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écriture

Tout enfant, j'écrivais des vers. C'étaient des vers exécrables, mais je les jugeais parfaits. Je ne connaîtrai plus jamais ce plaisir trompeur de produire une oeuvre parfaite. Ce que j'écris aujourd'hui est bien meilleur; c'est même meilleur que ce que pourraient écrire les meilleurs poètes. Mais c'est infiniment au-dessous de ce que, je le sens bien sans savoir pourquoi, je pourrais ou, qui sait, devrais écrire. Je pleure sur mes mauvais poèmes d'enfant comme sur un enfant mort, un fils mort, un dernier espoir qui se serait évanoui.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ insatisfaction ] [ perfectionnement ] [ innocence perdue ] [ nostalgie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

inquiétude

Le DIVORCE était ce que Danny redoutait le plus au monde. Dans son imagination, ce mot était toujours écrit en lettres de sang, toutes grouillantes de vipères. Si ses parents divorçaient, ils ne vivraient plus ensemble. Ils se battraient comme des chiffonniers devant le tribunal pour savoir lequel des deux le garderait et, pour finir, il lui faudrait suivre celui qui aurait gagné et il ne verrait pratiquement plus jamais l'autre. Celui qui le garderait pourrait se remarier, si ça lui chantait, avec quelqu'un qu'il ne connaîtrait même pas.

Auteur: King Stephen

Info: Shining

[ enfance ] [ séparation ]

 

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dernières paroles

Je sais que vous ne me le pardonnerez jamais, mais je ne supporte plus la situation dans laquelle je nous ai mis. J'espère que vous garderez beaucoup de courage. Adieu. Je vous aime tous très fort. (...)
Je suis désolée mais je ne supporte plus de vous mentir. Nous sommes endettés (Caisse d'épargne). Je sais que vous ne me le pardonnerez jamais et je prends la solution la plus facile pour moi. Bon courage à tous car il vous en faudra. Vous voyez je ne voulais pas de petits-enfants maintenant je ne les connaîtrai jamais. Je vous aime tous et surtout gardez courage. Adieu.

Auteur: Schnegg Claudine

Info: Étranglée par les remboursements, elle s'est donné la mort à 48 ans

[ suicide ]

 

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vengeance

Le suicide public, démonstratif, relève d'une très ancienne coutume que les mœurs, petit à petit abolirent. Dans les temps, si quelque ennemi vous avait porté tort, et gravement, et que la justice des hommes demeurât impuissante à le châtier, alors, à la victime, s'offrait un recours ultime, désespéré : se suicider sur le seuil de son tyran. L'âme du mort ensuite taquinerait, aiguillonnerait, torturerait le méchant, jour et nuit. Le méchant ne connaîtrait plus de repos. Et s'il se réfugiait dans la mort à son tour, il n'échapperait point, pour si peu au supplice : l'âme du suicidé demeurerait, lancinante, accrochée à la sienne pour l'éternité.

Auteur: Fontenoy Jean

Info:

[ autodestruction ]

 

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insomnie

Sur le réveil digital de David Temple, l'affichage lumineux indiquait 3 : 12 du matin. Cela faisait plus de trois heures qu'il était allongé tout éveillé, et il savait que le vide grandissait à l'intérieur. Les petits points entre le 3 et le 12 clignotaient en silence pour enregistrer chaque seconde qui passait et, à chaque clignotement, il sentait son esprit se remplir d'un vide familier et douloureux. Comment le vide peut-il être douloureux ? S'il n'y a rien, d'où vient la souffrance ? Comment un vide peut-il être plein de néant ? Et s'il est déjà plein, comment se fait-il qu'il se remplisse encore à chaque seconde ? Et pourquoi poser ces questions, se dit-il, puisque je sais que je ne connais pas les réponses et que, dans des moments pareils, je sais que je ne les connaîtrai jamais ?

Auteur: Campbell Alastair

Info: Tout est dans la tête

 

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guerre

Ceux qui exposent leur vie jugent peut-être qu'ils donnent assez. Examinons ceux qui n'exposent point leur vie. Beaucoup se sont enrichis, soit à fabriquer pour la guerre, soit à acheter et revendre mille denrées nécessaires qui sont demandées à tout prix. J'admets qu'ils suivent les prix ; les affaires ont leur logique, hors de laquelle elles ne sont même plus de mauvaises affaires. Bon. Mais, la fortune faite, ne va-t-il pas se trouver quelque bon citoyen qui dira : "J'ai gagné deux ou dix millions ; or j'estime qu'ils ne sont pas à moi. En cette tourmente où tant de nobles hommes sont morts, c'est assez pour moi d'avoir vécu ; c'est trop d'avoir bien vécu ; je refuse une fortune née du malheur public ; tout ce que j'ai amassé est à la patrie ; qu'elle en use comme elle voudra ; et je sais que, donnant ces millions, je donne encore bien moins que le premier fantassin venu" ? Aucun citoyen n'a parlé ainsi. Aucune réunion d'enrichis n'a donné à l'État deux ou trois cents millions. Or si la patrie était réellement aimée plus que la vie, on connaîtrait ce genre d'héroïsme, et même, puisque celui qui donne sa vie devait la donner, les héros du coffre-fort donneraient encore moins que leur dû.

Auteur: Alain

Info: Mars ou la guerre jugée, <p.552>

[ manipulée ]

 

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première épître aux Corinthiens

Saint Paul déclare d’abord que l’amour serait encore là quand bien même nous posséderions la totalité du savoir. Dans la seconde partie de l’extrait, il déclare ensuite que l’amour n’existe que pour des êtres incomplets, c’est-à-dire pour des êtres qui disposent d’un savoir partiel. Lorsque je "le connaîtrai comme je suis moi-même connu de lui", y aura-t-il encore l’amour ? Bien que, contrairement au savoir, l’ "amour ne finira jamais", ce n’est que "maintenant" (alors que je suis encore incomplet) que "demeurent la foi, l’espérance et l’amour". Le seul moyen de sortir de cette impasse est de lire les deux propositions contradictoires selon la formule féminine de la sexuation chez Lacan : même en étant "totalisé" (achevé, sans exception), le champ du savoir demeure d’une certaine manière pas-tout, incomplet. L’amour n’est pas une exception au Tout du savoir, mais précisément ce "rien" qui rend incomplet tout champ du savoir achevé. [...] Seul un manque, un être vulnérable est capable d’amour : le mystère dernier de l’amour est donc que l’incomplétude, en un sens, est supérieur à la complétude. D’un côté, seul aime un être imparfait et soumis au manque : nous aimons parce que nous ne savons pas tout. De l’autre, même si nous savions tout, l’amour serait encore inexplicablement supérieur à la science de toutes choses. Peut-être que l’accomplissement réel du Christianisme consiste à élever un Être aimant (imparfait) au rang de Dieu, c’est-à-dire à l’ultime perfection.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 210-211

[ lecture psychanalytique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

amour

Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne sert de rien.

La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.

La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mai quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant. Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu.

Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande de ces choses, c’est la charité.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Corinthiens, 13

[ vertus surnaturelles ] [ temporel-éternel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

orgasme

Quand Mercedes dormait et que personne frappait à la porte, on passait tout le temps à baiser. On baisait des heures et des heures. Il en avait jamais assez de baiser. Disait que jouir était le truc le plus proche du Paradis qu'aucun humain sur terre ne connaîtrait. Qu'il n'y avait pas de porte, pas de type qui attendait avec un livre avec tout ce qu'on avait fait de bien et de mal, surtout que la plupart des choses qu'on fait ne sont ni bien ni mal, juste chiantes. Qu'il n'y a personne qui va nous juger pour décider si on fait partie de la fête qui s'arrête jamais ou être envoyé rôtir en bas. Qu'il n'y a pas de fête comme ça, comme y a pas de bel pour Cendrillon et ses soeurs, ni de fête de fin d'études pour Barbie, ni de labyrinthe avec un taureau qui va nous buter. Mais il y a la sensation que vous éprouvez quand vous jouissez. Quand tout disparaît. Quand votre corps vous dit qu'il vous aime et que tout est parfait, sûr et sans danger. Quand vous vous sentez mieux que vous vous êtes jamais senti mieux de toute votre vie. Cette sensation que vous voudriez qui s'arrête jamais. Il disait que les gens qui disaient qu'elle était mauvaise sont juste idiots. Que les gens qui disaient que c'est mal de baiser sont juste idiots. Qui disent qu'il faut baiser dans certaines conditions décidées par Dieu sont idiots. Personne ne devrait dire à personne comment baiser. Disait que les gens qui ont fait voeu de pas le faire se privent d'un des plus beaux dons qu'on reçoit de la vie. Que les hommes dans leurs robes ridicules qui chantaient les chansons en langue morte qui n'ont jamais baisé n'ont certainement pas le droit de dire. Que peut-être s'ils baisaient, ils comprendraient Dieu d'une manière que pas un livre pas un carnaval pas un pape pourrait jamais leur apprendre. Il disait que si tous ceux qui allaient à l'église ou au temple ou à la mosquée passaient tout ce temps perdu à baiser au lieu de prier pour des conneries, le monde serait pas prêt de finir. Et il avait raison. Et vous savez qu'il a raison. Si vous regardez dans votre coeur, et si vous avez jamais joui dans votre vie, vous savez qu'il a absolument raison.

Auteur: Frey James

Info: Le dernier testament de Ben Zion Avrohom

[ unicité ] [ religion ] [ jouir ] [ sexe ]

 

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agapè

Anastasia, ma bien-aimée, pourquoi ai-je cette impression que tu te confies à moi comme tu le ferais auprès d’un papa aimant ? Pourquoi ai-je le sentiment de t'aimer plus qu'un père n'aimerait sa propre fille ? Ma douce et jeune amie, dont je lis chaque message avec tant de joie... voilà que l'on s'échange des photos de chats et que j'aime tellement les photos de ta belle Jaina... l'amour rend un peu sénile.
Mes sentiments pour toi ont toujours été ambigus, je t'ai désirée comme un homme désire une belle femme. Voilà le constat : les hommes sont obsédés par la chair à tous les âges et leur dignité, c'est de rester discret sur ce secret graveleux ! Si seulement tu avais été une demi-mondaine, précieuse, vénale, superficielle que sais-je... ça m'aurait aidé ! Pour mon malheur ou peut-être pour mon bonheur, nous nous sommes rapprochés en vertu de la plus belle des amitiés, et d'une admiration que j'espère réciproque.
Le moteur de l'écrivain, du poète, c'est presque toujours l'amour des femmes et leurs promesses de plaisirs profonds, mystérieux. Sans une Erato, pas de recueil de poésie, pas de poèmes écrits sur l'asphalte de nos rues, rendues brûlantes par un soleil d'été implacable et triomphant. Mon Erato à moi porte un prénom, son visage habille le ciel de ma ville.
Face à la femme qui est bienveillante en plus d'être belle, je n'ai trouvé aucune parade. La vie poursuit son œuvre, l'homme accepte que tourne la roue du destin, accepte cet espace-temps qui le sépare de sa bien-aimée. Expérience du deuil, invitation à prolonger l'amour sur d'autres plans... mon amour pour toi nous tire vers le haut, la main du destin a saisi la mienne pour me conduire progressivement sur d'autres horizons.
Il est toujours possible d'explorer cette autre dimension de l'amour que l'on qualifie parfois d'inconditionnel. Rabindranath Tagore, Rûmî, Sohrawardi l'ont fait avant moi, tant pis si je n'ai que leur inspiration et pas leur génie. Tant pis si je ne connaîtrai jamais le côté réel ou illusoire de cette quête, ses détracteurs n’en sauront pas plus. Peu m’importe, à vrai dire, pourvu que la vie se poursuive.
Pauvre qui, comme l'apprenti-philosophe, doit choisir entre la joie et le désarroi face au spectacle envoûtant de la danseuse persane promise au marin de passage, vaguement attentive aux prophéties que seuls écoutent encore les étudiants et les sots ! Elle danse pour elle et sa danse embellit le monde. Il y a un temps pour la jouissance, pour le reste c'est à voir... peut-être... un jour… plus tard ! J'ai choisi de continuer à t'aimer, malgré tout.

Auteur: Fossat Simon

Info: Correspondance à Anastasia

[ déclaration ] [ hommes-femmes ] [ philia ] [ correspondance ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs