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juste milieu

Helvétius a dit, avec raison, que le bonheur d’un opulent était une machine où il y avait toujours à refaire. Cela me semble bien plus vrai de nos sociétés. Je ne pense pas, comme Rousseau, qu’il fallût les détruire, quand on le pourrait ; mais je suis convaincu que l’industrie de l’homme est allée beaucoup trop loin, et que si elle se fût arrêtée beaucoup plus tôt et qu’il fût possible de simplifier son ouvrage, nous n’en serions pas plus mal. (…) je crois qu’il y a un terme dans la civilisation, un terme plus conforme à la félicité de l’homme en général, et bien moins éloigné de la condition sauvage qu’on ne l’imagine ; mais comment y revenir, quand on s’en est écarté, comment y rester, quand on y serait ? Je l’ignore. Hélas ! l’état social s’est peut-être acheminé à cette perfection funeste dont nous jouissons, presque aussi nécessairement que les cheveux blancs nous couronnent dans la vieillesse.

Les législateurs anciens n’ont connu que l’état sauvage. Un législateur moderne plus éclairé qu’eux, qui fonderait une colonie dans quelque recoin ignoré de la terre, trouverait peut-être entre l’état sauvage et notre merveilleux état policé un milieu qui retarderait les progrès de l’enfant de Prométhée, qui le garantirait du vautour, et qui fixerait l’homme civilisé entre l’enfance du sauvage et notre décrépitude

Auteur: Diderot Denis

Info: Réfutation suivie de l’ouvrage d’Helvétius intitulé L’Homme, Œuvres, Robert Laffont, Paris, 1994, tome I

[ contentement ] [ savoir s'arrêter ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

monothéismes

[...] Car l'inverse me semble bien plutôt vrai : "Parce que Dieu existe, alors tout est permis ..." Je m'explique. Trois millénaires témoignent, des premiers textes de l'Ancien Testament à aujourd'hui : l'affirmation d'un Dieu unique, violent, jaloux, querelleur, intolérant, belliqueux a généré plus de haine, de sang, de morts, de brutalité que de paix ... le fantasme juif du peuple élu qui légitime le colonialisme, l'expropriation, la haine, l'animosité entre les peuples, puis la théocratie autoritaire et armée ; la référence chrétienne des marchands du Temple ou d'un Jésus paulinien prétendant venir pour apporter le glaive, qui justifie les Croisades, l'Inquisition, les guerres de religion, la saint-Barthélémy, les bûchers, l'Index, mais aussi le colonialisme planétaire, les ethnocides nord-américains, le soutien aux fascismes du XX° siècle, et la toute puissance temporelle du Vatican depuis des siècles dans le moindre détail de la vie quotidienne ; la revendication claire à presque toutes les pages du Coran d'un appel à détruire les infidèles, leur religion, leur culture, leur civilisation, mais aussi les juifs et les chrétiens - au nom d'un Dieu miséricordieux ! Voilà autant de pistes à creuser que, justement, à cause de l'existence de Dieu tout est permis - en lui, par lui, en son nom, sans que ni les fidèles, ni le clergé, ni le petit peuple, ni les hautes sphères y trouvent à redire...

Auteur: Onfray Michel

Info: Traité d'athéologie

[ fanatisme ] [ intolérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déresponsabilisation

On se demande comment le nazisme a pu naître dans une Allemagne qui était à l’époque une des nations les plus civilisés au monde. On parle de revanche de la guerre de 14, de problèmes économiques, sociaux et politiques. On oublie que c’est parce que l’Allemagne avait atteint un degré supérieur de civilisation qu’elle libéra les forces de destruction que sa haute culture avait réprimées. C’est au sein des civilisations les plus avancées que le risque de barbarie est le plus grand. L’écrivain J. G. Ballard a très bien décrit comment, plongés dans un environnement hyper-policé et sophistiqué, des enfants en viennent à trucider tout le monde de façon effroyable alors qu’ils auraient toutes les raisons d’être heureux et respectueux d’autrui. Vous voici prévenu. Nous voici tous prévenus. Nous sommes actuellement dans un moment ballardien. La haine de la démocratie que l’on constate un peu partout appartient à la démocratie. Elle ne vient pas d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle il existe une tentation pour les régimes autoritaires. Car ce type de régimes exerce des contraintes qui sont essentiellement extérieures, ce qui soulage intérieurement les individus d’être responsables d’eux-mêmes. Ce ne sont plus eux qui se forcent mais une instance supérieure qui les oblige. Pour la psyché, la contrainte extérieure est plus supportable que la contrainte intérieure. C’est un problème de coût énergétique.

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas

[ égoïsmes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

États-Unis

Je crois que les civilisations sont faites pour les hommes et non pas les hommes pour les civilisations. Encore dois-je m’excuser d’employer ici le mot de civilisation, faute d’un autre, car il me paraît d’une signification beaucoup trop vaste, trop universelle pour désigner une expérience dont on n’ose pas encore dire qu’elle est manquée, parce que son échec total serait une catastrophe sans retour. C’est bien une expérience en effet. Cette prétendue civilisation ne prétend pas être un refuge pour l’homme, elle risque l’homme, elle se sert de lui comme d’un enjeu.  [...] Des millions et des millions d’hommes se demandent avec angoisse quel sera demain le sort d’une civilisation mécanique qui de mécanique en mécanique vient d’aboutir à l’invention ahurissante d’une mécanique à détruire toutes les mécaniques – d’une civilisation qui se dit civilisation de masse, et qui possède maintenant, avec la bombe atomique, le plus formidable moyen de destruction des masses que l’esprit humain ait jamais osé rêver. Une démocratie atomique, laissez-moi rire ! Pourquoi pas la bombe atomique remise à chaque électeur, en même temps que son bulletin de vote ?

Je me demande pourquoi la France devrait aujourd’hui se solidariser avec une telle civilisation, engager dans cette expérience insensée – insensée parce qu’irréversible – une tradition et une culture qui, précisément, s’opposent absolument, totalement, à une pareille conception de la vie.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, pages 60-61

[ puissance occidentale ] [ résistance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cosmopolitisme

New York est une vraie ville, pleine de bruits et de couleurs. Avec des odeurs et des musiques. Avec des panamas, des casquettes de base-ball, des chéchias, des turbans, des kippas, des cheveux noirs et blonds, crépus ou lisses, des tresses, des crânes rasés. Avec des accents, des langues diverses. Une vraie ville, de celles qui allument les neurones. Le cosmopolitisme, c'est les vitamines du cerveau. Une ville qui n'est pas cosmopolite est un fruit pourri, rabougri et véreux. Pour voter Front national, il faut détester les villes. Toutes les villes sont Rome, carrefour du monde. Des confins des mondes barbares, on y vient user les épines de sa barbarie contre les épines de la barbarie de l'autre, et c'est de cette poussière des villes que l'on fait le ciment de la civilisation. Toutes les grandes villes sont de terribles maisons de la culture, creusets assiégés, toujours menacés par les habitants des grands espaces qui les entourent, aveuglés, méfiants, apeurés par la vie qu'on y mène, si différente de la leur, toute occupée aux tâches simples et primitives de l'enrichissement, de la procréation et du graissage de carabine. New York est détestée par l'Amérique. C'est une ville de nègres, de Juifs, d'homosexuels, d'avorteurs, de gauchistes, et de musiciens qui commettent le crime de chanter autre chose que Ô Suzanna, j'arrive d'Alabama avec mon banjo sur les genoux.

Auteur: Val Philippe

Info: New York police blues, reportage, Charlie Hebdo, 29 juillet 1998

 

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colonialisme

Un Problème Hors Contexte était le genre de circonstances que la plupart des civilisations ne rencontraient qu'une seule fois, de la même manière qu'une phrase rencontre un point final. L'exemple que l'on donnait habituellement pour illustrer un Problème Hors Contexte était celui d'un tribu vivant sur une grande île fertile. Imaginez que vous soyez cette tribu. Vous apprenez à domestiquer la terre, vous inventez la roue, l'écriture et tout le saint-frusquin. Vos voisins sont coopératifs, ou vous les réduisez en esclavage. Ils sont pacifiques, de toute manière. Vous vous activez alors à construire des temples à votre image grâce à tout l'excédent de capacité de production dont vous disposez. Vous êtes bientôt dans une position de pouvoir et d'autorité quasi absolus, que vos vénérés ancêtres n'auraient jamais pu imaginer, même en rêve. Tout baigne à merveille, comme un canoë dans l'eau sans rides d'un lac... Lorsque, soudain, cette masse de fer hérissée, sans voiles, apparaît au milieu de la baie, traînant derrière elle un filet de fumée, et dégorge sur le rivage des types avec des bâtons bizarres qui vous annoncent que vous venez d'être découverts et que vous êtes désormais des sujets de l'Empereur, qui est avide de présents qu'on appelle impôts et vous envoie des émissaires spirituels aux yeux brillants, qui demandent à dire deux mots à vos prêtres. C'était cela, un Problème Hors Contexte.

Auteur: Banks Iain M.

Info: Excession

[ envahisseur ]

 

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culture

Ce que l'on a voulu principalement montrer ici, c'est une aptitude caractéristique de ce que certains désigneront comme le génie iranien, d'autres comme la vocation imprescriptible de l'âme iranienne : une aptitude éminemment à édifier un système philosophique du monde, sans que soit jamais perdue de vue la réalisation spirituelle personnelle en laquelle doit fructifier la méditation philosophique, et faute de laquelle la philosophie n'est qu'un jeu stérile de l'esprit. Aptitude, par conséquent, à conjoindre la recherche philosophique et l'expérience mystique ; le refus de les dissocier donne à l'une et à l'autre un caractère si spécifique, qu'il faut déplorer que cette philosophie iranienne, irano-islamique, ait été jusqu'ici absente de nos histoires de la philosophie. Cette absence a appauvri, amputé, notre connaissance de l'homme. Depuis plus d'un millénaire, notamment encore et surtout au cours des quatre derniers siècles, la production des philosophes et spirituels de l'Iran a été considérable. Leurs problèmes recroisent ceux de nos philosophes, mais en y apportant, le plus souvent, des points de vue et des réponses que les vicissitudes des polémiques ont fait tenir à l'écart en Occident. Et pourtant cette voix iranienne est à peine parvenue à se faire entendre hors des frontières de l'Iran, si bien qu'aujourd'hui les Iraniens n'ont pas toujours conscience que leur culture traditionnelle peut recéler un message pour l'humanité actuelle, et voient encore moins comment "actualiser" ce message.

Auteur: Corbin Henry

Info: En Islam iranien

[ Islam ] [ civilisation ]

 

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échanges portuaires

Rotterdam reste jusque dans les années 1990 le plus grand port de commerce du monde avant d'être supplanté par les ports chinois (Shanghaï, Tianjin, Canton ou Singapour). Mais peut-être devrait-on dire, l’Europe reste jusque dans les années 1990 la deuxième puissance commerciale du monde, derrière les États-Unis, avant d’être supplantée par la Chine - et plus encore par l’Asie. Bref, le Pacifique l’emporte sur l’Atlantique, Rotterdam demeurant le plus grand port d'Europe et une fierté nationale qu'on visite en famille.
Appareil photo en bandoulière, chaussettes, claquettes et sodas, 600 croisiéristes embarquent toutes les 45 minutes sur le "Spido" pour un Tour on the Rotterdam Port, 42 km le long de l'embouchure du Rhin. Le bateau-croisière vogue entre les porte-conteneurs, les vraquiers et les pétroliers. Les audiophones déroulent la visite en quatre langues : sur votre droite, le terminal méthanier, sur votre gauche, les fruits et légumes, et au premier étage, le bar est ouvert. Au large, les éoliennes offshore achèvent de boucher l'horizon. Il ne manque à ce tableau néerlandais que les "hommes fourmis" qui éblouirent Diderot. Plus un docker ne s’éreinte à décharger des marchandises. Le terminal des conteneurs est entièrement automatisé, rythmé par les robots-grues et les camions sans chauffeur. La postmodernité s'amarre là : le commerce est toujours aussi impitoyable et les terre-pleins artificiels, mais les immeubles sont désormais flottants, les énergies "renouvelables", les vaches connectées et leurs bouses méthanisées.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/pays-bas_4-5.pdf

[ mécanisation du travail ] [ greenwashing ] [ musée vivant ] [ civilisation industrielle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

islam

L'Occident est également très redevable de la science arabe, surtout celle qui a rayonné entre les VIIIe et XIVe siècles. Il lui doit non seulement la traduction d'ouvrages scientifiques de la Grèce antique, mais aussi des découvertes et inventions remarquables encouragées par des khalifes tels que Harun-al-Rachid et Al-Ma'mun qui vécurent au IXe siècle. Grâce à Al-Birumi, Al-Sufi Ibn Yunnus parmi d'autres, l'astronomie fait à cette époque des progrès considérables. Le grand mathématicien Al-Khawarizmi (à l'origine du mot "algorithme"), peut être considéré comme le père de l'algèbre (Al-Jabr en arabe). Le travail de ce savant s'appuie sur une longue tradition qui puise ses origines dans les mathématiques babyloniennes, grecques, hébraïques et indiennes. L'introduction de chiffres arabes (eux-mêmes d'origine indienne) a débloqué une arithmétique qui stagnait depuis Euclide. La trigonométrie et la géométrie font des percées décisives grâce à Ibn Rushd (plus connu sous le nom d'Averroès), Al-Battani et Al-Khayyami. La médecine n'est pas non plus en reste notamment avec Avicenne ("le Galien de l'Islam"), Maïmonide (juif espagnol de culture arabe, médecin de Saladin et auteur d'une dizaine de livres), Al-Nafis (spécialiste de la circulation pulmonaire) et Ibn-Al-Quff (auteur d'un traité de chirurgie). [...] Pourquoi l'Europe, si prompte à reconnaître l'héritage de la culture scientifique de la Grèce antique, est-elle donc si réticente à admettre que la civilisation musulmane a largement contribué au patrimoine scientifique de l'humanité sans laquelle elle n'aurait pu se développer ?

Auteur: Girod Michel

Info: Penser le racisme, Calmann-Levy, 2004, pages 101-102

[ histoire ] [ sciences ]

 

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paranormal

Télépathie : du grec "têle" loin, et "pathos" souffrance, passion, affect. Comme souvent on dirait que les grecs anciens ont fixé les choses. On pourrait arguer qu'il y a là un "verrouillage de la pensée ?". Tel n'est pas mon propos ici.

Cette notion peu claire, télé psychique, (qui semble néanmoins exister même si c'est sans aucun contrôle) sous laquelle on pourra trouver des termes comme "synchronicité", "coïncidence", "hasard", "chance", "destin", "sérendipité", "prémonition", "transmission de pensée", etc... est-elle liée à l'"émotion" ? Etat dont l'importance centrale semble avoir été mise de côté par nos civilisations guerrières hiérarchisées et rationnelles. Alors que l'émoi semble être au coeur de notre fonctionnement depuis qu'on a montré que tout épisode émotionnel est un profond bouleversement dont la fonction est l’adaptation du cerveau.

Ma belle mère a perdu son époux il a quelques années. Il adorait les violettes.

Grande champignonneuse - au contraire de son mari -, elle se retrouva dans les bois un dimanche matin peu après les obsèques. Alors en lisière de forêt lors de sa routinière et attentive ballade elle vint à repérer une violette, puis d'autres... toujours plus nombreuses.

De fil en aiguille belle-maman se retrouva avec un un bon gros panier plein de morilles.

Une histoire que ses enfants rapportent volontiers.

Je crois qu'il en existe de semblables dans toutes les vraies familles.

Auteur: Mg

Info: 30 juillet 2018

[ question ]

 

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