Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 40
Temps de recherche: 0.0522s

vacuité

Vous voyez que le vide est le soi-disant familier, or votre maison est infiniment familière, infiniment répétitive. Couloirs, corridors, pièces, sans cesse et encore. Un peu comme la maison de Dante après un bon nettoyage de printemps. C'est un lieu sans objet et sans vie; Cicéron a dit : "une pièce sans livres est comme un corps sans âme." Ajoutez donc l'âme à la liste. Un lieu sans vie, sans objet, sans âme. Sans dieu, également. L'abîme pré-divin de Milton ou dans l'univers nietzschéen post-divin.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles

[ routine ] [ viduité ] [ foyer ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

dissonance

Les rectangles de verre coloré qui composaient la façade de Saint-Luc avaient certainement pour objectif d'améliorer le moral des familles, de leur suggérer l'idée d'un hôpital pour rire, un hôpital de Lego, un hôpital jouet. L'effet n'était que très partiellement atteint, le verre était terne et sale par endroits, l'impression de gaieté douteuse ; mais de toute façon, dès qu'on pénétrait dans les couloirs et dans les chambres, la présence des moniteurs de contrôle, des appareils d'assistance respiratoire vous ramenait à la réalité. On était pas là pour s'amuser ; on était là pour mourir, la plupart du temps.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Anéantir, p.65

[ maladie ] [ fatum ] [ contrariété ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par SFuchs

routine

C'est un moment comme il y en a peu dans nos vies: un -ressaisissement-. on s'habitue trop vite à traîner tous les jours dans un bâtiment qui ressemble à un château. Le mot -lycée- et le vocabulaire éducatif qui l'accompagne viennent masquer l'architecture grandiose et ses détails ciselés par l'histoire et, au bout de quelques semaines à peine, on oublie de contempler les pierres criblées de minuscules coquillages fossiles, les demi-disques de lumière découpés à l'ombre des couloirs d'un cloître, les peintures mangées, les longs pavés qui débordent de leurs jointures... Tout ça devient normal, banal, baigné d'angoisses scolaires.

Auteur: Beauvais Clémentine

Info: Comme des image, p.143

[ inatention ] [ détails ]

 

Commentaires: 0

encombrement

C'est physique : quand la démographie gagne, la liberté recule.

L'aménagement du territoire et l'urbanisme sont deux instruments du pouvoir pour réguler les flux.

Partout, pannonceaux pédagogiques, pictogrammes coercitifs débilitants, séparateurs, flèches, chicanes, portes barrées, accès réservés, couloirs dédiés.

"Pour contrôler l'esprit, aménage le territoire", dit le bureaucrate.

Cette transformation du territoire en labyrinthe administré s'accompagne (par effet de mensonge) d'un discours sur l'ouverture à l'autre, l'abolition des frontières, le courant d'air sympa.

Résultat : barrières partout.

Je voudrais être un cartographe des portes de sortie.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Interview, journal Le Point, 17 août 2023

[ enfermement ] [ surpopulation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

embouteillage

A l'entrée du nid fonctionne un sévère contrôle : les apprenties ou les novices qui apportent naïvement de menus cailloux, des débris de porcelaine ou des semences non comestibles sont vivement rabrouées et priées d'aller déposer ailleurs leurs petites erreurs. Je n'insisterai pas sur les drames qui se déroulent aux portes des couloirs, quand il s'agit d'y introduire des glumes trop volumineux ou un bout d'épi qui se met toujours en travers. C'est un spectacle qu'il est facile de s'offrir durant l'été, entre Saint Raphaël et Menton, et qui, pour peu l'imagination qui le transpose à l'échelle humain, en vaut bien d'autres que l'on vient chercher sur la côte d'Azur.

Auteur: Maeterlinck Maurice

Info: La vie des fourmis, p 188

[ analogie ] [ insectes ]

 

Commentaires: 0

femme-par-homme

Nori S. était en terminale quand moi j'étais en première, elle était très belle et inaccessible, avec des cheveux châtains qui frisaient, plus clairs, dans l'air lumineux des grandes fenêtres ouvertes ou mal fermées du lycée : tous les élèves étaient amoureux d'elle depuis des années, ils l'aimaient avec la fidélité compacte d'un régiment de la garde. Quand elle passait dans les couloirs, absorbée et les ignorant, elle faisait définitivement comprendre à des centaines de recrues du destin cet au-delà qui, comme le dit un célèbre poème de Montale, est écrit dans toutes les images et qui, sur son visage et dans ses yeux clairs en amande était inscrit encore plus nettement que dans ce poème.

Auteur: Magris Claudio

Info: Temps courbe à Krems

[ divinité consensus ] [ adolescence ] [ souveraine ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

pénombre

Toutes les nuits, une fois le travail aux cuisines terminé, John se glissait dans les corridors, une bougie de fortune à la main, en direction des appartements du Maître Cuisinier. Mais au croisement des couloirs, il déviait de son chemin. Il poussait la porte tout au bout, traversait la cuisine déserte et grimpait l'étroit escalier qui conduisait à la Galerie Solaire. La lune y répandait une lumière spectrale. Elle courait dans le ciel au-dessus des pelouses et des chemins tapissés de neige et jetait sa lueur blafarde à travers les hautes fenêtres à battants. Mais quand elle se couchait, la galerie était plongée dans l'obscurité. Sous la porte de la Chambre tout au fond brillait un rai de lumière. Lucretia l'attendait.

Auteur: Norfolk Lawrence

Info: Le Festin de JohnSaturnal

[ obscurité ] [ rendez-vous ]

 

Commentaires: 0

lecture

Une histoire n'est pas comme une route à suivre.... Elle est plus comme une maison. On va à l'intérieur et on y reste un moment, errant d'un côté et de l'autre, on s'installe où on veut, pour découvrir comment les pièces et les couloirs se relient les uns aux autres, comment le monde extérieur est modifié vu des fenêtres. Et toi le visiteur, le lecteur, te voici aussi changé par le fait d'être dans cet espace clos, qu'il soit ample et aisé ou plein de virages tortueux, peu ou opulemment meublé. Tu peux y revenir encore et encore, et la maison, l'histoire, contiennent toujours plus que ce que tu as vu la dernière fois. Il a aussi ce solide sentiment que tout ceci est même construit en fonction de besoins propres, pas seulement pour t'abriter ou te séduire.

Auteur: Munro Alice

Info: Selected Stories

[ analogie ] [ itération ] [ détails ] [ mystère ]

 

Commentaires: 0

déprime

L'école, déjà évacuée par les enfants mais pourtant encore occupée d'une certaine façon par des vestiges d'agitation, de cris, de pas, de cavalcades dans les escaliers, par un reste d'odeurs enfantines et adolescentes répandues dans l'air. Un air qui, quand elle le respirait, lui semblait usé ou fatigué, aussi usé que le mobilier ou les livres ou les installations sanitaires, aussi fatigué que tous, les instituteurs, si épuisés à la fin de la journée en comparaison de l'incontrôlable énergie physique des élèves. Tous les après-midi à cette heure-là, quand elle se disposait à quitter l'école en longeant les couloirs plongés dans la pénombre, en descendant les escaliers déserts, elle remarquait en elle-même une fatigue montante qui était pas exactement physique pas non plus complètement mentale un mélange d'épuisement ancien et de découragement intime qui durait d'habitude jusqu'à qu'elle rentre chez elle.

Auteur: Muñoz Molina Antonio

Info: Pleine lune

[ lassitude ] [ crépuscule ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0

misère

La pauvreté, ce n'est pas la privation. La pauvreté, c'est de n'être jamais seul. Je m'en rends compte maintenant que je suis de l'autre côté. Le pauvre n'a pas droit à la solitude. Il naît à la maternité, avec les autres. Il crève avec les autres, à l'hôpital. Entre la crèche et l'hospice il y a les garderies et les asiles, les taudis et les casernes. Sa vie, de bout en bout, il lui faut la vivre en commun. On joue dans le sable public des squares et sur le trottoir de tout le monde. On couche à dix dans la même pièce. On se heurte dans les escaliers et les couloirs. Et c'est plein de murs, d'escaliers et de couloirs, la pauvreté. Les portes ferment mal. Les murs ne séparent pas. N'importe qui peut entrer chez les autres pour emprunter cent pitance.

Auteur: Hyvernaud Georges

Info: La-Peau-et-les-Os

[ cohue ] [ ennui ]

 

Commentaires: 0