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bouc-émissaire

On a longtemps pensé que pour être la cible du racisme, il fallait appartenir à une minorité. Ce que le racisme anti-Blancs nous montre c'est que pour être victime de racisme, il suffit de faire l'objet d'un récit haineux qui réduit l'individu à une apparence que l'on ne peut choisir. Le récit sur la “blanchité” est déployé par les racialistes, ces soi-disant antiracistes influencés par le mouvement woke et par les islamistes. Ce racisme anti-blanchité s'est construit sur notre sol autour d'un récit mensonger qui fait du “Blanc” et de l'Occident la source de tous les maux. La colonisation et l'esclavage, pourtant pratiqués également par les arabo-musulmans, les Blancs, les Noirs, les Juifs sont vus comme la seule tare des Blancs. Et dans le même temps leur est refusé le fait que ce sont des Blancs qui ont théorisé le refus de l'esclavage et pensé la dignité humaine fondant l'égalité de tous les hommes. Leur but, c'est de créer un ressentiment dans certaines couches de la population que l'on invite à s'identifier à des victimes de persécutions pendant que l'on désigne les Blancs comme responsables de toutes les difficultés. Et cela fonctionne.

Auteur: Pina Céline

Info: Le Figaro Vox du 6 octobre 2021

[ motifs de haine ] [ autoflagellation ] [ xénophobie ] [ contrecoup ] [ choc en retour ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réel-symbolique-imaginaire

[...] qu’y a-t-il en premier, le signifiant ou une impasse dans le Réel ? Parfois, Lacan présente comme un fait premier la colonisation traumatique du corps vivant par un Ordre symbolique parasite : c’est l’intervention du symbolique qui fait dérailler et sortir de ses gonds la mécanique bien équilibrée de l’organisme naturel, en transformant les instincts naturels en pulsions monstrueuses qui ne peuvent jamais être pleinement satisfaites puisqu’elles sont condamnées au retour éternel et à une immortalité obscène. Ailleurs et à d’autres moments, sur un mode plus mythico-spéculatif, Lacan semble être à la recherche d’une sorte d’excès ou de déséquilibre naturel, d’un mauvais fonctionnement ou d’un déraillement monstrueux ; il conçoit alors l’Ordre symbolique comme une in(ter)vention secondaire destinée à "civiliser" cet excès monstrueux et à résoudre son impasse. Il est tentant de soutenir que c’est ici, entre ces deux versions, que se trace la ligne de partage entre matérialisme et idéalisme : la primauté de l’Ordre symbolique est clairement idéaliste, ce n’est en dernier ressort qu’une nouvelle version de l’intervention divine dans l’ordre de la nature ; alors que la deuxième version – l’apparition de l’Ordre symbolique comme réponse à un excès monstrueux dans le Réel – est la seule solution vraiment matérialiste.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 133-134

[ oscillation ] [ langage ]

 
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nord-sud

Dans toute l'histoire de la colonisation; l'Algérie est un cas unique. Aucune autre conquête n'a nécessité l'envoi d'une armée aussi nombreuse ni été marquée par des opérations militaires aussi longues et aussi meurtrières. [...] Les hostilités reprennent en mai 1841 et, comme celle de 1954 à 1962, au siècle suivant, la guerre durera sept ans. [...] Saint-Arnaud, placé sous ses ordres, écrit de son côté, en mai 1841 : "Nous avons pris des troupeaux, brûlé tout ce s'est trouvé sous nos pas... Nous resterons jusqu'à la fin juin à nous battre dans la province d'Oran et à y ruiner toutes les villes, toutes les possessions de l'émir.. Partout, il trouvera l'armée française, la flamme à la main." En avril 1842, Saint-Arnaud fait tout brûler entre Miliana et Cherchell. Il écrit : "Nous tirons peu de coups de fusil, nous brûlons tous les douars, tous les villages, toutes les cahutes." Un peu plus loin : "Le pays des Beni-Menasser est superbe et l'un des plus riches que j'ai vus en Afrique. Les villages et les habitations sont très rapprochés. Nous avons tout brûle, tout détruit. [...] Que de femmes et d'enfants, réfugiés dans les neiges de l'Atlas, y sont morts de froid et de misère."

Auteur: Saint-Arnaud Armand Jacques Achille Leroy de

Info: in Marianne et les colonies : Une introduction à l'histoire coloniale de la France de Gilles Manceron

[ impérialisme ]

 

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étymologie

Beaucoup des administrateurs coloniaux étaient des têtes brûlées ou des fils de famille envoyés expier hors de la métropole leurs fautes de jeunesse. Le nom de l'un d'entre eux est passé dans le langage courant : il s'appelait Toqué et, avec l'un de ses collègues, Gaud, il régnait sur une vaste région du Moyen-Congo. Après avoir abusé de l'absinthe, ils célébrèrent le 14 juillet 1900 en organisant un feu d'artifice d'un genre particulier : l'un de leurs administrés n'ayant pas payé la captation (l'impôt par tête) en temps et heure, il fut arrêté et on lia autour de son corps des bâtons de dynamite qu'on fit exploser devant la population du village et quelques européens de la région. L'affaire fut ébruitée par un missionnaire qui entretenait des rapports peu cordiaux avec les deux administrateurs. Pierre Savorgan de Brazza, qui avait donné à la France le bassin du Congo, fut rappelé de sa retraite à Alger et envoyé au Congo pour enquêter. Après avoir longuement interrogé les chefs coutumiers (qui ne parlaient ni ne comprenaient le français !?), il rédigea un rapport d'une "extrême" sévérité. Le document fut classé sans suite. En fait, Savorgan de Brazza mourut sur le chemin du retour, victime apparemment d'un empoisonnement. Une disparition bienvenue. Toqué et Gaud furent condamnés par le tribunal de Brazzaville à quelques mois de prison, puis rapidement amnistiés.

Auteur: Challaye Félicien

Info: Un livre noir du colonialisme : souvenir sur la colonisation, aux éd. Les nuits rouges

[ vocabulaire ] [ barbarie ] [ cinglé ] [ colonialisme ]

 
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civilisation

Il est extraordinaire qu'aujourd'hui, maintenant que la colonisation des États-Unis par les Juifs est pratiquement achevée, les Américains n'aient pas encore compris qu'ils ont été conquis et vassalisés par un peuple étranger. Il est extraordinaire qu'ils ignorent à un degré inimaginable les premiers éléments de la question juive. Leur candeur dépasse, s'il est possible, celle des Français d'avant guerre. C'est qu'ils n'ont pas, comme nous — bien qu'ils aient subi autant que nous, l'avilissement des immortels principes — une tradition de l'antisémitisme qui va de Saint Louis à Drumont et à Céline. C'est aussi parce que, lorsque des Américains ont commencé à ouvrir les yeux, il était trop tard. Les Juifs qui s'étaient introduits dans la place avaient déjà conquis la maîtrise des ondes, du papier imprimé et de la publicité. Impossible de prononcer le mot "juif", de dénoncer le péril juif sans être aussitôt muselé, brisé, anéanti. Certes, il existe une opposition. Des clubs, des salons, des universités sont fermés aux Juifs. Des Américains peu nombreux mais résolus ont deviné le péril. Nous parlerons plus loin de ces révoltés. Disons tout de suite que leur action n'éveille aucun écho, qu'elle se limite à des manifestations isolées sans vigueur ni envergure. Le peuple d'Amérique ne soupçonne pas sa propre servitude. Lui qui est tellement susceptible, tellement intransigeant lorsqu'on aborde la question nègre, lui qui redoute tellement d'être submergé par une vague noire venue des États du Sud, il contemple avec apathie le noyautage des trusts et du gouvernement par les impérialistes juifs. Il subit, il accepte sans réagir. Et surtout il ne comprend absolument pas que le problème juif est un problème de race. Il s'imagine encore qu'il s'agit d'une affaire religieuse et il s'indigne à juste titre qu'on puisse ranimer des préjugés médiévaux pour reprocher à de libres citoyens leurs conceptions métaphysiques.

Auteur: Cousteau Pierre-Antoine

Info: l'Amérique Juive (1942, 100 p.)

[ antisémitisme ] [ capitalisme ] [ prédation ] [ noyautage ] [ nouveau monde ]

 

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navigation

Des recherches archéologiques menées en Crète, dans le sud de la Grèce, ont livré la première preuve au monde que les ancêtres de l'homme ont pris la mer il y a plus de 130.000 ans, a annoncé lundi le ministère grec de la Culture.
A l'issue de deux ans de fouilles autour de la localité de Plakia, dans le sud de l'île de Crète, une équipe gréco-américaine a mis au jour des pierres taillées paléolithiques, remontant de 700. 000 à 130.000 ans, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Ces trouvailles, qui attestent pour la première fois d'une installation d'hominidés sur l'île avant le néolithique (7.000 - 3.000 ans avant JC), apportent aussi "la plus ancienne preuve de navigation au monde", selon le communiqué.
Les outils, des "haches", ont été trouvés près de vestiges de "plate-formes marines remontant à au moins 130.000 ans (...) ce qui apporte la preuve de voyages marins en Méditerranée des dizaines de milliers d'années plus tôt que ce que nos connaissances établissaient jusque là", a relevé le ministère.
Ces découvertes, faites près de la très touristique plage de Prévéli, "modifient aussi l'estimation des capacités cognitives des premières espèces humaines", les outils retrouvés renvoyant à des populations d'"homo erectus et homo heidelbergensis", ajoute le communiqué.
Selon leurs directeurs, l'américain Thomas Strasser et la grecque Eléni Panagopoulou, ces fouilles jettent une nouvelle lumière sur l'histoire "de la colonisation de l'Europe par des hominidés venus d'Afrique", jusque-là considérée comme s'étant faite à pied. "L'approche d'un peuplement de l'Europe seulement par la terre doit clairement être repensée (...) il y a peut-être eu des routes maritimes empruntées par des navigateurs sur de longues distances" écrivent ces chercheurs dans un article publié par Hespéria, le bulletin de l'Ecole américaine d'archéologie d'Athènes (consultable sur le site www.ascsa.edu.gr). Ils relèvent par contre ne pas pouvoir en l'état déterminer d'où venaient les hôtes paléolithiques de Crète, "une origine africaine ou proche-orientale étant aussi probable qu'une provenance d'Anatolie ou de Grèce continentale".

Auteur: Internet

Info: 3 janvier 2011

[ historique ]

 

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colonialisme

Quelle réponse des Achuars face aux épidémies ?

PD - Il n’y a pas de souvenirs de la catastrophe. On estime qu’environ 90% de la population amérindienne a disparu entre le XVIe et le XIXe siècle. Il y a une sorte d’imaginaire implicite du contact avec la maladie des "blancs". De ce fait, lorsque les "blancs" arrivent dans les environnements amérindiens reculés, le premier réflexe des Amérindiens est la méfiance par la distanciation. Et la maladie n’était qu’un élément dans un cortège d’abominations apporté par la colonisation.
(...)
- Chaque peuple réagit à ses épidémies en fonction de sa conception de contagion. La notion de contagion a mis un certain temps à se propager en Europe, au contraire des peuples amérindiens. C'est ce qui leur a permis d'adopter les bons gestes. Ils se sont dispersés. Lorsqu'on parle de tribus "perdues" sans contacts avec la civilisation c'est au contraire elles qui s'en sont éloignées, afin d'éviter la contagion. Les indiens ont vite réalisé qu'il fallait le faire puisque leurs chamanes ne parvenaient pas à soigner les maladies des blancs.

Parler de la "nature" : une erreur ?

PD - La nature est un concept occidental qui désigne l’ensemble des non-humains. Et cette séparation entre humain et non-humain a eu pour résultat d’introduire une distance sociale entre eux.

On peut penser que le virus est une métaphore de l’humanité, non ?

PD - Nous avons vis-à-vis de la terre, le même rapport instrumental qu’un virus. D’une certaine façon, l’être humain est le pathogène de la planète. Cette idée très humaine que la nature est infinie a eu comme conséquence que ce système si singulier basé sur la productivité et la rentabilité a engendré une catastrophe planétaire.

L'idéal du "Monde d'après" ?

PD -Je forme le vœu que le monde d’après soit différent du monde d’avant. La pandémie nous donne un marqueur temporaire. Cette transformation, je la vois avec intérêt se dessiner et qu’elle aboutisse à ce que des liens avec les non humains soient à nouveau tissés. Il faut vivre avec une mentalité non destructrice de notre environnement. "L’idée n’est pas de posséder la nature mais d’être possédé par un milieu."

Auteur: Descola Philippe

Info: https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/pandemie-la-nature-reprend-ses-droits-philippe-descola-est-linvite-exceptionnel-des-matins. avril 2020

[ anthropocentrisme ] [ pandémie ] [ rationalisme suicidaire ] [ amazonie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

industrie du divertissement

Ce sont des Juifs qui ont imaginé la technique perverse des burlesque shows, l'exploitation systématique d'un érotisme que l'on exacerbe avec de diaboliques raffinements sans jamais lui permettre de se satisfaire. Ce sont eux qui ont inventé les taxi girls, cette forme de la traite des blanches plus avilissante que la prostitution. Ce sont eux qui ont multiplié à travers New-York ces gigantesques salles de spectacle dont la monstruosité est la honte de notre époque. À Paris, le Rex de M.Jacques Haïk, avec son plafond badigeonné au bleu d'outremer et piqué d'étoiles, avec ses nymphes de plâtre, ses minarets, ses balcons gothiques et ses pergolas, nous offre un assez bel exemple de ce que peut réaliser Israël lorsqu'il a les coudées franches. Les Juifs de New-York ne sont ni moins ni plus barbares que M.Jacques Haïk, mais comme ils sont beaucoup plus puissants que leurs compatriotes du ghetto de Paris, leur mauvais goût s'étale et s'impose avec plus d'insolence encore. C'est une débauche de colonnades corinthiennes et de gargouilles, d'ornements massifs outrageusement dorés, et de lambris aux couleurs criardes, l'accumulation forcenée de tout ce qu'il ne faut pas faire, de tout ce qu'il faut éviter. Le voyageur qui a visité le Paramount de New-York, ou le Roxy, ou l'Hippodrome, se hâte de conclure que les Américains ne conçoivent que des monstruosités. Ce qui est très injuste. Je ne prétends certes point que les Américains ont dans l'ensemble le goût très sûr. (Ils ont cependant créé en Nouvelle-Angleterre et dans les États du Sud un "style colonial" qui ne manque pas de charme). Mais les fautes de goût les plus visibles, les plus affligeantes que l'on note à New-York et ailleurs (je pense aux castels médiévaux des ploutocrates d'Hollywood) sont d'abord la manifestation de l'esthétique juive triomphante. Les vrais Américains — en ceci comme pour bien d'autres choses — supportent les conséquences de leur méconnaissance du problème juif. Ils se sont laissé asservir et on les tient pour responsables des attentats auxquels se livrent leurs conquérants. On dit également chez nous, pour flétrir l'immonde Paris-Soir des distingués industriels Beghin et Prouvost, qu'il a introduit dans notre presse les mœurs américaines. Américaines ? Allons donc... Il n'y a pas de journaux américains à New-York. Il n'y a que des journaux juifs. Et ceux qui ne le sont pas complètement ont bien été forcés de suivre le mouvement, de copier la formule qui réussit si merveilleusement, de tout sacrifier au scandale, au sensationnel, de fignoler des présentations tapageuses, d'élever à la hauteur d'un art le mépris du lecteur.

Auteur: Cousteau Pierre-Antoine

Info: l'Amérique Juive (1942, 100 p.)

[ laideur ] [ antisémitisme ] [ nouveau monde ] [ presse ] [ colonisation ] [ noyautage ] [ capitalisme ] [ cosmopolitisme ]

 

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propagande

Devant notre engouement pour les séries télévisées, notre imaginaire est ainsi condamné à rester borné et pauvre, délimité par les jalons capitalistes, et nous amène à reproduire encore et encore ce que nous vivons déjà. Pas d’imprévus, pas de bouleversements – ou alors du changement dans la norme. Une série qui traite, par exemple, du racisme, du sexisme ou des drogues d’un point de vue progressiste, le fait toujours de manière standardisée. C'est que le spectacle préfigure la réalité : les sujets sociétaux peuvent aller vers le mieux tant que le capitalisme reste la norme sociale; à la condition sine qua non qu’il soit l’unique base que jamais rien ne viendra remettre en question, tout peut être évoqué.

(…) D’ores et déjà nous pouvons reconnaître (et admettre), afin de la combattre, un certain conditionnement, auquel participent les séries. Elles décervellent, elles sont néfastes, comme toute industrie culturelle. Jean-Pierre Siméon l’a bien perçu : “ On dit à juste titre barbares les talibans qui détruisent des statues millénaires, mais quant à la destruction des langues patrimoniales, au clonage de l’imaginaire et au meurtre de l’art par le divertissement, à la sidération des consciences par le spectaculaire protéiforme, à la destitution du sensible au profit du sensationnel, à l’asservissement du vivant dans tous ses états, à l’absolutisme économique et financier, et quant à l’abolition de tout espoir que ces oppressions génèrent, qui sont les barbares”.

Se satisfaire des séries télévisées en les considérant comme un élément culturel anodin revient donc à se leurrer : elles sont un produit de masse accoutumant le téléspectateur à l’univers bien défini du capitalisme (…) véritable colonisation mentale, elles rendent le téléspectateur passif et incapable de produire une autre vision du monde – mais parfaitement apte à reconnaître et accepter les valeurs du mode de vie industriel, et à y adhérer (…) moins nous agissons et décidons de nos actes par nous-mêmes, plus le capitalisme et l’industrialisme les régissent et les organisent à leur gré : nous leur laissons le champ libre. “ Si notre société prétendument libérale ne se prive pas de promulguer à l’envi lois et décrets qui répriment notre comportement jusque dans nos actions les plus intimes (…) elle a trouvé dans le narratif généralisé auquel la technologie donne désormais les moyens d’une diffusion à laquelle nul ne peut échapper, un moyen non moins efficace et plus séduisant, d’anesthésier les consciences.” les séries télévisées divertissent, c’est à dire détournent l’attention, en procédant à une habile manœuvre de décervelage. Saturation sensorielle, passivité mentale et politique, installation dans nos cerveaux et nos vies de systèmes matriciels aliénants : tel est le bilan des séries télévisées.

Il ne peut pas y avoir de bonne série : en soi, par sa forme même, toute série est par principe vouée à formater l’imaginaire du téléspectateur. Une série, quelle qu’elle soit, est forcément aliénante. Et comme le disait déjà Guy Debord, on ne peut pas faire une critique de l’aliénation avec des moyens aliénés. Pour citer Marshall Mcluhan,” The medium is the message”. Comme le disait je ne sais plus qui, “ la révolution n’est pas au bout du chemin, elle est le chemin”. On ne peut pas se réapproprier la forme série télé, on ne peut pas la reproduire tout en la détournant de son usage initial : cette forme conservera toujours les propriétés avec lesquelles elle a été conçue - transformer les individus en consommateurs,(…) il nous faut rompre avec cette idée que ce qu’on nous donne est neutre et sans effet sur nos consciences, voire positif. Non. On nous le donne? C'est déjà trop, on n’a rien demandé. Ce qu’on veut, on le construira nous-mêmes.

Auteur: Biagini Cédric

Info: Divertir pour dominer 2, la culture de masse toujours contre les peuples, coécrit avec Patrick Marcolini

[ préparation psychologique à l'acceptation ] [ banalisation ] [ culture pop ] [ soft power ] [ banalisation ]

 
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communisme

Les théories de Marx sont assez bien connues pour ne nécessiter qu’un résumé. Il commence par définir la valeur des marchandises en tant que fonction du travail nécessaire pour les produire. Ce travail, source de la dignité du travailleur, est la seule marchandise qu’il puisse vendre. Une fois que le capitaliste a acheté assez de travail pour satisfaire ses propres besoins, il exploite le travailleur – par l’oppression directe ou par les améliorations indirectes de la productivité – pour en tirer un profit. Ce profit s’accumule, rendant les capitalistes de plus en plus puissants, jusqu’à ce que la classe moyenne ait été absorbée dans la classe des travailleurs, et que toute cette masse misérable et dégradée se révolte et engendre le socialisme. Pour Marx, ce processus était à la fois nécessaire et inévitable, et c’est pourquoi il vantait le capitalisme et l’État bourgeois, dont il pensait qu’ils préparaient les conditions pour le mode de production supérieur du socialisme. C’est aussi la raison pour laquelle il vouait un culte à la production elle-même, la machinerie de la société, à laquelle il estimait que l’homme devait se soumettre jusqu’au jour où elle cesserait de le détruire. Ensuite, selon Marx, tous les antagonismes sociaux se seraient magiquement arrêtés.

[...]

Pour Marx, l’histoire était une machine téléologique, ou orientée vers la finalité, visant à une société sans classe à laquelle les divers antagonismes que renferme la société devaient inévitablement aboutir. Un tel paradis n’était pas fondamentalement différent du paradis judéo-chrétien standard, promis, mais constamment différé, qu’il rejetait. À cette fin, Marx vantait continuellement le développement du capitalisme – même s’il aboutissait à l’extrême déchéance des travailleurs. Marx défendait l’insistance de David Ricardo sur la production pour la production, sans considération pour l’humanité, comme étant "absolument juste". Suivant le nationalisme quasi fasciste de Hegel, pour qui l’individu était un moyen "subordonné" et consommable au service d’une fin étatique, il a fait l’éloge du saccage de l’Inde par l’Angleterre, écrivant dans son essai "La domination britannique en Inde" que l’empire anglais était "l’outil inconscient de l’histoire" et que nous pouvions regretter les crimes des Britanniques ou l’effondrement d’un empire ancien, mais que nous avions la consolation de savoir que cette torture grotesque finirait par "nous apporter un plaisir plus grand". Il était pareillement sanguinaire concernant la colonisation des États-Unis par l’Europe. De tels événements étaient des étapes nécessaires dans le processus historique linéaire, soumis à des lois, envers lequel il était engagé.

[...]

ce qui se passe en réalité ne correspond simplement pas aux prédictions de Marx. Par exemple, il avait la conviction que la paupérisation du prolétariat l’amènerait à se révolter contre l’oppression capitaliste. Pour autant que nous le sachions, cela n’a pas eu lieu et ne s’annonce pas ; l’homme intègre le monde capitaliste dans un état de soumission qui ne fait qu’empirer tandis que la pauvreté l’abrutit et l’affaiblit (particulièrement dans le tiers-monde), que le professionnalisme l’estropie et le désoriente, que la technologie le domestique, le distrait et l’endort avec les compensations qui lui sont offertes par l’État providence – un mécanisme quasi socialiste qui résonne parfaitement avec l’autoreproduction du capitalisme.

[...]

Nous nous trouvons maintenant dans l’impasse que Bakounine avait prédite et vers laquelle Marx et ses nombreux disciples nous ont dirigés, où ceux qui nous oppriment ne sont plus principalement les rois ou les capitalistes, mais les experts professionnels et techniques, et l’ahurissante supermachine qu’ils dirigent. Le pouvoir militaire et le pouvoir usufruitier des rois et des capitalistes existent toujours, mais ils ont été supplantés par le pouvoir de gestion des techniciens (qui, comme l’a démontré leur acceptation universelle des confinements et de la dernière phase biofasciste du système, sont aussi heureux que l’étaient les capitalistes et les rois de voir les classes ouvrières brutalement disciplinées) et le pouvoir d’absorption de la réalité de l’inculture virtuelle et du monde construit pour la servir.

Tout cela explique pourquoi Marx méprisait la classe sociale la moins touchée par l’industrialisation, à savoir la paysannerie. Marx (comme Platon) n’avait aucun intérêt pour les leçons que la nature sauvage pouvait offrir à l’homme, et préconisait en réalité la fin de la production rurale à petite échelle. Il souhaitait qu’on applique à l’agriculture "les méthodes modernes, telles que l’irrigation, le drainage, le labourage à la vapeur, le traitement chimique et ainsi de suite…" et qu’on cultive la terre "à grande échelle", dans ce que nous appellerions aujourd’hui une ferme "monoculturale". En fin de compte, l’extermination de la nature biodiverse et des vies conscientes de ceux qu’elle nourrissait ne le concernait pas vraiment, comme elle ne concerne pas ceux qui, malgré leur pompeuse rhétorique "écoresponsable", sont toujours engagés dans la destruction de l’autosuffisance et de l’indépendance rurale.

Auteur: Allen Darren

Info: https://expressiveegg.org/2022/11/05/adieu-monsieur-marx/

[ critique ] [ historique ]

 
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