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jeunesse

Cet été là, on avait posé dans l'eau un large ponton au bout duquel nous pouvions nous tenir à quatre ou cinq et plonger dans l'eau vert trouble. Nous passions le temps étendu sur les planches, le menton posé sur le poing, à regarder les vaguelettes lorsqu'une légère brise se levait entre les saules. Mais le plus souvent l'eau était lisse et immobile, et quand nous jetions une feuille dessus elle restait longtemps au même endroit. Nous étions seuls avec nos roues et nos draps de bain, avec nos pas, nos bonds et nos voix dont nous envoyions le son de l'autre côté du lac.

Auteur: Bànk Zsuzsa

Info: Les jours clairs

[ étang ]

 

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portrait

Mme Émilie avait un visage blafard, qu’elle couvrait encore de poudre de riz, le front y compris ; un "tour" de cheveux violemment châtains ; des dents jaunes comme celles des chevaux ; tout cela lui faisant un visage aux couleurs du Pape (trait honorable), mais enfin qui n’était pas joli joli. Avec cela sèche, voûtée, sans tétons, les sourcils clairsemés et noircis au noir d’allumette, et les mains des Coëtquidan, qui étaient sa gloire, si petites au bout de ses bras – à peine plus larges que ses poignets – qu’elles en étaient monstrueuses, comme des membres atrophiés, ou comme les pattes d’un batracien.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, pages 122-123

[ laideur ] [ femme-par-homme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

dernières paroles

Il interpella l'évêque Juxon, au pied de l'échafaud: - Je vais d'un royaume corruptible à un autre, incorruptible... Souviens-toi!. Puis, sur l'échafaud, voulant terminer son discours, il enjoignit à plusieurs reprises au bourreau de ne pas bouger. Une fois qu'il eut terminé, il lui parla et indiqua d'un signe qu'il était prêt, puis il contempla le ciel, souleva ses mains et pria silencieusement. Ensuite, Charles Ier se glissa hors de son manteau, se mit à genoux et plaça son cou sur le bloc. Le bourreau écarta les longs cheveux clairs pour dégager le dos du roi, qui lui dit rapidement: - Ne touche pas à la hache!... Attend mon signe!

Auteur: Charles I d'Angleterre

Info:

[ exécution ]

 

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poème

Village bleu roux, marche douce.
La rosée est gelée, l'aubépine perdue.
Des chevaux passaient sur des sentes versées
Non loin des rivières dolentes.

Un poème naît, dur, compact, monumental,
Je sens une puissance, j'attrape un rythme
Prés, les collines chuchotent, brûlées d'hommes  forts,
Parle, parle-moi de tes femmes lointaines,

De cette fille rousse qui par la suite épousa un marin,
Aux yeux indicibles, aux cuisses blondes.
C'était à la saison folle des eaux printanières,
Parmi l'abeille précoce et les boutons d'or.

Nous nous étions rencontrés chez mon grand-père,
Le noyer clairsemait ses ombres, bleutait ses lumières.
Le vin dormait près de la rainette aux moiteurs lavande.
L'escarpolette volait au lent sillage maritime….

Auteur: Martin Yves

Info: Le partisan suivi de Le marcheur, Le partisan, Chant III, p.39-40

[ nature ]

 

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camp de concentration

Le témoignage de l'écrivaine Ana Nowak, lors d'une table ronde sur les écrivains en exil, expliquant comment son choix s'est fixé sur la France. C'est que, jeune juive polonaise internée au camp d'Auschwitz, elle y avait éperdument admiré les Françaises en raison de ... leur coquetterie. Elles se mettaient un turban pour cacher leurs cheveux clairsemés et pleins de poux... se servaient de bouts de charbon comme eye-liner... se pinçaient les joues pour leur mettre un peu de rouge... utilisaient pour s'embellir tout ce qui leur tombait sous la main... tenaient à préserver au moins cette dignité-là : être belles les unes devant les autres. Cinquante ans plus tard, Nowak en était encore émue.

Auteur: Huston Nancy

Info: Reflets dans un oeil d'homme

[ femmes-par-femme ] [ féminines ] [ Gaule ] [ maquillage ]

 

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femme-par-homme

Nori S. était en terminale quand moi j'étais en première, elle était très belle et inaccessible, avec des cheveux châtains qui frisaient, plus clairs, dans l'air lumineux des grandes fenêtres ouvertes ou mal fermées du lycée : tous les élèves étaient amoureux d'elle depuis des années, ils l'aimaient avec la fidélité compacte d'un régiment de la garde. Quand elle passait dans les couloirs, absorbée et les ignorant, elle faisait définitivement comprendre à des centaines de recrues du destin cet au-delà qui, comme le dit un célèbre poème de Montale, est écrit dans toutes les images et qui, sur son visage et dans ses yeux clairs en amande était inscrit encore plus nettement que dans ce poème.

Auteur: Magris Claudio

Info: Temps courbe à Krems

[ divinité consensus ] [ adolescence ] [ souveraine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nature

C'était un matin blanc. Coupant le pacage en direction du lac, seule la trace noire laissée par les pas d'un pêcheur de l'aube serpentait entre les roseaux secs couverts de givre qui fondait en gouttelettes limpides. Avec le lever du soleil, le ciel au-dessus du lac virait au bleu, un bleu d'automne, étincelant. Sur le versant éclairé, entre les sombres broussailles, un incendie rose tourbillonnait, et les feuillages des arbres déjà clairsemés flamboyaient. Les toiles d'araignées planaient en parachute, les feuilles une à une glissaient au sol, dans un silence absolu que rompait, au plus profond de la forêt, le cri brusque du geai ou celui en écho de la corneille : tout ici relevait du prodige.

Auteur: Golovanov Vasilij Âroslavovic

Info: Espace et labyrinthes

[ automne ] [ aurore ] [ émerveillement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humour

NDL : Elisa, ferme tes yeux, il y a des gros mots !
Bill tira sur son pantalon, releva le col de sa chemise et se mit à déambuler d'un pas pesant et simiesque. Il prit la voix la plus basse possible et grommela : "J'vais vous faire la peau, morpions. Arrêtez d'm'e faire chier. J'suis con, mais j'suis balèze. J'peux casser les noix avec mon crâne. J'peux pisser du vinaigre et chier du ciment. J'm'appelle Bowers, l'petit Chéri, et j'suis le roi des enculés du coin."
Eddie s'était effondré par terre et hurlait de rire en se tenant le ventre ; Ben était plié en deux, la tête entre les jambes, les larmes lui coulant des yeux, et la morve du nez en longs filets clairs, et riait comme un bossu.

Auteur: King Stephen

Info: Ça, Intégrale

[ transgression ] [ enfance ] [ grossièretés ]

 

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obèse

Donna Toscana était devenue une femme imposante... Ses chevilles enflées ressemblaient à des goitres. Ses minuscules chaussures semblaient prêtes à éclater sous la pression de ses cent-vingt-cinq kilos. Une douzaine de seins superposés semblaient s'écraser sur sa poitrine. Elle était bâtie comme une pyramide, sans hanches. Ses bras étaient si charnus qu'ils ne tombaient pas à la verticale, mais faisaient un angle avec son corps ; ses doigts enrobés de graisse évoquaient des saucisses. Elle n'avait quasiment pas de cou. Quand elle tournait la tête, les bourrelets de chair se déplaçaient avec la lenteur mélancolique de la cire molle. On voyait son crâne rose à travers ses cheveux blancs clairsemés. Son nez était mince et exquis, mais ses yeux évoquaient deux raisins noirs écrasés. Dès qu'elle parlait, ses fausses dents jacassaient dans l'idiome qui leur était propre.

Auteur: Fante John

Info: Bandini

[ littérature ]

 

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symbole

La ville se reflète dans mille yeux, mille objectifs. Car ce ne sont pas seulement le ciel et l’atmosphère, pas seulement les publicités lumineuses sur les boulevards du soir qui ont fait de Paris la "ville lumière". Paris est la "ville miroir" : l’asphalte poli comme un miroir de ses avenues. Devant tous les cafés des parois de verre ; les femmes se regardent ici plus encore qu’ailleurs. La beauté des Parisiennes est sortie de ces miroirs. Avant que l’homme ne les aperçoive, elles ont déjà interrogé dix miroirs. Une débauche de miroirs entoure aussi l’homme, surtout au café (pour les rendre plus clairs à l’intérieur et pour donner une agréable profondeur à tous les enclos et les boxes minuscules qui partagent les établissements parisiens). Les miroirs sont l’élément spirituel de cette ville, son emblème, à l’intérieur duquel sont venus s’inscrire les emblèmes de toutes les écoles poétiques.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Paris, la ville dans le miroir" in Images de pensée, page 101

[ description ] [ Paname ]

 
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