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nord-sud

Lorsque nos savants occidentaux se trouvent en présence de ces faits, ils ne peuvent les comprendre. Cela leur paraît inconciliable avec un haut développement de la moralité dans la tribu, et ils préfèrent jeter un doute sur l'exactitude d'observations dignes de foi, au lieu d'essayer d'expliquer l'existence parallèle de deux séries de faits : à savoir une haute moralité dans la tribu, en même temps que l'abandon des parents et l'infanticide. Mais si ces mêmes Européens avaient à dire à un sauvage que des gens, extrêmement aimables, aimant tendrement leurs enfants, et si impressionnables qu'ils pleurent lorsqu'ils voient une infortune simulée sur la scène, vivent en Europe à quelques pas de taudis où des enfants meurent littéralement de faim, le sauvage à son tour ne les comprendrait pas.

Auteur: Kropotkine Petr Alekseevitch

Info: L'entraide : Un facteur de l'évolution

[ impérialisme ] [ différences ] [ sociétés ]

 

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Art pictural

La tapisserie est un art très différent de la peinture, repris-je. Les artistes qui n'ont jamais travaillé à des tapisseries ne sauraient le comprendre. Ils s'imaginent que tout peut être agrandi et tissé tel qu'il l'ont peint. Mais le regard que l'on porte sur une tapisserie est différent de celui que l'on porte sur un tableau. Un tableau est, en général, de plus petite dimension de sorte que vous voyez l'ensemble du premier coup d'oeil. Vous ne vous tenez pas tout près, mais à deux ou trois pas, comme si vous conversiez avec un prêtre ou un confesseur. En revanche, vous pouvez être aussi proche d'une tapisserie que vous le seriez d'un ami. Vous n'en voyez qu'une partie et pas nécessairement la plus importante. Par conséquent, aucun motif ne doit prédominer, mais plutôt se fondre dans un ensemble agréable à regarder.

Auteur: Chevalier Tracy

Info: La Dame à la Licorne

[ décoration ]

 

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création

Plus il y a d’argent pour la star, moins il y en a pour le film. C’est un cercle vicieux. Ça fait une merde de plus sur les écrans, mais Gégé peut s’acheter un nouveau vignoble, et Mado garder sa maison. Vous comprenez ? Non ? Je vous avais prévenus, ça sert à rien l’école. Si y a besoin d’expliquer, c’est que tu peux pas comprendre.

Je résume : les mecs de la télé sont tellement trouillards qu’ils préfèrent payer une fortune des noms qu’ils connaissent, plutôt que plonger dans l’inconnu. Alors qu’ils y plongent. Qu’ils le fassent en tenant la main de quelqu’un de connu ou pas, rien ne leur garantit qu’il y aura de l’eau au fond de la piscine. C’est ça, le cinéma : plonger les yeux fermés dans une piscine vide, et essayer de la remplir pendant le temps de la chute.

Auteur: Pourriol Olivier

Info: Une fille et un flingue

[ risquer ] [ oser ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

analyse

LES CRITIQUES. C'est une plaie que je n'ai jamais pu comprendre. Si j'étais grand chirurgien et qu'un monsieur qui n'a jamais manié un bistouri, qui n'est pas médecin, qui n'a pas mis une gouttière à la patte d'un chat, vienne m'expliquer les défauts de ma façon d'opérer, qu'est-ce qu'on en penserait ? Il en va de même pour la peinture. Ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que les gens ne se rendent pas compte que c'est la même chose et, alors qu'on se moque des prétentions du critique en chirurgie, on écoute ces charlatans avec un incroyable respect. On pourrait écouter avec un certain respect les jugements d'un critique à qui il serait arrivé de peindre, quand ce ne serait que des croûtes. Mais, même en ce cas, ce serait absurde, car comment peut-on trouver raisonnable qu'un peintre médiocre donne des conseils à un bon peintre ?

Auteur: Sabato Ernesto

Info: Le tunnel, p.20, Éd. du Seuil, 1978

 

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conférence

J’enseigne quelque chose dont le terme est obscur. Il faut ici m’excuser – j’y ai été poussé par une nécessité pressante, dont celle qui m’a fait ici paraître devant vous n’est qu’un petit moment, qui vous aidera, je l’espère, à comprendre.

Mais je ne suis pas content d’être là. Ce n’est pas ma place, mais au chevet de la couche où mon patient me parle.

Aussi, que le philosophe ne se lève pas, comme il arriva à Ibn Arabi, pour venir à ma rencontre en me prodiguant les marques de sa considération et de son amitié, et pour finalement m’embrasser et me dire "Oui".

Bien entendu, comme Ibn Arabi, je lui répondrai en lui disant "Oui". Et sa joie s’accentuera de constater que je l’aurai compris.

Mais, prenant conscience de ce qui aura provoqué sa joie, il me faudrait ajouter – "Non". 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 64-65

[ conclusion ] [ discours psychanalytique ] [ compromission ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

abrutissement

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil ; et, s'ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système, ni un lit. Ne vous lassez pas d'examiner et de comprendre. [...] Lisez, écoutez, discutez, jugez ; ne craignez pas d'ébranler des systèmes ; marchez sur des ruines, restez enfants. [...] Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui vous avez compris, en l'écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l'aune, et que les conclusions ne sont pas l'important ; rester éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n'est point mort ; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s'asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n'est point mort ; Socrate n'est point vieux. [...] Toute idée devient fausse au moment où l'on s'en contente.

Auteur: Koninck Thomas De

Info: La nouvelle ignorance et le problème de la culture, p.38, PUF, 2001

[ Grèce antique ]

 

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déprime

Je me trouve dans un engagement qui m'embarrasse : je suis embarquée dans la vie sans mon consentement ; il faut que j'en sorte, cela m'assomme ; et comment en sortirai-je ? Par où ? [...] Quelle alternative ! Quel embarras ! Rien n'est si fou que de mettre son salut dans l'incertitude ; mais rien n'est si naturel, et la sotte vie que je mène est la chose du monde la plus aisée à comprendre. Je m'abîme dans ces pensées, et je trouve la mort si terrible que je hais plus la vie parce qu'elle m'y mène que par les épines qui s'y rencontrent. Vous me direz que je veux vivre éternellement. Point du tout ; mais si on m'avait demandé mon avis, j'aurais bien aimé à mourir entre les bras de ma nourrice : cela m'aurait ôté bien des ennuis et m'aurait donné le ciel bien sûrement et bien aisément [...].

Auteur: Sévigné Marie de Rabutin-Chantal

Info: Lettres, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, I, édition de Gérard Gailly, page 497

[ . ]

 

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éducation

... ce qui est très angoissant pour un enfant, c'est qu'un méchant soit en fin de compte gentil, car l'enfant a besoin de valeurs manichéennes. Les bons doivent être pleinement bons, et les méchants vraiment méchants. Si le méchant est sympathique, et qu'en plus il fait rire, rien ne va plus ; l'enfant ne s'y retrouve pas. L'intention de ce genre de films, et qui se multiplie malheureusement de nos jours, c'est de désamorcer par l'humour les peurs constitutives de l'enfant. Comme chacun sait, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Mais ce choix de l'humour me semble extrêmement pervers. L'ayant expérimenté moi-même, je crois qu'une trop grande mise à distance des affects par l'humour est toujours troublante pour les enfants, trop jeunes pour comprendre. Sans nostalgie aucune, j'aurais tendance à dire que les Walt Disney, malgré la bêtise inhérente à certaines histoires, proposent aux enfants des valeurs sûres car profondément rassurantes : Cruella, au moins, était foncièrement méchante, ce qui pouvait réellement aider les enfants à se construire.

Auteur: Stora Michael

Info: Guérir par le virtuel : Une nouvelle approche thérapeutique

[ clarté ] [ pédagogie ] [ intelligibilité ] [ bipolarité ]

 

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logique

Un après-midi, nous effectuions une série d'opérations plus ou moins difficiles. L'enfaon, lui, observait toujours la sombre forêt à travers la fenêtre. Soudain la maîtresse lui a demandé :
- L'enfaon, si tu n'apprends pas à calculer, comment feras-tu pour trouver un jour un travail ?
Il a soupiré :
- Je ne comprends pas vos calculs, maîtresse. Pour vous, par exemple, 1 + 1 font 2. Pour moi, 1 + 1 font 1. Ça fera toujours 1.
- Tu te trompes, a répondu la maîtresse. 1 + 1 font 2.
L'enfaon a pivoté sur sa chaise et a répliqué :
- Je suis un mélange d'humain et de cerf, deux espèces différentes. Et pourtant je suis 1. Vous voyez bien que 1 + 1 font 1. Je sais que c'est difficile pour vous, maîtresse, de comprendre. Vous essayez de m'aimer tel que je suis. C'est pour ça que je reste ici. Uniquement pour ça. Mais si vous m'obligez à voir le monde comme vous le voyez, je partirai.

Auteur: Simard Eric

Info:

[ paradoxe ] [ arithmétique ] [ métissage ]

 

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Etats-Unis

Lorsqu'un candidat à la fonction publique fait face aux électeurs, il ne fait pas face à des hommes sensés. Il se présente devant une foule d'êtres humains dont la principale marque distinctive est l'incapacité à comparer et peser des idées, voire à comprendre les plus élémentaires - des hommes dont la pensée fonctionne en termes d'émotion et de crainte de ce qu'ils ne peuvent comprendre. Ainsi, dans cette compétition, le candidat doit soit aboyer avec le peloton soit aller à sa perte... Tout concourt donc en faveur de l'homme intrinsèquement le plus sournois et le plus médiocre - celui qui sait le mieux dissimuler le fait que son esprit est un vide virtuel. La présidence tend, année après année, vers de tels individus. À mesure que la démocratie se perfectionne, le bureau ovale représente, de plus en plus, l'âme intérieure du peuple. Nous évoluons vraiment vers un idéal élevé. Par une grande et glorieuse journée, les gens ordinaires du pays auront enfin ce que leur coeur désire : la Maison Blanche s'ornera d'un crétin.

Auteur: Mencken Henry Louis

Info:

[ élections ] [ bêtise ] [ présidentielles ]

 

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