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orientation

L’étude des grammaires nous apprend encore que les concepts de droite et gauche, qui sont relatifs (on est toujours à droite ou à gauche de quelque chose et n’ont rien d’universel: certaines langues possèdent des systèmes d’orientation absolus , comme le taba, langue austronésienne parlée au large d’Almahera, en Indonésie, où l’on distingue "le côté mer" et le "côté de la terre" (les locuteurs du taba habitent les côtes d’une île , laquelle est ronde -il ne s’agit donc pas de points cardinaux). On ne dit pas "Les cigarettes sont à gauche (ou à droite) de la chaise" mais Tabako adia kurusi ni lewe lema, "les cigarettes sont du côté de la terre par rapport à chaise"; ou Tabako adiia kurusi ni laema pope, "les cigarettes sont du côté de la mer par rapport à la chaise" : chacune de ces deux phrases veut dire "à droite" ou "à gauche" selon la position du locuteur

Auteur: Minaudier Jean-Pierre

Info: Poésie du gérondif

[ latéralité linguistique ] [ morphosyntaxe ] [ insolite ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Le scénario avançait bien. Ecrire n'avait jamais été un travail pour moi. Aussi loin que remontaient mes souvenirs, ça s'était toujours déroulé de la même façon : mettre la radio sur une station de musique classique, allumer une cigarette ou un cigare, ouvrir une bouteille. La machine à écrire faisait le reste. Il me suffisait d'être là. Tout ça me permettait de continuer quand la vie elle-même avait peu à m'offrir, quand elle virait au film d'horreur. Il y avait toujours la machine pour m'apaiser, me parler, me divertir, me sauver. Dans le fond, c'est pour ça que j'écris : pour sauver ma peau, pour échapper à la maison de fous, à la rue, à moi-même.
Un jour, l'une de mes ex m'avait lancé : - Tu bois pour fuir la réalité !
- Bien sûr, ma chère..., lui avais-je répondu.
J'avais la bouteille et la machine à écrire. Deux tiens valent mieux qu'un tu l'auras !

Auteur: Bukowski Charles

Info: Hollywood p 113 Livre de Poche

[ thérapie ] [ fuite ]

 

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cinéma

Il y a plusieurs années, j'ai eu l'occasion de voir une courte séquence cinématographique qui présentait une petite fille. Vêtue d'une jolie robe, elle remontait en sautillant une rue étroite pavée de galets. Les passants souriaient tendrement en la regardant. L'image granuleuse en noir et blanc tendait à accentuer la gaieté de la scène, et la légèreté de la musique estivale conférait un sentiment de bien-être. L'attention du public était totalement concentrée sur l'enfant.
Et puis le film a été présenté de nouveau. Identique, mais avec une musique différente : une musique sinistre. Les spectateurs ont retenu leur souffle. Tous venaient de remarquer pour la première fois un homme au visage lugubre qui, à l'extrémité de la sombre allée, fumait une cigarette en observant la petite fille.
Le public avait beau connaître la fin, je peux vous dire qu'il y a eu dans la salle de profonds soupirs de soulagement quand la fillette a fini par rejoindre sa mère.
Même film, musique différente.

Auteur: Rachel Abbott

Info: Le piège du silence

[ éclairage sonore ] [ relativité ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

habitants

Si l’on emprunte le Stalechnikov, on respire : ici on peut enfin sans danger s’arrêter devant des étalages et aller son chemin sans prendre part à cette marche zigzagante et flâneuse à laquelle l’étroitesse du trottoir a accoutumé la plupart. Mais quelle abondance dans cette ligne qui n’est pas seulement envahie par les hommes, et comme Berlin est mort et vide ! A Moscou la marchandise jaillit partout des maisons, elle est accrochée à des palissades, elle s’appuie sur des treillis, elle est étalée sur le pavé. Tous les quinze pas on tombe sur des femmes avec des cigarettes, des femmes avec des fruits, des femmes avec des sucreries. Elles ont leur corbeille à linge à côté d’elles avec la marchandise et quelquefois aussi un petit traîneau. Une étoffe de laine colorée protège du froid pommes et oranges, deux échantillons sont posés dessus. A côté, des figures en sucre, des noix, des bonbons. […] Maintenant, pour se reposer un peu, elle s’arrête en chemin, dans la rue.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Moscou" in Images de la pensée, page 27

[ flânerie ] [ vie sociale ] [ espace public ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

libre-arbitre

Un lascar sera celui qui, ayant su préciser parmi les lobes du cerveau la case de la Volonté, la fécondera, la développera par un procédé à lui ; car l'homme ne meurt pas que d'urémie, de pleurésie ou de congestion, mais aussi de son impuissance à avoir raison de lui-même, de la souffrance aiguë qu'il endure à rompre avec des habitudes sur la malfaisance desquelles il ne s'illusionne même pas. Il meurt de s'attarder à jouer le poker dans le nuage d'une salle de café enfumée et de répéter tous les soirs : - Ma parole, on n'a pas idée de se coucher à des heures pareilles ! C'est la dernière fois ! À qui de faire ? Il meurt de s'écrier : - J'ai bu huit bocks ! C'est trop. Encore un, garçon ! C'est le dernier. Il meurt de constater :
- Comment, je n'ai plus de tabac ! J'en fume pour vingt sous par jour ; c'est ridicule ! Qui est-ce qui me donne une cigarette ? C'est la dernière.

Auteur: Courteline Georges

Info: Philosophie, oeuvres, Robert Laffont, Bouquins 1990 <p.816>

[ autodestruction ] [ conscience ]

 

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absurde

Le renard va voir l'ours et lui dit : - Viens on va taper le lapin.
- Mais pourquoi ?
- Ben... S'il a une casquette, on le tape pour ça, s'il n'a pas de casquette, alors pour ça.
- D'accord. - dit l'ours. Et ils vont voir le lapin.
- Regarde, fait le renard, ce fils de chien n'a pas de casquette ! Pif Paf Boum Splaf... Le lapin reçoit la raclée de sa vie... Une semaine plus tard, le renard va voir l'ours et lui dit:
- Viens on va taper le lapin.
- Mais pourquoi ?
- Ben... On va lui demander une cigarette. S'il nous en donne avec filtre alors on le retape pour ça, s'il en donne des sans-filtre alors on le tape pour ça.
- D'accord... Et ils vont voir le lapin.
- Lapin, fait le renard, donnes nous des cigarettes ! Le lapin se méfie:
- Euh, vous en voulez avec ou sans filtre ? (silence... )
- Regarde ce fils de pute, fait le renard, il a de nouveau pas de casquette !

Auteur: Internet

Info:

[ humour ]

 

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saison

Je m'assis sur un petit billot et sortis une cigarette. Devant moi l'Iennisseï s'étalait comme un plateau d'argent ciselé par le vent. Sur la rive opposée, au-delà de la barrière sombre des sapins, ondoyait la profondeur bleutée de la taïga qui était incroyablement automnale. J'ai toujours l'impression, je ne sais pourquoi, qu'ici l'automne n'apparaît pas sur place, mais qu'il vient d'ailleurs, sous la forme d'un air bleuté à la teneur particulière, qui jaunit, flétrit, resserre tout, tandis que soudain, de pair avec une vigueur physique accrue, nous voyons sourdre en nous une étonnante réceptivité à la nature. Et soumis à cette calme volonté, nous avons envie de grimper. sur la plus haute falaise et de tomber à genoux, en regardant la mer lointaine de l'Ienisseï....

Et longtemps s'inscrira en nous le chatoiement funèbre des rives, d'un jaune strié de vert sombre, et la fissure de feu traversant un nuage gris basalte bouchant le nord, jusqu'à ce que dans la fraîcheur d'un petit matin, un coup sourd de rame résonnant dans le brouillard ne donne des ailes au premier poème.

Auteur: Tarkovski Mikhaïl

Info: Le temps gelé, p. 36-37

[ émerveillement ]

 

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individualisme

La publicité se met du côté de la femme (ou fait semblant) contre l’oppression masculine, du côté de l’enfant contre l’autorité de ses aînés. Il est logique, du point de vue de la création de la demande que les femmes fument et boivent en public, qu’elles se déplacent librement, qu’elles affirment leurs droits au bonheur, plutôt que de vivre pour les autres. L’industrie de la publicité encourage ainsi une pseudo-émancipation qu’elle flatte en lui rappelant insidieusement “Tu reviens de loin, ma belle”, sur une marque de cigarette, et déguise sa liberté de consommer en autonomie authentique. De même, elle encense et glorifie la jeunesse dans l’espoir d’élever les jeunes au rang de consommateurs de plein droit, avec téléphone, télévision, appareil haute-fidélité dans sa chambre. L’“éducation” des masses a altéré l’équilibre des forces au sein de la famille, affaiblissant l’autorité du mari vis-à-vis de sa femme, et celle des parents vis-à-vis de leurs enfants. Mais si elle émancipe femmes et enfants de l’autorité patriarcale, ce n’est que pour mieux les assujettir au nouveau paternalisme de la publicité, des grandes entreprises industrielles et de l’État.

Auteur: Lasch Christopher

Info: La Culture du narcissisme (1979), trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion

[ libération illusoire ] [ société de consommation ] [ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

colonialisme économique

La plupart des gens seront surpris d'apprendre que le tabac a joué un rôle important dans le plan Marshall pour la reconstruction de l'Europe. La valeur totale de toutes les marchandises expédiées vers l'Europe de 1947 à 1951 s'élevait à environ 13 milliards de dollars, dont près d'un milliard de dollars provenait du tabac. Près d'un tiers (!) de tous les fonds "liés à l'alimentation" du plan ont été consacrés au tabac. [...] George Seldes [...] : "les populations affamées d'Europe, qu'elles le veuillent ou non, devron consommer près de la moitié plus de tabac que de pain et d'autres denrées alimentaires, car il y a un surplus de tabac invendable aux États-Unis." Seldes rapporta des discussions selon lesquelles les intérêts américains du tabac espéraient utiliser le plan pour propager la demande de cigarettes américaines en Europe. Le tabac était censé faire partie d'un effort visant à freiner l'expansion du communisme. [...] [Le congressman de Virginie John W. Flannagan en 1948] : les "cadeaux" de tabac à l'Europe "contribueront à éliminer ou à retarder la propagation d'idéologies hostiles à la démocratie et à la paix mondiale."


Auteur: Proctor Robert Neel

Info: Golden Holocaust- La conspiration des industriels du tabac

[ post ww2 ] [ cynisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pouvoir sémantique

Edward Bernays, dis-je, a compris comment mener les foules. Comment les faire aller là où il veut, ou, plus exactement, là où ses clients (ceux qui le rémunèrent grassement à cette fin) le souhaitent. Dès 1917, c’est lui qui parvient à retourner l’opinion publique américaine pour lui faire accepter l’entrée en guerre des États-Unis. En 1924, il est payé pour faire élire Coolidge à la présidence. En 1932, il fait voter pour Hoover. Entre-temps, il publie un essai, sobrement intitulé Propagande, dans lequel il explique les principes et mécanismes qu’il a mis au point et qui permettent, au fond, de tout vendre au plus grand nombre : du parfum, du savon, des cigarettes, des voitures, des présidents, la guerre, la paix, le bonheur, la démocratie, la tyrannie – absolument tout. L’un de ses plus fervents lecteurs s’appelle Joseph Goebbels, qui saura remarquablement mettre en pratique ses théories afin d’éduquer le peuple allemand.

Cependant, Edward Bernays a aussi très vite et très bien compris que "propagande" était un vilain mot. Il lui substitue donc les termes plus policés de "relations publiques" et invente dans la foulée le métier qui va avec : "conseiller en relations publiques".

Auteur: Malte Marcus

Info: Qui se souviendra de Phily-Jo ?

[ manipulation ] [ dissimulation ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste