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doute

Je sais que cela a l'air idiot. Mais quand, film après film, on vous a prié de vous arrêter, les blessures restent profondes : "Nous faudra-t-il voir encore des films d'Ingmar Bergman ! Si vous entrez dans la salle, bouchez-vous le nez !" Et, à propos de La Nuit des forains, quelqu'un écrivait : "Je refuse de procéder à l'examen oculaire des derniers vomissements de monsieur Bergman." Des phrases telles que celle-là, on les reçoit en pleine figure au cours des années où on est le plus sensible - avant d'être sûr de soi. Souvent, il m'arrivait de penser qu'ils avaient peut-être raison. Et j'éprouvais une profonde angoisse à l'idée que ce que j'étais en train de faire ne valait peut-être rien.

Auteur: Bergman Ingmar

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°203, août 1968 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 241

[ critique cinématographique ] [ citations ] [ dégoût ] [ oeuvre dénigrée ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

photo

- L'image que je fais n'est pas plus belle qu'une autre.
- Mais si!
- Non, je ne crois pas; mes images sont tout simplement plus charnelles, moins spirituelles; car ma conviction est que l'acte cinématographique doit se résoudre en un processus d'incarnation. Je dis souvent à mes collaborateurs: "Ne pensez pas qu'un verre soit simplement un verre, il a un visage, une face, un dos." C'est ce que Godard disait à sa manière provocatrice quand il affirmait qu'un arbre devait être filmé de face. Alors, quand je veux filmer des patates, je demande à l'accessoiriste de réfléchir, de m'apporter des patates susceptibles d'avoir un visage. Ensuite, je veille à ce que le chef opérateur éclaire de manière à le faire apparaître. Dans mon cinéma, tous les objets doivent prendre forme humaine.

Auteur: Tran Anh Hung

Info: Journal Elle à l'occasion de la sortie de son film A la verticale de l'été

[ anthropomorphisme ]

 

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cinéma

L'erreur des cinéastes de 1930 fut de croire que seul était important le problème du traitement cinématographique du son, et que la solution du problème de la parole, qui se posa en second lieu - introduire à l'intérieur d'un art d'expression visuelle ce mode autonome de signifier qu'est le langage - pouvait être obtenue à titre de simple corollaire à la solution donnée au premier. Tous les efforts, par la suite, allèrent dans les sens d'un affaiblissement de la puissance propre du mot. (...) Ce n'est pas parce qu'un personnage prononce une maxime de La Rochefoucault en réparant son poste de T.S.F. ou en conduisant une voiture dans une rue encombrée, et prend soin de couper son texte d'interjections et de bégaiements, qu'il parlera un vrai langage de cinéma. (...)

Auteur: Rohmer Eric

Info:

[ image-son ]

 

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sophistication

La star n'a rien d'un être idéal ou sublime, elle est artificielle. Elle n'a que faire d'être une actrice au sens psychologique du terme : son visage n'est pas le reflet de son âme ni de sa sensibilité : elle n'en a pas. Elle est là au contraire pour déjouer toute sensibilité, toute expression dans la seule fascination rituelle du vide, dans son regard extatique et la nullité de son sourire. C'est là qu'elle atteint au mythe et au rite collectif d'adulation sacrificielle.

L'assomption des divinités cinématographiques, des divinités de masse, fut et reste notre grande événement moderne - il contrebalance encore aujourd'hui tous les événements politiques ou sociaux. Rien ne sert de le renvoyer à un imaginaire des masses mystifées. C'est un événement de séduction qui contrebalance tout l'événement de la production.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: de la séduction (1988, 246 p., folio essais) p.131

[ manipulation ] [ populace ] [ illusion ] [ néant ] [ vedette ] [ superficialité ] [ notoriété ]

 
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dépréciation

C'est vrai que je n'ai jamais eu une ligne bienveillante dans "Les Cahiers du cinéma". Sur "La Fille sur le pont", la critique a été généralement enthousiaste à l'exception des "Cahiers", donc, et de Jean-Michel Frodon, du "Monde". Pour moi, Jean-Michel Frodon fait énormément de tort au cinéma. Il a le droit de ne pas aimer un film, mais il n'a pas le droit de le dire de cette manière. Il n'a pas le droit d'attaquer le ou les auteurs dans les termes où il le fait. Ce mépris et cette volonté de faire mal ne relèvent pas de la critique cinématographique. Et je ne fais pas allusion à mon seul cas. C'est très grave qu'un journal comme "Le Monde" perde toute crédibilité en matière de cinéma à cause de lui. Et qu'on en vienne à prendre en grippe toute la critique.

Auteur: Leconte Patrice

Info: Entretien publié dans "Le film français", n.2775, 21 mai 1999 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 241

[ rancoeur ] [ ad hominem ] [ appel au corporatisme ] [ beaux-arts ] [ analyse ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

mythologie

Aujourd'hui, nous avons peur de laisser nos enfants jouer hors de notre vue. Nous voyons la menace et le danger dans chaque élément de la vie moderne. Nous allons au cinéma pour nous faire peur avec des mythes modernes dont nous sommes convaincus qu'ils reflètent notre vie et notre société actuelles. Le fait est que le danger a toujours été là. Le tueur d'enfants, le violeur, le meurtrier fou ont toujours été des constantes dans l'expérience humaine. La seule différence, c'est qu'alors que nous nous amusions à nous faire peur avec l'histoire orale du grand méchant loup, de la méchante sorcière, du mal qui guette dans l'obscurité des bois, nous nous effrayons aujourd'hui avec les mythes cinématographiques du tueur en série super intelligent, du désaxé malveillant, de l'extraterrestre, du monstre créé par la science... Tout ce que nous avons fait, c'est réinventer le grand méchant loup. Nous avons simplement trouvé des allégories modernes pour nos terreurs éternelles...

Auteur: Craig Russell

Info: Contes barbares, p. 74-75

[ peur ] [ historique ]

 

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cinéma

Il y a plusieurs années, j'ai eu l'occasion de voir une courte séquence cinématographique qui présentait une petite fille. Vêtue d'une jolie robe, elle remontait en sautillant une rue étroite pavée de galets. Les passants souriaient tendrement en la regardant. L'image granuleuse en noir et blanc tendait à accentuer la gaieté de la scène, et la légèreté de la musique estivale conférait un sentiment de bien-être. L'attention du public était totalement concentrée sur l'enfant.
Et puis le film a été présenté de nouveau. Identique, mais avec une musique différente : une musique sinistre. Les spectateurs ont retenu leur souffle. Tous venaient de remarquer pour la première fois un homme au visage lugubre qui, à l'extrémité de la sombre allée, fumait une cigarette en observant la petite fille.
Le public avait beau connaître la fin, je peux vous dire qu'il y a eu dans la salle de profonds soupirs de soulagement quand la fillette a fini par rejoindre sa mère.
Même film, musique différente.

Auteur: Rachel Abbott

Info: Le piège du silence

[ éclairage sonore ] [ relativité ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

beaux-arts

Mon goût cinématographique n'est pas d'origine cinématographique, mais pictural. Les images, les champs visuels que j'ai dans la tête, ce sont les fresques de Masacio, de Giotto - les peintres que j'aime le plus, avec certains maniéristes (comme, par exemple, Pontormo). Je n'arrive pas à concevoir des images, des paysages, des compositions de figures, en dehors de ma passion fondamentale pour cette peinture du Trecento, qui place l'homme au centre de toute perspective. Quand mes images, donc, sont en mouvement, elles sont en mouvement un peu comme si l'objectif se déplaçait devant un tableau : je conçois toujours le fond comme le fond d'un tableau, comme un décor, c'est pour cela que je l'attaque toujours de front. Et les figures se déplacent sur cette toile de fond de façon toujours symétrique, à chaque fois que c'est possible : gros plan contre gros plan, panoramique-aller contre panoramique-retour, rythmes réguliers (ternaires, si possibles) des plans, etc. Il n'y a presque jamais de montage gros plans/plans généraux.

 

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Texte écrit lors du tournage de "Mamma Roma" (1962), et cité dans les Cahiers du cinéma, hors-série n°9, 1981 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 191

[ art italien ] [ forme picturale ] [ structure filmique ] [ influences ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

audiovisuel

Ce n'est pas la pub qui a créé la grande révolution dans le montage, c'est la télévision. En montage publicitaire on ne peut pas attendre que le personnage ferme la porte, donc on brusque le raccord ; il n'y a pas de temps morts. Mais la vraie influence a été celle de la télé : si aux actualités ils avaient un exposé court de deux minutes à faire sur De Gaulle en Afrique, ou l'interview d'un ministre, on coupait carrément dans le type qui parle pour en mettre le maximum. L'image saute mais tous les spectateurs acceptent ça très bien. Ça anticipe exactement le célèbre interrogatoire à la maison de correction du petit Doinel dans Les Quatre Cent Coups de Truffaut et l'interview de Melville dans A bout de souffle de Godard. C'est de la pure télé. Les gens de cinéma ont été très marqués par cette technique du récit. Le film publicitaire faisait ça bien avant, mais ça n'avait pas eu d'impact.


Auteur: Colpi Henri

Info: Propos recueillis dans "Cinématographe", n°79, juin 1982 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p.500

[ antécédence ] [ accélération ] [ références cinématographiques ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

vingtième siècle

[Mon grand-père] avait consigné ses souvenirs ; il me les a donnés quelques mois avant sa mort en 1981. Il avait alors quatre-vingt-dix ans. Il était né en 1891, sa vie semblait se résumer à l'inversion de ces deux chiffres dans une date. Entre ces deux dates étaient survenues deux guerres, de lamentables massacres à grande échelle, le siècle le plus impitoyable de toute l'histoire de l'humanité, la naissance et le déclin de l'art moderne, l'expansion mondiale de l'industrie automobile, la guerre froide, l'apparition et la chute des grandes idéologies, la découverte de la bakélite, du téléphone et du saxophone, l'industrialisation, l'industrie cinématographique, le plastique, le jazz, l'industrie aéronautique, l'atterrissage sur la Lune, l'extinction d'innombrables espèces animales, les premières grandes catastrophes écologiques, le développement de la pénicilline et des antibiotiques, Mai 68, le premier rapport du Club de Rome, la musique pop, la découverte de la pilule, l'émancipation des femmes, l'avènement de la télévision, des premiers ordinateurs - et s'était écoulée sa longue vie de héros oublié de la guerre. C'est sa vie qu'il me demandait de décrire en me confiant ces cahiers. Une vie se déroulant sur près d'un siècle et commençant dans un autre monde.

Auteur: Hertmans Stefan

Info: Guerre et Térébenthine

[ France ]

 

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Ajouté à la BD par miguel