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rugueux

Plus les galets ont roulé, plus ils sont polis. Pour les cochers, c'est le contraire.

Auteur: Allais Alphonse

Info:

[ métaphores-comparaisons-etc ]

 

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personnage

C'est un homme de taille moyenne, très laid, d'une laideur comique d'Anglais, et dont le nez démesurément long a des courbes doublement royales et qui oscillent entre la courbe sémitique et la courbe bourbonienne... Les lèvres, très courtes et retroussées, montrent, entre les dents gâtées, des trous noirs. Son teint s'est éclairci dans la gamme des jaunes, relevé aux pommettes de quelques hachures de laque vive. Sans être obèse, comme les majestueux cochers de l'ancien jeu, il est maintenant doué d'un embonpoint confortable et régulier, qui rembourre de graisse les exostoses canailles de son ossature. Et il marche, le buste légèrement penché en avant, l'échine sautillante, les coudes écartés à l'angle réglementaire.

Auteur: Mirbeau Octave

Info: Le journal d'une femme de chambre, p 432

[ moche ]

 

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nouvelle technologie

Le Petit Marseillais stigmatisait, l’autre jour, comme il sied, la sauvagerie de ceux qui, sur les allées du Prado réservées aux cyclistes, déposent des tessons de verre et des clous destinés à gravement endommager les pneumatiques. À Paris et autour de Paris nous avons aussi nos malfaisants. Cochers qui s’amusent à "serrer" les vélocipédistes ; charretiers dont c’est la joie de barrer la route ; sots appartenant à toutes classes de la société et qui trouvent récréatif son de jeter, comme à Marseille, clous et morceaux de verre sur le chemin, soit de lancer leurs chiens aux mollets des pédaleurs. Contre tous ces gens-là, le Code et les règlements de police édictent des sévérités ; mais pas vu, pas pris. Qui a jeté ce cul de bouteille sur la voie ? Personne. Le cycliste crevé, qui, après avoir constaté le dégât, interroge d’un regard justement irrité l’horizon, n’aperçoit rien...

Auteur: Victor-Meunier Lucien

Info: Dans le journal "Le petit Marseillais" du 5 juillet 1896

[ fait divers ] [ moyen de locomotion ] [ coalitiion ] [ dénigrement ] [ déprédations ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-hommes

La rue ensoleillée se déroulait devant lui, les parfums colportés par les filles coulaient à flots dans le caniveau, les jambons suspendus aux devantures des épiceries et les tonneaux de tarama, de harengs fumés et de fromage dressaient le tableau de l'abondance et du bonheur universels comme le bruit de la rue, le bourdonnement des abeilles, les chevaux décharnés des cochers et même cette merveilleuse statue équestre de Matthias Corvin qui se trouvait juste là, bien installée sur son socle.
Il était adossé au cadre jaune d'une vitrine, en compagnie d'une bande d'amis, lorsqu'il la vit passer dans un groupe de filles. Le groupe des garçons salua avec de grands gestes, de sorte que toute la rue détourna le regard pour elle. Elle portait un tailleur bleu, aux lignes épurées, et un chapeau de velours noir aux larges bords. Elle s'avançait avec sa démarche royale, distribuant sans compter des fleurs de sourires. Elle réserva à Negrisor un sourire si particulier qu'ils se retournèrent tous pour le regarder.

Auteur: Mihaescu Gib I.

Info: La Femme chocolat

[ fascinante ]

 

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grand nord

J’aurais préféré partir seul et couper tout de suite tout lien avec le monde. Deux cent kilomètres, c’est une longue distance à parcourir avec des cochers, à supporter leurs quintes de toux, leurs tentatives de conversation et leurs silences. Je serais bien parti pour Kaltio à bicyclette si Uggelvik n’avait pas jugé l’idée totalement insensée.

" On ne joue pas avec l’hiver, quoi qu’il se soit passé chez vous ", a-t-il déclaré.

C’est pourquoi je sais que j’ai l’air de ce que je suis : un fuyard pour qui presque plus rien n’a plus d’importance.

Au chaud sous la couverture du traîneau, je regarde le paysage recouvert de neige jusqu’à hauteur de cheville. Finis les fermes prospères, les champs et les lisières de forêt grignotées par les bûcherons. D’immenses espaces s’étendent derrière les arbres. Je les ai d’abord pris pour des cultures, mais il y pousse des pins rabougris et des arbrisseaux recroquevillés dans le froid. Au printemps, quand les canards, les grues cendrées et les pluviers reviendront, elles résonneront de l’incommensurable registre du désir de vivre. Je ne supporterais pas non plus, alors, de me trouver là.

Nous faisons halte, et le silence me bouche les oreilles. L’air écrasé par les nuages de neige avale les sons, j’ai du mal à entendre les rares paroles du cocher, bien que nous soyons assis face à face. Je pense plusieurs fois être devenu sourd, jusqu’à ce qu’il se racle la gorge ou que des étincelles jaillissent du feu de camp. J’avale à grandes gorgées l’amer café bouilli. Aurais-je le temps de faire la sieste ? Mais le cocher se lève bientôt, rince sa tasse dans la neige et va vérifier le harnais du cheval. Les partis métalliques cliquettent.

" Regardez ", dit-il.

Je termine mon café et obéis à l’injonction. Une souche grise se dresse dans la tourbière.

" Il y a un étang, là-bas. Poissonneux. "

Afin de secouer ma torpeur, je vais voir. Le gel a solidifié la tourbière, mais l’eau qui sort des mousses colore de noir l’empreinte de mes pas. Je m’arrête devant la souche. Derrière s’étend en effet un petit lac, un ovale où la neige est moins haute qu’alentour. La pointe du vieil arbre mort brisé à hauteur de poitrine a été sculptée en forme de nageoire. La surface est craquelée de rides verticales. Le bois est chaud et glissant.

Je retourne au traîneau où le cocher a déjà pris sa place. Je hoche le menton en direction du lac.

" Vous pouvez m’en dire plus ? "

Je me frotte les mains. Le bois y a laissé des traces huileuses.

" Non, je suis du village.

- Ce ne sont pas les habitants qui l’ont sculpté ?

- Ce n’est pas dans nos habitudes. Ce sont des Lapons.

- Le bois était bizarre, gras.

- Quelqu’un le nourrit s’en doute encore. C’est du saindoux, je pense, ils ont coutume de l’enduire. "

Je m’installe sous la couverture. Le cocher ordonne au cheval de se mettre en route. Les contours de son dos disparaissent peu à peu dans le crépuscule.

" Ca se dégage, constate-t-il par dessus son épaule. On arrivera avant la nuit à Sodankylä. "

Les nuages se déchirent et l’air fraîchit. Je tire ma chapka sur les oreilles. Une à une, les étoiles les plus hautes apparaissent, soleils sûrement déjà éteints, nous éclairant d’une lumière qui n’existe plus.

Je souffle sur mes moufles et gratte la glace de mes sourcils. Les patins du traîneau crissent, preuve que nous touchons encore terre. Le cosmos est clair et profond, paré d’argent et du vert d’une aurore boréale. Nous y flottons. Le monde entier flotte. La sculpture de bois se dresse dans les tourbières parce qu’il faut pouvoir s’appuyer sur quelque chose face à l’infini du ciel.

Auteur: Kytömäki Anni

Info: Gorge d'or

[ littérature ] [ crépuscule ] [ périple ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste