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le réel et son double

La dialectique de la vie carcérale est toutefois un peu plus raffinée. La prison me détruit réellement. Mais elle n’exerce son emprise totale sur moi que parce que je ne consens pas tout à fait à ma condition de prisonnier et que je maintiens une sorte de distance intérieure à son égard, en imaginant que la "vraie vie est ailleurs", en ne cessant de penser en rêve à la vie du dehors, à toutes les belles choses qui m’attendent après ma libération ou mon évasion. C’est de cette façon que le sujet se laisse prendre dans le cercle vicieux du fantasme ; c’est de cette façon que, une fois libéré, la dissonance grotesque entre le fantasme et la réalité le conduit à l’effondrement. La seule issue, en vérité, consiste donc à accepter totalement les règles de la prison et à inventer, au sein de l’univers gouverné par celles-ci, les manières d’en triompher. Bref, c’est la distance intérieure, les rêves éveillés et l’idée d’un Ailleurs qui me rivent réellement à la prison, alors que la reconnaissance totale du fait d’être réellement prisonnier de ses règles ouvre un espace pour un espace réel.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 213-214

[ tiers exclu ] [ emprisonnement duel ] [ souffrance ] [ issue de secours ]

 

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Éternel

Par définition, […] Dieu est "l’être infiniment infini", c’est-à-dire la substance qui consiste "en une infinité d’attributs dont chacun exprime une essence éternelle et infinie". Or la substance est, par définition, l’être même et l’absolument intelligible, l’être qui est absolument intelligible, "ce qui est en soi et est conçu par soi". Dieu, par définition, est donc substance, la substance qui, étant en soi et conçue par soi (excluant tout autre), n’a pas de limite, autrement dit est le tout infini. Non pas la somme empirique des êtres, mais l’être des êtres, qui les transcende en tant qu’ils sont des donnés particuliers, totalité de l’être, unité totale ou encore infinité d’être. La substance, ou Dieu, ne peut donc avoir un nombre fini d’attributs, par définition, elle est l’infinité d’attributs éternels et infinis. Elle est –en soi et pour l’esprit- positivité absolue, sans négation, être indéterminé, il-limité. Hors d’elle, rien ne peut exister, il n’y a pas d’autre qui la puisse limiter du dehors : autrement dit, elle est libre. Tout ce qui est, est en Dieu et ne peut être conçu sans lui, mais Dieu est en soi et conçu par soi.

Auteur: Spinoza Baruch

Info: L'éthique, Introduction

[ créateur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

verbe consensus

Ma méthode trichotomique fait référence à une conception de la grammaire comme une structure symbolique composée de trois éléments :

- La forme phonologique (le signifiant)

- Le sens sémantique (le signifié)

- La correspondance conventionnelle entre les deux

Je considère que la grammaire est symbolique, c'est-à-dire qu'elle consiste en des paires de forme et de sens. Chaque unité grammaticale, du morphème au syntagme, est une structure symbolique qui associe une forme et un sens de manière conventionnelle.

Cette approche trichotomique s'inscrit dans le cadre plus large de la linguistique cognitive dont les principaux aspects de sa grammaire sont :

- La grammaire fait partie intégrante de la cognition et n'est pas un module autonome

- Elle émerge de l'expérience linguistique par des processus cognitifs généraux

- La sémantique informe la syntaxe, il n'y a pas de distinction nette entre lexique et grammaire.

Ainsi, cette méthode trichotomique considère la grammaire comme des paires symboliques de forme et de sens. Elle est au cœur de mon approche cognitive du langage et s'oppose à la conception générative d'une syntaxe autonome et formelle au profit d'une grammaire encyclopédique et symbolique.

Auteur: Langacker Ronald W.

Info:

[ triade ] [ grammaire cognitive ] [ sémantique dynamique ] [ écrits codages humains ]

 

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incomparabilité

Le premier et le plus simple des types de vérité se situe dans la ressemblance d'une copie. On peut grossièrement dire qu'elle consiste en une similitude de prédicats. Leibniz disait que, portée à son point culminant, elle se détruirait elle-même en devenant identité. Que cela soit vrai ou non, toute ressemblance connue a une limite. Par conséquent, la ressemblance est toujours vérité partielle. D'autre part, il n'existe pas deux choses si différentes qu'elles ne se ressemblent en rien. Phénomène qui est supposé dans le proverbe qui dit que "les rêves sont constitués de contraires" - notion absurde, puisque les concrets n'ont pas de contraires. Une fausse copie est une copie qui prétend ressembler à un objet auquel elle ne correspond pas. Mais cela ne peut jamais se produire complètement, pour deux raisons : d'abord, la fausseté ne réside pas dans la copie elle-même, mais dans la prétention qu'on lui prête, dans sa superposition si on veut ; ensuite, comme il doit y avoir une certaine ressemblance entre la copie et son objet, cette fausseté ne peut être totale. Par conséquent, il n'y a pas de vérité ou de fausseté absolue des copies.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Harvard Lectures on the Logic of Science. Lecture I. MS [W] 94 ; MS [R] 340, 734. (1865), Réf. : W 1:169-170

[ reproduction ] [ singularité irrémédiable ] [ réplication ] [ impossibilité ] [ duplicata ] [ incopiable ] [ illusion ]

 

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réalité

Commençons par considérer l'actualité, et essayons de voir en quoi elle consiste. Si je vous demande comment se compose un événement, vous me l'expliquerez en me parlant de quelque un de ses paramètres. Paramètres ou "spécificités" qui impliquent alors toutes leurs relations avec le reste. La vérité de l'événement semblant se situer dans ses relations avec l'univers des autres événements. Un tribunal habilité à émettre des injonctions et des jugements à mon encontre dont je ne me soucie pas plus que d'un simple claquement de doigts. Que je puis voir comme une futile vapeur. Mais lorsque la main du policier se pose sur mon épaule, je commence à avoir un sens d'actualité. Le réel est quelque chose de brutal. On n'y trouve pas grande raison. On s'imagine en train d'appuyer notre épaule contre une porte en essayant de l'ouvrir de force contre une résistance invisible, silencieuse et inconnue. Nous avons une conscience bilatérale de l'effort et de la résistance, qui me semble raisonnablement proche d'un pur sens de l'actualité. Dans l'ensemble, je pense que nous avons ici le mode d'être d'une chose qui prend connaissance d'une autre. Je nommerai ceci Secondéité.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Lowell Lectures on Some Topics of Logic Bearing on Questions Now Vexed. Lecture III [R]. MS [R] 460. 1903

[ matérialité ] [ concret ]

 

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agriculture

Le soleil et la sève végétale parlent continuellement, dans les champs, de ce qu’il y a de plus grand au monde. Nous ne vivons pas d’autre chose que d’énergie solaire ; nous la mangeons, et c’est elle qui nous maintient debout, qui fait mouvoir nos muscles, qui corporellement opère en nous tous nos actes. Elle est peut-être, sous des formes diverses, la seule chose dans l’univers qui constitue une force antagoniste à la pesanteur ; c’est elle qui monte dans les arbres, qui par nos bras soulève des fardeaux, qui meut nos moteurs. Elle procède d’une source inaccessible et dont nous ne pouvons pas nous rapprocher même d’un pas. Elle descend continuellement sur nous. Mais quoiqu’elle nous baigne perpétuellement nous ne pouvons pas la capter. Seul le principe végétal de la chlorophylle peut la capter pour nous et en faire notre nourriture. Il faut seulement que la terre soit convenablement aménagée par nos efforts ; alors, par la chlorophylle, l’énergie solaire devient chose solide et entre en nous comme pain, comme vin, comme huile, comme fruits. Tout le travail du paysan consiste à soigner et à servir cette vertu végétale qui est une parfaite image du Christ.

Auteur: Weil Simone

Info: "La condition ouvrière", Journal d'usine, éditions Gallimard, 2002, page 427

[ vision cosmique ] [ homme-végétal ]

 
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critique

La seule honnêteté réside dans la subjectivité et non pas dans le consensus. Je pense qu'on ne peut pas vivre sans juger, sans se juger soi-même, sans juger les autres, sans juger chaque pas qu'on fait dans la vie, chaque idée qu'on a ou qu'on entend, chaque livre, chaque phrase qu'on lit. Tout le monde le fait, mais la plupart ne l'avouent pas. Le journaliste doit cependant garder, non pas une déontologie (j'ai horreur de ce mot), mais un idéal qui consiste tout simplement à vouloir rendre compte de la réalité avec des moyens honnêtes et subjectifs. C'est un rôle de héros, d'autant plus qu'on est tous de plus en plus perdus dans la vie. (...)

Dans l'esprit des gens, l'objectivité correspond en général à la neutralité, or c'est une notion qui ne peut pas exister. Il faut assumer ses choix, sa vision personnelle, puis il faut faire confiance au fait qu'on n'est pas tout seul, que d'autres subjectivités peuvent, elles aussi, rendre compte de la réalité. Mais la réalité, elle, existe. Si on veut décrire l'éléphant quand on est aveugle, il suffit de se mettre à douze ou à vingt et de tâter ses cuisses.

Auteur: Ophuls Marcel

Info: entretien avec Antoine Spire. Après les grands soirs, revue Autrement, septembre 1996

[ réel grégaire ] [ miroirs ] [ objecter ]

 

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cité imaginaire

Passé le gué, franchi le col, l’homme se trouve tout à coup face à la ville de Moriana, avec ses portes d’albâtre transparentes à la lumière du soleil, ses colonnes de corail qui soutiennent des frontons incrustés de serpentine, ses villas toutes de verre comme les aquariums où les ombres des danseuses aux écailles argentées nagent sous les lampadaires en forme de méduse. S’il n’en est pas à son premier voyage, l’homme sait déjà que les villes comme celle-ci ont un envers : il suffit de parcourir un demi-cercle pour avoir en vue la face cachée de Moriana, une étendue de tôle rouillée, de toile de sac, de planches hérissées de clous, de tuyaux noircis par la suie, de tas de pots, de murs aveugles couverts d’inscriptions délavées, de chaises dépareillées, de cordes tout juste bonnes pour se pendre à une poutre pourrie.

D’un côté à l’autre, la ville semble se continuer en une perspective qui multiplierait son répertoire d’images : en fait, elle n’a pas d’épaisseur, elle consiste uniquement en un envers et un endroit, comme une feuille de papier, avec une figure de-ci et une figure de-là, qui ne peuvent se détacher ni se regarder.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ biface ]

 

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witz

[...] le mot d’esprit consiste en ceci qu’il se passe quelque chose dans l’Autre qui symbolise ce que l’on pourrait appeler la condition nécessaire à toute satisfaction. A savoir, que vous êtes entendu au-delà de ce que vous dites. En aucun cas en effet, ce que vous dites ne peut vraiment vous faire entendre. [...]

Ce qui, dans le trait d’esprit, supplée, au point de nous donner une sorte de bonheur, à l’échec de la communication du désir par la voie du signifiant, se réalise de la façon suivante – l’Autre entérine un message comme achoppé, échoué, et dans cet achoppement même reconnaît la dimension au-delà dans laquelle se situe le vrai désir, c’est-à-dire ce qui, en raison du signifiant, n’arrive pas à être signifié.

Vous voyez que la dimension de l’Autre s’étend ici un tant soit peu. En effet, il n’est plus seulement là le siège du code, il intervient comme sujet, entérinant un message dans le code, et le compliquant. C’est-à-dire qu’il est déjà au niveau de celui qui constitue la loi comme telle, puisqu’il est capable d’y ajouter ce trait, ce message, comme supplémentaire, c’est-à-dire comme désignant lui-même l’au-delà du message.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 149-150

[ plaisir ] [ court-circuitage ] [ implicite ]

 
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pouvoir

Soulevons donc la grande question : pourquoi maintenant ? Un nom explique tout, me semble-t-il : Cambridge Analytica. Un nom qui résume tous les combats de Julian Assange – qui consistent à divulguer les liens entre de grands consortiums privés et les structures gouvernementales –, un nom qui représente tout ce contre quoi il se bat. Souvenez-vous de tout le tapage fait autour de l’ingérence russe dans les élections américaines, de cette véritable obsession pour ce sujet. Nous savons maintenant que ce ne sont pas les hackers russes (et Assange) qui ont poussé le peuple américain dans les bras de Trump mais des sociétés spécialisées dans le traitement des méga données et entretenant des relations particulièrement étroites avec le pouvoir politique. Cela ne signifie pas que la Russie et ses alliés sont innocents : ils ont probablement tenté d’influer sur l’issue de ces élections de la même manière que les Etats-Unis s’efforcent de le faire dans d’autres pays (mais cela s’appelle alors venir en aide à la démocratie…). Mais cela veut dire que le grand méchant loup qui dénature notre démocratie se trouve bien ici, parmi nous, et non au Kremlin. Voilà précisément ce que Assange affirmait constamment tout haut.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Il n’y a que nous pour aider Assange ! Nouvelobs.com, 12 avril 2019

[ manipulation ] [ ingénierie sociale ]

 

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