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énonciation

Je parle, j’émets des sons, je construis des sens, mais le dit, lui, m’échappe. Il m’échappe parce qu’il n’est pas du pouvoir du sujet de savoir avec quel autre dit, ce dit va se lier. "Le signifiant s’adresse à l’Autre" veut dire qu’il va se lier à un autre signifiant, ailleurs, à côté, après...

Donc, je ne sais pas quoi ?

L’effet de ma parole sur vous, sur l’Autre.

Et de ne pas savoir ce que je dis, je dis plus que je ne voudrai.

En un mot, je ne sais pas ce que je dis parce que mon dit va ailleurs :

– à mon insu, il s’adresse à l’Autre,

– et à mon insu aussi, il me vient de l’Autre.

Il vient de l’Autre et il s’adresse à l’Autre, il part de l’Autre.

Il existe encore une raison à ce "Je ne sais pas ce que je dis", c’est que le sujet qui énonce son dit... j’insiste : "le sujet qui énonce..." ...n’est pas le même lorsque le message, ou dit, peut lui revenir.

Nous ne sommes plus le même parce que dans l’acte de dire, je change.

Auteur: Nasio Juan David

Info: La topologie et le temps, intervention lors du séminaire de Jacques Lacan, 15 mai 1979

[ inconscient ] [ réel ]

 
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anticipation

Il y a de très fortes chances pour qu’en 1980 des machines géantes construisent des maisons en quelques jours ; les conducteurs d’automobiles pourront jouer aux cartes avec leurs passagers, car ils se dirigeront par radar ; nous irons, d’ailleurs, en vacances en hélicoptère, et, de même qu’aujourd’hui on déboulonne des rails, peut-être verrons-nous l’herbe pousser sur nos grandes routes. Nous pouvons prévoir aussi avec certitude que notre vie quotidienne sera transformée par l’utilisation de l’énergie solaire ; que nous voyagerons par fusée d’un continent à l’autre. Le cancer sera peut-être vaincu grâce à la télévision. Le journal s’imprimera directement à domicile, par un procédé semblable à celui de nos téléscripteurs. On se nourrira d’algues et des légumes pousseront dans des usines. Paris dans 25 ans : des gratte-ciel de 200 mètres au milieu d’îlots de verdure. L’avion atomique pourra voler 6 mois sans toucher terre. La transformation du globe. Des gulf-stream artificiels pour réchauffer les pôles. Le Sahara deviendra un jardin. De l’usine "presse-bouton" au "fonctionnaire électronique". L’ "ère des loisirs" replacera l’homme devant ses problèmes les plus essentiels. La seconde révolution industrielle qui se prépare – l’automation – le libérera plus complètement. Des machines commanderont aux machines. L’homme n’aura plus à se servir que de son cerveau.

Auteur: Lacôme Pierre-François

Info: Dans "Le futur sans fiction, notre vie dans 25 ans", publié en 1958

[ idéalisation ] [ progrès ] [ espoirs ] [ futur-ancien ] [ vingtième siècle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnalité

Ce qui fait d'une bibliothèque un reflet de son propriétaire, c'est non seulement le choix des titres, mais aussi le réseau d'associations qu'implique ce choix. Notre expérience se construit sur l'expérience, nos souvenirs sur d'autres souvenirs. Nos livres se construisent sur d'autres livres qui les modifient ou les enrichissent, qui leur confèrent une chronologie différente de celle des dictionnaires de littérature. Je suis aujourd'hui, après tout ce temps, incapable de trouver seul la trace de ces connexions. J'oublie, ou je ne sais même pas, quelles sont les relations entre beaucoup de ces livres. Si je pars dans une direction - les récits africains de Margaret Laurence me remettent en mémoire La Ferme Africaine d'Isaac Dinesen, qui me fait à son tour penser à ses Sept contes gothiques, lesquels me ramènent à Edgardo Cozarinsky (qui m'a fait découvrir l'oeuvre de Dinesen) et à son livre et son film sur Borges et, plus loin encore, aux romans de Rose Macaulay, dont nous avons discuté un après-midi déjà lointain à Buenos Aires, surpris l'un et l'autre que quelqu'un d'autre les connût -, je perds alors les autres fils de cette toile complexe et je me demande comment, à la façon d'une araignée, j'ai réussi à en lancer un à travers la distance apparemment incommensurable qui sépare, par exemple, les Tristes d'Ovide des poèmes d'Abd Al-Rahman, exilé de son Espagne natale en Afrique du nord.

Auteur: Manguel Alberto

Info: La Bibliothèque, la nuit

[ littérature ] [ classification ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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intuition

Le langage n'est pas un produit culturel qui s'apprend comme on apprend comment dire l'heure ou comment fonctionne le gouvernement de son pays. Au contraire, c'est une partie distincte de la structure biologique de notre cerveau. Le langage est un savoir-faire complexe et spécifique qui se développe spontanément chez l'enfant, sans effort conscient et sans apprentissage formel, qui s'articule sans qu'il en connaisse la logique sous-jacente, qui est qualitativement la même chez tous les individus et qui est distinct d'aptitudes plus générales pour traiter les informations ou se comporter avec intelligence. C'est ainsi que certains spécialistes de sciences cognitives ont décrit le langage comme une faculté psychologique, un organe mental, un système de neurones et un module de traitement de données, mais je préfère le terme, - archaïque je l'admets -, d'instinct. Il rend l'idée que les gens savent parler plus ou moins dans le sens où les araignées savent tisser leur toile. Le tissage de la toile d'araignée n'a pas été inventé par quelque araignée géniale et restée inconnue. Il ne dépend pas d'un enseignement approprié ni d'un talent en architecture ou d'un savoir-faire en matière de construction. Bien plutôt, les araignées construisent des toiles parce qu'elles ont des cerveaux d'araignées qui les poussent å tisser et leur donnent la compétence pour y réussir. Bien qu'il existe des différences entre les toiles d'araignées et les mots, vous devriez considérer le langage de cette manière.

Auteur: Pinker Steven

Info: L'instinct du langage, p. 16

[ idiome ]

 

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théorie des discours

Dans les discours, la place de la vérité qui anime le discours, en étant son origine, est exclue du circuit d’échange intersubjectif, elle ne peut être que mi-dite. La production ne fait jamais retour sur la vérité subjective ou, pour le dire en d’autres termes, la jouissance ne peut jamais être complète. L’insatisfaction subjective est de structure. Dans ce dispositif, deux solutions s’ouvrent au sujet pour tenter de résoudre cette impasse de satisfaction. Il peut se plaindre à l’Autre de ce "monde si mal fait" qui empêche la jouissance, c’est ce que l’on retrouve dans toutes les sociétés régies par une incarnation totale de l’Autre, les sociétés déistes ou royales qui ont constitué l’âge ancien et l’âge classique. Il peut aussi tenter de remédier à l’impasse par la construction d’un savoir qui serait censé apporter la solution, c’est ce que propose la croyance en la science et en son progrès, c’est le moteur de l’âge moderne.

Les discours construisent l’inadéquation du sujet à son objet de jouissance, l’objet (a), l’unique trouvaille de Lacan ainsi qu’il l’affirmait. Ce qui meut alors le sujet, c’est la dimension du fantasme [...]. La castration ne veut pas dire autre chose. Il n’y a pas de souverain-bien qui comblerait le sujet. [...]

Il en va tout autrement dans les parlottes. Dans ce cadre l’objet conjoint au sujet et il y a croyance en une complétude possible par l’objet. La coupure inscrite au cœur du fantasme disparaît.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 166-167

[ différences ] [ psychanalyse ] [ post-modernité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

nombres

Ô mathématiques sévères, je ne vous ai pas oubliées, depuis que vos savantes leçons, plus douces que le miel, filtrèrent dans mon coeur, comme une onde rafraîchissante. J'aspirais instinctivement, dès le berceau, à boire à votre source, plus ancienne que le soleil, et je continue encore de fouler le parvis sacré de votre temple solennel, moi, le plus fidèle de vos initiés. Il y avait du vague dans mon esprit, un je ne sais quoi épais comme de la fumée ; mais, je sus franchir religieusement les degrés qui mènent à votre autel, et vous avez chassé ce voile obscur, comme le vent chasse le damier. Vous avez mis, à la place, une froideur excessive, une prudence consommée et une logique implacable. À l'aide de votre lait fortifiant, mon intelligence s'est rapidement développée, et a pris des proportions immenses, au milieu de cette clarté ravissante dont vous faites présent, avec prodigalité, à ceux qui vous aiment d'un sincère amour. Arithmétique ! Algèbre ! Géométrie ! Trinité grandiose ! Triangle lumineux ! Celui qui ne vous a pas connues est un insensé ! Il mériterait l'épreuve des plus grands supplices ; car, il y a du mépris aveugle dans son insouciance ignorante ; mais, celui qui vous connaît et vous apprécie ne veut plus rien des biens de la terre ; se contente de vos jouissances magiques ; et, porté sur vos ailes sombres, ne désire plus que de s'élever, d'un vol léger, en construisant une hélice ascendante, vers la voûte sphérique des cieux.

Auteur: Lautréamont Isidore Ducasse

Info: Les chants de Maldoror, 1869, GF 528, Flammarion 1990 II 10 p.162

[ éloge ] [ poésie ]

 

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transhumanisme

Ce sont les technocrates, enfin, à l’ère technologique du capitalisme planétaire unifié, qui construisent la machine à tout faire, évinçant l’humain de sa propre reproduction après l’avoir évincé de toute production. Eh quoi ! La paresse n’est-elle plus le moteur du progrès ? Tout le sens de l’histoire n’était-il pas d’aboutir à la toute-puissance ? À l’état d’heureux et génial fainéant servi par les machines et doté d’une rente perpétuelle ? Devons-nous pleurer d’atteindre aux fins de l’homme ? Fi des jérémiades judéo-chrétiennes, de la rédemption par la souffrance et le travail, de la moraline de l’effort et du devoir — au nom de quelle transcendance, je vous prie ? De quelle nostalgie rance et réactionnaire ? Comme le disent les “anarchistes galactiques”, nous qui désirons sans fin, nous n’avons que des droits et nous les avons tous. L’activité humaine ayant réalisé l’utopie de l’abondance et de l’oisiveté assistée par ordinateur se livrera tout entière à la création et à l’invention de désirs nouveaux. L’émancipation est une galaxie en expansion accélérée, illimitée. Elle s’impose à la vitesse des accélérations technologiques qu’elle inspire et qui la réalisent en retour. Les obscurantistes peuvent bien s’opposer au progrès, ils ne peuvent l’arrêter quand le fait accompli bouleverse sans phrase l’ordre établi, abolissant du même coup les normes oppressives et les possibilités d’opposition. Eux-mêmes, alors, doivent changer ou disparaître. Nous serons bientôt des machines à vivre supérieures, intégrées à la machine universelle, au fonctionnement optimal et perpétuel, et dotées de ces pouvoirs que les religions attribuaient aux dieux. Il nous faut cependant, franchir d’abord le dur détroit des circonstances.

Auteur: Blanc Yannick

Info: "Dans l'homme tout est bon (Homo homini porcus)", Sens & Tonka, 2016

[ idéalisme progressiste ] [ volonté de puissance ]

 

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extraterrestre

"Dans les années de l'Empereur Jiayou (1056-1064), un ovni brillant ressemblant à une perle fit à plusieurs reprises son apparition sur la ville prospère de Yangzhou, province du Jiangsu, en particulier la nuit. Tout d'abord, l'objet a été vu sur un lac dans le comté de Tienzhang dans l'est de l'Anhui et plus tard sur le lac Pishe au nord-ouest du comté de Gaoyou dans le Jiangsu. Puis, il a été remarqué par les habitants locaux, près du lac Xingkai."
"Une nuit, un homme vivant au bord du lac a découvert un engin en forme de perle brillante. L'objet de très grande taille ouvrit ses portes projetant un flot de lumière intense, ressemblant à des rayons de soleil. La lumière blanc-argenté était trop puissante pour l'oeil humain; il projetait des ombres de tous les arbres sur un rayon de dix miles."
"Le spectacle ressemblait au soleil levant, illuminant le ciel lointain et les bois en rouge. Puis tout d'un coup, l'objet décolla à une vitesse vertigineuse avant de descendre sur le lac, comme le soleil couchant."
"Yibo, un poète de Gaoyou et un témoin oculaire ont longtemps observé ce type de phénomène, au point qu'il écrivit un poème à ce sujet, mais après quelques années la perle lunaire ne réapparut plus."
"Comme la perle fait souvent son apparition dans la ville de Fanliang à Yangzhou, les habitants locaux, qui avaient fréquemment observé cet ovni, construisirent un pavillon dénommé "Le Pavillon perle". De nombreux curieux arrivaient de loin par bateau, espérant voir la perle imprévisible."

Auteur: Shen Kuo

Info:

[ historique ]

 

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manie de l'ordre

Nous nous comportons tous comme le démon de Maxwell. Les organismes s'organisent. C'est dans l'expérience quotidienne que réside la raison pour laquelle les physiciens sérieux ont maintenu en vie cette fantaisie de bande dessinée plus de deux siècles. Nous trions le courrier, construisons des châteaux de sable, résolvons des puzzles, séparons le bon grain de l'ivraie, réarrangeons les pièces d'un jeu d'échecs, collectionnons les timbres, classons les livres par ordre alphabétique, créons des symétries, composons des sonnets et des sonates, et mettons de l'ordre dans nos chambres, et tout cela ne demande pas une grande énergie, pour autant que nous puissions faire preuve d'intelligence. Nous propageons de la structure (pas seulement nous, les humains, mais tous les êtres vivants). Nous perturbons la tendance à l'équilibre. Il serait absurde de tenter une comptabilité thermodynamique de ces processus, mais il n'est pas absurde de dire que nous réduisons l'entropie, morceau par morceau. Petit à petit. Le démon originel, qui perçoit une molécule à la fois, distingue le rapide du lent et actionne son petit portail, est parfois qualifié de "superintelligent", mais comparé à un organisme réel, il est un savant idiot. Non seulement les êtres vivants réduisent le désordre dans leur environnement, mais ils sont en eux-mêmes, avec leur squelette et leur chair, leurs vésicules et leurs membranes, leurs coquilles et leurs carapaces, leurs feuilles et leurs fleurs, leurs systèmes circulatoires et leurs voies métaboliques, des miracles de modèles et de structures. On a parfois l'impression que la lutte contre l'entropie constitue notre chimérique (quixotic)* objectif dans cet univers.

Auteur: Gleick James

Info: L'information : Une histoire, une théorie, un déluge, *vient de Don Quichotte

[ organisation ] [ obsession ] [ cycles éphémères ]

 

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inférence

Le secret de toutes les machines qui raisonnent est après tout très sobre. C'est que quelles que soient les relations entre les objets raisonnés qui sont destinées à être la charnière d'une ratiocination, cette même relation générale doit pouvoir être introduite entre certaines parties de la machine. Par exemple, si nous voulons faire une machine qui soit capable de raisonner dans le syllogisme

Si A alors B,
Si B alors C,
Par conséquent, si A alors C,

il suffit d'avoir une relation qui peut être introduite à volonté, de sorte que lorsqu'un événement A se produit dans la machine, un autre événement B doit également se produire. Cette connexion étant introduite entre A et B, et aussi entre B et C, elle est nécessairement virtuellement introduite entre B et C. C'est le même principe qui est à la base de toute algèbre logique ; seulement qu'en algèbre, au lieu de dépendre directement des lois de la nature, on établit des règles convenues pour les relations à utiliser. Lorsque nous raisonnons sans aide, nous faisons sensiblement la même chose, c'est-à-dire que nous construisons une image à notre guise selon certaines conditions générales et observons le résultat. De ce point de vue également, chaque machine est une machine à raisonner, dans la mesure où il existe certaines relations entre ses parties, relations qui impliquent d'autres relations qui n'étaient pas expressément prévues. Un appareil pour réaliser une expérience physique ou chimique est aussi une machine à raisonner, avec cette différence qu'il ne dépend pas des lois de l'esprit humain, mais de la raison objective incarnée par les lois de la nature. Par conséquent, ce n'est pas une figure de rhétorique que de dire que les alambics et les cucurbitacées du chimiste sont des instruments de la pensée, ou des machines logiques.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Logical Machines. The American Journal of Psychology, 1, 165-170. 1887

[ induction ] [ tâtonnement ] [ simplicité ]

 

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