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rapports humains

La vérité est un serveur maladroit qui, en nettoyant, casse les assiettes.

Auteur: Kraus Karl

Info: Dits et contredits

[ exactitude dangereuse ] [ indélicatesse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

épreuves

Avant qu’on ne laisse passer la vie sur soi, on devrait se faire anesthésier.

Auteur: Kraus Karl

Info: Dits et contredits

[ souffrance ] [ violence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

refoulement

Je sais très exactement quelles pensées indésirables je ne laisse pas franchir le seuil de ma conscience.

Auteur: Kraus Karl

Info: Dans "Dits et contredits"

[ paradoxe ] [ inconscient ] [ humour noir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

profane

Le journalisme ne sert qu'en apparence le quotidien. En vérité, il détruit la réceptivité spirituelle de la postérité.

Auteur: Kraus Karl

Info: Dans "Dits et contredits", page 85

[ immanent-transcendant ] [ décadence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

relecture

C'est le plus grand honneur qui me fut jamais rendu, quand un lecteur m'avoua, confus, qu'il ne parvenait à comprendre mes choses qu'à la seconde lecture. Il hésitait à me le dire, mes mots ne lui coulaient pas de source. C'était un connaisseur, et il ne le savait pas. [...] J'avais réellement craint assez longtemps qu'on pût déjà avoir à la première lecture du plaisir à mes écrits.

Auteur: Kraus Karl

Info: Dits et contredits

 

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casse-pieds

J’apprends donc, sans l’avoir demandé, ce qui se passe à l’intérieur de mes contemporains. Que je voie leur laideur extérieure ne leur suffit pas. Dans les cinq minutes où nous partageons notre route, il me faut aussi être instruit de ce qui les émeut, les ravit, les déçoit… Ceci, et ceci seulement, est le contenu de notre culture : la rapidité avec laquelle la bêtise nous entraîne dans son tourbillon.

Auteur: Kraus Karl

Info: Dits et contredits

[ rapports humains ] [ emmerdeurs ]

 

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mascarade

Rien de ce qui apparaît aujourd’hui ne doit être pris pour argent comptant, pas une phrase, pas une image, pas une virgule. Tout doit être mis en doute. Tout peut être réexaminé quotidiennement. Aucun de ceux qui plastronnent sur le devant de la scène ne mérite le moindre respect. Les autres non plus d’ailleurs. Aucun contemporain n’est acceptable sans examen. Tous leurs discours sont faux et peuvent être contredits. Nous avons non seulement le pouvoir de refuser ce monde, mais nous avons même le devoir d’en ériger le dégoût en œuvre d’art.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels III"

[ premier degré ] [ second degré ] [ comédie humaine ] [ nihilisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

diète de Worms

L’atmosphère, à Worms, était chargée d’orage. À Charles, sans ressources ni troupes, les princes tenaient tête. Les nonces s’effrayaient. La populace dans les rues, sous les fenêtres de leur hôtel, venait chanter les Litanies des Allemands, toutes pleines d’injures furieuses. Des troubles éclataient, dans les villes, dans les campagnes aussi, contre le clergé, les religieux, les gens riches. La popularité du moine excommunié ne cessait de grandir. Son portrait s’étalait partout, avec le portrait de Hutten. Celui-ci, du haut des murs d’Ebernbourg, la forteresse de Sickingen, précipitait sur l’Allemagne des monceaux de pamphlets. On sentait frémir, le poing sur l’épée, une noblesse famélique et brutale. On attendait la curée, le signal d’Ebernbourg ...

Alors des conciliabules s’étaient tenus. Si Luther tombait dans toute cette confusion... On redoutait sa venue chez ses amis, chez ses ennemis aussi. Finalement, un projet était né : Aiguiller le voyageur non sur Worms, mais sur Ebernbourg. Là-haut, en sûreté, sous la garde de Sickingen, sous la surveillance de Hutten, Luther ne craindrait pas le sort de Huss. Il pourrait attendre, voir venir, discuter... Voilà ce que Bucer venait lui proposer. Il refusa tout net.

Il allait à Worms. Rien ni personne ne l’empêcherait de s’y rendre. Il entrerait dans la ville. Il planterait son pied dans la gueule, entre les grandes dents du Béhémoth, afin de proclamer Christ et de tout remettre entre ses mains. C’était une force en marche. On ne l’arrêterait point. Le 16 avril au matin, il entrait dans Worms. Cent chevaux escortaient sa voiture. Deux mille personnes le suivaient jusqu’à son logis. Et le lendemain 17, pour la première fois, il était mis en présence de l’empereur.

L’épreuve fut peu brillante. A l’official de Trèves qui lui posait deux questions : s’il reconnaissait pour siens tous les ouvrages publiés sous son nom, et s’il rétractait, ou non, ses affirmations erronées, il répondit d’une voix basse, fort émue semblait-il, qu’il ne reniait aucun de ses livres ; quant au reste, la question était si grave qu’il sollicitait encore, humblement, un délai. Cette demande étonna ; on fut désappointé. On lui octroya vingt-quatre heures, et de mauvaise grâce. Le lendemain, 18 avril 1521, un jeudi, sur les six heures du soir, dans une salle surchauffée, bourrée de monde, à la lueur des torches et tout en fin de séance, Luther fut introduit à nouveau. Cette fois, il parla clair.

Ses livres ? Il y en avait de trois espèces. Les uns : des exposés de doctrine chrétienne, et si évangéliques que ses adversaires eux-mêmes les tenaient pour salutaires... Rien à rétracter de ce côté. Les seconds : des charges à fond contre la papauté et les pratiques du papisme... De ce côté non plus, rien à rétracter. Ou alors, ce serait ouvrir portes et fenêtres à l’Antéchrist. Les derniers : des écrits de circonstance contre des adversaires qui l’avaient provoqué. Un peu trop mordants, sans doute. Mais quoi ? c’étaient la tyrannie et l’impiété que Luther combattait. Au lieu de le condamner sans vouloir l’entendre, qu’on lui donne des juges ; qu’on discute ses idées ; qu’on lui montre en quoi elles étaient pernicieuses.

L’official de Trèves reprit la parole. "Pas de discussion ; oui ou non, rétractait-il ?" Alors ce fut la déclaration fameuse, dont bien des versions circulèrent aussitôt à travers l’Allemagne. Traduisons la plus probable : "A moins qu’on ne me convainque par des témoignages scripturaires ou par une raison d’évidence (car je ne crois ni au pape ni aux conciles seuls : il est constant qu’ils ont erré trop souvent et se sont contredits eux-mêmes), je suis lié par les textes que j’ai apportés ; ma conscience est captive dans les paroles de Dieu. Révoquer quoi que ce soit, je ne le puis, je ne le veux. Car agit contre sa conscience, ce n’est ni sans danger, ni honnête. Que Dieu me soit en aide, Amen !"

Un grand tumulte se fit. Au milieu des injures et des acclamations, Luther se retira. Il regagna l’auberge. Et levant les mains, du plus loin qu’il vit ses amis anxieux : Ich bin hindurch, cria-t-il par deux fois : j’en suis sorti, j’en suis sorti ! Le lendemain, le monde entier apprenait le grand refus du F. Luther, "qui écrit contre le pape". Et ceux qui croyaient le connaître et l’aimaient, s’étonnaient d’une audace dont ils ne devinaient point la raison surhumaine.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 116 à 118

[ protestantisme ] [ déroulement ]

 

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