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boisson

Le thé: Un rituel aux vertus civilisatrices. En quelque pays que ce soit, et quelle que soit l'heure, le thé restaure l'ordre et le calme dans un lieu où règne le chaos.

Auteur: Ganeshananthan Vasugi V.

Info: Le Sari Rouge

[ routine ]

 

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normalisation

L'aspiration à pareille uniformité et à un tel ordre nous alerte sur le fait que l'art politique moderne est en grande partie un projet de colonisation interne, souvent qualifié, comme dans sa rhétorique impériale, de "mission civilisatrice".

Auteur: Scott James C.

Info: Seeing Like a State: How Certain Schemes to Improve the Human Condition Have Failed

[ contrôle du pouvoir ] [ pouvoir du contrôle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nord-sud

Parmi les forces qui font obstacle à une synthèse culturelle ou, pour mieux dire, à une entente commune indispensable en vue d’une coopération, les plus grandes sont celles de l’ignorance et du parti pris. L’ignorance et le parti pris sont à la base de la naïve présomption d’une "mission civilisatrice". Celle-ci apparaît, aux yeux des peuples "arriérés", contre qui elle est dirigée et dont elle se propose de détruire les cultures, comme une simple impertinence et une preuve du provincialisme de l’Occident moderne.

Auteur: Coomaraswamy Rama

Info: vers 1945

[ colonialisme stupide ] [ bêtise consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

névrose

Pourquoi notre Moi le plus profond ne se sent-il pas enrichi, délivré et sauvé par toutes ces victoires civilisatrices de la communauté ? Et il [Freud] y répond lui-même, avec sa dureté énergique et implacable : parce que cet enrichissement par la culture ne nous a pas été donné gratuitement, mais est payé par une limitation inouïe de la liberté de nos instincts. L’envers de tout gain de civilisation pour l’espèce est une perte de bonheur pour l’individu (et Freud prend toujours le parti de ce dernier).

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", page 169

[ répression ] [ dépendance technologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

reproductibilité technique

En fait, si l’art a perdu aujourd’hui de sa sacralité, ce n’est pas parce qu’on le considère comme une vulgaire technique parmi d’autres, mais parce que nous négligeons les rituels collectifs qui donnent du sens à l’action culturelle et civilisatrice. L’art s’inscrivait autrefois dans un système rituel signifiant, porteur d’intersubjectivité, alors que nous sommes désormais plongés dans un univers à la fois individualiste et atomisé, où les jeux de significations ne renvoient plus qu’à des jugements personnels dépourvus d’horizon commun et de sens partagé à construire. L’artiste n’est plus un héros, légitimé socialement ; il devient un marchand, soumis à la loi de l’offre et de la demande. La crise de l’art est d’abord une crise du politique.

Auteur: Isabel Thibault

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/05/04/walter-benjamin-aura-crise-art-jean-francois-gautier/

[ indifférence ] [ perte de sens ] [ areligiosité ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Devant le site de Jublains, l’après-midi, un car à deux étages (immatriculé en Allemagne) attendait le retour des touristes éparpillés dans l’enceinte romaine. Cette présence attestait de la dignité de l’endroit. Claire en fut ravie ; elle se pencha sur les pièces en bronze et en or (dûment étiquetées et classifiées) avec le sentiment de remplir une mission civilisatrice. Par à-coups, elle jetait un œil sur les touristes allemands, sans doute des retraités qui, comme les enfants, écoutaient la guide développer une façon de cours sur la numismatique. Les femmes approuvaient d’un mouvement de tête, de bas en haut et de haut en bas, les yeux plissés, pleines d’intérêt pour ce qu’on leur apprenait ; les hommes, dans l’ensemble, avaient plutôt l’air de se faire chier.

Auteur: Patrice Jean

Info: l’homme surnuméraire

[ au musée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

témoignage

Déposition du révérend James Galbraith, pasteur de l'église d'Ecosse, Camusterrach, 13 août 1869.
Je crains que les faits abjects récemment commis dans cette paroisse ne représentent qu'un frémissement à la surface de l'état naturel de sauvagerie des habitants de ce lieu, sauvagerie que l'Eglise est dernièrement parvenue à éradiquer. L'histoire de ces contrées est, dit-on, entachée de crimes noirs et sanglants, et ces populations font preuve d'une certaine férocité et d'une certaine veulerie. De tels traits de caractère ne sauraient être éliminés en l'espace de quelques générations, et bien que les enseignements du Consistoire exercent une influence civilisatrice, il est inévitable que les vieux instincts se réveillent de temps à autre.
Pour autant, l'on ne peut manquer d'être choqué en prenant connaissance d'actes tels que ceux commis à Culduie. De tous les habitants de cette paroisse, cependant, l'on est moins surpris d'apprendre que Roderick Macrae en est l'auteur. Même si cet individu a assisté à mes offices depuis l'enfance, j'ai toujours eu l'impression que mes sermons tombaient dans ses oreilles comme des graines sur un sol pierreux. Je suis contraint d'admettre que ses crimes constituent, dans une certaine mesure, un échec de ma part, mais il arrive que l'on doive sacrifier un agneau pour le bien général du troupeau. Il y a toujours eu du vice chez ce garçon, facilement discernable, sur lequel j'ai le regret de dire que je n'ai jamais eu de prise.

Auteur: Graeme Macrae Burnet

Info: L'Accusé du Ross-Shire

[ dix-neuvième siècle ] [ religieux ] [ sociologue ]

 

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écrivain-sur-philosophe

Avec Nietzsche apparaît pour la première fois sur les mers de la philosophie allemande le pavillon noir du corsaire et du pirate : un homme d’une autre espèce, d’une autre race, une nouvelle sorte d’héroïsme, une philosophie qui ne se présente plus sous la robe des professeurs et des savants, mais cuirassée et armée pour la lutte. Les autres avant lui, également hardis et héroïques navigateurs de l’esprit, avaient découvert des continents et des empires ; mais c’était en quelque sorte dans une intention civilisatrice et utilitaire, afin de les conquérir pour l’humanité, afin de compléter la carte philosophique en pénétrant plus avant dans la terra incognita de la pensée. Ils plantent le drapeau de Dieu ou de l’esprit sur les terres nouvelles qu’ils ont conquises, ils construisent des villes, des temples et de nouvelles rues dans la nouveauté de l’inconnu et derrière eux viennent les gouverneurs et administrateurs, pour labourer le terrain acquis et pour en tirer une moisson, — les commentateurs et les professeurs, les hommes de la culture.

Mais le sens dernier de leurs fatigues est toujours le repos, la paix et la stabilité : ils veulent augmenter les possessions du monde, propager des normes et des lois, c’est-à-dire un ordre supérieur. Nietzsche, au contraire, fait irruption dans la philosophie allemande comme les flibustiers à la fin du XVIe siècle faisaient leur apparition dans l’empire espagnol, — un essaim de Desperados sauvages, téméraires, sans frein, sans nation, sans souverains, sans roi, sans drapeau, sans domicile ni foyer. Comme eux, il ne conquiert rien pour lui ni pour personne après lui, ni pour un Dieu, ni pour un roi, ni pour une foi ; il lutte pour la joie de la lutte, car il ne veut rien posséder, rien gagner, rien acquérir. Il ne conclut pas de traité et ne bâtit pas de maison ; il dédaigne les lois de la guerre établies par les philosophes et il ne cherche pas de discipes ; lui, le passionné trouble-fête de tout "repos brun", de tout établissement confortable, désire uniquement piller, détruire l’ordre de la propriété, la paix assurée et jouisseuse des hommes ; il ne veut que propager par le fer et le feu cette vivacité de l’esprit toujours en éveil qui lui est aussi précieuse que le sommeil morne et terne l’est aux amis de la paix. Il surgit audacieusement, renverse les forteresses de la morale, les barrières de la loi ; nulle part il ne fait quartier à personne ; aucune excommunication venue de l’Église ou de la Couronne ne l’arrête. Derrière lui, comme après l’incursion des flibustiers, on trouve des églises violées, des sanctuaires millénaires profanés, des autels écroulés, des sentiments insultés, des convictions assassinées, des bercails moraux mis à sac, un horizon d’incendie, un monstrueux fanal de hardiesse et de force. Mais il ne se retourne jamais pour jouir de ses triomphes : l’inconnu, ce qui n’a jamais été encore ni conquis, ni exploré, est sa zone infinie ; son unique plaisir, c’est d’exercer sa force, de "troubler les endormis". N’appartenant à aucune croyance, n’ayant prêté serment à aucun pays, ayant à son mât renversé le drapeau noir de l’amoraliste et devant lui l’inconnu sacré, l’éternelle incertitude dont il se sent démoniaquement le frère, il appareille continuellement pour de nouvelles et périlleuses traversées. Le glaive au poing, le tonneau de poudre à ses pieds, il éloigne son navire du rivage et, solitaire dans tous les dangers, il se chante à lui-même, pour se glorifier, son magnifique chant de pirate, son chant de la flamme, son chant du destin :

"Oui, je sais d’où je viens ;

Irrassasié comme la flamme,

Je brûle et je me consume ;

Tout ce que je touche devient lumière

Et tout ce que je laisse devient charbon,

A coup sûr, je suis flamme..."

Auteur: Zweig Stefan

Info: Le Combat avec le Démon : Kleist, Hölderlin, Nietzsche

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste