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question

Qu'en est-il si le sens-de-la-vie n'a rien à voir avec la création et l'expansion d'un territoire sous contrôle ? Que se passe-t-il si le but n'est pas de tenir à distance tous ces gens, objets, êtres et émotions que nous craignons si inutilement ? Quoi alors si le but est de ne plus se soucier de ce contrôle ? Qu'en est-il si le sens de la vie, la principale raison de l'existence, est de se coucher nu avec le partenaire de son choix dans un jardin ombragé d'arbres ? Le but n'est-il pas de goûter mutuellement notre sueur et de sentir la délicate pression d'un doigt sur la poitrine, la cuisse sur la cuisse, la lèvre sur la joue? Que se passe-t-il si le but est de s'arrêter, et alors, avec de lents mouvements mutuels, de pouvoir écouter le chant des oiseaux, de regarder les libellules planer, de contempler le visage de l'autre, et ensuite les faces inférieures des feuilles agitées par la brise? Qu'en est-il si le sens est d'inviter les autres dans son mouvement, d'amener les arbres, le vent, l'herbe, les libellules dans sa famille et de ce fait d'abandonner toute tentative de contrôle ? Quoi alors si, dès l'origine, le sens n'est que de s'entendre, d'échanger, d'expérimenter les choses telles qu'elles sont ? De ressentir de la joie quand on est joyeux, de l'amour quand on aime, de la colère lorsqu'on est fâché, d'être pensif lorsqu'on est plein d'idées ? Le point de départ n'est-il pas de simplement d'être ?

Auteur: Jensen Derrick

Info: A Language Older Than Words

[ lâcher-prise ]

 

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jalousies

Quatre chercheurs en sciences de l’information des universités allemandes de Humboldt et de Darmstadt ont mené une étude dont les résultats ont suscité de nombreux commentaires. Elle montre notamment que l’utilisation de Facebook, le réseau social en ligne qui compte plus d’un milliard d’utilisateurs, crée beaucoup de frustration et de jalousie. Pourquoi ? Parce que sur ce réseau social, comme sur d’autres, chacun a tendance à se mettre en scène et donner de sa vie un aperçu souvent flatteur. Cette exhibition peut créer chez celui ou celle qui en est le témoin un sentiment d’insatisfaction. Cette personne peut facilement avoir l’impression, par comparaison, que sa vie est moins intéressante en moyenne que celle de ses amis. Parmi les 600 personnes sur lesquelles portait cette expérience, près de 40 % d’entre elles avaient le sentiment d’être plus malheureuses après s’être connectées au célèbre réseau, et ce sentiment était encore plus fort parmi les personnes qui ne publiaient rien sur leur mur. Elles ressentaient, plus que les autres, solitude, colère, ressentiment. Parmi toutes les informations qui les blessaient, les premières causes de cette frustration étaient les photos de vacances de leurs amis ! Ce type de sentiment n’a certes pas attendu l’apparition d’Internet pour exister, mais il est vrai que le web peut l’amplifier lorsqu’il donne une plus grande visibilité à la mise en scène de la "réussite" des autres.

Ces résultats sont amusants, mais ils n’ont rien d’étonnants pour qui a lu Alexis de Tocqueville…

Auteur: Bronner Gérald

Info: Cabinet de curiosités sociales - Curiosités de la vie quotidienne

[ infobésité ] [ réseaux sociaux ] [ poncifs publicitaires ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

médias

Les hommes du jour ont à peine fini leur geste que les actualités cinématographiques nous le restituent. Si promptement et si fidèlement que c'est comme si, dans un miroir grisâtre, l'instant se répétait. Et pourtant, entre les deux moments de l'image vécue et de l'image reproduite, quelle que soit la hâte du bélinogramme ou la vitesse de l'avion transporteur de pellicules, plusieurs heures se sont écoulées. Pendant ces heures-là, les premiers articles de journaux ont eu le temps d'émerger du flot des télégrammes d'agences; les premiers sourires et les premières colères ont eu le loisir d'apparaître sur les visages de l'opinion publique. Choc en retour, souvent plus stupéfiant que le choc initial lui-même. De sorte que, lorsque les actualités passent à l'écran devant nos yeux, elles sont déjà aussi inactuelles, aussi férocement immobiles, aussi définitives et sans merci que l'histoire qu'on écrira dans cent ans. Et pourtant l'image de ce qui fut hier nous attire, nous la recherchons. Elle a sur nos idées, sur nos sentiments qui commencent à se définir, une influence certaine. Nous lui demandons une preuve a posteriori de la validité de nos jugements. Le film d'actualité décongestionne la pensée; en remplaçant par l'image concrète tout ce qu'une passion peut avoir d'abstrait, de douloureux, d'insaisissable, il fait descendre la température. Le film d'actualité se situe quelque part entre l'action et l'histoire, là où s'asseyait jadis le journalisme ; il est le centre de la dépression météorologique de ces pot-au-noir qu'on nomme le cerveau du lecteur, la cervelle de l'électeur.

Auteur: Morand Paul

Info: Chroniques 1931-1954 (2001, 651 p., Grasset)

[ société de l'urgence ] [ modernité ] [ immédiateté de l'information ]

 
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non-violence

Quand une époque est une grande époque, l’homme politique qu’elle engendre est, par nécessité, moins pire. Il est obligé de s’adapter. Inventez une manière d’être qui soit de l’ordre de l’impeccabilité, devenez un guerrier parfait, agissez tous les jours comme si vous deviez, à vous seul, reconstruire l’humanité, et autour de vous : tout changera, tout s’adaptera, tout s’améliorera. Cessez de pester sur les hommes politiques racistes, sexistes, policiers, capitalistes ou militaires : devenez un peu moins raciste, sexiste, policier, capitaliste et militaire et ils le deviendront un peu moins malgré eux : parce qu’ils n’auront pas le choix. Ne leur donnez surtout pas le choix : soyez formidables.

C’est quand nous n’aurons plus aucune attente dans le domaine purement électoral, quand nous n’attendrons plus rien des partis préexistants et des représentants, administrateurs et tribuns, que commencera vraiment la Grande Politique. C’est quand nous accepterons que tout a été soldé depuis des décennies aux domaines économique, industriel et militaire, que nous commencerons à penser ensemble à une nouvelle façon de vivre et d’agir. C’est pour ça que le monde politique va continuer à nous submerger d’élections, de propositions, d’effets d’annonce, de convocations, de chantages… C’est pour ça que les médias ne nous lâcheront pas comme ça non plus, et continueront à nous "retenir" dans leur monde avec la moindre info, le moindre événement… Ils ont peur qu’on commence à vivre. Ils ont peur qu’on leur dise, simplement, sans colère et sans haine, que leur temps est révolu.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: http://www.pacomethiellement.com/corpus_texte.php?

[ exemplarité ] [ responsabilité individuelle ] [ histoire-miroir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-femme

Les hommes disent toujours ça comme un compliment déterminant, n'est-ce pas ? C'est une fille cool. Être la Cool Girl signifie être une nana sexy, brillante et drôle qui adore le football, le poker, les blagues cochonnes et les rots, qui joue aux jeux vidéo, qui boit de la bière bon marché, qui aime les parties à trois et le sexe anal, et qui s'enfile des hot-dogs et des hamburgers dans la bouche comme si elle accueillait le plus grand gang bang culinaire du monde tout en gardant une taille 28, parce que les Cool Girls sont avant tout sexy. Chaudes et compréhensives. Les Cool Girls ne se mettent jamais en colère ; elles ne font que sourire de manière chagrine et affectueuse et laissent leurs hommes faire ce qu'ils veulent. Vas-y, chie-moi dessus, ça ne me dérange pas, je suis la Cool Girl. Les hommes pensent vraiment que cette fille existe. Peut-être qu'ils sont trompés par le fait qu'il y a tant de femmes qui sont prêtes à se faire passer pour ce genre de fille. Pendant longtemps, la Cool Girl m'a offensée. Je voyais des hommes - amis, collègues, étrangers - s'étourdir devant ces affreuses simulatrices, et je voudrais prendre ces hommes à part et leur dire calmement : - vous ne sortez pas avec une femme, vous sortez avec une nénette qui a regardé trop de films conçus par des hommes socialement maladroits qui aimeraient croire que ce genre de créature existe et puisse les embrasser.

Auteur: Flynn Gillian

Info: Gone Girl

[ bimbos ] [ potiches ] [ pétasses ] [ gourde sexy ] [ séductrices ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fantoche

C’était un de ces hommes qui n’ont rien de vibrant ni d’élastique, qui sont composés de molécules inertes, qui ne résonnent au choc d’aucune idée, au contact d’aucun sentiment, qui ont des colères glacées, des haines mornes, des emportements sans émotion, qui prennent feu sans s’échauffer, dont la capacité de calorique est nulle, et qu’on dirait souvent faits de bois ; ils flambent par un bout et sont froids par l’autre. La ligne principale, la ligne diagonale du caractère de cet homme, c’était la ténacité. Il était fier d’être tenace, et se comparait à Napoléon. Ceci n’est qu’une illusion d’optique. Il y a nombre de gens qui en sont dupes et qui, à certaine distance, prennent la ténacité pour de la volonté, et une chandelle pour une étoile. Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu’il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu’au bout de la chose absurde. L'entêtement sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons, d'après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. Il y a part le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences.

Auteur: Hugo Victor

Info: Claude Gueux

[ fanfaron ] [ portrait ] [ acharnement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

encoléré

La Bêtise publique me submerge. Depuis 1870, je suis devenu patriote. En voyant crever mon pays, je sens que je l'aimais. La Prusse peut démonter ses fusils. Pas n'est besoin d'elle pour nous faire mourir. La Bourgeoisie est tellement ahurie qu'elle n'a plus même l'instinct de se défendre. — Et ce qui lui succédera sera pire ! J'ai la tristesse qu'avaient les patriciens romains au IVème siècle. Je sens monter du fond du sol une irrémédiable Barbarie. — J'espère être crevé avant qu'elle n'ait tout emporté. Mais en attendant, ce n'est pas drôle. Jamais les intérêts de l'esprit n'ont moins compté. Jamais la haine de toute grandeur, le dédain du Beau, l'exécration de la littérature enfin n'a été si manifeste. J'ai toujours tâché de vivre dans une tour d'ivoire. Mais une marée de merde en bat les murs, à la faire crouler. [...] Je ne peux plus causer avec qui que ce soit sans me mettre en colère. Et tout ce que je lis de contemporain me fait bondir. Joli état ! — ce qui ne m'empêche pas de préparer un bouquin où je tâcherai de cracher ma bile. Je voudrais bien en causer avec vous. Je ne me laisse donc pas abattre, comme vous voyez. Si je ne travaillais pas, je n'aurais plus qu'à piquer une tête dans la rivière avec une pierre au cou. — 1870 a rendu beaucoup de gens fous, ou imbéciles, ou enragés. Je suis dans cette dernière catégorie. C'est là le vrai.

Auteur: Flaubert Gustave

Info: extrait d'une lettre adressée à Ivan Tourguéniev, 13 novembre 1872

[ guerre ] [ nationalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

portrait

C'était un de ces hommes qui n'ont rien de vibrant ni d'élastique, qui sont composés de molécules inertes, qui ne résonnent au choc d'aucune idée, au contact d'aucun sentiment, qui ont des colères glacées, des haines mornes, des emportements sans émotion, qui prennent feu sans s'échauffer, dont la capacité calorique est nulle, et qu'on dirait souvent faits de bois ; ils flambent par un bout et sont froids par l'autre. La ligne principale, la ligne diagonale du caractère de cet homme, c'était la ténacité. Il était fier d'être tenace, et se comparait à Napoléon. Ceci n'est qu'une illusion d'optique. Il y a nombre de gens qui en sont dupes et qui, à certaine distance, prennent la ténacité pour de la volonté, et une chandelle pour une étoile. Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu'il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu'au bout de la chose absurde. L'entêtement sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons, d'après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences.

Auteur: Hugo Victor

Info: Extrait de "Claude Gueux" 1834. Trouvé sur internet pour illustrer Emmanuel Macron en tant que dédaigneux

[ stérile égoïsme ] [ insensibilité ] [ aveugle narcissisme ] [ tout à l'ego ] [   stérile égoïsme ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

revanche

22 novembre. - Comment m'atteindre moi-même ? Que suis-je, au long de tant d'heures contradictoires, vides ou brusquement envahies d'un tel tohu-bohu de sensations et d'idées, plates à en mourir ou passionnées jusqu'au rouge ?

Je hais la religion où le hasard m'a fait naître. Cette haine est mon épine dorsale, mon seul tonique. Dussé-je n'avoir plus d'autre raison d'être, je voudrais que celle-ci pût me suffire. Je hais cette religion pour ses mensonges, sa férocité, sa stupidité, ses victoires, toujours frauduleuses et aussi pour tout le mal qu'elle m'a fait. J'étais debout, en bon équilibre sur mes pieds, plein de sève et de confiance. Mais je me suis souvenu de la construction catholique. J'ai eu la candeur de vouloir édifier ma destinée sur ce fallacieux échafaudage. Je ne suis pas de bois creux comme tous ces religionnaires. Je pèse mon franc poids d'homme. Le système s'est écroulé sous moi et me voilà par terre, les membres disloqués, infirme peut-être pour le reste de ma vie. Mais ma haine me sera une béquille.

Je suis cet estropié qui cherche sa vengeance et qui est parvenu à se refaire au moins une règle : travailler à cette vengeance obstinément, envers et contre tout. Je suis aussi infiniment malheureux. Dans cette ville saumâtre et chafouine, j'endure un exil des sens et de l'esprit qui s'aggrave chaque jour. J'ai encore eu des projets de fuite. Je sais qu'ils sont vains. Anne-Marie n'entrera jamais dans ma vie et cependant, elle la domine !

Auteur: Rebatet Lucien

Info: les deux étendards (1952, 1312 p., Gallimard) p. 738

[ hargne ] [ colère ] [ interrogation ] [ romantisme ]

 
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héritiers

A tout moment, les artistes d'autrefois sont susceptibles de se voir inculper pour des crimes ou des délits qui n'existaient pas de leur vivant.
Nous sommes si fiers de nos "valeurs" que nous les avons rendues rétroactives : c'est ce qui les différencie des lois ordinaires qui, comme le dit le Code Civil, "ne disposent que pour l'avenir".
C'est souvent un fils ou une fille de notable qui exerce des représailles posthumes sur son géniteur ou sa génitrice. Voir le livre de la fille de Jacques Lacan, il y a quelques mois.
Ce peut être aussi une ex-compagne : Françoise Gilot réglant ses comptes avec Picasso dans "Vivre avec Picasso". La plupart sont très colère contre le génie qui les a génités. Ils l'auraient souhaité un peu moins génial et beaucoup plus géniteur. Ils écrivent des livres pour s'en plaindre. Ils donnent des entretiens. Ça pourrait même devenir un genre littéraire. Dans le style "Ma rancoeur mise à nu".
J'ai entendu l'une des petites-filles de Picasso confesser qu'elle haïssait son grand-père ("Il a fait tellement de mal à ses proches !"), mais que, tenant de lui un assez bel héritage, elle le consacrait à aider l'enfance malheureuse. Ainsi se retrouve blanchi l'argent si mal gagné de cet odieux aïeul.
Quant à la fille unique de Céline, on lui doit cet aveu : "Je préfère être la fille de "Louis" plutôt que celle de Céline." L'ennui c'est que "Voyage au bout de la nuit", ce n'est pas "Louis" qui l'a écrit.

Auteur: Muray Philippe

Info: Désaccord parfait

[ ingrats ] [ injustes ]

 
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Ajouté à la BD par miguel