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question

La beauté du Tout est-elle vraiment rehaussée par notre agonie ?  Le Tout est-il vraiment beau ? Et qu'est-ce que la beauté ? Tout au long de son existence, l'homme s'est efforcé d'entendre la musique des sphères, et il lui a semblé, à l'occasion, en saisir une phrase, voire même un soupçon de la forme entière de cette musique. Pourtant, il ne peut jamais être sûr de l'avoir vraiment entendue, ni même de l'existence d'une musique aussi parfaite. C'est inévitable, car si elle existe, elle n'est pas pour lui dans sa petitesse. Mais une chose est sûre. L'homme lui-même, à tout le moins, est une musique, un thème courageux qui produit une musique inspirée de son univers, sa matrice de tempêtes et d'étoiles. L'homme lui-même, à sa propre échelle, sera à jamais une beauté dans la forme éternelle des choses. Il est très bon d'avoir été un homme. Nous pouvons donc aller de l'avant ensemble, rire au cœur, et en paix, reconnaissants pour le passé et pour notre propre courage. Car il y aura un jour, finalement, une juste conclusion à cette brève musique qu'est l'homme.

Auteur: Stapledon William Olaf

Info: Last and first men

[ anthropocentrisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

heimatlos

Anne, je ne veux pas vivre... Écoute, la vie est belle, mais je ne peux pas la vivre. Je ne peux même pas l'expliquer. Je sais que ça semble idiot... mais si tu savais ce que je ressens. D'être en vie, oui, exister, mais de ne pas pouvoir la vivre. C'est là que le bât blesse. Je suis comme une pierre... enfermée et hors de tout ce qui est réel... Anne, connais-tu un truc pareil, entends-tu ???  J'aimerais, ou je pense que j'aimerais, souffrir de quelque chose, car alors je pourrais être courageux, mais ne pas mourir, et pourtant... et pourtant être derrière un mur, à regarder tout le monde s'intégrer là où je ne peux pas, à m'exprimer derrière un mur gris et brumeux, à vivre mais à ne pas y parvenir, ou y parvenir de travers... à tout faire de travers... crois-moi, (le peux-tu ?)... ce qui ne va pas. Je veux être à ma place. Je me sens comme le juif qui se retrouve dans le mauvais pays. Je n'en suis pas un des rouages. Je ne suis pas partie prenante. Je suis pétrifié.

Auteur: Sexton Anne

Info: Anne Sexton: A Self-Portrait in Letters

[ déconnecté ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idéal

La Charrue ouvre le recueil par un hommage au travail du laboureur. Catherine a dit avec malice tout ce qui peut être exigé d’une petite servante de campagne. Il y a quelques doléances dans les couplets du Vigneron, mais c’est l’entrain courageux qui prend le dessus. Le Bûcheron, en accomplissant sa rude besogne, est conscient du service que la société attend de lui. Une chanson célèbre Les Foins Embaumés qui nourriront d’humbles et patients serviteurs de l’homme ; une autre : Après La Moisson, dit la beauté des blondes gerbes, d’où sortira notre pain de chaque jour, et les fleurs qui la couronnent et les danses qui l’accompagnent. Évoquer ici le travailleur des villes nous eût entraînés loin de notre sujet ; mais nous pouvions faire une place au matelot qui jette à la mer ses filets de pêche en vue de la lande ou du champ, à moins qu’il ne s’en éloigne pour que la richesse de la terre circule entre les hommes. Ce sera la chanson des Laboureurs de la Mer. L’Heureux Berger, philosophe à ses heures, exalte le charme profond de la vie en pleine nature.

Auteur: Bouchor Maurice

Info: Chansons rustiques à deux voix pour les écoles

[ éducation ] [ paternalisme ] [ république ] [ conformisme ] [ musique ] [ manuel scolaire ] [ image d’Épinal ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

continent

Voici comment on pourrait diviser le commerce des nations, d'après leur caractère : l'espagnol(1), joaillier, orfèvre, lapidaire ; l'anglais(2), manufacturier ; l'allemand(3), marchand de papiers ; le hollandais(4), marchand de vivres, et le français(5) marchand de modes. Dans la navigation, le premier est courageux, le second habile, le troisième savant, le quatrième industrieux, et le cinquième hasardeux. Il faut donner à un vaisseau un capitaine espagnol, un pilote anglais, un contre-maître allemand et des matelots hollandais ; le français ne marche que pour son compte. Il faut proposer au premier une conquête ; une entreprise au second, des recherches au troisième, au quatrième du gain, et un coup de main au cinquième. Le premier veut de grands voyages, le second des voyages importants, le troisième des voyages utiles, le quatrième des voyages lucratifs, et le cinquième des voyages rapides. Le premier s'embarque pour aller, le second pour agir, le troisième pour voir, le quatrième pour gagner, et le cinquième pour arriver. La mer enfin est pour l'espagnol un chemin, pour l'anglais un lieu, pour l'allemand un cabinet d'étude, pour le hollandais une voie de transport, et pour le français une chaise de poste.

Auteur: Joubert Joseph

Info:

[ Europe ] [ typologies ]

 

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dernières paroles

Mes pauvres Parents chéris,

On va m'arracher cette vie que vous m'avez donnée et à laquelle je tenais tant.
C'est infiniment dur pour moi et pour vous ! J'ai eu la chance de savoir avant de mourir que vous étiez courageux. Restez-le. Surtout ma petite maman, que j'embrasse de tout mon pauvre coeur. Mes pauvres chéris. J'ai accepté le combat, vous le savez. Je serai courageux jusqu'au bout. La guerre sera bientôt finie. Vous serez quand même heureux dans la paix, un peu grâce à moi. Je veux retourner à Douchy à côté de Pépère et Mémère. J'aurai voulu encore vivre pour vous aimer beaucoup. Hélas, je ne peux pas. La surprise est amère. J'ai eu les journaux. Nous mourons en pleine victoire *. Exécution ce matin à 11 heures. Je penserai à vous. A Nicole. Hélas, nos beaux projets d'avenir ! Qu'elle ne m'oublie pas non plus, ni mes Parents. Mais surtout la vie continue pour elle. Qu'elle profite de sa jeunesse. Papa, Maman, mes chéris, qui m'avez tant aimé. Adieu. Je vous étreins bien fort tous trois. Courage. Vivez. Je vous embrasse le plus tendrement pour la vie. Adieu Papa, Maman. Adieu Nicole. Vive la France !
Votre Jacques.

Auteur: Baudry Jacques

Info: * Allusion à la capitulation de l'armée allemande à Stalingrad

[ exécution ]

 

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personnage

Cet homme, plus connu sous le nom de Tigre de Malaisie, qui piratait et saccageait la côte malaisienne depuis dix ans, devait avoir une bonne trentaine. Il était grand de taille, bien bâti, doté de muscles puissants, comme tissés de fils d'acier, avec des traits énergiques, une âme inaccessible à toute peur, agile comme un singe, féroce comme le tigre de la jungle malaisienne, et généreux et courageux comme le lion des déserts africains.

Il présentait un visage légèrement bronzé et d'une beauté incomparable, rendue sinistre par une barbe noire, un large front, encadré de cheveux luisants et bouclés cascadant dans un pittoresque désordre sur ses fortes épaules. Deux yeux d'une brillance inégalée, qui magnétisaient, attiraient, et pouvaient devenir aussi mélancoliques que ceux d'une jeune fille, mais qui souvent clignotaient et éclaboussaient comme des flammes. Des lèvres fines, propres aux hommes énergiques, d'où sortait dans les moments de combat une voix forte et métallique qui dominait le rugissement des canons, mais qui pouvaient  se transformer en un sourire mélancolique, avant de peu à peu revenir vers un sourire moqueur pour bientôt retrouver le sourire du Tigre de Malaisie, comme si elles goûtaient le sang humain.

D'où venait cet homme terrible qui, à la tête de deux cents tigres pas moins intrépide que lui, avait réussi en quelques années à se faire une si terrible réputation ? Personne n'aurait pu le dire. Sa propre communauté l'ignorait elle-même.  

Auteur: Salgari Emilio

Info: Le tigre de Mompracem

[ portrait ] [  description ] [ héros épique ] [ caricature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

La gazelle est en mer.
Dieu sait comment, mais elle est là.
Immobile sur les lames bleues des vagues, dans une attitude royale, comme tout en haut d'une dune.
Elle se tourne pour regarder Farid, ses cornes, luisantes, annelés, ne bougent pas.
C'est un animal courageux et fier, elle a des pattes fines, des muscles nerveux et une bande noire sur son dos qui frémit quand le danger approche.
C'est la plus belle décoration du désert.
Elle a une ouïe qui perce le silence, des yeux merveilleux; des cornées transparentes et ces fameuses pupilles brillantes qui voient les aigles dans le ciel, les lycaons cachés dans les buissons.
Pendant la période de sécheresse estivale, quand tous les animaux quittent les régions désertiques et les steppes brûlées, la gazelle reste fidèle aux lieux qui sont les siens, et souvent sa chair nourrit les grands carnivores qui mourraient s'il en était autrement.
Elle court d'une manière un peu comique, presque sans toucher le sable.
Elle laisse un sillage de traces, aussi petites et rondes que des pièces de monnaie.
Elle est très rapide, elle doit l'être si elle veut survivre.
De temps en temps, elle s'arrête et elle regarde derrière elle, comme le font les enfants, et cette curiosité peut lui être fatale.
Saisie à la gorge, la gazelle ne se débat pas.
Elle se laisse entraîner et mettre à mort.
Les poètes arabes ont chanté pour elle, ils ont élevé son regard innocent au sommet de la beauté du monde.

Auteur: Mazzantini Margaret

Info: La mer le matin

[ nature ]

 

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dernières paroles

Mon petit Microbe, mon fils, Quand tu seras grand, tu liras cette lettre de ton papa. Il l'a écrite 3 heures avant de tomber sous les balles du peloton d'exécution.
Je t'aime tellement, mon petit garçon, tellement, tellement.
Je te laisse seul avec ta petite maman chérie. Aime-la par-dessus tout. Rends-la heureuse, si heureuse. Remplace ton "papa-car" auprès d'elle. Elle est si bonne ta maman, et ton papa l'aime tellement. Console-la, mon petit garçon chéri, soutiens-la. Tu es tout maintenant pour elle. Donne-lui toute la joie. Sois hon et courageux.
Je tomberai courageusement, mon petit Microbe chéri, pour ton bonheur [et celui] de tous les enfants et de toutes les mamans.
Garde-moi un tout petit coin dans ton coeur. Un tout petit coin, mais rien qu'à moi. N'oublie pas ton "papa-car".
Mon petit fils chéri, je revois ta petite figure souriante, j'entends ta voix si gaie. Je te vois de tous mes yeux. Tu es tout notre bonheur, le mien et celui de ta maman chérie.
Obéis à ta maman, aime-la par-dessus tout, ne lui cause jamais de chagrin. Elle a déjà tellement souffert. Donne-lui tellement de bonheur et de joie.
Mes derniers instants, je ne pense qu'à toi, mon petit garçon chéri et à ta maman bien-aimée.
Soyez heureux, soyez heureux dans un monde meilleur, plus humain.
Vous dis encore une fois tout mon amour.
Sois courageuse, ma petite Paula chérie.
Aime ta maman par-dessus tout, mon petit garçon chéri, mon petit Microbe chéri.
Sois bon et courageux, n'oubliez pas votre "papa-car".
Vous serre tous les deux dans mes bras.
Vous embrasse de toutes mes forces, de tout mon coeur.
Votre "papa-car".
Mes amitiés à tous nos amis.

Auteur: Epstein Joseph

Info: 11 avril, à son fils

[ exécution ]

 

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kalos kathagos

Sachez donc qu’il n’est rien de plus noble, ni de plus fort, ni de plus sain, ni de plus utile dans la vie qu’un beau souvenir, surtout s’il remonte encore à l’enfance, à la maison paternelle. On vous parle beaucoup de votre éducation mais un tel souvenir, beau, sacré, qu’on garde depuis l’enfance, est peut-être la meilleure éducation. Si l’on emporte beaucoup de ces souvenirs dans la vie, on est sauvé pour toujours. Et même si un seul beau souvenir reste dans notre cœur, il peut servir un jour à nous sauver. Peut-être même deviendrons-nous méchants plus tard, peut-être même ne pourrons-nous résister devant une mauvaise action, nous moquerons-nous des larmes des autres et de ceux qui disent, comme Kolia s’est exclamé tout à l’heure : "je veux souffrir pour toute l’humanité", de ceux-là aussi peut-être nous moquerons-nous méchamment. Et pourtant, quelque méchants que nous devenions, ce qu’à Dieu ne plaise, en nous rappelant comme nous enterrions Ilioucha, comme nous l’aimions en ces derniers jours et comme nous parlions, si amicalement et si unis près de cette pierre, le plus cruel d’entre nous et le plus ironique, si nous devenons tels, n’osera quand même pas, dans son for intérieur, rire d’avoir été bon en ce moment ! Bien plus, peut-être est-ce précisément ce souvenir qui seul le préservera d’un grand mal, et il se ravisera en se disant : "Oui, j’étai alors bon, courageux et honnête". Qu’il sourie à part lui, cela ne fait rien, l’homme se moque souvent de ce qui est beau et bien ; cela n’est qu’une légèreté d’esprit ; mais je vous assure, garçons, qu’en souriant il se dira aussitôt dans son cœur : "non, c’était mal de sourire car on ne peut se moquer de cela !"

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 569-570

[ influence ] [ point de repère ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

embourgeoisement

C'est peut-être vrai que je suis un lâche, ainsi que l'ont dit sous l'Odéon les bonnets rouges et les talons noirs ! Voilà des semaines que je suis pion, et je ne ressens ni un chagrin ni une douleur ; je ne suis pas irrité et je n'ai point honte. J'avais insulté les fayots de collège ; il paraît que les haricots sont meilleurs dans ce pays-ci, car j'en avale des platées et je lèche et relèche l'assiette.

En plein silence de réfectoire, l'autre jour, j'ai crié, comme jadis, chez Richefeu :

"Garçon, encore une portion !"

Tout le monde s'est retourné, et l'on a ri.

J'ai ri aussi - je suis en train de gagner l'insouciance des galériens, le cynisme des prisonniers, de me faire à mon bagne, de noyer mon coeur dans une chopine d'abondance - je vais aimer mon auge !

J'ai eu faim si longtemps ! 

J’ai si souvent serré mes côtes, pour étouffer cette faim qui grognait et mordait mes entrailles, j’ai tant de fois brossé mon ventre sans faire reluire l’espoir d’un dîner, que je trouve une volupté d’ours couché dans une treille à pommader de sauce chaude mes boyaux secs.

C’est presque la joie d’une blessure guérie à chatouiller.

[...]

 Mon père était plus courageux, et je me rappelle avoir vu luire de la haine dans ses yeux, quand il était maître d’étude, lui qui ne jouait pas au révolutionnaire cependant, qui n’avait pas vécu dans les temps d’émeute, qui n’avait jamais crié aux armes, qui n’avait pas été à l’école de l’insurrection et du duel !

J’en suis là –et j’ai trouvé dans ce lycée la tranquillité de l’asile, le pain du refuge, la ration de l’hôpital.

Auteur: Vallès jules

Info: Dans "L'Insurgé", Librairie générale française, 1986, pages 17-18

[ revanche ] [ pauvreté ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson