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femme-par-homme

Le professeur la voyait souvent couler par la fenêtre de la classe un regard qui ne voit que ce qui s’en va à travers la vitre d’un train. Son irrédentisme profond lui parlait au moins autant que son animalité farouche. Si une émotion, un ressentiment intime venaient dépayser son visage pâle à la bouche fraise, c’était l’esquisse infime d’un secret qui persistait en elle. Ce n’était ni du mépris ni de la joie : pour mépriser les autres il faut se mépriser un peu et pour la joie ne faire qu’un avec tout. C’était plutôt comme une avalanche intérieure, immense et vague, qui découvrait régulièrement une montagne dont elle rêvait d’atteindre le sommet. Un jour elle avait fini par se confier.
Elle avait compris depuis peu qu’elle désirait, et elle insistait comme si elle avait fait là une découverte capitale : plus qu’un être, un objet, elle désirait le désir quel qu'en fût l’émissaire.

Auteur: Terence Mathieu

Info: Filles de rêve

[ adolescente ] [ espérance ]

 

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immersion

Etre dans la nature ainsi qu'un arbre humain,

Etendre ses désirs comme un profond feuillage,

Et sentir, par la nuit paisible  et par l'orage,

La sève universelle affluer dans ses mains.

vivre,.avoir les rayons du soleil sur la face,

boire le sel ardent des embruns et des pleurs, 

Et goûter chaudement la joie et la douleur 

Qui font une bouée humaine dans l'espace.

sentir dans son coeur vif l'air, le feu et le sang

Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre :

- S'élever au réel et pencher au mystère,

Etre le jour qui monte et l'ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise

Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l'eau,

Et comme l'aube claire appuyée au coteau

Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...

Auteur: Noailles Anna de

Info:

[ appartenance ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par GAIOTTINO

vieillir

Dans l'enfance, le temps passe si lentement qu'il semble immobile. Vers l'âge adulte, le rythme s'accélère mais on ne s'en aperçoit pas encore car on est obsédé par le futur, ce gisement inépuisable. Et puis vient l'âge mûr et alors le temps file à toute allure, comme la corde d'un arc qu'on avait tendue à l'extrême depuis sa naissance, pour la retenir, et qui lâche brusquement. Le temps fonce alors si vite que les années durent des minutes. comme si Dieu avait appuyé sur la touche "avance rapide". Les enterrements s'enchaînent, les anniversaires aussi. Soudain les bébés des autres passent le baccalauréat, le permis de conduire, se marient ou meurent. Passé cinquante ans, l'accélération vers le tombeau donne le tournis. Le futur n'est plus une richesse infinie. On croise des copains de l'adolescence devenus chauves comme des sénateurs. Nous sommes ridés parce qu'il est tellement fatigant d'essayer de retenir le temps ; c'est comme empêcher les chutes du Niagara de couler avec les deux paumes écartées.

Auteur: Beigbeder Frédéric

Info: L'homme qui pleure de rire

[ augmentation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

deuil

La plupart du temps, je vois ton visage, il ne me quitte pas. Et la plupart du temps, je fais en sorte que ce soit le cas. Je t'écris parce que ça me force à te hisser hors de ma mémoire pour te placer devant moi. J'ai ce cauchemar où je cherche quelque chose que je ne trouve pas, avant de comprendre que c'est toi que je cherche. Je sais que si je m'arrête d'écrire tu couleras si profond qu'il me sera impossible de te hisser de nouveau à la surface. Tu couleras à jamais et il ne me restera plus que ce qu'il reste à tout le monde. (..) Le seul moment où je peux te hisser est le moment présent. Là, maintenant. Alors que l'anniversaire de ta mort approche je ne trouve plus ton visage nulle part. C'est comme ça tous les ans. Peu importe les efforts que je fais pour te chercher à tâtons dans le noir, tu n'es pas là, c'est tout.

Auteur: Whitmer Benjamin

Info: Cry Father

[ manque ] [ absence ]

 

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femmes-hommes

Je jure à M. le marquis de Sade, mon amant, de n’être jamais qu’à lui, de ne jamais ni me marier, ni me donner à d’autres, de lui être fidèlement attachée, tant que le sang dont je me sers pour sceller ce serment coulera dans mes veines. Je lui fais le sacrifice de ma vie, de mon amour et de mes sentiments, avec la même ardeur que je lui ai fait celui de ma virginité, et je finis ce serment par lui jurer que si d’ici à un an, je ne suis pas chanoinesse et par cet état, que je n’embrasse que pour être libre de vivre avec lui et de lui consacrer tout, je lui jure, dis-je, que si ce n’est pas, de le suivre à Venise où il veut me mener, d’y vivre éternellement avec lui comme sa femme. Je lui permets en outre de faire tout l’usage qu’il voudra contre moi dudit serment, si j’ose enfreindre la moindre clause par ma volonté ou mon inconscience.

Auteur: De Launay Anne-Prospère

Info:

[ lettre de soumission ] [ épistole ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

urbanisme

Ici, les rues ne portent pas le nom de personnalité locale ou nationale, pas d'avenue du général de Gaulle, pas de boulevard Napoléon, ni de rue Molière encore moins d'impasse Mozart.

Ici les rues portent le nom qui leur va bien. La rue sans retour est tellement étroite qu'il est impossible de faire demi-tour en voiture, la rue de la chapelle mène à la chapelle Saint Tugdual, le chemin de nulle part mène nulle part, c'est une impasse. La rue des sables vous conduit à la grande plage. Tôt le matin le soleil réchauffe en premier les maisons de la rue du soleil levant, pour aller à la gare il faut prendre la rue des adieux. La coopérative agricole se trouve chemin des belles moissons, si vous souhaitez vous recueillir sur un tombe il vous faudra emprunter la rue du repos et la rue de la Font qui pleure doit son nom à une fontaine qui ne cesse jamais de laisser couler ses larmes.


Auteur: Montmartin Yves

Info: Le livre qui vole

[ terminologie pragmatique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

positions sémantiques

On doit au linguiste Roman Jakobson (1896-1982) d'avoir décortiqué la question de la communication en proposant six fonctions du langage (...) : la fonction expressive (...) la fonction conative* (...) la fonction poétique (...) la fonction métalinguistique** (...) la fonction référentielle (...) enfin, la fonction phatique*** (...) En revanche, aucun linguiste n'a jamais proposé de fonction "magique" du langage, fonction fictive qui a fait couler beaucoup d'encre - c'est La Septième Fonction du langage de Laurent Binet - notamment en SF. Ursula Le Guin (1929-2018) dans Terremer, Arthur C. Clarke (1917-2008) dans "Les Neuf Milliards de noms de Dieu", Frank Herbert (1920-1986) dans Dune avec la "Voix", Greg Egan (1961-) avec sa nouvelle "LAMA", ou plus récemment Erik L'Homme (1967-) dans Le Livre des étoiles : ces auteurs et bien d'autres mettent en scène des mots capables d'avoir une action directe sur le monde ou sur les humains. Connaître le nom secret des choses ou le nom secret de Dieu a des conséquences concrètes.

Auteur: Landragin Frédéric

Info: Comment parler à un alien ? *met l'accent sur le destinataire (récepteur), en cherchant à le contraindre à dire ou à faire quelque chose. **Comme dans un manuel de grammaire où le langage sert à parler de lui-même. ***rôle que joue l'énoncé dans l'interaction sociale entre le locuteur et le locuté, par opposition à l'information effectivement contenue dans le message.

[ septénaire ] [ spéculation ] [ sémiotique extraterrestre ] [ échanges idiomatiques ] [ xénolinguistique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

"Jeff", dit-elle en sanglotant, "J'ai peur ! Je ne veux pas mourir ! Pas ... mourir pour toujours, et ..."

Il la serra fort, la berça dans ses bras et sentit ses propres larmes couler sur son visage. "Pense juste à la façon dont nous avons vécu. Pense à tout ce que nous avons fait, et essayons d'être reconnaissants pour cela."

"Mais nous aurions pu faire tellement plus. On aurait pu..."

"Chut," chuchota-t-il. "Nous avons fait tout ce que nous pouvions. Plus qu'aucun de nous n'a jamais rêvé quand nous avons commencé."

Elle se pencha en arrière, scruta ses yeux comme si elle les voyait pour la première fois, ou la dernière. "Je sais", soupira-t-elle. "C'est juste que... je m'étais tellement habituée aux possibilités infinies, au temps... à ne jamais être enchaînée par nos erreurs, à toujours savoir que nous pouvions revenir en arrière et changer les choses, les rendre meilleures. Mais on ne l'a pas fait, n'est-ce pas ? Nous avons seulement rendu les choses différentes."

Auteur: Grimwood Ken

Info: Replay

[ réconfort ]

 

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mourir

[...] Il entend le claquement sourd de l'arbalète et se dit, en un éclair, qu'il doit s'écarter de la trajectoire du trait ; mais il sait qu'un carreau court plus vite qu'un homme. Et il sent que son âme laisse couler lentement une plainte amère tandis qu'il cherche dans sa mémoire un Dieu à qui confier son repentir. Et il découvre avec surprise qu'il ne se repent de rien, même si à dire vrai il n'est plus très clair qu'il y ait, en ce moment où la nuit tombe, un Dieu pour l'écouter. Alors il sent le coup. Il y en a eu d'autres auparavant, comme en témoignent ses cicatrices ; mais il sait que celui-ci n'en laissera pas. Il ne fait pas mal non plus ; à peine si l'âme semble s'échapper par la bouche. Alors tombe soudain la nuit irrémédiable et, avant de s'enfoncer en elle, il comprend que cette fois elle sera éternelle. Quand Roger d'Arras lance son cri, il n'est déjà plus capable d'entendre sa propre voix. [...]

Auteur: Pérez-Reverte Arturo

Info: Le tableau du Maître flamand

[ lenteur ] [ littérature ]

 

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réveil

Ta femme pénètre dans la chambre et tu te redresses dans le lit pour la saluer, et ce mouvement soudain révèle une gueule de bois spectaculaire et des douleurs considérables. Ton corps vibre et ton sang donne l’impression de couler à contre-courant et tu l’entends qui bouillonne et tu essaies de décrire intérieurement le son qu’il fait : un jouet à moteur submergé dans l’eau. Les hélices d’un avion qui vrombissent dans le ciel. L’avion est caché dans les nuages. Il est à une vingtaine de kilomètres de là.Ta femme plie et déplie les draps. Elle te demande comment tu te sens et tu prononces le mot super. Elle te dit que tu avais l’air saoul la veille, que tu chantais, et tu lui dis que tu n’étais pas saoul, mais joyeux. Elle t’a entendu tomber dans la salle de bains, ajoute-t-elle, et tu prétends avoir glissé sur une chaussette. Ce n’était pas une chaussette à toi mais à elle et tu aurais pu perdre connaissance. Te tuer. Ta femme ne trouve rien à répondre, elle soupire…

Auteur: deWitt Patrick

Info: Ablutions

[ couple ] [ ivresse ] [ cuite ]

 

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