Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 61
Temps de recherche: 0.0492s

repli sur soi

La part de la vie éveillée passée hors de chez soi diminue avec l’exposition aux écrans. A l’extrême, celui qui reste fixé derrière son écran ne voit virtuellement plus la nature et peut même ignorer complètement l’enlaidissement et la contamination croissante du monde. Tout cela peut lui paraître indifférent tant qu’il a la possibilité de cliquer pour obtenir ce qu’il veut. Son monde dématérialisé se porte bien quand la nature suffoque. Enfin, parmi leurs nombreux effets délétères, exposés par Michel Demurget, il est à noter que les écrans façonnent des esprits plus narcissiques, plus centrés sur eux-mêmes, moins capables d’empathie et moins doués de sensibilité pour ce qui les environne. Tous ces effets pervers, qui ne peuvent qu’augmenter au fur et à mesure que l’exposition au numérique croîtra, rendent tout bonnement impossible l’émergence d’une réelle conscience écologique.

Auteur: Travers Guillaume

Info: "Le mythe de la dématérialisation", revue Éléments, n°192

[ bulle ] [ univers parallèle ] [ déréalisation ] [ déshumanisation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

charisme

Du haut de son mètre soixante-dix, Dan était plus petit d'une tête que la plupart des garçons. Son corps s'affaissait légèrement là où leurs muscles ondulaient, ses dents étaient tordues là où les leurs brillaient, et ses cheveux bruns étaient épais et indisciplinés là où les leurs brillaient. À en juger par les seules apparences, il était difficile de croire qu'il avait été accepté dans cette prestigieuse petite clique. Mais juger sur les apparences, c'était ignorer la vivacité d'esprit et le charme naturel de Dan. Des caractéristiques auxquelles chacun des garçons aspirait, et le fait que Dan les les possédait en si grande quantité était une source constante de fascination pour eux. Peu importe qu'il ait l'air si étrangement moyen. Son sens de l'humour et son rayonnement étaient les repères vers lesquels tout le groupe tendait, et peu de personnes au sein du cercle étaient tenues en plus haute estime.

Auteur: Marr Andy

Info: Hunger for life

[ ados ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

réseaux sociaux

A l’origine, Facebook était un réseau social, resserré sur ce qu’on appelle "les liens forts", c’est-à-dire vos interactions avec les personnes dont vous êtes les plus proches. Le problème, c’est que quand l’usage est vraiment social, il est difficile de le rentabiliser. Amener une publicité pour un annonceur extérieur dans une conversation entre proches, c’est extrêmement violent et ça ne donne pas envie de cliquer.

C’est donc pour gagner de l’argent que Facebook a fait venir d’autres éléments dans le fil d’actualité : les informations, les images, les vidéos…, y compris les fausses informations. Cela change la posture de l’internaute : il n’est plus engagé, il lit. Et avec cette métamorphose, Facebook était devenu beaucoup moins une plate-forme de sociabilité qu’une interface de lecture. Le volet social s’est déporté sur WhatsApp, Snapchat, Instagram ou encore Messenger. Le changement d’algorithme annoncé en début d’année revient en partie sur cette évolution, en voulant redonner de l’importance aux amis proches.

Auteur: Cardon Dominique

Info: https://www.lemonde.fr, 21 octobre 2018

[ lire ] [ évolution ] [ bulles informationelles ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

informatique

La troisième guerre mondiale a éclaté. Les militaires ont mis au point un ordinateur ultra puissant, auquel ils peuvent soumettre des problèmes tactiques particulièrement ardus. Cet outil de recherches en intelligence artificielle est d'une puissance de calcul stupéfiante. L'état-major a fait entrer un maximum de données : les règlements militaires, l'état des armements, toutes les campagnes de Jules César et de Napoléon, les grandes guerres mondiales et les guérillas de tous les continents, les données de la géographie et de la politique mondiale, et même l'âge du capitaine. Lui ayant fait ingurgiter les données, ils posent la question :
- Faut-il attaquer aujourd'hui ou remettre l'attaque à un autre jour ?
L'ordinateur émet quelques cliquetis, une série de bips et soudain, la réponse jaillit :
- Oui.
Les généraux se regardent, perplexes. L'un d'eux décide d'agir : il s'approche du clavier et tape une autre question :
- Oui quoi ?
L'ordinateur répond, instantanément :
- Oui mon général !

Auteur: Internet

Info:

[ humour ]

 

Commentaires: 0

justice divine

Dreyfus aurait donc été victime d’une iniquité affreuse. Eh ! bien, après ? Il y en a comme ça un million ou deux, par chaque génération, et personne n’en parle. L’intéressant pour moi serait de savoir, au juste, CE qu’expie, là-bas, ce forçat. Car Dieu est infiniment équitable et chaque homme, en ce monde comme en l’autre, a toujours ce qu’il mérite.

Celui-là était riche. Quelle était l’origine de sa richesse et quel usage en faisait-il ? De même qu’il paie pour d’autres, dans son bagne, qui sait si quelqu’un ne paie pas pour lui, d’une manière encore plus épouvantable, au fond de quelque caverne ? Auprès de cela, que sont les autres considérations ?

En dehors du monde militaire, voyez la légion de scélérats qui s’agitent autour de cette affaire, pour ou contre, depuis Hanotaux et Drumont, pour ne rien dire de l’imbécile Rochefort, jusqu’à l’immonde Crétin Émile Zola et toute sa clique.

Mais, encore une fois, Dieu sait ce qu’il fait. Vous verrez dans quelle fosse va tomber la France…

Auteur: Bloy Léon

Info: Extrait d'une lettre à un soldat, 25 avril 1899

[ focalisation médiatique ] [ judéité ] [ pensée de droite ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

échographie

Le jour où Pierre reçut la grande photo sur carton, il sauta en l'air, ne se contint plus.

- Je distingue très mal l'image.

On apercevait, en un brouillard de grisaille, le bas de la cage thoracique, l'ombre mate du bassin maternel et le squelette de l'enfant bien formé, la tête en bas, genoux au menton, faisant une immobile culbute où s'arrondissait son épine dorsale annelée dans un recroquevillement de momie péruvienne, comme dans les plus anciens ensevelissements humains, comme dans les jarres néolithiques.

- Que c'est laid ! dit Pierre, déçu.

- C'est ravissant, dit Hedwige, enthousiaste.

Quelques jours plus tard, ce fut une autre affaire. Cette fois, Pierre voulut écouter au stéthoscope battre le cœur de l'embryon. Il se penchait sur cette grande caverne habitée qu'était le corps d'Hedwige, appuyait son front contre elle, enfonçant aux oreilles les deux écouteurs, prêtant une attention auditive à ce ronron, à ce léger cliquetis qu'était le cœur de son enfant.

- Si tu me continues à me tourmenter ainsi, il aura des convulsions, cria Hedwige, crispée.

Auteur: Morand Paul

Info: l'homme pressé (1941, 350 p., Gallimard, p. 230, 231)

[ poésie du détail ] [ couple ] [ famille ] [ cocasserie émouvante ]

 

Commentaires: 0

esquive

et que ce soit à
l’usine ou dans
la débine
je n’ai jamais pu éviter
les rejetés. ils me sont tombés
droit dessus et se sont attachés
à moi. et ils
le font encore.
tenez, dans le voisinage
il y en a encore un
qui vient de me mettre le grappin.
il pousse devant lui
un caddy
rempli d’un monceau de saloperies :
cannes brisées, lacets de chaussures,
emballages de pommes chips,
cartons de lait, journaux, porte-plumes…
"hé, buddy, comment keukchava ?"
je m’arrête et on cause
un moment.
puis je lui dis au revoir
mais une fois de plus
il me cavale après
et nous marchons dépassant
bars
et hôtels de rendez-vous…
"tiens-moi informé,
buddy, tiens-moi informé,
je veux savoir ce qui
se prépare."
c’est mon tout dernier.
je ne l’avais jamais vu
parler à qui que ce soit
avant.
le caddy cliquette
un peu
derrière moi
puis quelque chose
en tombe.
il s’arrête pour
le ramasser.
et tandis qu’il se penche je
fonce vers
l’entrée de
cet hôtel vert au
coin de la rue
traverse le hall
à toute vitesse et
en ressors par l’escalier
de service et
je tombe sur un chat
en train de chier
avec un bonheur absolu,
et il me grimace
un sourire.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pageses 159-161, "le fou m'a toujours aimé"

[ mec collant ] [ marginal ] [ clodo ] [ clochard ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

onirisme

Ce qu'il aurait vraiment dû enseigner, c'était cette chose mystérieuse et raffinée que lui seul - parmi dix mille, cent mille, peut-être même un million d'hommes - savait enseigner : par exemple, comment penser à de multiples niveaux : vous regardez une personne et vous la voyez aussi clairement que si elle était faite de verre et que si vous étiez souffleur, tandis qu'en même temps, sans empiéter le moins du monde sur cette clarté, vous remarquez parallèlement quelque vétille - telle que la ressemblance entre l'ombre du récepteur téléphonique et une immense fourmi légèrement écrasée, et (tout ceci simultanément) la convergence est rejointe par une troisième pensée - le souvenir d'une soirée ensoleillée dans une petite gare de chemin de fer russe : i. e., images n'ayant aucun rapport rationnel avec la conversation que vous poursuivez tandis que votre esprit vagabonde à l'extérieur de vos propres paroles et à l'intérieur de celles de votre interlocuteur. [...] pour tous les déchets de la vie qui, au moyen d'une distillation alchimique momentanée - "l'expérience royale" - sont changés en quelque chose de précieux et d'éternel. Ou alors : le sentiment constant que nos jours ici ne sont que de l'argent de poche, de la petite monnaie cliquetant dans l'obscurité, et que la véritable richesse est entreposée quelque part, richesse dont la vie devrait tirer des dividendes sous forme de rêves, de larmes et de bonheurs, de lointaines montagnes.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Le don, Gallimard, Collection Folio n°2340, 1992, p.245-246

 

Commentaires: 0

écrivain-sur-éditeur

Je me fous énormément de ce que l'éditeur peut penser de mes livres. Il n'est pas même question de solliciter son avis.

Son goût est mauvais forcément - autrement il ne ferait pas ce métier de semi-épicier semi-maquereau. Que voulez-vous qu'il connaisse ce Jean-foutre ?

Je suis de l'avis de ce pauvre Élie Faure (juif) : Lorsqu'on demande au conservateur d'un musée d'exposer le meilleur de ses Rembrants, invariablement il choisit le plus mauvais, celui qui répond à ses goûts, à son goût de sale vieux con.

Kif des éditeurs, critiques, et toute cette clique.

Leurs avis sont peut-être utiles en effet aux auteurs merdeux dans leur genre dont ils feraient eux-mêmes à peu près les livres s'ils étaient un peu moins fainéants, mais là s'arrête la compétence des éditeurs, pour la bonne raison qu'il est impossible à un être humain d'excéder son aire psychique... il comprend tout ce qui tombe dans son rayon... tout ce qui le dépasse il l'excècre... ainsi du singe qui tend à massacrer tout ce qu'il ne comprend pas... et tout de suite ! Ainsi le critique, ainsi l'éditeur.

Ce que veut le con c'est un miroir pour son âme de con où il puisse s'admirer - d'où le cinéma et les romans d'immenses tirages - "miroirs pour les âmes du plus grand nombre de cons possibles".

Cette loi vaut aussi pour la psychologie, la graphologie etc...

Comment comprendre ce qui vous dépasse ? Impossible. Alors en avant pour le bla-bla-bla...!

Il y a moins de fous qu'on le pense écrivait Vauvernagues, il y a surtout des gens qui ne se comprennent pas. Pardi !

Quant à l'éditeur au surplus il est abruti par tout ce qu'il lit, qu'il se croit obligé de lire.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettre à Milton Hindus, 28/07/1947

[ vacheries ] [ stupides ] [ limites ] [ commerciaux ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

coup d'un soir

[...] elle m’a ramené

chez elle, un endroit très chic

avec deux lits, parquet ciré

dans la cuisine, et une télé qui se déplaçait

comme un tigre, alors j’ai déposé les steaks,

le whisky et les bières sur la table,

ensuite on a mangé, elle a fait une bonne salade,

on a descendu quelques verres en regardant

le tigre se déplacer et puis j’ai cassé l’ambiance

j’ai dit à l’abeille que j’étais en train de mourir,

qu’ils m’avaient brisé les ailes,

que poursuivre me semblait peine perdue,

que la picole me conduisait juste

d’échec en échec,

mais ça elle ne l’a pas compris,

et plus tard sur le lit,

elle m’a grimpé dessus

cette abeille

je lui ai empoigné les fesses

et c’était assez réel, elle avait le dard

baissé, et j’ai dit,

magnifique o magnifique

mais je pouvais rien faire,

j’étais en train de mourir et elle était morte,

et plus tard une fois rhabillés,

je lui ai dit au revoir à la porte,

j’ai dit pardonne-moi, et puis la porte

m’a claqué au nez

alors j’ai traversé le hall en courant         j’ai couru

dehors en mal d’oxygène

ces petits yeux de pierre cliquetaient dans

ma tête, alors j’ai pris la route

30 bornes vers le sud jusqu’à la plage

arrivé là je me suis posté sur la jetée

j’ai regardé les vagues,

imaginé de gigantesques batailles navales,

je me suis changé en sel en sable en son,

et rapidement les yeux ont disparu

alors j’ai allumé une cigarette,

j’ai toussé, et marché

vers la voiture.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019

[ baise ] [ impuissance ] [ femmes-hommes ] [ terreur ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson