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dernières paroles

Il est essentiel pour avoir une paix universelle et permanente qu'un changement total s'accomplisse dans l'esprit des gens. Il faut une compréhension mutuelle plus profonde, plus solide pour l'abolition des préjugés nationaux de façon à voir d'un oeil sympathique et amical tous ces nouveaux compagnons.

Auteur: Baden-Powell Robert Stephenson Smyth

Info:

[ pacifisme ]

 

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pragmatisme

Ma tante faisait partie des compagnons à Tours. Quand on allait déjeuner là-bas, il y avait les chefs-d'oeuvre dans le réfectoire, avec les compagnons. C'est un monde qui m'a totalement bouleversé. Ça m'a scotché. Ça m'a tellement hanté que j'ai toujours eu une espèce d'admiration un peu béate/bobo/parisienne pour l'artisan. Tout ça pour dire aussi que je déteste la magie sortie de nulle part. Je préfère qu'elle ait une explication, une assise, et que celle-ci soit issue d'un savoir-faire.  



 

Auteur: Gaborit Matthieu

Info: Dans l'entretien accordé à ActuSF et publié dans le recueil "D'une rive à l'autre"

[ modèles ] [ compagnons du devoir ] [ exemples ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

cloche de plongée

Le tonneau est transporté en barque sur l’eau,
Toutes les issues sont bien scellées de plomb.
Le roi Alexandre y est entré avec deux compagnons.
Il se fait mener en haute mer par ses marins
Et leur ordonne de le descendre au fond de l’eau.
Et quand le tonneau est descendu tout au fond,
Les lampes répandent une immense clarté.
Tous les poissons contemplent le tonneau* :
Les plus hardis sont tous épouvantés
Par cette lumière dont ils n’ont pas l’habitude.
Le roi Alexandre les a bien regardés :
Il voit les grands poissons faire la guerre aux petits,
Les attraper et les dévorer.
A ce spectacle, Alexandre s’est fait la réflexion
Que ce monde tout entier est perdu et damné.

Auteur: Bernay Alexandre de Paris

Info: Le roman d'Alexandre, *Alexandre le Grand aurait vécu ceci, le sous-marin rustique était baptisé Colympha

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

délinquance

J'avais tort. Je savais que j'avais tort, et pourtant j'ai persisté. S'il y a une explication c'est celle-ci : dès l'instant où j'ai quitté mon père, mes chaines ont été arrachées, ou je les ai jetées moi-même en vivant avec les gens du milieu. Je n'ai pas passé une heure en compagnie d'une personne honnête. J'ai vécu dans une atmosphère de vol, d'escroquerie et de crime. Je pensais en termes de vol. Les maisons étaient construites pour être cambriolées, les citoyens là pour être volés, la police devait être évitée et détestée, les mouchards châtiés. Les voleurs devaient être aidés et protégés. Tel était mon code, le code de mes compagnons. L'atmosphère que je respirais. "Si tu vis avec des loups, tu apprends à hurler."

Auteur: Black Jack

Info: You Can't Win

[ criminalité ] [ apprentissage ]

 

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dernières paroles

On retrouva les trois corps, avec un journal intime à côté des corps gelés: "Nous avons pris des risques. Nous savions quand nous les avons pris. Les choses se sont retournées contre nous. Nous n'avons aucune raison de nous plaindre". Suivi de ce message au public: "Si nous avions survécu j'aurai pu raconter la hardiesse, la résistance, et le courage de mes compagnons. Ce qui aurait remué le coeur de chaque Anglais. Ces notes approximatives et nos corps morts en raconteront l'histoire." Les dernières phrases des lettres de Scott montrent la volonté surhumaine dont il fit preuve jusqu'au bout, écrivant, les doigts gelés, jusqu'à ce que le crayon lui glisse des doigts. D'abord: "Pour l'amour de Dieu, occupez-vous de ceux que nous laissons!" Puis: "Envoyez ce journal à ma femme". Dans cette dernière phrase le mot femme, biffé, est remplacé au-dessus par "veuve".

Auteur: Scott Robert Falcon

Info:

[ antarctique ]

 

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réincarnation

Le Cent-Têtes est un poisson créé par le karma de quelques paroles, par leur répercussion posthume dans le temps. Une des biographies chinoises du Bouddha rapporte que celui-ci rencontra quelques pêcheurs qui tiraient sur un filet. Au bout d’efÏorts infinis, ils amenèrent sur la rive un énorme poisson, avec une tête de singe, une autre de chien, une autre de cheval, une autre de renard, une autre de porc, une autre de tigre et ainsi jusqu’au nombre de cent. Le Bouddha lui demanda :

— N’es-tu pas Kapila?

— Je suis Kapila, répondirent les Cent-Têtes avant de mourir.

Le Bouddha expliqua à ses disciples qu’en une incarnation antérieure, Kapila était un brahmane qui s’était fait moine et qu’il avait dépassé tout le monde dans l’intelligence des textes sacrés. Quelquefois, ses compagnons se trompaient et Kapila leur disait "tête de singe, tête de chien", etc. Quand il mourut, le karma de ces invectives accumulées le fit renaître monstre aquatique, accablé par toutes les têtes qu’il avait attribuées a ses compagnons.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le livre des êtres imaginaires

[ fausse légende ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

autodestruction

Perchée sur un éperon rocheux, au sommet d'une montagne escarpée qui domine la rive sud-ouest de la mer Morte, la forteresse de Massada devint le dernier bastion de la résistance des juifs sicaires, le symbole même de la rébellion. Masada résistait encore, alors que toutes les autres villes ou places fortes étaient tombées. Jérusalem avait été pris et rasé deux ans après le début de l'insurrection en 70. Masada resta imprenable jusqu'en 74. Abrités derrière ses murs, neuf cent soixante défenseurs repoussèrent les assauts d'une armée romaine estimée à quinze mille hommes. En dépit de sa résistance acharnée la situation de Massada, en avril 74, était devenue désespérée. Coupée de tout renfort, entièrement cernée par l'armée romaine, sa garnison n'était plus capable de supporter une attaque décisive. Après avoir bombardé la forteresse à l'aide de lourdes machines de siège, les Romains tracèrent une immense voie d'approche et, la nuit du 15 avril 74, se préparèrent à l'assaut final. Exhortés par Eléazar, commandant de la forteresse, les hommes tuèrent leurs femmes et leurs enfants. Dix hommes furent choisis pour tuer leurs compagnons. Puis ils tirèrent au sort celui d'entre eux qui égorgerait les neuf autres. Lorsqu'il eut accompli sa tâche, il mit le feu aux bâtiments encore debout et se suicida. Neuf cent soixante hommes, femmes et enfants périrent ainsi. Lorsque les Romains prirent Masada le lendemain matin, ils ne trouvèrent que des cadavres dans un monceau de ruines.
Deux femmes et cinq enfants réussirent à échapper au massacre en se cachant dans une citerne. Une des femmes témoigna de cette histoire, interrogée par des officiers romains...

Auteur: Flavius Josèphe Yosef Ben Matthias

Info:

[ historique ] [ judaïsme ]

 

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homme-animal

Nous avons l'honneur de solliciter votre bienveillance envers cet individu : Elle communique au moyen du langage des signes et utilise un vocabulaire de plus de 1000 mots. Elle comprend aussi l'anglais parlé, et mène souvent des conversations "bilingues", dans lesquelles elle répond par signes aux questions qui lui sont posées en anglais. Elle apprend les lettres de l'alphabet, elle sait lire certains mots imprimés, parmi lesquels son propre nom. Elle a obtenu des scores entre 85 et 95 au test d'intelligence de Stanford-Binet. Elle fait preuve d'une évidente conscience d'elle-même, dans ses comportements spontanés devant un miroir, lorsqu'elle prend des poses ou lorsqu'elle examine ses dents, ou bien lorsqu'elle utilise, à bon escient, un langage autodescriptif. Elle ment pour éviter les conséquences auxquelles l'exposent ses propres écarts de conduite, et elle anticipe les réactions des autres à ses propres actes. Elle s'adonne à des jeux imaginaires, tantôt seule, tantôt en groupe. Elle a déjà réalisé des peintures et des dessins figuratifs. Elle se souvient d'événements passés de sa vie, et est capable d'en parler. Elle comprend des termes relatifs au temps et sait les employer à bon escient, comme par exemple "avant", "après", "plus tard" et "hier". Elle rit de ses propres blagues et de celles des autres. Elle gémit si elle est blessée ou si on la laisse seule, et elle hurle lorsqu'elle est effrayée ou en colère. Elle parle de ses sentiments, en tuilisant des mots tels que "contente", "triste", "peur", "s'amuser", "envie", "déception", "dingue", et, très souvent, "amour". Elle pleure les proches qu'elle a perdus - un chat bien-aimé qui est mort, un ami qui est parti. Elle peut parler de ce qui se passe quand quelqu'un meurt, mais elle devient agitée et mal à l'aise quand on l'interroge sur sa propre mort ou sur la mort de ses compagnons. Elle se montre d'une adorable gentillesse avec les chatons et autres petits animaux. Il lui est même arrivé d'exprimer de la sympathie pour d'autres êtres qu'elle ne voyait que sur des photos. Cet individu peut-il revendiquer des droits moraux élémentaires ? D'après la description qui précède, il paraît difficile d'imaginer un quelconque argument rationnel pour lui dénier ses droits. Elle possède la conscience d'elle-même, a des émotions, elle est intelligente, communicative, elle a ses propres souvenirs et ses propres objectifs, et elle est certainement capable de souffrir profondément. Il n'y a aucune raison de remettre en cause cet accord concernant son statut moral si j'ajoute une information supplémentaire : à savoir, qu'elle ne fait pas partie de l'espèce humaine. La personne que je viens de décrire - et elle n'est rien moins qu'une personne pour ceux qui l'ont déjà approchée - s'appelle Koko, et il s'agit d'un gorille de plaine âgé de vingt ans. Pour que soit reconnue la personnalité des gorilles.

Auteur: Patterson Francine

Info: écrit avec Gordon Wendy

[ racisme ] [ éthique ]

 

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primate

Les singes aiment aussi le porno ! Les chaînes de télévision payante montrent que les humains dépensent de l'argent pour voir du sexe et des célébrités. Une étude indique que les singes payeraient également pour voir des photos sexy ainsi que les images d'individus de haut-statut dans leurs propres groupes sociaux. L'étude est la première qui démontre que les singes évaluent l'information visuelle pour sa valeur sociale et que cette connaissance est utilisée pour faire spontanément la différence entre les images de leurs camarades singes
Comme plusieurs de ces résultats s'appliquent également aux humains les chercheurs pensent que ceci pourrait mener à une meilleure compréhension des désordres neurophysiologiques tels que l'autisme qui affectent la vision que les individus ont les uns les d'autres.
Douze macaques males de rhésus adulte (mulatta de Macaca) ont participé à cette l'étude. Les chercheurs les ont observé en captivité pour déterminer leur ordre social. Les mâles et les femelles étaient de statuts différents (haut ou bas) relativement à leurs compagnons.
"Dans cette colonie, quand nous offrons des "bonnes bouffes" aux singes, - par exemple, des fruits secs, le singe de haut-statut obtient habituellement la part du lion, et le singe de bas-statut abaissera généralement docilement la tête dans cette situation potentiellement stressante," dit le Dr Robert Deaner, associé post-doctoral de recherches dans le service de la neurobiologie du centre médical de Duke University. Les "animaux de Haut-rang apprécient habituellement, mais pas toujours, la priorité de l'accès à la nourriture.
Ensuite, les chercheurs ont pris des photos des macaques et les ont chargées dans un programme informatique. Quelques femelles ont été photographiées de derrière, de sorte que l'image montre un plan rapproché de leur partie arrière. D'autres images étaient de simples photos du visages de mâles et de femelles.
Quatre des singes masculins ont été mis devant des écrans d'ordinateur. Ils étaient récompensés avec du jus de fruit chaque fois qu'ils décalaient leur regard fixe d'une image à l'autre. Quelques images eurent comme conséquence plus de jus de fruit que d'autres photos.
Si on leur donnait le choix entre la photo d'un mâle de bas-statut - avec une récompense élevée - et la photo du cul d'une femelle, les sujets d'expérience masculins refusèrent le jus supplémentaire de sorte qu'ils purent regarder fixement les images femelles sexy. Ils "payèrent" également avec plus de jus pour voir des photos de mâles de haut-statut.
De même les singes mâles ont demandé un paiement supplémentaire, (plus de jus), pour regarder les visages de mâles et de femelles de bas-statut.
"Il semble bien que les singes s'intéressent à toutes sortes d'information sociale, mais que certains types d'information valent davantage que d'autres." indique Deaner.
L'étude a ainsi déterminé que quand les mâles regardent des mâles de haut-statut ils prêtent l'attention, mais ne soutiennent pas le regard. Deaner indique que les regards trop appuyé semblent signaler une agression et, dans des circonstances normales, constitueraient une menace potentiellement violente.
Les mâles n'ont pas détaché leur regard si vite quand ils ont admiré les cul des femelles.
Voir l'arrière train d'une femelle pourrait fournir un avantage, (mais pas de coût potentiel) les mâles vérifient probablement la couleur et la taille du périnée de la femelle, ses organes génitaux. Un périnée grand et rouge signifie généralement qu'elle ovule.
Dans une autre phase de l'essai, Deaner et ses collègues ont placé les singes masculins devant des miroirs. Alors que les experts animaliers ne croient pas que les macaques rhésus se reconnaissent, les singes de haut-statut ont passé 41% du temps de miroir à se regarder eux-mêmes, alors que les singes de bas-statut regardèrent fixement leurs propres réflexions seulement 19% du temps de session.
Comment l'argent est-il impliqué ? Le Professeur Colin Camerer du Caltech est un expert en neuro économie, un champ naissant qui utilise l'évidence détaillée des mécanismes de cerveau, y compris des comparaisons inter-espèces, pour améliorer notre compréhension du comportement économique humain.
Camerer indique que ce n'est "pas une surprise" que les singes masculins aiment vraiment regarder les postérieurs femelles. Mais il est étonné que les mâles payent avec du jus pour voir des mâles de haut-statut, mais sans oser vraiment les regarder.
"C'est comme si un fan attendait des heures pour voir Brad Pitt - par exemple -, mais qui, quand il le rencontrerait, l'éviterait soigneusement du regard, gardant timidement les yeux baissées" dit Camerer
Ces résultats avec les singe pourrait aider à comprendre l'autisme chez les humains.
"Un des problèmes principaux des personnes autiste est qu'elles ne le trouvent pas motivant de regarder les autres individus," dit Michael Platt, collègue de Deaner. " Et même quand elles le font, elles ne semblent pas comprendre ou évaluer les informations sur l'importance, les intentions ou les expressions des autres individus."
Platt indique que son équipe a l'espoir que dans le futur on puisse utiliser ces résultats pour en apprendre non seulement plus au sujet des singes, mais pour comprendre également comment la motivation sociale est traitée par les macaques ainsi que les humains.

Auteur: Viegas Jennifer

Info: Discovery News 8 Février 2005

[ homme-animal ]

 

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incipit

Il faut comprendre qu'ils n'étaient pas des rêveurs professionnels. Les rêveurs professionnels sont des talents très bien payés, respectés et très recherchés. Comme la majorité d'entre nous, ces sept personnes rêvaient sans effort ni discipline. Rêver professionnellement, de manière à ce que ses rêves puissent être enregistrés et diffusés pour le divertissement des autres, est une proposition beaucoup plus exigeante. Elle exige la capacité de réguler les impulsions créatives semi-conscientes et de stratifier l'imagination, une combinaison extraordinairement difficile à réaliser. Un rêveur professionnel est à la fois le plus organisé de tous les artistes et le plus spontané. Un tisseur subtil de spéculations, pas un simple et maladroit individu comme vous ou moi. Ou ces sept dormeurs.

De tous, Ripley était la plus proche de posséder ce potentiel particulier. Elle avait quelque talent de rêve enraciné et une plus grande souplesse d'imagination que ses compagnons. Mais elle manquait d'inspiration réelle et de la puissante maturité de pensée caractéristique du tisseur de rêves.

Elle était très douée pour organiser les magasins et les cargaisons, pour ranger le carton A dans la chambre de stockage B ou pour faire correspondre les bordereaux. C'était dans l'entrepôt de l'esprit que son système de classement fonctionnait mal. Espoirs et craintes, spéculations et demi-créations glissaient au hasard de compartiment en compartiment.

L'adjudant Ripley avait besoin de plus de maîtrise d'elle-même. Les pensées rococo brutes attendaient en vain d'être exploitées, juste à la frontière de la réalisation. Un peu plus d'effort, une plus grande intensité de reconnaissance de soi et elle aurait fait une assez bonne pro-rêveuse. C'est du moins ce qu'elle pensait parfois.

Le capitaine Dallas maintenant, il semblait paresseux tout en étant le mieux organisé de tous. Il ne manquait pas non plus d'imagination. Sa barbe en était la preuve. Personne n'en conservait en hibernation. Personne, sauf Dallas. C'était une partie de sa personnalité, avait-il expliqué à plus d'un coéquipier curieux. Il ne se séparait pas plus de l'antique duvet facial qu'il ne se séparait de toute autre partie de son anatomie. Dallas était le capitaine de deux navires : le remorqueur interstellaire Nostromo, et son corps. Tous deux restaient inchangés, tant en rêve qu'à l'état de veille. Il avait donc une bonne capacité de régulation et un minimum d'imagination. Mais un rêveur professionnel a besoin de beaucoup plus qu'un minimum de cette dernière ; et c'est une carence, qui ne peut être compensée par une quantité disproportionnée de la première. Dallas n'était pas plus apte que Ripley en matière de tissage de rêve.

Kane était moins contrôlé que Dallas en terme d'action et de pensée aride et il possédait beaucoup moins d'imagination. C'était un bon dirigeant. Mais il ne deviendrait jamais capitaine. Il faut pour ça une certaine motivation et la capacité de commander les autres, deux qualités dont Kane n'avait pas la chance de bénéficier. Ses rêves étaient des ombres translucides et informe par rapport à ceux de Dallas, tout comme Kane était un écho plus fin et moins vibrant du capitaine. Cela ne le rendait pas moins sympathique. Mais faire tisseur de rêve exige une forme de surcroît d'énergie, et Kane en avait à peine assez pour la vie de tous les jours.

Les rêves de Parker n'étaient pas déplacés, mais ils étaient moins pastoraux que ceux de Kane. Il y avait peu d'imagination dans ces rêves. Ils étaient trop spécialisés et ne traitaient que rarement des choses humaines. On ne pouvait rien attendre d'autre d'un ingénieur de bord. Ils étaient directs, et parfois laids. A l'état de veille, ces restes profondément enfouis se montraient rarement lorsque l'ingénieur s'irritait ou se mettait en colère. La majeure partie du suintement et du mépris qui fermentait au fond de la citerne de son âme était bien cachée. Ses compagnons n'en avaient jamais vu flotter au-dessus ou au-delà de la distillerie Parker, personne n'avait jamais eu un aperçu de ce qui bouillonnait et brassait au fond de cette cuve.

Lambert était plus inspiration pour rêveurs que rêveuse elle-même. En hyper-sommeil, ses rêveries agitées étaient remplies de tracés inter-systèmes et de facteurs de charge annulés par des considérations de carburant. Il arrivait que l'imagination entre dans de telles structures de rêve, mais jamais d'une manière qui puisse faire couler le sang des autres.

Parker et Brett imaginaient souvent leurs propres systèmes en train de s'interpénétrer avec les siens. Ils considéraient la question des facteurs de charge et des juxtapositions spatiales d'une manière qui aurait exaspéré Lambert si elle en avait été consciente. Réflexions non autorisées qu'ils gardaient pour eux, enfermés dans leurs rêves diurnes ou nocturnes, de peur qu'ils ne la mettent de mauvaise humeur. Même si cela ne lui aurait pas fait de malt. Mais en tant que navigatrice du Nostromo, elle était la principale responsable de leur retour à la maison, et c'était la plus importante et la plus souhaitable des collaborations qu'un homme puisse imaginer.

Brett n'était répertorié que comme technicien en ingénierie. C'était une façon de dire qu'il était aussi intelligent et compétent que Parker, mais qu'il manquait d'ancienneté. Les deux hommes formaient une paire étrange, inégale et totalement différente pour des gens non avertis. Pourtant, ils coexistaient et fonctionnaient ensemble en douceur. Leur succès comme amis et collègues était dû en grande partie au fait que Brett ne s'était jamais immiscé dans la vie mentale de Parker. Le technard était aussi solennel et flegmatique dans sa façon de voir et de parler que Parker était volubile et instable. Parker pouvait râler pendant des heures sur la défaillance d'un circuit de micro-puce, renvoyant ses ancêtres à la terre dont les constituants de terre rare avaient été extraits. Alors que Brett ponctuait placide : "right".

Pour Brett, ce seul mot était bien plus qu'une simple déclaration d'opinion. C'était une affirmation de soi. Pour lui, le silence était la forme de communication la plus propre. Dans la loquacité résidait le délire.

Et puis il y avait Ash. Ash était l'officier scientifique, mais ce n'était pas ce qui rendait ses rêves si drôles : particulièrement drôles, super drôles ha-ha ! Ses rêves étaient les plus professionnellement organisés de tout l'équipage. De tous, c'est celui qui se rapprochait le plus de son état éveillé. Les rêves de Ash ne contenaient absolument aucune illusion.

Ce n'était pas surprenant si vous connaissiez vraiment Ash. Mais aucun de ses six coéquipiers ne le connaissait. Mais lui, Ash, se connaissait bien. Si on lui avait demandé, il aurait pu vous dire pourquoi il n'avait jamais pu devenir tisseur de rêves. Personne n'avait jamais pensé à lui demander, malgré le fait que l'officier scientifique ait bien montré combien le tissage de rêves semblait plus fascinant pour lui que pour n'importe lequel d'entre eux.

Oh, et il y avait aussi le chat. Il s'appelait Jones. Un chat domestique très ordinaire, ou, dans ce cas, un chat de vaisseau. Jones était un gros matou jaune aux origines incertaines et à la personnalité indépendante, depuis longtemps habitué aux aléas des voyages spatiaux et aux particularités des humains qui voyageaient dans l'espace. Il dormait lui aussi d'un sommeil froid et faisait de simples rêves de lieux chauds et sombres et de souris soumises à la gravité.

De tous les rêveurs à bord, il était le seul à être satisfait, bien qu'on ne puisse pas le qualifier d'innocent.

Il est dommage qu'aucun d'entre eux n'ait eu la qualification de tisseur de songes, car chacun d'eux disposait de plus de temps pour rêver dans le cadre de son travail que n'importe quelle douzaine de professionnels, ceci malgré le ralentissement de leur rythme de rêve par le sommeil froid. Tout ça de par la nécessité de leur principale occupation, le rêve. Un équipage de l'espace lointain ne peut rien faire dans les congélateurs, si ce n'est dormir et rêver. Ils resteraient peut-être à jamais des amateurs, mais ils étaient depuis longtemps devenus très compétents.

Ils étaient sept. Sept rêveurs tranquilles à la recherche d'un cauchemar.

Bien qu'il possède une sorte de conscience, le Nostromo ne rêvait pas. Il n'en avait pas besoin, pas plus qu'il n'avait besoin de l'effet de conservation des congélateurs. S'il rêvait, ces rêveries devaient être brèves et fugaces, car il ne dormait jamais. Il travaillait, entretenait, et faisait en sorte que son complément humain en hibernation ait toujours une longueur d'avance sur une mort, toujours prête, qui suivait le sommeil froid comme un vaste requin gris derrière un navire en mer.

Les preuves de la vigilance mécanique incessante du Nostromo se trouvaient partout sur le navire silencieux, dans les doux bourdonnements et les lumières qui formaient une sensibilité instrumentale qui imprégnait le tissu même du vaisseau, prolongeait les capteurs pour vérifier chaque circuit et chaque jambe de force. Elle avait aussi des capteurs à l'extérieur, surveillant le pouls du cosmos. Les capteurs s'étaient fixés sur une anomalie électromagnétique.

Une partie du cerveau de Nostromo était particulièrement habile à extraire le sens des anomalies. Il avait soigneusement mâché celle-ci, trouvé le goût déroutant, examiné les résultats de l'analyse et pris une décision. Des instruments endormis furent activés, des circuits dormants régulèrent à nouveau le flux d'électrons. Pour célébrer cette décision, des banques de lumières brillantes clignotèrent, signes de vie d'une respiration mécanique agitée.

Un bip sonore caractéristique retentit, bien qu'il n'y ait encore que des tympans artificiels pour entendre et reconnaître. C'était un son que l'on n'avait plus entendu sur le Nostromo depuis un certain temps, et il signifiait un événement peu fréquent.

Au milieu de tous ces clics et ces flashs, dispositifs qui conversent entre eux, se trouvait une pièce spéciale. Dans enceinte de métal blanc se trouvaient sept cocons métal-plastique de couleur neige.

Un nouveau bruit emplit la pièce, une expiration explosive la remplissait d'une atmosphère fraîchement nettoyée et respirable. L'humanité s'était volontairement placée dans cette position, faisant confiance à de petits dieux de fer blanc comme le Nostromo pour lui fournir le souffle de vie quand elle ne pouvait pas le faire elle-même. Des extensions de cet électronique mi-sensible testaient maintenant l'air nouvellement exsudé et le déclarèrent satisfaisant pour maintenir la vie de ces organismes minables, les hommes. D'autres lumières s'allumèrent, d'autres connexions se fermèrent. Sans fanfare, les couvercles des sept chrysalides s'ouvrirent, et les formes de chenilles qui s'y trouvaient commencèrent à émerger dans la lumière.

Auteur: Foster Alan Dean

Info: Alien, le 8e passager, Chapitre 1 : Sept rêveurs. Trad Mg. Il fut demandé à Foster, après le grand succès du film, d'en faire un livre.

[ novélisation ] [ science-fiction ] [ galerie de personnages ] [ maîtrise du rêveur ]

 
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