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homme-animal

Les esprits animaux sont simples, donc aiguisés. Ils ne passent jamais de temps à diviser l'expérience en petits bouts pour gamberger sur certains bouts qu'ils ont manqués. Toute la panoplie de l'univers leur est séquencée en trucs clairs : (a) pour s'accoupler, (b) à manger, (c) à fuir ou éviter (d) des cailloux. Ce qui libère l'esprit des pensées inutiles et lui donne un avantage décisif là où c'est important. En fait, votre animal ordinaire n'essaie jamais de marcher et de mâcher du chewing-gum en même temps.
L'humain moyen pense lui à des tas de trucs simultanément, à plein de niveaux, avec des coupures dues à tous ces plannings et autres raisons biologiques. On y trouve des pensées pas loin d'être formulées, des pensées intimes, de vraies pensées, et puis des pensées sur des pensées, sans parler de toute une gamme de pensées subconscientes. Pour un télépathe, la tête humaine est un brouhaha, gare centrale où toutes les annonces des haut-parleurs sont diffusées en même temps, comme si on écoutait l'ensemble des plages d'une bande FM. Certaines stations n'étant pas dignes de confiance, comme des pirates ou autres hors-la-loi naviguant des mers interdites, vautrés tard la nuit à écouter de la musique aux paroles limbiques.

Auteur: Pratchett Terry

Info: Equal Rites

[ confusion ]

 

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chronos

Le temps

ne bouge pas

il est comme un mulet

assis

au milieu

d’un carrefour

je lui donne des coups de pied

je le tire

par son licou

je le pousse

il ne bouge pas

et pour autant

autour

de cet animal

noir et obtus

tout file

s’écoule

circule

s’agite

je me mets au lit

désespéré

après une journée

immobile

comme

un garde-fou

je m’endors

imaginant

que pendant que je dors

le mulet

se lève

et s’en va

l’aube arrive

je regarde

le mulet

il est toujours là

au milieu

de la chaussée

il n’a pas bougé

toujours là

avec sa tête

penchée

prisonnière

de ses œillères

énormes

avec ses narines

ourlées

de mouches

avec son ventre

gonflé

de foin

sur lequel

aux endroits plus clairs

serpentent

de dégoûtantes

veines

proéminentes

avec ses pattes

pelées

et écorchées

par ses sabots

encombrants.



 

Auteur: Moravia Alberto

Info: L’homme nu et autres poèmes, préfacé par René de Ceccaty

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Kerrotret a des traditions, les "atolls" sont des Anatoles, les Laquédives et les Maldives, les Lascives et les Maladives, Madagascar, madame Gaspar ; jamais quand il double Zafarana en descendant vers le sud il ne manque de dire : Je prends le cafard et au retour, Je lâche le cafard. Il possède aussi un vaste répertoire de maximes nautiques et de  dictons maritimes qui témoignent en faveur de sa longue pratique de la mer et de son parfait équilibre. Lorsque tout va bien il déclare : Rien de nouveau au bossoir, les feux sont clairs, quand tout va mal : On est engagé. A Dunkerque il affole M. Chevrier qui n'entend pas un mot de ce vocabulaire spécial. Kerrotret a, un jour, expliqué à l'Agent :

- Elle venait au vent, à l’estime, je cule, elle engage son boute de dehors, elle abat son erre, je scotte Your name...

Conclusion d'une histoire très compliquée : M. Kerrotret, un soir de grande pluie à Dunkerque, était entré brutalement en collision avec le parapluie d'une jolie femme, laquelle venait vers lui, au vent; masquée par son parapluie elle marchait sans voir. Kerrotret avait reculé, mais trop tard, le parapluie était déjà engagé dans le chapeau du Capitaine. Elle s'appelait Alice...

Auteur: Gilbert Oscar-Paul

Info: Mollenard

[ langage ] [ incompréhension ] [ approximations sonores ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

doute

Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.

[…]

L’espoir n’est que la méfiance de l’être à l’égard des prévisions précises de son esprit. Il suggère que toute conclusion défavorable à l’être doit être une erreur de son esprit. Les faits, pourtant, sont clairs et impitoyables. Il y a des milliers de jeunes écrivains et de jeunes artistes qui sont morts. Il y a l’illusion perdue d’une culture européenne et la démonstration de l’impuissance de la connaissance à sauver quoi que ce soit ; il y a la science, atteinte mortellement dans ses ambitions morales, et comme déshonorée par la cruauté de ses applications ; il y a l’idéalisme, difficilement vainqueur, profondément meurtri, responsable de ses rêves ; le réalisme déçu, battu, accablé de crimes et de fautes ; la convoitise et le renoncement également bafoués ; les croyances confondues dans les camps, croix contre croix, croissant contre croissant ; il y a les sceptiques eux-mêmes désarçonnés par des événements si soudains, si violents, si émouvants, et qui jouent avec nos pensées comme le chat avec la souris, — les sceptiques perdent leurs doutes, les retrouvent, les reperdent, et ne savent plus se servir des mouvements de leur esprit.

L’oscillation du navire a été si forte que les lampes les mieux suspendues se sont à la fin renversées.

Auteur: Valéry Paul

Info: La crise de l’esprit in: Variété (Pléiade Œuvres I) pp 988 et 991

[ progrès ] [ savoir ] [ éthique ] [ désespérantes dubitations ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

couple

On n'a pas à justifier l'amour; l'amour est présent ou il ne l'est pas.
L'amour véritable consiste à accepter les autres tels qu'ils sont sans essayer de les changer. Si nous essayons de les changer, cela signifie qu'on ne les aime pas vraiment. C'est pourquoi, de toute évidence, si vous décidez de vivre avec quelqu'un, si vous voulez conclure cet accord, il est préférable de le faire avec celui ou celle qui est exactement tel que vous le souhaitez.
Trouvez quelqu'un que vous n'ayez pas à changer. Il est beaucoup plus facile de dénicher quelqu'un qui soit comme vous le souhaitez plutôt que de vouloir le changer.
De même, cette personne doit aussi vous aimer tel que vous êtes sans avoir besoin de vous changer. Si elle a le sentiment qu'elle doit vous transformer, cela signifie qu'elle ne vous aime pas vraiment.
Alors pourquoi rester avec quelqu'un, pour qui vous n'êtes pas comme il le souhaite?
Il faut pouvoir être qui l'on est, de façon à ne pas avoir à créer de fausse image de soi. "Si vous m'aimez tel que je suis "ok, prenez moi; "Si vous ne m'aimez pas tel que je suis alors,au revoir, trouvez quelqu'un d'autre"
Cela peut vous sembler dur, et pourtant ce mode de communication signifie que les accords conclus avec autrui sont clairs et impeccables.

Auteur: Ruiz Don Miguel

Info: Les quatre accords toltèques : La voie de la liberté personnelle

[ définition ]

 

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sciences physiques

Ce petit mot "Force", ils en font un support à perruque,

Prêt à recevoir des significations tant étranges que variées, 

Aptes à choquer

Les élèves de Newton....

Ici les phrases du siècle passé 

S'attardent à jouer des tours...

Vis viva et Vis Mortua et Vis

Acceleratrix :-

Ces vieux mots nébuleux qui, dans nos manuels, 

Se cramponnent avec leurs titres,

Et qui, comme les entozoaires, 

Squattent nos organes vitaux.

Mais voyez ! Tait écrit en symboles lucides et clairs

Une petite équation ;

Ainsi la Force devient

Simple variation spatiale

De l'Énergie . 





That small word “Force,” they make a barber's block,

Ready to put on

Meanings most strange and various, fit to shock

Pupils of Newton....

The phrases of last century in this

Linger to play tricks—

Vis viva and Vis Mortua and Vis

Acceleratrix:—

Those long-nebbed words that to our text books still

Cling by their titles,

And from them creep, as entozoa will,

Into our vitals.

But see! Tait writes in lucid symbols clear

One small equation;

And Force becomes of Energy a mere

Space-variation.

Auteur: Maxwell James Clerk

Info: Compte rendu de la conférence de Tait sur la force : B.A., 1876", reproduit dans Bruce Clarke, Energy Forms : Allegory and Science in the Era of Classical Thermodynamics (2001), 19. Le vers de Maxwell a été inspiré par un document présenté à la British Association (B.A.). Il faisait la satire d'une "confusion considérable de la nomenclature" à l'époque, et soutenait le désir de son ami Tait d'établir une redéfinition de l'énergie sur une base thermodynamique.

[ conservatisme terminologique ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

élevage

Pauline est remplie de beaux et clairs souvenirs : - Te rappelles-tu, Grand Frère, quand nous étions petits et que maman venait nous raconter qu’une vache avait vêlé, comme nous étions joyeux !
Edevart : - Oui.
- Tu dois aussi t’en souvenir Joakim ?
- Oui.
- On aurait cru que c’était un jour de fête. Nous étions plus heureux alors qu’à présent où nous avons huit vaches et un cheval. Aussi maman venait-elle nous le dire. Puis il y avait la première traite, le pouding de lait caillé et beaucoup de lait pour tout le monde. A présent il semble que ce ne soit plus un événement lorsqu’une bête vêle. Je ne sais pas, il doit y avoir quelque chose qui va de travers.
August : - Pour que ça en vaille la peine, il faudrait beaucoup, beaucoup de vaches dans chaque ferme. On pourrait avoir ainsi une grande production de lait et une fabrique de fromages, le commerce se développerait par l’exportation de ces deux produits. Sinon, c’est vivre au jour le jour, c’est zéro.
Pauline ne cède pas : - Pourtant nous ne connaissions pas la misère autrefois. Nous avions de la farine, des pommes de terre et du lait ; quand c’était la saison les hommes allaient pêcher de quoi remplir la marmite. Nous étions tous si bien à l’abri du besoin que nous pouvions remercier Dieu chaque jour. Tandis qu’à présent !

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "August le marin", trad. Marguerite Gay et Gerd de Mautort, Le livre de poche, 1999, pages 1419-1420

[ traditionnel ] [ transition capitaliste ] [ paupérisation ] [ fermiers ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

anecdote

Pendant toute la journée fatale de Waterloo, Napoléon n'a pas semblé au mieux de sa forme. Plusieurs témoins ont raconté qu'il reste dans une sorte d'apathie, ce qui avait déjà été le cas le jour de la bataille de la Moskova (7 septembre 1812).

On conjecture depuis sur la nature du mal qui l'avait frappé. Il est certain qu'il avait pris froid les jours précédents, marqués par de violents orages suivis de fortes chaleurs. Pour le reste, on ignore la nature exacte de l'indisposition qui le rendit si peu enthousiaste, même si de douloureuses hémorroïdes (affection courante chez les cavaliers) ont été évoquées plus tard par les généraux Gourgaud et Bertrand. On a aussi parlé d'une crise de dysurie, affection qui le poursuivait depuis des années. Quoi qu'il en soit, Henry Boucquéau, le propriétaire de la ferme du Caillou, où avait été installé son quartier général, le vit "gêné dans ses mouvements", "embarrassé dans sa démarche" et "écartant les jambes". Et de fait, il ne monta quasiment pas à cheval de la journée.

Le moins que l'on puisse écrire est qu'il resta en retrait des opérations, ce qui est fâcheux pour un commandant en chef un jour pareil. Il laissa Ney prendre des décisions qui auraient normalement relevé de sa seule compétence, dicta des ordres peu clairs et aurait mal lu les (mauvaises) cartes à sa disposition. De quoi expliquer une partie des causes de la défaite, sans autant minimiser l'excellence du choix tactique de Wellington et la ponctualité de Blücher. 

Auteur: Lentz Thierry

Info: Le Monde, sur Internet, Publié le 18/06/2015

[ historique ] [ varices douloureuses ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

description

Son visage donnait une impression de force, avec son nez fin mais aquilin, des narines particulièrement larges, un front haut et bombé, des cheveux qui se clairsemaient aux tempes, mais, ailleurs, épais et abondants. Les sourcils, massifs, se rejoignaient presque à l'arête du nez et paraissaient boucler tant ils étaient denses. La bouche, pour autant que je pusse l'entrevoir, sous l'épaisse moustache, présentait quelque chose de cruel, sans doute en raison des dents éclatantes et particulièrement pointues. Elles avançaient au-dessus des lèvres elles-mêmes dont le rouge vif soulignait une vitalité étonnante chez un homme de cet âge. Les oreilles étaient pâles et se terminaient en pointes. Le menton paraissait large et dur et les joues, malgré leur maigreur, donnaient toujours une impression d'énergie. L'impression générale était celle d'une extraordinaire pâleur. J'avais déjà remarqué le revers de ses mains qu'il avait posées sur ses genoux et, dans la lueur des flammes, elles m'avaient paru longues et fines. Pourtant, à présent que je les voyais de près, je les découvrais grossières, larges, doigts épais. Étrange constatation, aussi, je remarquais des poils au milieu des paumes. Les ongles étaient longs et fins, presque trop pointus. Un moment donné, le comte se pencha vers moi et ses mains me frôlèrent. Je ne pus retenir un frisson. Peut-être devais-je en imputer la cause à son haleine fétide, mais une terrible nausée s'empara de moi, que je ne pus cacher. Le comte s'aperçut de mon dégoût, car il recula. Avec un sourire effrayant, qui découvrit davantage ses dents proéminentes, il retourna s'asseoir à côté de la cheminée.

Auteur: Stoker Bram

Info: Dracula

[ littérature ] [ physionomie ]

 

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culture

L'étude des textes ne peut jamais être assez recommandée ; c'est le chemin le plus court, le plus sûr et le plus agréable pour tout genre d'érudition ; ayez les choses de première main ; puisez à la source ; maniez, remaniez le texte ; apprenez-le de mémoire ; citez-le dans les occasions ; songez surtout à en pénétrer le sens dans toute son étendue et dans ses circonstances ; conciliez un auteur original, ajustez ses principes, tirez vous-même les conclusions ; les premiers commentateurs se sont trouvés dans le cas où je désire que vous soyez : n'empruntez leurs lumières, et ne suivez leurs vues, qu'où les vôtres seraient trop courtes ; leurs explications ne sont pas à vous, et peuvent aisément vous échapper ; vos observations au contraire naissent de votre esprit et y demeurent, vous les retrouverez plus ordinairement dans la conversation, dans la consultation et dans la dispute. Ayez le plaisir de voir que vous n'êtes arrêté dans la lecture que par les difficultés qui sont invincibles, où les commentateurs et les scoliastes eux-mêmes demeurent courts, si fertiles d'ailleurs, si abondants et si chargés d'une vaine et fastueuse érudition dans les endroits clairs, et qui ne font de peine ni à eux ni aux autres. Achevez ainsi de vous convaincre par cette méthode d'étudier, que c'est la paresse des hommes qui a encouragé le pédantisme à grossir plutôt qu'à enrichir les bibliothèques, à faire périr le texte sous le poids des commentaires ; et qu'elle a en cela agi contre soi-même et contre ses plus chers intérêts, en multipliant les lectures, les recherches et le travail qu'elle cherchait à éviter.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: Les Caractères/Oeuvres/la Pléiade/Gallimard 1951, p.430 XV, 72

[ curiosité ] [ littérature ]

 

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