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chichi

"Les hommes préhistoriques menaient des existences nomades." Alors là, pareil, je ne supporte plus alors que j’ai ânonné ça pendant des années. Franchement, ça coûterait quoi de parler d’humains préhistoriques? D’ailleurs, le fait même de mettre préhistorique en adjectif me dérange. Dans l’idéal, ce serait les humains qui vivaient à la préhistoire, ce qui marque la continuité avec nous. On ne dit pas "les humains moyen-âgeu". Je ne vois pas pourquoi une période historique devrait être un adjectif pour ses habitantes et habitants. On comprend bien qu’il s’agissait, au début de l’étude de la préhistoire, d’insister sur leur infériorité par rapport à nous, les modernes. Or on est censé être sortis de cette vision. Ceci étant dit, déjà, remplacer hommes par humains me paraît être le minimum parce que nous appartenons à une espèce qui s’appelle l’espèce humaine. Parler d’humains, c’est nous réinscrire dans un autre rapport plus proche du reste du vivant, là où le générique "les hommes", outre qu’ils invisibilisent une énième fois les femmes, les enfants, les vieux, les vieilles, nous place en situation de supériorité.

Auteur: Lecoq Titiou

Info: https://www.slate.fr/story/174915/mots-langage-transformations

[ étymologie ] [ révolte lexicale ] [ prison du langage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

propagande idéologique

Ce qui ressemble d’un côté à un fabuleux gaspillage de ressources (radios, télés, affiches, dépliants, films, spots, magazines, etc.) peut aussi bien se comprendre comme une précieuse épargne pour le système dans sa totalité. N’y a-t-il pas un rapport entre le suréquipement en appareils de surveillance des pays socialistes et leur sous-équipement informatif et imaginaire – le même qu’entre la gigantesque panoplie symbolique des pays capitalistes et la discrétion, en temps de paix, de leurs appareils de coercition ? Omniprésence du Parti, omniprésence des médias. Nos commis aux belles images ont la même fonction d’encadrement/contrôle – et le même statut de cadres supérieurs – que les préposés à la ligne juste. Mais à productivité supérieure ils sont plus rentables. Ils assurent cette contre-révolution préventive et permanente aussi visible et indolore que le fonctionnement normal du système (extorsion/inculcation) avec lequel il ne fait qu’un. En d’autres termes, parce que le Journal télévisé, L’Express, Marie-Claire et France-Soir ont chacun la puissance de feu d’un régiment de gendarmerie blindé, les ministères de l’Intérieur et de la Défense nationale peuvent réduire d’autant leurs dépenses de personnel et d’équipement. 

Auteur: Debray Régis

Info: Le Pouvoir intellectuel en France, Ramsay, Paris, 1979, p. 220-221.

[ divertissements ] [ culture de masse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

voir

Le tissu de l'histoire contemporaine, songeait Eigenvalue, doit être tout en fronces, si bien que pour les gens qui, comme Stencil, se trouve au creux d'une de ces fronces, il est impossible de discerner la chaîne, la trame ou le motif de l'ensemble. Néanmoins, le seul fait d'exister au creux d'une fronce fait supposer d'autres fronces semblables, chacunes enfermanée dans un cycle sinueux, et l'on en vient à prêter à ces cycles une importance plus grande encore qu'au tissage proprement dit et l'on abolit toute idée d'unité. C'est ainsi que nous sommes charmés par ces automobiles si drôles des années trente, par la mode si curieuse des années vingt, par les étranges pratiques morales de nos grands-parents. Nous sommes producteurs et spectateurs de comédies musicales, dont ils sont les héros, et nous nous laissons embringuer dans une fausse représentation et une nostalgie bidon de ce qu'ils ont été. Et, conséquement, nous somme fermés à toute notion de tradition continue. Si nous avions vécu sur la crête de la vague, il en aurais été autrement. Au moins, nous aurions pu comprendre.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: V

[ distanciation ] [ recul ] [ cycles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fraternité

Les Penan [peuple de chasseurs-cueilleurs à Bornéo] considèrent que la richesse, c'est la force des relations sociales entre individus, dans la mesure où tous seraient pénalisés si ces liens venaient à s'affaiblir ou à se distendre. Qu'un conflit conduise à un schisme et à une séparation prolongée des familles, et les deux groupes, manquant de chasseurs, risqueraient de connaître la famine. C'est pourquoi la critique directe d'autrui est mal considérée chez eux, comme dans de nombreuses sociétés de chasseurs-cueilleurs. Priorité est toujours donnée à la solidarité dans le groupe.
[...] Et lorsque, quelque temps après ma visite, des Penan sont venus au Canada pour faire campagne en faveur de la protection de leurs forêts, rien ne les a plus impressionnés que la présence de sans-abri. Ils ne parvenaient pas à comprendre comment une chose pareille pouvait exister dans une ville aussi riche que Vancouver. [...] pour les Penan, un seul pauvre est la honte de tous. Dans leur culture, il n'est pire transgression que le sihun, un concept qui correspond par essence à l'idée d'échec dans le partage.

Auteur: Davis Wade

Info: Pour ne pas disparaître : Pourquoi nous avons besoin de la sagesse ancestrale

[ entraide ] [ esprit de corps ] [ intraduisible ]

 

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vieillir

Est-ce grotesque ? Est-il impossible de faire comprendre à autrui une illusion aussi subjective de la beauté ? En fait, dès l'instant où ils cessèrent d'avoir vingt-trois et dix-huit ans, c'est à dire dès l'année suivante, c'était devenu l'objectif essentiel de leur vie ou plutôt face à la vie. Ils mirent de l'acharnement à s'y tenir. Ils revenaient à leur première vision, autant de fois qu'il le fallait, et l'extraordinaire jeunesse de leur apparence les y aidait.

Pourtant, cette jeunesse avait des limites. Peu à peu, ils commençaient à éviter la lumière crue du jour, tout autant que la lumière artificielle de la nuit, pour préférer l'éclairage subtil du crépuscule ou de l'aube. Dans ces lueurs floues mais naturelles, l'homme de cinquante ans et la femme de quarante-cinq ans bénéficiaient de la délicatesse innée qui ne gardait de leur visage qu'un contour. Ils avaient compris que ce n'était que dans ce halo que la nature adoucissait la cruauté de ses lois, en maintenant dans sa fraîcheur le reflet de leur lointaine jeunesse, comme une aurore sur un flanc de montagne.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Une matinée d'amour pur

[ enlaidir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ludification

Comment expliquer un tel degré d'implication d'un joueur dans [les] tâches si futiles [de Farmville] ? La réponse est parfaitement connue des neuroscientifiques. La plupart des jeux sont conçus sur le même schéma : le joueur a un but à atteindre. Sur le chemin de ce but se dresse un challenge, plus ou moins difficile à surmonter. Lorsqu'il atteint l'objectif en venant à bout de la difficulté, le cerveau du joueur sécrète, selon l'expression de Jane McGonigal, un "puissant cocktail" de norépinephrine, d'épinéphrine et de dopamine. Ces neurotransmetteurs sont responsables d'un sentiment "de satisfaction, de fierté et d'une grande excitation" ... Et la dopamine nous incite à répéter le comportement, encore et encore. Gabe Zichermann définit le processeur en trois mots "challenge, accomplissement, plaisir". Selon Zichermann, le jeu n'est pas le seul moyen d'accéder à ces récompenses chimiques, mais il donne la possibilité de réaliser ce processus "100 fois par heure", quand il faut souvent plusieurs semaines dans un contexte professionnel classique par exemple ! Dans ces conditions, on comprendre que les accros ne puissent résister à une heure de jeu supplémentaire

Auteur: Muletier Clément

Info: La gamification ou l'art d'utiliser les mécanique du jeu dans votre business

[ PNL ] [ programmation neuro linguistique ] [ triade ] [ motivation ]

 

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réalisme

Le mystère des choses, où est-il ?

Où est-il puisqu'il ne se montre pas,

Serait-ce pour nous montrer qu'il est mystère ?

Qu'en sait le fleuve et qu'en sait l'arbre ?

Et moi, qui ne suis rien de plus qu'eux, qu'est-ce que j'en sais ?

Chaque fois que je regarde les choses et pense à ce que les hommes pensent d'elles,

Je ris comme un ruisselet qui bruit frais sur une pierre.

Car l'unique sens occulte des choses

Est qu'elles n'ont pas de sens occulte du tout.

Ce qui est plus étrange que toutes étrangetés

Et que les rêves de tous les poètes

Et les pensées de tous les philosophes,

C'est que les choses soient réellement ce qu'elles semblent être

Et qu'il n'y ait rien à comprendre.

Oui, voici ce que mes sens ont appris tout seuls :-

Les choses n'ont pas de signification : elles ont de l'existence.

Les choses sont l'unique sens occulte des choses.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ réel-double ] [ étonnement ultime ] [ immédiateté ] [ zen ]

 

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démystification

Pendant qu'il parlait prudent et préliminaire, j'essayais de me représenter tout ce qu'il exécutait chaque jour ce curé pour gagner ses calories, des tas de grimaces et des promesses encore, dans le genre des miennes... Et puis je me l'imaginais pour m'amuser, tout nu devant son autel... C'est ainsi qu'il faut s'habituer à transposer dès le premier abord les hommes qui viennent vous rendre visite, on les comprend bien plus vite après ça, on discerne tout de suite dans n'importe quel personnage sa réalité d'énorme et d'avide asticot. C'est un bon truc d'imagination. Son sale prestige se dissipe, s'évapore. Tout nu, il ne reste plus devant vous en somme qu'une pauvre besace prétentieuse et vantarde qui s'évertue à bafouiller futilement dans un genre ou dans un autre. Rien ne résiste à cette épreuve. On s'y retrouve instantanément. Il ne reste plus que les idées, et les idées ne font jamais peur. Avec elles, rien n'est perdu, tout s'arrange. Tandis que c'est parfois difficile à supporter le prestige d'un homme habillé. Il garde des sales odeurs et des mystères plein ses habits.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Voyage au bout de la nuit, 1932, Romans, 1 la Pléiade, Gallimard 1997 <p.336>

[ nudité ]

 

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femmes-hommes

À l'âge de quinze ans Annabelle faisait partie de ces très rares jeunes filles sur lesquelles tous les hommes s'arrêtent, sans distinction d'âge ni d'état; de ces jeunes filles dont le simple passage, le long de la rue commerçante d'une ville d'importance moyenne, accélère le rythme cardiaque des jeunes gens et des hommes d'âge mûr, fait pousser des grognements de regret aux vieillards. Elle prit rapidement conscience de ce silence qui accompagnait chacune de ses apparitions, dans un café ou dans une salle de cours, mais il lui fallut des années pour en comprendre pleinement la raison. Au CEG de Crécy-en-Brie, il était communément admis qu'elle "était avec" Michel; mais même sans cela, à vrai dire, aucun garçon n'aurait osé tenter quoi que ce soit avec elle. Tel est l'un des principaux inconvénients de l'extrême beauté chez les jeunes filles: seuls les dragueurs expérimentés, cyniques et sans scrupule se sentent à la hauteur; ce sont donc en général les êtres les plus vils qui obtiennent le trésor de leur virginité, et ceci constitue pour elles le premier stade d'une irrémédiable déchéance.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Les particules élémentaires

[ séduction ] [ simulation ] [ fausseté ] [ mécanisme ]

 

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au-delà

...Ce n'est pas Papy qui est venu me chercher, mon départ a été trop brusque [Karine a eu un accident de la route] mais je l'ai vu rapidement, la personne qui est venue me chercher est une inconnue, mais elle a choisi cette mission. Cela n'a pas été difficile pour moi car je me souvenais de tout... le plus difficile, c'est de voir souffrir la famille.
Certains acceptent vite ce qui leur arrive car ceux qui nous attendent nous font vite comprendre que c'est irréversible. J'ai vite pensé que je pouvais vous être d'une plus grande aide malgré votre immense douleur... Je ne pouvais pas faire marche arrière, le mieux était donc d'accepter les choses et d'apprendre comment vous aider. C'est maintenant une de mes missions.
Je vous admire pour votre façon de réagir : vous n'avez jamais perdu la foi, ni votre amour pour moi ; nous voudrions bien que beaucoup de parents réagissent comme vous... Certains envoient des messages, mais ils ne sont pas reçus à cause du grand chagrin, et surtout du manque de foi dans la vie éternelle...

Auteur: Dray Yvon et Maryvonne

Info: Karine après la vie

[ témoignage ] [ spiritisme ]

 

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