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confusion catégorielle

Et ce qui achève notre impuissance à connaître les choses, est qu’elles sont simples en elles-mêmes, et que nous sommes composés de deux natures opposées et de divers genre, d’âme et de corps. [...]

De là vient que presque tous les philosophes confondent les idées des choses, et parlent des choses corporelles spirituellement et des spirituelles corporellement. Car ils disent hardiment que les corps tendent en bas, qu’ils aspirent à leur centre, qu’ils fuient leur destruction, qu’ils craignent le vide, qu’elle a des inclinations, des sympathies, des antipathies, qui sont toutes choses qui n’appartiennent qu’aux esprits. Et en parlant des esprits, ils le considèrent comme en un lieu, et leur attribuent le mouvement d’une place à une autre, qui sont choses qui n’appartiennent qu’aux corps.

Au lieu de recevoir les idées de ces choses pures, nous les teignons de nos qualités, et empreignons [de] notre être composé toutes les choses simples que nous contemplons.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 72-199

[ projection anthropomorphique ] [ objectivité impossible ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dépendance

Dans les addictions, en dehors des difficultés propres à chacune, leur est commun le fait que les malades ne considèrent plus la vie que de manière binaire : avec ou sans le produit. La vie "avec le produit" paraît seule attractive ; la vie "sans le produit", terne, banale et morose. C'est un obstacle à la guérison : guérir ne semble pas un but bien "folichon". L'hypnose permet d'abord de réintroduire un confort écologique non toxique, d'une manière personnelle. Elle permet ensuite de réintroduire, en les suggérant, des sensations variées et nuancées dont les malades ont perdu le souvenir : chaud, froid, sucré, salé, amer, faim, repu, ennuyé, satisfait, intéressé, vite, lent, agréable, désagréable, agacé, content, tendre, détestable, etc. C'est une véritable réanimation des sensations sensorielles élémentaires puis complexes, et de la sensibilité affective. Elle permet enfin de traiter un éventuel problème de fond, source de l'addiction et participant à sa pérennisation, par exemple des phobies chez un alcoolique.

Auteur: Megglé Dominique

Info: Erickson, hypnose et psychothérapie

[ reprogrammer ] [ subconscient ] [ soigner ]

 

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discours sur le monde

Or de quoi s’agit-il entre la philosophie et la poésie ? C’est un concours de sagesse. Permettez-moi d’illustrer cela par les Nuées d’Aristophane : Socrate y est présenté comme un homme qui fait des recherches sur la nature, sur la nature de toutes choses, ou sur le Tout, et également comme un maître de rhétorique. Il est présenté comme un corrupteur de la jeunesse en faisant représenter à un jeune homme la victoire de l’argument en faveur de l’injustice sur l’argument en faveur de la justice. Il dépasse la vie éphémère, ordinaire, de l’homme, tout ce qui est simplement humain, et dévoile le caractère conventionnel des choses que tous les hommes considèrent comme sacrées. Bien qu’il soit un maître de rhétorique, il est incapable de l’emporter à la fin – il ne peut pas persuader le grand nombre. Son "pensoir" - son école – est entièrement réduite en cendres. Aristophane suggère ainsi que la philosophie, contrairement à la poésie, est incapable de persuader ou de charmer la multitude.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, page 17

[ confrontation ] [ déplaisante ] [ contre-intuitive ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

dualité

Tous ceux dont la profession consiste à s’intéresser au discours de l’autre (…) se trouvent à un carrefour politique et micropolitique fondamental. Ou bien ils vont faire le jeu de cette reproduction de modèles qui ne permettent pas de créer de sorties pour les processus de singularisation, ou bien au contraire ils vont travailler pour le fonctionnement de ces processus dans la mesure de leurs possibilités et des agencements qu’ils réussiront à faire fonctionner. Cela veut dire qu’il n’y a aucune objectivité scientifique dans ce champ, ni même une supposée neutralité dans la relation, comme la supposée neutralité analytique. (…) Les gens qui dans les systèmes thérapeutiques ou dans l’université, se considèrent comme de simples dépositaires ou canaux de transmission d’un savoir scientifique, ont déjà pris pour cette seule raison, une position réactionnaire. Quelle que soit leur innocence ou leur bonne volonté, ils occupent une position de renforcement des systèmes de production de la subjectivité dominante. Il ne s’agit pas d’un destin de leur profession.


Auteur: Rolnik Suely

Info: Micropolítica, 1982. Ecrit avec Felix Guattari

[ formatif-normatif ] [ règles oeillères ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

développement personnel

Indépendamment de la question de savoir si la science du bonheur est en elle-même bonne ou mauvaise, il est essentiel de se demander quels acteurs sociaux considèrent l'idée de bonheur comme une idée utile, quels intérêts et quels postulats idéologiques cette idée sert activement, et quelles sont les conséquences économiques et politiques de sa mise en pratique à grande échelle. À cet égard, l'approche scientifique du bonheur et l'industrie du bonheur qui a fait son apparition et qui prospère avec elle contribuent de façon significative à entériner l'idée selon laquelle la richesse et la pauvreté, le succès et l'échec, la santé et la maladie seraient de notre seule responsabilité. Cela légitime également l'idée selon laquelle il n'y aurait pas de problème structurel mais seulement des déficiences psychologiques individuelles ; autrement dit, et pour citer une formule de Margaret Thatcher, qu'il n'y aurait pas de société mais seulement des individus. Et il se pourrait que nous comprenions d'ici peu que le bonheur tel qu'il est formulé aujourd'hui n'est rien d'autre que l'esclave des valeurs imposées par la révolution culturelle néolibérale.

Auteur: Illouz Eva

Info: Happycratie

[ collaborateur inconscient ] [ individualisme ] [ management ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fraternité

Les Penan [peuple de chasseurs-cueilleurs à Bornéo] considèrent que la richesse, c'est la force des relations sociales entre individus, dans la mesure où tous seraient pénalisés si ces liens venaient à s'affaiblir ou à se distendre. Qu'un conflit conduise à un schisme et à une séparation prolongée des familles, et les deux groupes, manquant de chasseurs, risqueraient de connaître la famine. C'est pourquoi la critique directe d'autrui est mal considérée chez eux, comme dans de nombreuses sociétés de chasseurs-cueilleurs. Priorité est toujours donnée à la solidarité dans le groupe.
[...] Et lorsque, quelque temps après ma visite, des Penan sont venus au Canada pour faire campagne en faveur de la protection de leurs forêts, rien ne les a plus impressionnés que la présence de sans-abri. Ils ne parvenaient pas à comprendre comment une chose pareille pouvait exister dans une ville aussi riche que Vancouver. [...] pour les Penan, un seul pauvre est la honte de tous. Dans leur culture, il n'est pire transgression que le sihun, un concept qui correspond par essence à l'idée d'échec dans le partage.

Auteur: Davis Wade

Info: Pour ne pas disparaître : Pourquoi nous avons besoin de la sagesse ancestrale

[ entraide ] [ esprit de corps ] [ intraduisible ]

 

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obsession

De nouveaux désordres d'habitudes de consommation tels que la bigorexie (dysmorphie musculaire) et l'orthorexie apparaissent dans les pays développés.
Ces désordres n'ont pas été officiellement reconnus de sorte qu'ils ne sont pas classifiés comme entités indépendantes. Le terme orthorexie vient du mot grec orthos (approprié, juste) et orexie (appétit). Il est caractérisé par une hantise pathologique de la nourriture biologiquement non pure, qui mène à des restrictions diététiques importantes. Les patients orthorexiques excluent des nourritures de leurs régimes, ils les considèrent comme impures parce qu'elles contiennent des herbicides, des pesticides ou autres substances artificielles, ils s’inquiètent aussi excessivement des techniques et des matières employées dans l'élaboration de ces nourritures. Cette hantise mène à la perte de rapports sociaux et au mécontentement affectif ce qui peut aussi favoriser ce souci obsédant pour la nourriture. Dans l'orthorexie, le patient veut au départ améliorer sa santé, traiter une maladie ou perdre du poids. Alors que finalement ce régime devient la partie la plus importante de sa vie. Nous présentons un cas clinique qui répond aux caractéristiques de l'orthorexie ou une comparaison avec l’anorexie nerveuse obsédante compulsive est effectuée.

Auteur: Fortean Times

Info: Nervosa Orthorexia. Un nouveau désordre des habitudes de consommation ? Catalina Zamora Ml, Bote Bonaechea B, Garcia Sanchez F, Rial B De Rios. Servicio de Psiquiatria, Hospital de Mostoles, Madrid mlcatalina@eresmas.com 2005 ?

[ troubles du comportement alimentaire ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

félicité capitaliste

[Le bonheur] est devenu la marchandise fétiche d’une industrie mondiale dégageant, grâce à l’offre et à la demande croissantes d’emodities (marchandises émotionnelles), toujours plus de milliards. Ces marchandises n’offrent pas seulement des moments de joie, de tranquillité, d’évasion, d’espoir, de réconfort, etc. Elles contribuent surtout à faire de la poursuite du bonheur un style de vie, une manière d’être et de faire, une mentalité à part entière et, en définitive, un modèle d’individualité qui est en train de faire des citoyens des sociétés néolibérales de véritables "psytoyens".
Le psytoyen (psytizen) est une subjectivité individualiste et consumériste. Les citoyens des sociétés néolibérales qui montrent une telle subjectivité sont fondamentalement des clients pour qui la poursuite du bonheur est devenue une seconde nature, et qui considèrent que leur valeur dépend de leur capacité à s’optimiser en permanence. […] ce modèle d’individualité n’entre pas seulement en totale résonance avec les exigences du marché, qui impliquent "auto-management" émotionnel, authenticité et permanente amélioration de soi – autant d’attitudes dictées par l’économie capitaliste. Il confère aussi à ces axiomes une pleine légitimité en les reformulant et en les reproduisant au moyen d’une phraséologie psychologique et émotionnelle.

Auteur: Illouz Eva

Info: Happycratie, p. 154

[ Programmation Neuro Linguistique ] [ PNL ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vivre

De nos jours, il est fréquent que les individus considèrent que leur "véritable personnalité" s'exprime dans les activités auxquelles ils consacrent leur temps libre. Conformément à cette perception, un bon travail est un travail qui vous permet de maximiser les moyens de poursuivre ces autres activités à travers lesquelles la vie a enfin un sens. Le vendeur d'hypothèque travaille dur toute l'année avant de s'offrir des vacances au Népal pour escalader l'Everest. Au niveau psychique, la fixation hyperbolique sur cet objectif lui permet de tenir le coup pendant les mois d'automne, d'hiver et de printemps. Les sherpas semblent comprendre leur rôle dans ce drame intime et s'efforcent de faciliter avec discrétion son besoin de confrontation nue et solitaire avec le Réel. Il y a déconnexion totale entre son existence au travail et ses loisirs : dans la première, il accumule de l'argent ; dans le cadre des seconds, il engrange des nourritures psychiques. Les deux dimensions de son existence sont codépendantes et aucune ne serait possible sans l'autre, mais la forme que prend cette codépendance et celle d'une espèce de négociation entre deux subjectivités différentes plutôt que celle d'un tout cohérent et intelligible.

Auteur: Crawford Matthew B.

Info: Eloge du carburateur : Essai sur le sens et la valeur du travail

[ schizophrénie ] [ consumérisme ] [ contraste ]

 

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zoophilie

Les Mendésiens, ceux des Égyptiens dont j'ai parlé, ne sacrifient ni chèvres ni boucs. En voici les raisons : ils mettent Pan au nombre des huit dieux, et ils prétendent que ces huit dieux existaient avant les douze dieux. Or les peintres et les sculpteurs représentent le dieu Pan, comme le font les Grecs, avec une tête de chèvre et des jambes de bouc : ce n'est pas qu'ils s'imaginent qu'il ait une pareille figure, ils le croient semblable au reste des dieux ; mais je me ferais une sorte de scrupule de dire pourquoi ils le représentent ainsi. Les Mendésiens ont beaucoup de vénération pour les boucs et les chèvres, et encore plus pour ceux-là que pour celles-ci ; et c'est à cause de ces animaux qu'ils honorent ceux qui en prennent soin. Ils ont surtout en grande vénération un bouc, qu'ils considèrent plus que tous les autres ; quand il vient à mourir, tout le nome Mendésien* est en deuil. Le bouc et le dieu Pan s'appellent Mendès en égyptien. Il arriva, pendant que j'étais en Égypte, une chose étonnante dans le nome Mendésien : un bouc eut publiquement commerce avec une femme, et cette aventure parvint à la connaissance de tout le monde.

Auteur: Hérodote

Info: L'enquête. *régions du delta du Nil bien documentée par un corpus papyrologique d'importance

[ religion ] [ historique ]

 

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