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frustration

Joyeux libertaires qui me sommez d'être autonome, vous vitupérez l'autorité mais vous ne cessez de vous contraindre, vous célébrez la paresse mais vous avez honte de ne rien faire pour la révolution. Votre haine de la marchandise abrite une haine plus profonde, celle qui vous atteint à vous voir, dans le miroir de la vie absente, de plus en plus semblables à ce que vous combattez. Ce qui vous intéresse dans la lutte finale, c'est d'en finir avec vous-mêmes. Le refus de la société dominante est devenu aussi ennuyeux et contraignant que son acceptation parce que l'une et l'autre attitudes obéissent au même maître. Curés du négatif, héros de la pureté radicale, le vieux monde se perd désormais très bien tout seul. Puisque la marchandise progresse en se niant, elle s'engraisse d'autant mieux de vos critiques qu'elles découlent la plupart du temps de vos propres réflexes économiques: contrainte du paraître, travail de la volonté de puissance, culpabilité du règlement de compte, défoulement du manque à vivre.

Auteur: Vaneigem Raoul

Info: Le Livre des Plaisirs

[ consumérisme ]

 

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verge

L'homme semble éprouver le besoin d'attirer l'attention sur ses parties génitales, souvent en laissant entendre que le contenu vaut le contenant. S'il ne s'agit pas d'une idée fixe, il s'agit au moins d'un thème récurrent. Les collants couleur chair ne suffisaient pas à certains dandys du XVIIIe siècle : ils leur ajoutaient des rembourrages (et portaient également des faux mollets). De la même façon, les chanteurs pop du XXe siècle firent de leurs testicules un formidable argument de vente, fourrant un mouchoir roulé en boule ou une paire de chaussettes au bon endroit, la palme de l'inventivité revenant au duo Wham ! qui utilisait, pour sa part, des volants de badminton. Certains mannequins ont reconnu avoir recouru à des stratagèmes similaires, technique de leurre qu'ils partagent avec bon nombre d'hommes - qui, eux, taisent la chose. Les sex-shops commercialisent des "packs augmentatifs", et depuis 2010 Marks & Spencer, ce bastion du conservatisme vestimentaire, propose des slips à "accroissement facial", un "emballage intégral" offrant une "augmentation garantie de 38 % des contours".

Auteur: Hickman Tom

Info: Le bidule de Dieu

[ consumérisme ]

 

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consumérisme

Quand on essaye de prendre un peu de recul sur la mélodie du monde tel qu'elle nous est offerte par les discours dominants, il faut d'abord passer par-dessus le rideau de fumée des deux notions piliers du soft power actuel : générosité et respect de la personne humaine. On peut alors voir que la réalité brute et dure est vicieusement calibrée-orientée via un triptyque. Dans l'ordre A) Fric et pouvoir B) Sexe et apparences C) Violence et émotion. Selon ce programme cadre : nos pulsions primaires orientées vers la consommation.
Recette éprouvée d'un pouvoir qui ne dit jamais son nom et déforme la réalité par les images. Il suffit d'allumer la TV, de consulter les films, musiques et livres à succès pour constater que nous sommes tous partie, consciemment ou pas, d'un culte planétaire orienté à dessein vers l'abrutissement consommateur. Cela se formule de mille manières : politiquement correct, vérité officielle, bon sens, raisonnable... Ou, comme disait joliment Zinoniev, par la "démocratie totalitaire" ou je ne sais plus qui d'autre : "la fabrication du consentement".

Auteur: MG

Info: 13 mars 2014

[ manipulation ] [ triade ] [ suffrage universel ] [ audimat ]

 

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création du besoin

L’individu dit moderne ne produit pas ce qu’il mange et porte, il le consomme. Au fil des décennies, la distance entre la production et l’individu s’est creusée qualitativement – produits de plus en plus sophistiqués que je ne peux pas fabriquer – et quantitativement – lieux de production hors de vue. Le développement de la société dite de consommation est à proportion de cette distance, qui en s’accroissant multiplie les biens dont l’acquisition requiert de l’argent, multiplies les gestes d’achat.

Dans ce processus personne n’a voulu la consommation. Les marchands n’ont pas voulu la consommation mais le profit. Les marchands sujets au “profitisme” ont travaillé à l’extension du domaine marchand et donc de la consommation. Le supposé consommateur n’a pas voulu les supermarchés. Je n’ai pas souvenir, en 1987, d’avoir croisé beaucoup d’humains suppliant qu’on invente la montre connectée avant que le manque ne les tue. Nous n’avons rien demandé. De ce récit s’infère la tâche de combattre, non le consumérisme, mais le profitisme, ou le “marchandisme”, dont la modalité moderne s’appelle le capitalisme.

Auteur: Bégaudeau François

Info: "Pourquoi je ne consomme pas", Socialter n°48, octobre-novembre 2021

[ délégation des compétences ] [ gavage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

finances

Le délire des taux.
Aujourd'hui le rendement du 2e pilier helvétique est de 6,8%. Donc avec 100 000.- vous touchez 6800.- par année. Pas mal non, pour ne rien faire.
Ainsi, cet excellent rendement de l'argent en occident - càd ce qu'il nous fait gagner à partir de lui-même, à partir "de rien", fut possible jusqu'à peu pour ces causes :
- Pillage gratuit des ressources étrangères sous le nez de populations locales abusées (colonialisme)
- Augmentation des populations, avec forte spéculation sur l'avenir via la fameuse "croissance".
- Amélioration de l'efficacité des technosciences
- Augmentation constante du consumérisme via la consommation inutile (pensons au café Nespresso et à tous les emballages inutiles).
Comme nos camarades humains non occidentaux ont aussi envie de croquer à ce confort... et comme la planète nous montre chaque jour ses limites, tout ceci est terminé sous cette forme. Ter-mi-né.
Mais qu'on se rassure. Les végétaux continuent de pousser et les animaux de grandir. La terre nous offre toujours la même rente de situation.
A nous de jouer.

Auteur: Mg

Info: 11 juillet 2013

[ vingt et unième siècle ]

 

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consumérisme

- Ce qui a permis le succès inouï du capitalisme va se retourner contre lui
- Qu'est ce qui provoque ce changement de paradigme ?
- C'est le coût marginal zéro. Le coût marginal, c'est le coût de production d'un objet ou d'un service additionnel une fois les coûts fixes absorbés. Or, j'ai découvert l'existence d'un paradoxe profondément enfoui au coeur du capitalisme, et qui n'avait pas encore été mis au jour : ce qui a permis le succès inouï du système va finalement se retourner contre lui.
Chaque entrepreneur, comme nous le savons, est en chasse de nouvelles technologies pour améliorer la productivité de son entreprise, réduire les coûts marginaux, mettre sur le marché des produits moins chers, attirer plus de consommateurs, gagner des parts de marché, et satisfaire les investisseurs.
Mais nous n'avions jamais anticipé la possibilité d'une révolution technologique tellement extrême qu'elle pourrait réduire ce coût marginal, pour un ensemble important de biens et de services, à presque zéro, rendant ces biens et services virtuellement gratuits et abondants. Et sapant au passage les bases mêmes du capitalisme.

Auteur: Rifkin Jeremy

Info:

[ marchandisation ] [ évolution ]

 

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nivellement par le bas

Jadis, c'était au public de s’élever à ce que l’œuvre avait saisi avec sa nécessité et sa cohérence propres. De nos jours c’est à l’œuvre de s’adapter aux limites du public. Un tel ajustement restrictif démontre que celui-ci ne désire pas que l’œuvre se réalise avec sa nécessité authentique. En définitive, l’œuvre reconduit l’imbécillité du public dans une insignifiante opération de vulgarisation. Une telle opération n’est pas gratuite car elle est prédéfinie par un faisceau d’attentes incessamment étudiées, visant à fabriquer des limites rassurantes pour un public de plus en plus limité, dont l’objectif est de sentir que son «Je» coïncide avec le «Je» de l’écrivain usiné à gros traits. Narcissisme fondamental, donc, et qu’il n'est presque plus permis de dénoncer, égocentrisme d'un public qui ne veut l'œuvre que pour qu’elle le maintienne dans le niveau originel qui est le sien – l’étiage des affects. Ainsi se dessine l’essentiel : la tambouille poétique doit correspondre au palais a minima du public qui va très vite la consommer, ainsi qu’au jury du Prix Apollinaire dont l’horizon d'attente est aligné sur ce palais populacier.

Auteur: Oustani Atmane

Info: "Cécile Coulon ou le nouveau golem de la littérature mercantile", http://www.juanasensio.com/archive/2018/11/24/lorsqu-hello-kitty-fait-de-la-poesie-cecile-coulon-floue-tous-les-couillons.html?

[ démagogie ] [ consumérisme ] [ médiocrité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

individualisme

La publicité se met du côté de la femme (ou fait semblant) contre l’oppression masculine, du côté de l’enfant contre l’autorité de ses aînés. Il est logique, du point de vue de la création de la demande que les femmes fument et boivent en public, qu’elles se déplacent librement, qu’elles affirment leurs droits au bonheur, plutôt que de vivre pour les autres. L’industrie de la publicité encourage ainsi une pseudo-émancipation qu’elle flatte en lui rappelant insidieusement “Tu reviens de loin, ma belle”, sur une marque de cigarette, et déguise sa liberté de consommer en autonomie authentique. De même, elle encense et glorifie la jeunesse dans l’espoir d’élever les jeunes au rang de consommateurs de plein droit, avec téléphone, télévision, appareil haute-fidélité dans sa chambre. L’“éducation” des masses a altéré l’équilibre des forces au sein de la famille, affaiblissant l’autorité du mari vis-à-vis de sa femme, et celle des parents vis-à-vis de leurs enfants. Mais si elle émancipe femmes et enfants de l’autorité patriarcale, ce n’est que pour mieux les assujettir au nouveau paternalisme de la publicité, des grandes entreprises industrielles et de l’État.

Auteur: Lasch Christopher

Info: La Culture du narcissisme (1979), trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion

[ libération illusoire ] [ société de consommation ] [ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-femmes

[Elle a] feuilleté les journaux en pile que Claudine lisait. Consternation. Sur un ton de connivence amusée, foison de petits conseils pour être une putain à la page. Et se mêlant de tout, que tout rentre dans des cases, et comment il faut jouir, et comment il faut rompre, et comment se tailler, se teindre jusqu'aux poils de la chatte, et comment on doit être du dedans au dehors. Ton faussement débonnaire, propagande imbécile pour être comme il faut.
Après des siècles d'interdiction de montrer, femmes sommées d'exhiber qu'elles ont bien tout aux normes, qu'elles se sont calibrées : voilà mes jambes interminables, glabres et hâlées, mon derrière correctement musclé, mon ventre plat nombril percé, mes seins énormes fermes et moulés, ma belle peau saine et pas vieillie, mes cils sont longs, mes cheveux brillants.
Contrairement à ce qu'elle croyait auparavant, il ne s'agit pas d'une soumission aux désirs des hommes. C'est une obéissance aux annonceurs, il faudra que tout le monde y passe. Ils régissent le truc, au fil des pages : voilà ce qu'on vend, alors voilà ce qu'il faut être.

Auteur: Despentes Virginie

Info: Les jolies choses, p. 82-83

[ consumérisme ] [ standardisation ]

 

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nord-sud

L’idée selon laquelle la diffusion de la culture de masse et des biens de consommation dans le monde entier représente le triomphe de la civilisation occidentale repose sur une vision affadie de la culture occidentale. L’essence de la civilisation occidentale, c’est le droit, pas le MacDo. Le fait que les non-Occidentaux puissent opter pour le second n’implique pas qu’ils acceptent le premier.
C’est également sans conséquence directe sur leur attitude à l’égard de l’Occident. Quelque part au Moyen-Orient, une demi-douzaine de jeunes gens peuvent bien porter des jeans, boire du Coca-Cola, écouter du rap et cependant faire sauter un avion de ligne américain. Pendant les années soixante-dix et quatre-vingt, les Américains ont consommé des millions de voitures, de postes de télévision, d’appareils photo et de gadgets électroniques japonais sans se "japoniser" pour autant. Ils sont même devenus de plus en plus hostiles au Japon. Seule l’arrogance incite les Occidentaux à considérer que les non-Occidentaux "s’occidentaliseront" en consommant plus de produits occidentaux. Le fait que les Occidentaux identifient leur culture à des liquides vaisselle, des pantalons décolorés et des aliments trop riches, voilà qui est révélateur de ce qu’est l’Occident.

Auteur: Huntington Samuel P.

Info: Le Choc des civilisations

[ consumérisme ] [ naïveté ]

 

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Ajouté à la BD par miguel