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historique

Imaginez donc une journée sans eau courante, sans eau froide ni chaude, et réapprenez à passer cette journée avec un seul seau d'eau. (...) Remplissez en fait simplement ce seau et essayez de vous contenter de son contenu tant pour faire votre toilette, votre ménage et votre cuisine que pour étancher votre soif. (...) Souvenez-vous qu'au XVIIème siècle, la plupart des gens de la noblesse eux-mêmes, qui représentaient l'élite évoluée du pays, estimaient de très bon ton d'avoir "un peu l'aisselle surette et les pieds fumants". Souvenez-vous aussi que nos ancêtres consommaient beaucoup de fleur d'oranger et de lavande. Vous comprenez dès lors un peu mieux pourquoi...

Auteur: Beaucarnot Jean-Louis

Info: Comment vivaient nos ancêtres ?

[ odeur ] [ propreté ]

 

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divertissements à la demande

Il n'est pas étonnant que les industries de la radio et de la télévision aient pu entrer en concurrence avec le film malgré la gigantesque expansion que celui-ci avait connue : ces deux industries avaient précisément l'avantage de pouvoir écouler comme marchandise, en plus de la marchandise à consommer elle-même, les instruments qu'exige sa consommation, et cela — à la différence du film — chez presque tout le monde. Il n'est pas étonnant non plus que presque tout le monde ait marché : ils n'avaient plus à aller consommer la marchandise au cinéma, c'était la marchandise qui venait à eux, livrée à domicile par les postes de radio et de télévision. Bientôt les Schmid et les Smith, les Müller et les Miller consacrèrent les nombreuses soirées qu'ils passaient auparavant ensemble au cinéma à “recevoir” chez eux les jeux radiophoniques ou bien le monde. La situation qui au cinéma allait de soi — à savoir la consommation, par une masse, de marchandises de masse — avait été supprimée sans que cela entraîne, bien sûr, la moindre baisse de la production de masse : au contraire, la production de masse destinée à l'homme de masse et celle de l'homme de masse lui-même avaient plutôt accéléré leur cadence quotidienne. On servit aux oreilles de millions d'auditeurs la même nourriture sonore : chacun fut traité en homme de masse, en “article indéfini”, par cette nourriture produite en masse ; elle confirma chacun dans sa qualité ou dans son absence de qualité. Mais du même coup, et à cause précisément de la production en masse de postes de radio et de télévision, la consommation collective était devenue superflue. Voilà pourquoi les Schmid et les Smith consommaient désormais les produits de masse en famille, ou même seuls ; d'autant plus abondamment d’ailleurs qu'ils étaient plus isolés. Le type de l'ermite de masse était né. Maintenant, ils sont assis à des millions d'exemplaires, séparés mais pourtant identiques, enfermés dans leurs cages tels des ermites — non pas pour fuir le monde, mais plutôt pour ne jamais, jamais manquer la moindre bribe du monde en effigie.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 120-121

[ déréalisation ] [ uniformisation ] [ médiatisation du monde ] [ isolement ] [ cercle vicieux ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

amphétamines

Pervitine, la drogue des nazis
En 1939, la pervitine était en libre-service en Allemagne. Tout le monde pouvait l’acheter, sous différentes formes, sous le nom de Pervitin. En cachet, en poudre, mais aussi dans du chocolat. En Allemagne, il existait déjà du chocolat au café, dans une petite boite ronde, mignonne et pratique. On raconte que les soldats de l’armée de l’air en consommaient beaucoup. Et puis, on décida d’y mettre ensuite de la pervitine. C’est le laboratoire Temmler qui produisait la drogue. L’idée était de concurrencer le Coca-cola qui était très présent en Allemagne. Les nazis et les Etats-Unis n'étaient pas super copains pendant la Seconde Guerre mondiale, alors on chercha une alternative bien allemande. Ce n’était pas (encore) considéré comme une drogue mais plutôt comme un énergisant, du coup tout le monde en prenait. La mère de famille fatiguée par ses gamins, l’ouvrier, le poète. Comme le guronsan, le redbull, l’ovomaltine ou le café, la pervitine trouvait des clients.
Les effets de la pervitine sont connus : coupe-faim, sensations d’euphorie et d’invulnérabilité. Ce qu’on aimait bien pendant la guerre. Le problème, c’est qu’on devient rapidement addict à la pervitime…
Une armée forte grâce à la pervitine
"L’idée était de transformer de simples soldats, marins et aviateurs, en pantins capables de performances surhumaines." Otto Rank, médecin militaire
En 1940, l’Allemagne décide de mettre les bouchées doubles. Elle veut conquérir l’Europe, et on peut quand même dire qu’elle s’en sort pas mal. Elle prend la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et la France. Les soldats allemands sont comme des robots, ou transcendés. Ils marchent sans interruption jusqu’à 60 km par jour ou par nuit et peuvent passer plus de 72h sans dormir. Et pour cause, l’Allemagne a commandé plusieurs dizaines de millions de comprimés de pervitine avant de mener les grandes offensives (notamment contre la France). Les cachetons ont permis aux troupes allemandes de ne prendre aucun repos durant toute la durée de la campagne des Balkans au printemps 1941, soit 11 jours. Tout de même, ce n’est un secret pour personne, la presse en parle ouvertement. Mais n’oublions pas que l’armée est nombreuse, puissante et bien équipée également. J’veux dire, tu ne peux pas faire une guerre avec deux bolosses et trois junkys… Et la pervitine donne du courage, de la confiance et de l’énergie aux soldats, et aussi aux dirigeants qui travaillent sans relâche.
La drogue des nazis
A partir de 1941, le chef de la santé du Reich, Leonardo Conti estime que la Pervitine, c’est peut être un peu fort pour la ménagère, les adolescents et les hommes vieux. Alors la drogue n’est plus en vente libre, elle est délivrée seulement sous prescription pour les hommes. Sauf que les hommes sont tous (ou presque) à la guerre. Oui, on trouve légitime de continuer à distribuer la pervitine à des fins militaires. Faut dire que ça marche plutôt pas mal… On peut aussi se demander si cette nouvelle législation n’est pas tout simplement pour réserver la production de pervitine aux soldats. Plus ils en ont, plus la guerre avance. Tous les niveaux de l’armée ont droit à une distribution de Pervitine, et ils sont plus de 3 millions de soldats. Ça en fait des pilules.
En 1944, la drogue des soldats prend encore une autre ampleur. Il faut quelque chose de plus puissant, parce que la pervitine n’est plus suffisante. Qu’à cela ne tienne, on crée la D-IX. Il s’agit (accrochez-vous) de 5mg de cocaïne, 3mg de pervitine et 5mg d’Eukodal (antidouleur à base de morphine). Pour tester l’efficacité de ce cocktail de cheval, rien de tel que de faire des essais dans un camp de concentration. Ce sont les prisonniers de Sachsenhausen qui en sont victimes. Ils doivent porter des sacs de 20k sur 90 km sans s’arrêter et à allure plutôt vive.
Les effets pervers de la pervitine
La pervitine n’est pas sans danger. Les effets secondaires sont bien relous : vertiges, sueurs… Et peuvent aussi être graves : dépression, hallucinations. Des témoignages racontent que des soldats sont morts d’insuffisance cardiaque et d’autres se sont suicidés durant des phases psychotiques. Et évidemment, c’est addictif. Très addictif. Certains médecins se sont opposés à la prise systématique de pervitine par l’armée, mais les dirigeants ont refusé. C’est trop efficace et surtout, lorsqu’on prive les hommes de pervitine, ils font des crises de manque et ne sont plus capables de rien… En 1943, Heinrich Boell était sur le front et, avant de devenir un célèbre prix Nobel de littérature, il écrivait des lettres à ses parents en les suppliant de lui envoyer de la pervitine…
9 novembre 1939 : "C’est dur ici, et j’espère que vous comprendrez si je ne peux vous écrire qu’une fois tous les deux ou quatre jours dans les temps à venir. Aujourd’hui, je vous écris surtout pour vous demander du Pervitin (…). Je vous embrasse, Hein." Dans d’autres courriers, il explique que la pervitine le rend heureux pour quelques heures, le tient éveillé et que c’est plus efficace que des litres de café. Mais il lui en faut toujours plus, car lorsque les effets de la drogue nazie disparaissent, les soldats s’effondrent. Ils doivent dormir jusqu’à trois fois plus que la normale. En état de manque et face à la réalité de la guerre, les soldats tombent souvent en dépression et souffrent de graves psychoses…

Auteur: Gasc Marine

Info: décembre 2016

[ WW2 ]

 

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