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racisme

Pourquoi la couleur, entre toutes choses, est-elle au centre de tant de conflits ? Peut-être parce qu'en s'immisçant dans un domaine de perception aussi profond et apparemment instinctif, la culture se camoufle elle-même avec plus de succès en tant que nature que dans tout autre domaine du langage. La différence entre le jaune et le rouge ou entre le vert et le bleu n'a rien d'abstrait, de théorique, de philosophique, d'hypothétique ou de tout autre mot en -ique, semble-t-il.

Auteur: Deutscher Guy

Info:

[ teintes ] [ pulsion primaire ] [ signes coloris ] [ coloration signal ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Vous dites que nous devons nous tourner vers la lumière, les couleurs. Non, notre objectif, c’est le contenu. Le visage, l’âme de l’homme, le drame de son existence, les impressions de la nature, sa vie et son sens, l’esprit de l’histoire, voici nos sujets, me semble-t-il ; les couleurs sont pour nous un instrument, elles doivent exprimer nos idées, notre coloris ne se résume pas à des taches élégantes, il doit exprimer l’atmosphère du tableau, son âme, il doit attirer et subjuguer le spectateur tout entier, comme un accord de musique.

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre du 31 mars 1874 à Ivan Kramskoï

[ quête ] [ recherche ] [ beaux-arts ] [ peinture ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

coloris

Restons pour l'instant au XIIIè siècle qui nous a laissé plusieurs témoignages de conflits violents entre marchands de garance (plante qui sert à teindre en rouge) et marchands de guède (Isatis tinctoria). En Thuringe, les premiers vont jusqu'à demander à des maîtres verriers de représenter les diables en bleu sur les vitraux des églises afin de discréditer la mode nouvelle. Plus au nord, à Magdebourg, capitale du commerce de la garance pour toute l'Allemagne et les pays slaves, c'est l'enfer lui-même qui, en tant que lieu de mort et de douleur, est représenté en bleu sur les peintures murales pour discréditer la couleur nouvellement promue.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Bleu : Histoire d'une couleur

[ émergence ] [ conflit commercial ] [ azuré ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mobilier

Si on avait pu soulever le toit de cette résidence, on aurait découvert un gracieux spectacle, formé d'un monde de mousselines, de franges et de velours, où même les meubles irradiaient la douce luisance du brocart. Ce monde doux et chatoyant était orné à profusion de mousseline et de crêpe du sol au plafond. Il se paraît d'une débauche de broderies sur les tapis de bain, les coussins des fauteuils, le dessus-de-lit et le jeté de table. C'était un univers créé de mille points et de dix mille aiguillées de soie à broder, dans une gamme infinie de coloris qui pouvait aller jusqu'à cent nuances différentes de rouges.

Auteur: Wang Anyi

Info: Le Chant des regrets éternels

[ logis ] [ ameublement ] [ douillet ]

 

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art pictural

Vous ne pouvez pas savoir, me répondit Monet, combien tout ce que vous venez de dire est véritable. C'est la hantise, la joie, la tourmente de mes journées. A ce point qu'un jour, me trouvant au chevet d'une morte qui m'avait été et m'était toujours chère, je me surpris, les yeux fixés sur la tempe tragique, dans l'acte de chercher machinalement la succession, l'appropriation des dégradations de coloris que la mort venait d'imposer à l'immobile visage. Des tons de bleu, de jaune, de gris, que sais-je ? Voilà où j'en étais venu. Bien naturel le désir de reproduire la dernière image de celle qui allait nous quitter pour toujours. Mais avant même que s'offrit l'idée de fixer des traits auxquels j'étais si profondément attaché, voilà que l'automatisme organique frémit d'abord aux chocs de la couleur, et que les réflexes m'engagent, en dépit de moi-même, dans une opération d'inconscience où se reprend le cours quotidien de ma vie. Ainsi de la bête qui tourne sa meule. Plaignez-moi, mon ami.

Auteur: Monnet Claude

Info: Rapporté par George Clémenceau dans : Claude Monnet intime, cité par Salva Rubio

[ seconde nature ] [ manie ]

 

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supermarché

Elle commença à avoir de la difficulté à choisir. On trouvait trop de préparations différentes de nourriture pour chats, trop de formes, de tailles et de marques de stylos à bille, d’espèces de shampoing, de types de tomates en conserve – entières, écrasées, en sauce, en pâte –, les collants se présentaient en d’innombrables teintes, avec empiècements ou bas brillants, très fins ou opaques, en douzaines de fibres différentes, avec les doigts ou l’entrejambe renforcés, taille petite, royale, régulière ou irrégulière. Et il y avait les marques de dentifrice, les brosses à dents de formes multiples et de poils de dureté graduée, les draps dont l’épaisseur de fil offrait une gamme infinie et dont les coloris atteignaient la centaine : floraux, à rayures, à points, à dessins humoristiques, de lin, damassés, de coton égyptien, à carreaux, brodés, monogrammés, de finette. Trop d’espèces de pommes, trop de boissons sucrées, trop de jus de fruits, trop d’eaux minérales venues d’innombrables sources d’une grande pureté – et les magasins eux-mêmes, surréels, éclairés brillamment, clonés en d’extravagants centres commerciaux, source encore de fastidieux et interminables choix qui rendaient impossible un vrai choix.

Auteur: Proulx Annie

Info: Les Crimes de l'accordéon

[ hésitation ] [ perdu ] [ abondance ]

 

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teintes

[...] Elle retrouve sa merveilleuse boîte aux cinquante crayons de couleur, répartis sur deux rangées d'arc-en-ciel. Toutes les couleurs de l'univers y sont, l'univers entier en pourrait sortir ; un monde plus beau que le monde y dort : toutes les couleurs des ciels, des fleurs, de la terre, toutes les nuances des choses et des figures, des étoffes et des yeux. La pourpre impériale, le rouge vénitien, le rose géranium, le bronze, le vert émeraude, l'ocre brun, l'outremer et le jaune citron, le vert de jade et le jaune paille, le vermillon pâle, le bleu ciel et l'or. Il y a de quoi corriger les lumières imparfaites, les adoucir jusqu'aux limbes ou les forcer jusqu'à l'éclat ; il y a de quoi donner chair aux spectres, illuminer sa peur, transfigurer les remords. Humides sont ses joues, son menton, sa gorge fripée, et tout le haut de son crasseux chemisier. Sans ressentir le chagrin qu'épanchaient ses yeux, ont coulé d'abondantes larmes, tandis qu'elle tient dans sa serre cette longue boîte cartonnée qu'elle a ouverte, et dans quoi, la lâchant, elle laisse dormir de longues allumettes. [...]

Auteur: Delsaux Aurélien

Info: Madame Diogène, p. 97

[ coloris ] [ outils ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

post-renaissance

Une telle histoire devrait logiquement s'abstenir d'un quelconque jugement de valeur esthétique, positif ou négatif, parce que, ayant abaissé l'art au rang de témoignage sur certaines attitudes mentales et morales, elle est amenée à les retrouver indifféremment dans les œuvres excellentes, médiocres ou mauvaises. De même que critiques et historiens, analysant la peinture baroque du XVII° siècle, y remarquent des signes avant-coureurs de la peinture moderne, moderniste et avant-gardiste, de même, il m'a été donné, étudiant il y a quelques années la poésie lyrique italienne du XVII° siècle, de relever des mouvements, des images, des formes de vers et de strophes, des formes de sonnets qui préfiguraient le "pittoresque" romantique et même les trouvailles et les expérimentations de Baudelaire, Mallarmé et autres artistes dits "d'exception" ; et néanmoins ceux parmi lesquels j'observe cette curiosité psychologique étaient, pour parler net, des rimailleurs ou des poètes mineurs. Mais, chez les nouveaux critiques et historiens de la peinture, les investigateurs des styles et les narrateurs de la Fabula de lineis et coloribus*, circule, tantôt de manière explicite, tantôt de façon dissimulée, une grande ardeur dans l'appréciation et la dépréciation ; par exemple leur antipathie pour Raphaël et pour Léonard est manifeste ainsi que pour Michel-Ange, de même que leur extrême sympathie et admiration pour les coloristes et pour quelques baroques moins connus et moins prisés jusqu'à présent. Leur "histoire du lyrisme pur" (quoique les meilleurs cherchent à se modérer et à se surveiller dans cet élan) veut être une véritable "transvaluation de toutes les valeurs picturales".

Auteur: Croce Benedetto

Info: Essais d'esthétique. Textes choisis. *différend opposa naguère les tenants du dessin et ceux de la couleur

[ a priori ] [ préférences partisanes ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

perception

Dans les temps anciens les humains ne différenciaient pas la couleur bleu.

Dans l'Odyssée Homère décrit une mer "sombre comme le vin" et le mot bleu n'est pas utilisé une seule fois dans tout le texte. Il semble que le bleu soit la dernière couleur identifiée par nos sens. Par exemple elle est celle qui apparait en dernier dans beaucoup de langues anciennes comme le grec, le chinois, le japonais ou l'hébreu... Et avant l'apparition de ce mot il y a des faits qui tendent à prouver que les humains ne voyaient pas le bleu comme nous le voyons aujourd'hui. L'historien du langage Lazarus Geiger a mis en évidence, après avoir compilé des documents anciens, que chaque culture eut d'abord des termes pour noir et banc, ou sombre et clair. Le mot suivant fut le rouge, puis jaune et vert et finalement bleu. La première culture ancienne avec un terme pour bleu fut celle des égyptiens, qui fut aussi la première à produire des colorants de cette couleur.

Mais est-ce que les peuples anciens pouvaient voir cette couleur ? Est-ce que l'on voit quelque chose si on n'a pas de mot pour ?

Jules Davidoff a procédé a une expérimentation avec la tribu Himba de Namibie. Le langage de la tribu n'a pas de mot pour désigner le bleu. On leur a présenté un cercle de 14 carrés, 13 verts et un bleu. Certains ne surent comment décider et d'autres prirent beaucoup de temps pour donner une réponse et le différencier. Mais parmi les carrés il y en avait un, très légèrement décalé (que je n'ai pas remarqué d'ailleurs), mais que les Himbas détectèrent immédiatement. Par ailleurs ils ont beaucoup de mots pour la couleur verte. Davidoff en conclut que sans un mot pour une couleur c'est beaucoup plus difficile de remarquer qu'elle est unique, spécifique. Donc même si nos yeux pouvaient probablement voir le bleu dans les temps anciens nous n'avons appris a discriminer cette teinte que beaucoup plus tard.

Auteur: Internet

Info: juin 2016

[ évolution ] [ coloris ] [ historique ] [ teintes ] [ cognition ]

 

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coup d'oeil

Installé au premier rang, je me retournai pour observer en douce les gens. Je notai toutes les nuances de couleur. Toutes les teintes que j'avais pu voir auparavant étaient quelque part dans cette pièce. Les visages derrière moi offraient une palette de dégradés, des coloris fragmentés se reflétant telles les incrustations d'une mosaïque éclaboussée de lumière. Chacune insistant sur sa propre spécificité. Des éclats de chair en tous sens, acajou par ici, noix ou pin par là. Des bouquets de bronze et de cuivre, des étendues de pêche, ivoire et nacre. De temps en temps, des extrêmes : la pâte décolorée des pâtisseries danoises, ou bien la cendre nuit noire de la salle des machines d'un paquebot de l'histoire. Mais dans le milieu du spectre, majoritaire, toutes les traces et les nuances imaginables de marron s'entassaient sur les chaises pliantes. Ils se révélaient mutuellement, par contraste. Le brun-gris taupe révélant l'ambre, l'ocre révélant le fauve, les roses, les roux et les teks faisant mentir tous les noms dont on les avait toujours affublés. Toutes les proportions de miel, de thé, de café, de crème – fauve, renard, ivoire, chamois, beige, baie : j'étais incapable de distinguer un marron d'un autre. Marron comme les épines de pin. Marron comme le tabac séché. Des tons qu'il aurait sans douté été impossible de distinguer à la lumière du jour – châtaigne, roux, rouan – devenaient perceptibles grâce à ceux à côté desquels ils se trouvaient sous les lampes basses.

L'Afrique, l'Asie, l'Europe et l'Amérique se percutaient et ces nuances éclatées constituaient les incrustations de cet impact. Jadis, il y avait eu autant de couleurs de peau qu'il y avait de coins isolés sur terre. À présent, les combinaisons s'étaient multipliées. Combien de gradations un être humain pouvait-il percevoir ? Ce morceau polytonal et polyharmonique joué pour un public sourd comme un pot, qui n'entendait que les toniques et les dominantes, et tremblait même à l'idée de distinguer entre les deux. Il n'empêche, pour ma mère, toutes les notes de la gamme chromatique étaient présentes, et bon nombre de microtons intermédiaires.

Voilà pour le regard furtif que je lançai à la dérobade.

Auteur: Powers Richard

Info: Le temps où nous chantions

[ temps dilaté ] [ littérature ]

 
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Ajouté à la BD par miguel