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christianisme

"Au commencement était le Verbe", je suis bien d’accord. Mais avant le commencement, où est-ce qu’il était ? C’est cela qui est vraiment impénétrable. […]

Dans l’Ecriture juive, l’Ecriture sainte, on voit très bien à quoi sert que le Verbe ait été non pas au commencement, mais avant le commencement. C’est que, comme il était avant le commencement, Dieu se croit en droit de faire toutes sortes de petites semonces aux personnes à qui il a fait un petit cadeau, du genre "petit-petit-petit", comme on donne aux poulets. Il a appris à Adam à nommer les choses. Il ne lui a pas donné le Verbe, parce que ce serait une trop grosse affaire, il lui a appris à nommer. Ce n’est pas grand-chose que de nommer, c’est tout à fait à la mesure humaine. Les êtres humains ne demandent que ça, que les lumières soient tempérées. La lumière en soi, c’est absolument insupportable. […]

Je suis pour saint Jean et son "Au commencement était le Verbe", mais c’est un commentaire énigmatique. Cela veut dire ceci : pour cet être charnel, ce personnage répugnant qu’est un homme moyen, le drame ne commence que quand le Verbe est dans le coup, quand il s’incarne, comme dit la religion, la vraie*. C’est quand le Verbe s’incarne que ça commence à aller vachement mal. Il n’est plus du tout heureux, il ne ressemble plus du tout à un petit chien qui remue la queue, ni non plus à un brave singe qui se masturbe. Il ne ressemble plus à rien du tout. Il est ravagé par le Verbe.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 89-90, * c'est-à-dire, pour Lacan, la religion romaine, ainsi qu'il s'en explique dans cette citaiton

[ angoisse ] [ subversion intérieure du discours ] [ réel ] [ pouvoir sémantique ] [ puissance de l'imaginaire linguistique ] [ désordonnée mémétique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

judaïsme

Les juifs sont-ils vraiment, partout, les promoteurs de la sécularisation ou de la déchristianisation des peuples modernes ? n’est-ce point là une œuvre qui remonte au XVIIIe siècle et à la Révolution, c’est-à-dire à une époque où les juifs n’avaient aucune influence chez nous, où les plus fougueux antisémites n’oseraient parler de prépondérance juive ? Est-ce que le XVIIIe siècle, est-ce que la Révolution ont jamais été imbus de l’esprit juif ? Et puisqu’on se plaît à identifier l’action d’Israël et celle de la franc-maçonnerie, cette assimilation entre l’Alliance israélite universelle et le Grand Orient, entre l’esprit juif et l’esprit maçonnique, est-elle justifiée ? […] Venue d’Angleterre, au commencement du XVIIIe siècle, et d’abord cantonnée dans les couches aristocratiques, la maçonnerie continentale, malgré ses fastueuses maximes de fraternité universelle, est restée longtemps fermée aux juifs. […]

L’obstination des antisémites à identifier les francs-maçons et les juifs, dans ce qu’ils appellent la judéo-maçonnerie, montre seulement leur mauvaise foi ou leur ignorance. Si l’histoire et les faits interdisent de considérer la maçonnerie comme une institution juive, fondée ou dirigée par les juifs, dans un intérêt juif, l’antisémitisme se rabat sur la parenté de l’esprit juif et de l’esprit maçonnique. A l’entendre, les loges, sur le continent au moins, en pays latin surtout, ne seraient plus que de dociles instruments aux mains d’Israël. Lorsque, rompant avec les traditions maçonniques, le Grand Orient rejetait l’autorité du Grand Architecte de l’Univers, les loges françaises auraient obéi aux suggestions de l’esprit juif, comme si la Synagogue avait abjuré son antique monothéisme, et comme si le juif, en révolte contre le Dieu de ses pères, n’aspirait plus qu’à détrôner Jéhovah.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 102-103

[ sociétés occultes ] [ démythification ] [ réfutation ] [ anti-complotisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

isolement

Leo s'est endormi presque instantanément et j'ai dû affronter seule la tempête qui se déchaînait en moi.
Je n'ai pas allumé; j'ai tisonné le feu et ajouté un peu de charbon puis je me suis assise, vêtue d'un pull et de ma culotte, avec Bell, le chat sur les genoux.
Je répétais à mon coeur: Cesse de brûler, cesse de me faire mal, calme-toi, il n'y a aucun remède à ton angoisse et à tes regrets. Je savais que le sexe était bon pour le moral et que je pouvais m'estimer heureuse, parce que beaucoup de célibataires - et sans doute de personnes mariées- de mon âge n'avaient que trop peu d'occasions de faire l'amour. Et j'appréciais pleinement ma chance. Mais le Temps s'était invité dans le lit avec nous - mon ventre mou sur la hanche anguleuse de Leo, son bras osseux autour de moi. Et à présent la dure leçon du Temps sur l'impuissance d'autrui à apaiser notre souffrance se rappelait à moi. Je ne pouvais pas dire à Leo: Me retrouver si près de toi me fait sentir encore plus cruellement ma solitude ordinaire.
Chacun doit grandir sans importuner les autres.
C'était mon problème. Moi seule trimballais le souvenir de ce qui avait été - la gloire du monde tel que je l'imaginais quand j'étais jeune, quand la passion semblait me faire accéder à un immense royaume, quand, parfois, j'avais l'impression de quitter la terre pour m'élancer dans l'univers et y scintiller de tout mon être. Quand je ne me posais aucune question sur moi-même. Quand j'avais foi en tout.
Oh, rendez-moi cela! ai-je supplié la pièce obscure et silencieuse. Oh, rendez-le moi ! que je puisse revivre ma vie avec ce que je sais maintenant! Rendez-moi un commencement!

Auteur: O'Faolain Nuala

Info: Best love Rosie

[ littérature ] [ couple ] [ désillusion ] [ assumer ]

 

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dévotes

C’est à elles, en effet, qu’il faut faire remonter la moisissure qui envahit les églises et les chapelles du pays. Elles sont en effet arrivées à diriger les prêtres et non à être dirigées par eux. Et cela se conçoit : elles seules donnent de l’argent, remplissent les églises et occupent les prêtres. Les hommes assidus aux offices sont rares et par le phénomène que j’expliquais au commencement, ils sont d’une mentalité spéciale, ce sont de vieux enfants de chœur. Ils ont le même état de cervelle, les mêmes goûts que les femmes.
Ils ont poussé de toutes leurs forces aux dévotionnettes, aux saint Antoine de Padoue, aux Expedit, aux prières vocales communes des chapelets. Voyez-les le dimanche à la messe. Il n’en est pas trois qui sachent quelle est la messe du jour, qui la suivent. Ils lisent des prières en français, pendant que le prêtre officie, tout comme les femmes. C’est une chose incroyable que le clergé n’ait pas réagi contre ces pratiques et n’ait pas enseigné à ces gens les premiers éléments de la liturgie. Mais non, il s’est laissé, lui-même, influencer par cette clientèle, il a abondé dans son sens ; de là, ces prônes vraiment creux et puérils, nigauderies, ces ponts-neufs, dans un style assisté, ces sermons fades, aux périodes prévues, ces appels perpétuels au Sacré-Cœur ; cette rage de chanter au lieu des hymnes de l’Eglise, de bas cantiques.
Ils se sont efféminés, dévirilisés avec leur clientèle qui a déteint sur eux. A force de ne fréquenter que ces gens-là, les prêtres qui étaient peut-être intelligents à leurs débuts, sont devenus nigauds. Ils ont fait du catholicisme on ne sait quoi, ils ont dénaturé la religion, en la sucrant. Ce n’est plus un sentiment d’âme, une substance nutritive et cordiale, c’est de la confiture de cerise.

Auteur: Huysmans Joris-Karl

Info: Dans "Les rêveries d'un croyant grincheux", pages 26-27

[ décadence ] [ mièvre ] [ édulcorée ] [ bigotes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Bonjour, j'ai cette interrogation.

Comment peut-il n'y avoir aucun commencement ? Tout a un début. Je n'arrive vraiment pas à comprendre, même si je le veux. En savez-vous plus sur le sujet ?



"Nous avons tant besoin de savoir ce que c'est que de devenir complet. Pouvez-vous le dire ?"

'Nous le savons bien. On peut le dire avec vos mots.

Il n'y a pas de début, il n'y a pas de fin,

Il n'y a que le changement.

Il n'y a pas de professeur, il n'y a pas d'étudiant,

Il n'y a que le souvenir.

Il n'y a pas de bien, il n'y a pas de mal,

Il n'y a que l'expression.

Il n'y a pas d'union, il n'y a pas de partage,

Il n'y a qu'un.

Il n'y a pas de joie, il n'y a pas de tristesse,

Il n'y a que l'amour.

Il n'y a pas de plus grand, il n'y a pas de plus petit,

Il n'y a que l'équilibre.

Il n'y a pas de stase, il n'y a pas d'entropie,

Il n'y a que le mouvement.

Il n'y a pas d'éveil, il n'y a pas de sommeil,

Il n'y a que l'être.

Il n'y a pas de limite, il n'y a pas de chance,

Il n'y a qu'un plan.

C'est ce que nous savons être."

Merci. Je l'accepte."



Sally Angela Wolf répond : 

Oui, il y eut un commencement, mais il risque de ne pas pouvoir exister techniquement dans une ligne temporelle qui a été conçue comme une boucle.

Auteur: Internet

Info: Sous le pseudo de Leni Zenith Sur le groupe FB "Astral Projection", 24 juin 2021

[ origine ] [ source ] [ seuil ] [ amorce ontologique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

orgueil

Il n’y a rien de plus facile pour un homme "ordinaire" et "borné" que de croire à sa propre originalité, à sa supériorité, et d’en jouir sans aucune hésitation. Il a suffi à certaines de nos demoiselles de se couper les cheveux, de mettre des lunettes bleues et de prendre le nom de "nihilistes" pour se convaincre aussitôt d’avoir acquis des "convictions personnelles". Il a suffi à un tel d’éprouver dans son cœur un brin de sentiment humanitaire, quelque chose de vertueux, poru s’imaginer tout de suite que personne n’a jamais ressenti rien de semblable et qu’il se trouve ainsi à l’avant-garde de l’humanité. Ou à tel autre d’adopter une idée quelconque sans l’approfondir, ou de lire de tel ou tel ouvrage une seule page sans commencement ni fin, pour croire aussitôt que ce sont ses "propres idées" et qu’elles sont nées dans son cerveau. La présomption de la naïveté, si l’on peut s’exprimer ainsi, produit en pareil cas des résultats vraiment extraordinaires : tout cela est invraisemblable mais on le rencontre à chaque instant. Cette présomption naïve, cette assurance du sot qui se prend pour un génie, a été parfaitement reproduite par Gogol sous les traits de l’étonnant lieutenant Pirogov. Celui-ci ne doute même pas qu’il ne soit pas un génie, voire même supérieure à tout autre génie, au point même de ne jamais se poser une telle question. Il n’a d’ailleurs pas de questions à se poser. L’illustre écrivain a même été obligé de le faire fouetter à la fin pour donner satisfaction au lecteur, dont le sens moral se trouve révolté par tant de présomption ; mais voyant que le "grand génie" s’est contenté de se secouer et de manger un petit gâteau feuilleté en vue de restaurer ses forces après l’exécution, l’auteur a écarté les bras, à bout d’étonnement, en plantant là son lecteur révolté.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'idiot", traduit par Nicolas Poltavtzev Presses de la renaissance, Paris, 1974, pages 378-379

[ superficialité ] [ prétentieux ] [ personnage de roman ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théologie

Nous nous souviendrons que la tradition juive, elle non plus, n’est pas aussi monolithique, en matière de souveraineté divine. Le puissant courant souterrain de la Cabale, à nouveau mis en lumière de nos jours par Gershom Scholem, connaît un destin de Dieu, auquel celui-ci est soumis avec le devenir du monde. Il y a là des spéculations hautement originales et fort peu orthodoxes, parmi lesquelles les miennes ne se trouveraient pas si totalement seules. Par exemple, mon mythe ne fait au fond que radicaliser l’idée du Tsimtsoum, ce concept cosmologique central de la Cabale lurianique. Tsimtsoum veut dire contraction, retrait, autolimitation. Pour faire place au monde, le En-Sof du commencement, l’infini, a dû se contracter en lui-même et laisser naître ainsi à l’extérieur de lui le vide, le néant, au sein duquel et à partir duquel il a pu créer le monde. Sans son retrait en lui-même, rien d’autre ne pourrait exister en dehors de Dieu, et seule sa durable retenue préserve les choses finies d’une nouvelle perte de leur être propre dans le divin "tout en tout".

Or mon mythe va encore plus loin que cela. Totale devient la contraction ; c’est entièrement que l’infini, quant à sa puissance, se dépouilla dans le fini, et lui confie ainsi son sort. Reste-t-il encore quelque chose, dès lors, pour une relation à Dieu ? Laissez-moi répondre en citant une dernière fois mon écrit antérieur.

Renonçant à sa propre invulnérabilité, le fondement éternel a permis au monde d’être. Toute créature doit son existence à cette négation et a reçu avec cette existence ce qu’il y avait à recevoir de l’au-delà. Dieu, après s’être entièrement donné dans le monde en devenir, n’a plus rien à offrir : c’est maintenant à l’homme de lui donner. Et il peut le faire en veillant à ce que, dans les cheminements de sa vie, n’arrive pas, ou n’arrive pas trop souvent, et pas à cause de lui, l’homme, que Dieu puisse regretter d’avoir laissé devenir le monde.

Auteur: Jonas Hans

Info: Le concept de Dieu après Auschwitz, pp. 41-43

[ ontologie ] [ judaïsme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

taudis

Le malheur est une larve accroupie dans les lieux humides. Les deux bannis de la Joie crurent flotter dans des limbes de viscosité et de crépuscule. Le feu le plus ardent ne parvenait pas à sécher les murs, plus froids à l’intérieur qu’au dehors, comme dans les cachots ou les sépulcres, et sur lesquels pourrissait un papier horrible.

D’une petite cave haineuse que n’avait certainement jamais élue la générosité d’aucun vin, parurent monter, au commencement de la nuit, des choses noires, des fourmis de ténèbres qui se répandaient dans les fentes et le long des joints d’un géographique parquet.

L’évidence d’une saleté monstrueuse éclata. Cette maison, illusoirement lessivée de quelques seaux d’eau, quand elle attendait des visiteurs, était, en réalité, gluante, à peu près partout, d’on ne savait quels sédiments redoutables qu’il aurait fallu racler avec un labeur sans fin. La Gorgone du vomissement était accroupie dans la cuisine, que l’incendie seul eût été capable de purifier. Dès la première heure, il avait fallu installer un fourneau dans une autre pièce. Au fond du jardin, de quel jardin ! persévérait un amas de détritus effrayants que le propriétaire avait promis de faire enlever et qui ne devait jamais disparaître.

Enfin, tout à coup, l’abomination. Une odeur indéfinissable, tenant le milieu entre le remugle d’un souterrain approvisionné de charognes et la touffeur alcaline d’une fosse d’aisances, vint sournoisement attaquer la muqueuse des locataires au désespoir.

Cette odeur ne sortait pas précisément des latrines, à peu près impraticables, d’ailleurs, ni d’aucun autre point déterminé. Elle rampait dans l’étroit espace et s’y déroulait à la manière d’un ruban de fumée, décrivant des cercles, des oves, des spirales, des lacets. Elle ondulait autour des meubles, montait au plafond, redescendait le long des portes, s’évadait dans l’escalier, rôdait d’une chambre à l’autre, laissant partout comme une buée de putréfaction et d’ordure.

Quelquefois elle semblait disparaître. Alors on la retrouvait au jardin, dans ce jardin des bords du Cocyte, clos d’un mur de bagne capable d’inspirer la monomanie de l’évasion à un derviche bancal devenu équarrisseur de chameaux atteints de la peste.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 294-295

[ ambiance odorifique ] [ puanteur ] [ description ]

 

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genèse

Au temps des commencements, il n'existait que l'Atman, et uniquement lui. Il n'existait rien d'autre qui puisse émettre une lueur. L'Atman délibéra : "Je vais créer les mondes" (...) l'Atman pensa : "Voici les mondes. Je dois maintenant créer les gardiens des mondes." Il fit sortir des eaux un être humain (Purusha) et le façonna.
Il le couva (comme un oeuf, Hiranyagarbha ?), puis le fit éclore. La bouche de l'être humain se fendit, comme le fait un oeuf. De cette bouche sortit Vak, la parole ; de la parole sortit Agni, le feu. Les narines apparurent, il en sortit Prana, le souffle de vie ; du souffle de vie sortit Vayu, l'air. Les yeux apparurent, il en sortit le sens de l'ouïe ; de l'ouïe sortirent les directions. La peau apparut ; de la peau, sortit le système pileux ; du système pileux sortirent les herbes et les arbres. Le coeur apparut, il en sortit Manas, l'organe mental ; de l'organe mental sortit Chandra, la lune. Le nombril apparut, il en sortit Apana, le souffle d'expulsion ; du souffle d'expulsion sortit Mrityu, la mort. Le membre viril apparut, il en sortit la semence ; de la semence sortirent les eaux.
(...)
L'Atman (se tournant vers l'être humain) délibéra : "Comment cette créature peut-elle continuer à exister sans mon soutien ?" Il pensa : "Par laquelle des diverses entrées vais-je pénétrer ?" (...) puis il fendit la partie du crâne (siman) où se fait la raie de la chevelure, et il pénétra par cette ouverture. Cette ouverture est appelée vidriti, la soudure ou la suture de la tête (littéralement la fissure), et c'est également le lieu de la félicité. L'Atman possède donc trois demeures dans la créature humaine, ainsi que trois états de conscience : il demeure ici (dans l'oeil durant la veille), ici (dans le mental durant le rêve), et ici (dans l'éther du coeur, dahara, durant le sommeil profond.)
La créature humaine une fois née et achevée, l'Atman manifesta toutes les autres créatures ; car savait-il penser à autre chose ou parler d'autre chose ? Il réalisa que cet être humain est Brahman, le plus omniprésent de tous les êtres. Et il le contempla, se disant : "Ah, j'ai vu ceci ! (Idam dra)".

Auteur: Buttex Martine

Info: Les 108 upanishads, Aitareya Upanishad, I,i,1-4 et I,iii,12-13, pp. 73-75

[ anthropomorphisme ] [ triade ] [ hindouisme ]

 

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10 commandements

C’est le fameux commandement qui s’exprime ainsi, il fait toujours sourire, à bien y réfléchir on ne sourit pas longtemps :

"Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain, tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui appartient à ton prochain."

Assurément, la mise de la femme entre la maison et le bourricot est quelque chose qui a suggéré à plus d’un l’idée de ce qu’on pouvait voir là les exigences d’une société primitive : des Bédouins quoi, des Bicots, des Ratons... Eh bien, je ne pense pas. Je veux dire que si, effectivement, cette loi, toujours en fin de compte vivante dans le cœur d’hommes qui la violent chaque jour, bien entendu, au moins concernant ce dont il s’agit quand il s’agit de la femme de son prochain, doit sans doute avoir quelque rapport avec ce qui est notre objet ici, à savoir das Ding.

Car il ne s’agit point ici de n’importe quel bien. Il ne s’agit point de ce qui fait la loi de l’échange, et couvre d’une légalité, si l’on peut dire amusante, d’une Sicherung sociale, les mouvements, impetus, des instincts humains. Il s’agit de quelque chose qui prend sa valeur de ce qu’aucun de ces objets n’est sans avoir le rapport le plus étroit avec ce dans quoi l’être humain peut se reposer comme étant der Trug. Das Ding non pas en tant qu’elle est son bien, mais le bien où il se repose.

J’ajoute, en tant que c’est la loi, la loi de la parole dans son origine la plus primitive, en ce sens que ce das Ding était là au commencement, que c’est la première chose qui a pu se séparer de tout ce qu’il a commencé de nommer et d’articuler. Que c’est pour autant que ce das Ding est le corrélatif même de la loi de la parole, que la convoitise même dont il s’agit c’est une convoitise qui s’adresse non pas à n’importe quoi que je désire, mais à quelque chose en tant qu’elle est la Chose de mon prochain.

C’est pour autant qu’elle préserve cette distance de la Chose en tant que fondée par la parole elle–même que ce commandement prend son poids et sa valeur.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 23 décembre 1959, L'Ethique

[ fondement ] [ ajustement ] [ régulation ]

 

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