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métaphysique

Le centre de la croix est donc le point où se concilient et se résolvent toutes les oppositions ; en ce point s’établit la synthèse de tous les termes contraires, qui, à la vérité, ne sont contraires que suivant les points de vue extérieurs et particuliers de la connaissance en mode distinctif. Ce point central correspond à ce que l’ésotérisme islamique désigne comme "Station divine", qui est "celle qui réunit les contrastes et les antinomies" (El-maqâmul-ilahî, huwa maqâm ijtimâ ed-diddaîn) ; c’est ce que la tradition extrême-orientale, de son côté, appelle l’"Invariable Milieu" (Tchoungyoung), qui est le lieu de l’équilibre parfait, représenté comme le centre de la "roue cosmique", et qui est aussi, en même temps, le point où se reflète directement l’"Activité du Ciel". Ce centre dirige toutes choses par son "activité non agissante" (wei wou-wei), qui, bien que non-manifestée, ou plutôt parce que non-manifestée, est en réalité la plénitude de l’activité, puisque c’est celle du Principe dont sont dérivées toutes les activités particulières ; c’est ce que Lao-tseu exprime par ces termes : "Le Principe est toujours non-agissant, cependant tout est fait par lui". 

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le symbolisme de la croix"

[ immanence-transcendance ] [ religions comparées ] [ éternel indiscriminé ] [ symbole ]

 

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analogies

Les villes ont souvent été comparées à la langue : on peut lire une ville, dit-on, comme on lit un livre. Mais la métaphore peut être inversée. Les voyages que nous faisons pendant la lecture d'un livre retracent, d'une certaine manière, les espaces privés que nous habitons. Il y a des textes qui seront toujours nos rues sans issue ; des fragments qui seront des ponts ; des mots qui seront comme l'échafaudage qui protège de fragiles constructions. T.S. Eliot : un végétal poussant dans les débris d'un bâtiment en ruines ; Salvador Novo : une rue bordée d'arbres transformée en autoroute ; Tomas Segovia : un boulevard, un souffle d'air ; Roberto Bolano : une terrasse sur le toit ; Isabel Allende : un centre commercial (magiquement réel) ; Gilles Deleuze : un sommet ; et Jacques Derrida : une petite grotte. Robert Walser : une fente dans le mur, pour regarder de l'autre côté ; Charles Baudelaire : une salle d'attente ; Hannah Arendt : une tour, un point Archimèdien ; Martin Heidegger : un cul-de-sac ; Walter Benjamin : un sens unique pris à contre-courant.

Auteur: Luiselli Valeria

Info:

[ littérature ] [ comparaisons ] [ lieux ] [ écrivains ]

 

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rapport à la nature

L’esprit de ce poème diffère du poème japonais en deux points essentiels. D’abord Tennyson cueille la fleur "racines" et "tout et tout entière". Son sentiment peut être analogue à celui de Basho, mais Basho ne cueille pas la fleur. Il la contemple sans discourir. Une seule particule lui suffit pour exprimer toute l’intensité de son émotion. Tennyson, actif et analytique, arrache la fleur sans se soucier de la plante elle-même qui en mourra. Il lui faut satisfaire sa curiosité par un moyen qui tient de la vivisection. Basho, totalement inactif, se contente de la contempler. […] L’Orient est silence, l’Occident éloquence. Mais le silence de l’Orient est loin d’être le mutisme de qui n’a rien à dire. Il est aussi éloquent que la prolixité occidentale. L’Occident aime à transformer le mot en chair et ce charnel s’exprime, d’une manière parfois outrancière, dans son art et dans sa religion. Ensuite, Tennyson devant la fleur, qui commence sans doute à se flétrir, s’interroge. Basho, peu inquisiteur, se contente de plonger aux sources même de l’existence que lui révèle cette fleur sauvage et par un cri ineffable exprime l’ivresse qu’il en ressent.

Auteur: Suzuki Daisetz Téitaro

Info: Dans "Bouddhisme Zen et psychanalyse", pages 10-11

[ orient-occident ] [ littérature comparée ]

 

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homme-machine

Discuter avec un robot n'est pas aussi plaisant que de converser avec un humain
Les interactions avec les humains activent davantage le système de récompense sociale que les discussions avec des agents artificiels, comme les robots. C'est ce que viennent de démontrer des chercheurs du CNRS et d'Aix-Marseille Université. Ils ont pour cela, et ce pour la première fois, enregistré en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle l'activité cérébrale de participants engagés dans une discussion avec un partenaire humain ou robotique.
Les participants voyaient, entendaient et parlaient en temps réel soit avec un humain, soit avec un robot conversationnel.
Les résultats, publiés dans Philosophical Transactions the Royal Society of London B le 11 mars 2019, montrent que discuter avec un humain induit une augmentation significative de l'activité de l'amygdale, des noyaux gris centraux et de l'hypothalamus comparée à une conversation similaire menée avec un robot. Ces deux premières structures cérébrales sont impliquées dans les circuits de la récompense, la dernière synthétise l'ocytocine, neuropeptide favorisant plus spécifiquement le lien social.
Les données issues de cette étude sont mises à la disposition de la communauté scientifique pour étudier les bases cérébrales de ce comportement social qu'est la discussion.

Auteur: Internet

Info: CNRS. Brain activity during reciprocal social interaction investigated using conversational robots as control condition. Birgit Rauchbauer, Bruno Nazarian, Morgane Bourhis, Magalie Ochs, Laurent Prévot and Thierry Chaminade. Phil Trans B, le 11 mars 2019. DOI:

 

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signe

Le savoir linguistique n’a évidemment pas attendu Saussure pour se constituer. Ni en Occident, ni surtout en Orient, puisque la grammaire hindoue avait déjà atteint un très haut degré de perfection au moment où paraît l’Astàdhyàyî de Pànini (600 ans avant J. C.) qui résume certainement des travaux beaucoup plus anciens. Mais, outre que c’est la connaissance non seulement du sanskrit, à la fin du XVIIIe siècle, mais encore de la grammaire hindoue qui bouleverse l’étude du langage en Occident et donne naissance à la linguistique historique et comparative, il faut bien reconnaître que cette linguistique ne dispose pas encore d’un concept fermé de son objet qui lui permettrait d’accéder à la scientificité.

Le concept de langue est au contraire ouvert à l’inexhaustivité réelle d’un objet qui semble s’offrir sous les aspects les plus divers : révélation divine, création de la nature, œuvre de l’histoire, expression de la nature humaine, mécanisme psychologique, déterminisme biologique etc. Le génie de Saussure c’est précisément d’avoir trouvé le biais par où une linguistique est possible, c’est-à-dire dans laquelle les lois qui régissent la langue ne sont plus des propriétés découlant du fond mystérieux du langage mais des relations purement positionelles, dépourvues de substance.

Auteur: Borella Jean

Info: Histoire et théorie du symbole, éditions Maisonneuve & Larose, Paris 1989 - page 104

[ signifiant-signifié ] [ orient-occident ] [ discours ] [ grammaires comparées ] [ historique ] [ intersubjectivité idiomatique ]

 

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psychologie comparée

[…] étant donné les opinions qu’il avait adoptées, Jung fut contraint de renoncer au processus technique d’analyse des rêves, pour en revenir à la pratique plus ancienne qui consiste à les déchiffrer. Car on ne peut guère nier que le succès de la psychologie des rêves élaborée par Jung repose sur sa conviction que les rêves tendent à l’anticipation et qu’ils peuvent lire l’avenir tout aussi bien que le présent. Or, l’essentiel de la théorie de Freud, est que le travail onirique en tant que tel, n’accomplit aucune opération intellectuelle quelle qu’elle soit. Le travail onirique consiste en l’utilisation de divers mécanismes ayant par sommation l’effet de déformer les pensées latentes du rêve au point qu’elles puissent franchir la censure onirique sous la forme déguisée qui apparaît dans le contenu manifeste du rêve. […] l’élaboration secondaire […] réorganise le contenu manifeste disloqué, le revernit et souvent sinon toujours, lui redonne l’apparence d’une pensée construite. Les élaborations secondaires sont avant tout des " retouches " destinées à camoufler tout échec du travail onirique à masquer les pulsions du rêveur qui pourraient être gênantes et provoquer des conflits. Et comme elles se produisent au moment du réveil, elles disposent pratiquement de toute la gamme des opérations intellectuelles.

Auteur: Glover Edward

Info: Dans "Freud ou Jung ?", trad. Lucy Jones, P.U.F., Paris, 1954, page 87

[ interprétation ] [ songes ] [ différences ]

 

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yémen

Il n'est pas dans tout l’orient de grande cité qui puisse donner une idée de Sanaa. Ni le Caire, au bord du désert que surveille le sphinx. Ni Damas, reine de Syrie, molle et subtile, noyée dans son verger géant. Ni Jérusalem, bloc compact de voûtes, d'arceaux, de ruelles, d'exaltation, de haine et d'amour. 

Sanaa, au milieu de la coupe prodigieuse de pierre et de lave que ferment les djébels yéménites, se dresse isolée du monde et près du ciel. Flanquée de donjons ronds et pesants, cernée par d'épaisses enceintes crénelées, elle est vaste, solide, bâtie en force et tranquillité. Elle semble issue du sol même, toute posée dans sa forme, sa fierté et sa sobre noblesse. Ainsi que le haut plateau qui la soutient, Sanaa porte le sceau de la fable et de la vie en même temps. 

Elle est féodale sans vestige de mort, elle est orientale avec ordre, ampleur el fermeté. Elle bruit, elle respire alors qu'elle pourrait être vide et servir de témoin au passé, comme les villes fascinantes qu'on exhume des sables. On ne voit pas un Occidental dans ses larges rues et pourtant elle est organisée, elle est propre, elle est civilisée dans son dessin profond. Pareille à l'arène héroïque qui l'a conçue, Sanaa s'élève comme un mythe animé.

Auteur: Kessel Joseph

Info: Fortune carrée

[ cités arabes ] [ comparées ]

 

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fleurs

– Je te dérange ?
– Tout va bien. Je m’occupais de mes pivoines. Je leur soignais les ailes.
– Les ailes ?
– Et oui. La pivoine, c’est la seule fleur qui aurait pu être un oiseau. Qui aurait dû. "Pivoines", tu ne trouves pas que ça fait nom d’oiseau ? On aurait pu dire : tiens, regarde, un vol de pivoines…
– Jamais remarqué.
– Et puis, quand tu observes une pivoine de près, tu sais, on dirait ces plumes contrariées qu’il y a sur le cou des cygnes, ou le jabot mouillé d’un flamand rose dans le vent. Un bouquet de pivoines, c’est une volée d’oiseaux qui se blottissent les uns contre les autres, qui tremblent de ne pouvoir voler.
(...)
– Et puis, surtout, j’en ai marre des roses. C’est snob les roses. C’est tout droit, tout raide, trop bien peigné. Les roses, ça a un côté petite-bourgeoise endimanchée qui m’agace. Un côté collet monté qui ne veut pas se salir. Un peu trop net pour être vrai. Alors que la pivoine… La pivoine, c’est une fleur décoiffée, une fleur ébouriffée. Tu as déjà vu une pivoine blanche ? On dirait une mariée au petit matin, qui a dansé et bu toute la nuit et dont la robe s’est froissée à force de tournoyer. Un froissement de froufrou et la belle se volatilise…

Auteur: François d'Épenoux

Info: Le réveil du coeur de

[ comparées ]

 

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langues comparées

Que "veut dire" cette bizarrerie allemande qui consiste à placer le verbe à la fin de la phrase?

– Elle dit que le verbe est essentiel. Elle indique que l’action verbale, élément ultime de la chaîne des déterminations successives, porte l’ensemble de l’énoncé. Par contraste, la phrase latine est conçue à partir du sujet, sur lequel s’appuie le reste de l’énoncé. Il y a un rapport d’équivalence avec l’attribut, qui s’accorde en genre et en nombre: "La femme est grande" Entre les deux, l’"auxiliaire" joue un rôle subalterne de copule. En allemand, le verbe est beaucoup plus puissant. On dit "La femme est grand", ce qui suppose quelque chose comme un verbe "grand être" où ce qui en français est attribut revêt une fonction adverbiale. On retrouve cette différence fondamentale dans la notion même de "réalité": la "res" latine est une entité nettement circonscrite, distincte, à la limite immobile. La Wirklichkeit provient du verbe wirken, agir. Elle correspond à une réalité essentiellement dynamique. Certes, on peut aussi dire Realität en allemand, mais seulement pour constater un état de fait, le plus souvent assorti d’une nuance de regret: les rides qui se creusent sur mon front sont une Realität, pas une Wirklichkeit. On a affaire à deux univers mentaux, qui mettent l’accent l’un sur le mouvement, l’autre sur la localisation.

Auteur: Wismann Heinz

Info:

[ saxonne ] [ latine ]

 

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justifications

La croyance en la race peut être comparée à la croyance en l'astrologie. Les personnes qui ont foi en l'astrologie se voient constamment confirmer que les prédictions des horoscopes sont fiables et que les signes astrologiques déterminent les types de personnalité. Pour les fidèles, les douze divisions du zodiaque sont aussi précises que les cinq divisions des êtres humains de Blumenbach. Le plus drôle, c'est que les biostatisticiens peuvent trouver des différences médicales significatives en fonction des signes astrologiques. Dans les années 1990, un important essai clinique randomisé a comparé l'efficacité d'un médicament intraveineux, d'une aspirine orale et d'un placebo pour traiter 17 000 patients hospitalisés en raison de pré-symptômes d'infarctus du myocarde. L'étude a révélé un énorme avantage statistique global pour les patients ayant reçu de l'aspirine plutôt qu'un placebo. Pour vérifier la solidité de ce résultat, les chercheurs ont divisé les patients en douze sous-groupes en fonction de leur signe astrologique. Ils ont constaté que le zodiaque faisait une différence : leur analyse statistique a montré que les patients nés sous le signe des Gémeaux ou de la Balance souffraient d'un effet négatif de l'aspirine. Sans surprise, les médecins se sont gaussés de cette découverte parce qu'il était plus plausible scientifiquement d'interpréter les résultats comme une coïncidence insignifiante. Mais un passionné d'astrologie y verra la preuve que les signes du zodiaque déterminent l'état de santé des gens et leur réaction aux médicaments.

Auteur: Roberts Dorothy

Info: Fatal Invention: How Science, Politics, and Big Business Re-create Race in the Twenty-First Century

[ biais de confirmation ] [ racisme ]

 

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