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nostalgie

Les soirées étaient longues. Je pensais à cette chanson que je connaissais par coeur, La Garota de Ipanema de Giberto Gil ou de Jorge Ben ou de Frank Sinatra, qui me faisait pleurer car elles me rappelais les années 1960 quand je travaillais à Rio, au Globo, et nous buvions toute la nuit des bières glacées comme des coups de revolver dans la tempe, au Zeppelin ou au Café Coton, avec le bruit du ciel. Nous étions tellement heureux que nous étions malades et tout le monde disait que Brigitte Bardot était toute nue sur la plage de Paraty et qu'elle buvait du lait de coco, et comment on peut vivre, après ça ?

Auteur: Lapouge Gilles

Info: Nuits tranquilles à Belém

[ jeunesse ] [ plaisir ] [ musique ]

 

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éblouissement

Quelles bonnes journées j'ai passées jeudi et vendredi ! Jeudi soir, à deux heures du matin, je me suis relevé et j'ai travaillé jusqu'à midi. J'avais une rage de style au ventre à me faire aller ainsi le double du temps encore. Le vendredi matin, quand le jour a paru, j'ai été faire un tour au jardin. Il avait plu, les oiseaux commençaient à chanter et de grands nuages ardoise couraient dans le ciel. J'ai joui là de quelques instants de force et de sérénité immenses dont on garde le souvenir et qui font passer par-dessus bien des misères. J'éprouve encore l'arrière-goût de ces trente-six heures olympiennes et j'en suis resté gai, comme d'un bonheur.

Auteur: Flaubert

Info: à Louise Colet le 18 juillet 1852

 

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nature

Je dis que ça touche un homme que son sang soit d'eau de mer et ses larmes du sel, que la substance de ses reins est à peine différente des cellules d'une algue, et que ses os sont faits de corail. Je dis qu'une loi physique et biologique s'applique à lui, qui s'éveille lorsqu'un enfant s'agite dans l'utérus, tout comme la sève dans l'odeur du limon, où les bactéries qui se répandent dans l'obscurité. Ainsi que la course du soleil dans le ciel... Ce sont des faits de première importance pour ses conceptions mentales, et tout homme qui n'en n'a pas conscience est un égaré et un rêveur sans racines ni aucun contact avec la réalité.

Auteur: Peattie Donald Culrose

Info: An Almanac for Moderns. April First (p. 14) G.P. Putnam’s Sons. New York, New York, USA. 1935

[ appartenance ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

avant-guerre

Ce qui pesait sur nous - je le sens aujourd'hui - c'était la fatalité de la guerre proche. Les être d'une sensibilité frémissante savent tout d'avance. Cette ombre immense montait dans le ciel. Encore invisible, elle jetait sur nous tous, et particulièrement sur ceux qu'elle avait marqués, son filet d'angoisse. Comment n'eussions-nous pas été tristes ? Tout conspirait contre nos élans naturels. En ces années 1908-1914, que certains dépeignent aujourd'hui comme un âge d'or, les circonstances ne nous inclinaient qu'au découragement et à l'inquiétude. Aucun de ceux qui m'entouraient, s'il m'en souvient bien, n'attendait rien de bon de la vie. Si forte était notre conviction que la réalité nous meurtrirait que nous ne cherchions que des évasions !

Auteur: Balde Jean Jeanne Marie Bernarde Alleman

Info: La maison au bord du fleuve

[ menace ]

 

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nocturne saharien

Les villes ont tué le ciel. La clarté électrique du moindre village pollue les cieux que l’on ne voit plus. J’ai souvenir, sur le toit d’une fragile maison de Touareg dans le désert malien, d’un ciel vaste, plein, scintillant, bruissant de façon silencieuse d’une musique consubstantielle aux premiers temps du monde. Un ciel à portée de main. Jamais je n’avais saisi combien la voûte étoilée était à ce point saturée de signes lumineux, d’informations en quantités et en qualités de lumière, riche de constellations, donc d’astronomie, certes, mais aussi de mythologie, de religions, de fictions.

La nuit noire comme jamais je n’ai vu de noir, servait d’écrin à ce bijou d’étoiles que très peu d’hommes savent lire désormais.

Auteur: Onfray Michel

Info: Cosmos

[ pollution lumineuse ]

 

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azur

De ces rivages vides il m'est surtout resté l'abondance de ciel. Plus d'une fois je me suis senti infime sous ce bleu dilaté : nous étions, sur la plage jaune, comme des fourmis au centre d'un désert. Et si, maintenant que je suis un vieil homme, je passe mes jours dans les villes, c'est que la vie y est horizontale, que les villes cachent le ciel. Là-bas, en revanche, nous dormions, la nuit, à l'air libre, presque écrasés par les étoiles. Elles étaient comme à portée de main et elles étaient grandes, innombrables, sans beaucoup de noir entre elles, presque crépitantes, comme si le ciel eût été la paroi criblée d'un volcan en activité qui eût laissé apercevoir par ses trous l'incandescence interne.

Auteur: Saer Juan José

Info: L'ancêtre, incipit

[ nocturne ] [ campagne ] [ mégapole ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

essentiel

Don Gaetano regrettait la nature qu'il avait connue en Argentine. Les plaines où les troupeaux paissent en liberté, où le tonnerre éclatait "à coups de tarentelle et où la terre était une piste de danse du ciel."
Etre orphelin était la condition naturelle, nous étions tous des orphelins, bêtes et hommes, sur une plaine vaste comme un océan.
L'Argentine donnait de l'espace à volonté.
Les solitudes réglaient leur respiration face aux horizons.
Je m'étais enfui là-bas sans savoir allumer un feu.
L'Argentine m'a appris à vivre, c'est-à-dire à survivre.
Tout autre chose que vivre, qui est passer le temps.
Survivre a pour objectif la fin de la journée, le bon endroit pour bivouaquer, de l'eau pour le cheval et du petit bois pour le feu.

Auteur: Luca Erri De

Info: Le jour avant le bonheur

[ littérature ]

 

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âme soeur

Aimé. Je n'avais même pas réalisé à quel point j'avais désespérément besoin d'amour. Combien il est nécessaire pour chacun de nous de savoir que dans un monde de coins sombres et de pointes acérées, il existe vraiment un endroit où les baisers ont le goût de la tarte aux pommes et où les étoiles se répandent comme du sucre dans le ciel. Un endroit où les routes inconnues ne font plus peur parce qu'on a une autre main à tenir. Un endroit où les papillons frétillent encore lorsqu'on se voit, et où un simple contact nous rappelle cette non solitude. Un endroit où même un baiser peut encore ressembler au premier. Dans ce lieu qui est le nôtre, Liv et Dean, l'amour a sa propre poésie et son propre langage. Affirmation, quadrilobe, fleur de lys... Professeur. Beauté.

Auteur: Lane Nina

Info: Allure

[ couple ] [ réconfort ] [ roboratif ] [ sentimental ] [ tétravalent ] [ définie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

couchant

C'était donc mercredi dernier - si tu t'en souviens, une journée parfaitement catastrophique sur le plan météorologique (splendide détail qui pour moi cependant ne compte pas au nombre des coïncidences qui émaillent mon aventure, toutes orchestrées de ta main). Le matin avait été sombre et lugubre ; en fin d'après-midi, le crépuscule était si prématurément apparu qu'on avait l'impression déjà de voir des étoiles au ciel. L'orage menaçait et l'air était, comme il se doit, électrifié par une sensation pré-diluvienne. Les vitrines luisaient d'un éclat doux ; sur mon passage, une bijouterie a scintillé dans la pénombre menaçante. Mais est-il besoin de décrire plus en détail l'atmosphère de la journée, mon cher amour ? Je voulais simplement te montrer à quel point j'étais sensible à cette sorte bien distincte de prémonition dont je sais que tu es avide - à quel point, de même, j'étais mûr pour la comédie qui allait suivre.

Auteur: Ligotti Thomas

Info: Chants du Cauchemar et de la Nuit, Rêve d'un mannequin

 

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voyage

Il faudrait maintenant que je te parle de Rome ; c’est difficile. Cela a été, pour moi aussi, grandiose et l’accomplissement d’un souhait longtemps caressé, tu le sais. Un peu rapetissé, comme le sont ces accomplissements quand on les a attendus trop longtemps, mais quand même un sommet de la vie. Alors que je m’associais complètement à la Rome antique, sans être perturbé (j’aurais pu adorer, à côté du forum de Nerva, le fragment du temple de Minerve dégradé et mutilé), il ne m’a pas été possible de jouir librement de la deuxième Rome, sa tendance m’a perturbé, j’ai été incapable de me détacher en pensée de ma misère et de toutes les autres choses que je connais, je n’ai pas bien supporté le mensonge de la rédemption de l’humanité qui lève la tête en direction du ciel.

Pour moi, la troisième Rome, la Rome italienne, est pleine d’espoirs et sympathique

Auteur: Freud Sigmund

Info: Lettre à Wilhelm Fliess du 19 septembre 1901, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ impressions ] [ superposition de strates ] [ bilan mitigé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson