans l’Eglise, elle est honorée comme la doctrine du Docteur commun, mais elle n’est pas imposée comme la doctrine officielle, sauf évidemment dans l’ordre dominicain ; encore cette prévalence du docteur Thomas chez les Dominicains n’est-elle l’objet d’aucune décision de l’institution ecclésiale ; c’est un fait, non une obligation. [...]

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle et la première du XXe, la situation change considérablement. Deux facteurs y ont contribué. D’une part, l’importance de Kant et de son rayonnement sur ce qu’on appelle le post-kantisme, a suscité chez les théologiens allemands et italiens une réaction efficace. D’autre part, le développement considérable des études historiques, particulièrement en France, pour ce qui est de l’histoire de la philosophie médiévale avec Victor Cousin, par exemple, attire l’attention sur la force et la qualité spéculative de la pensée de Thomas. L’Eglise catholique, d’abord réticente, finit par appuyer ces courants d’origine laïque. Ce qui la conduira à une décision unique dans l’histoire de la pensée chrétienne : la proclamation en 1879 par Léon XIII de l’encyclique Aeterni Patris qui recommande, en matière de sciences philosophiques et théologiques, de suivre S. Thomas.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 196-197

[ réception ] [ historique ]

 

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sécularisation

Il m’est apparu que la non-résistance du christianisme aux épidémies du modernisme résidait dans une perversion de la charité. Tout au moins qu’il s’agissait de la cause essentielle. [...]

[...] la charité, parmi toutes les vertus, est la plus humaine et la plus subjective de toutes, c’est celle qui implique l’engagement le plus total du sujet humain dans sa réalisation de la valeur spirituelle, puisque l’exigence d’amour s’adresse à notre être le plus intime. C’est avec mon propre cœur que je dois aimer. Dès lors, cette vertu, qui est la plus haute de toutes, est aussi la plus fragile et la plus corruptible, puisqu’elle est celle qui renferme la plus grande part d’humanité.

C’est pourquoi la charité peut se dégrader et se réduire à un sentiment purement humain, alors qu’elle doit avoir Dieu pour objet. Cependant, désireuse de se sacrifier – car la tendance oblative est toujours présente dans l’amour – la charité chrétienne, ayant perdu le sens de la transcendance divine, se retourne en quelque sorte contre elle-même. En rejetant toutes les beautés et toutes les formes de la religion pour l’amour du monde, elle a l’impression d’accomplir le plus héroïque sacrifice et de donner sa propre chair pour le salut des hommes. Dieu est vraiment l’Absolu de l’amour, puisqu’aimer Dieu, pour un être créé et relatif, c’est, d’emblée, s’ouvrir au Tout-Autre et donc renoncer totalement à soi. Mais lorsque l’amour ne se porte plus vers Cela seul qui peut l’accomplir, alors il retourne contre lui-même le désir de dépassement et de sacrifice qui l’habite.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 159-160

[ vertu théologale ] [ naturel-surnaturel ]

 

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avènement

Notre temps, qui n’est pas seulement le plus juif, mais le plus féminin de tous les temps ; ce temps pour lequel l’art n’est plus qu’un moyen d’exprimer les humeurs, qui a vu l’origine du besoin artistique dans les jeux d’animaux ; ce temps de l’anarchisme le plus crédule, ce temps auquel ni l’idée de l’État ni celle du droit ne disent plus rien, ce temps de la conception historique la plus plate qu’on ait jamais imaginée, le matérialisme historique, ce temps du capitalisme et du marxisme, ce temps pour lequel l’Histoire, la vie, la science ont été réduites à l’économie et à la technique ; ce temps qui a cru pouvoir expliquer le génie comme une sorte de folie, mais qui ne possède plus un seul grand artiste ni un seul grand philosophe, ce temps si peu original alors qu’il recherche tant l’originalité ; ce temps qui a remplacé l’idéal de la virginité par le culte de la demi-vierge : ce temps a également la gloire douteuse d’être le premier à avoir non seulement affirmé le coït comme une valeur et l’avoir adoré, mais encore à en avoir fait un devoir : non dans l’idée de se perdre, comme le Romain ou le Grec dans les bacchanales, mais dans celle de trouver et de donner enfin un contenu à son propre vide.

Mais ce nouveau judaïsme appelle un nouveau christianisme ; l’humanité attend le nouveau fondateur de religion, et le combat va vers une décision comparable à celle qui a eu lieu en l’an un de notre ère.

Auteur: Weininger Otto

Info: sexe et caractère (1903, 294 p.)

[ prophétie ] [ antisémitisme ] [ affrontement ] [ messie attendu ]

 
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