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enfance

Une fois, je fus soulevée dans le noir par une ombre qui me traîna dans l'escalier jusqu'en bas. Quand nous sommes sortis dans la rue, l'ombre et moi, tout était sens dessus dessous, les gens criaient et couraient dans tous les sens. Les flammes montaient jusqu'au ciel et il y avait de la fumée partout. La maison de nos voisins brûlait. Le lendemain, j'ai appris qu'une des petites filles qui habitaient la maison était morte. "C'est un bout de bois sec et tordu qu'on a enterré", avais-je entendu dire, et cette image - un bout de bois sec et tordu -, avec l'absence, ont toujours représenté depuis, pour moi, la mort.

Auteur: Chirbes Rafael

Info: La Belle Écriture

[ image marquante ]

 

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course de fond

Il ne manquait jamais le marathon. Il ne s'intéressait pas aux vainqueurs, ces super-héros qui couraient après des records du monde et dont les semelles claquaient sur l'asphalte des ponts et des avenues extra-larges de New-York. (...)

Lui, il aimait les coureurs sonnés, qui traînaient les pieds dès le trente-septième kilomètre en tirant la langue comme des labradors. Qui franchissaient la ligne d'arrivée coûte que coûte, les pieds en sang dans leurs Nike. Les trainards et les boiteux qui ne couraient pas sur la route mais dans les profondeurs d'eux-mêmes, qui allaient jusqu'au bout de leur caverne avant de remonter à la surface avec ce qu'ils y avaient trouvé.

Auteur: Whitehead Colson Arch Chipp

Info: Nickel Boys

[ dépassement ] [ viennent-ensuite ] [ anonymes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

éblouissement

Quelles bonnes journées j'ai passées jeudi et vendredi ! Jeudi soir, à deux heures du matin, je me suis relevé et j'ai travaillé jusqu'à midi. J'avais une rage de style au ventre à me faire aller ainsi le double du temps encore. Le vendredi matin, quand le jour a paru, j'ai été faire un tour au jardin. Il avait plu, les oiseaux commençaient à chanter et de grands nuages ardoise couraient dans le ciel. J'ai joui là de quelques instants de force et de sérénité immenses dont on garde le souvenir et qui font passer par-dessus bien des misères. J'éprouve encore l'arrière-goût de ces trente-six heures olympiennes et j'en suis resté gai, comme d'un bonheur.

Auteur: Flaubert

Info: à Louise Colet le 18 juillet 1852

 

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étymologie

Nous vivons dispersés sur cet énorme continent, dans des villes et des villages qui portent de jolis noms à faire rêver les Européens, de jolis noms qu’on s’empresse de traduire parce que nous sommes si fiers de savoir que "Québec" veut dire "là où le fleuve se rétrécit" en algonquin, que "Canada" signifie "village" en iroquois et que "Tadoussac" vient de l’innu et se traduit en français par "mamelles". Nous avons de jolis mots dans le dictionnaire comme toboggan, kayak et caribou, il fut une époque où des hommes issus des générations de paysans de père en fils entendaient l’appel de la forêt et couraient y rejoindre les "Sauvages", il fut un temps où nous étions intimement liés, nous avons la mémoire courte, hélas.

Auteur: Léveillé-Trudel Juliana

Info: Nirliit

[ amérindiens ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

guerre

C'est à cette époque que, en rentrant un jour de l'école, alors que je me trouvais à proximité de la gare, un bombardier m'est passé au-dessus de la tête, si bas que j'ai pu voir distinctement le pilote. Pris de court, les passants se sont arrêtés, le nez en l'air. Il y a eu un éclair et toutes les vitres du quartier ont volé en éclats. Puis une colonne de fumée est montée, des bâtiments étaient en flamme. Les gens couraient en rasant les murs. Moi, je suis resté cloué sur place, les yeux fixés sur la gare. Quelqu'un m'a crié : "Fiche le camp d'ici, vite ! Ils bombardent... si tu restes là, tu vas te faire tuer !" L'avion est revenu. C'était comme si on martelait le sol avec une gigantesque matraque. [...]

Auteur: Hwang Sok-Yong

Info: La route de Sampo

[ tonnerre ]

 

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femmes-hommes

J'ai appris à découvrir d'autres choses en elle. Quand elle faisait la moue, qu'elle ne décrochait pas un mot quoi qu'il arrive, et que je me creusais la cervelle à essayer de comprendre pourquoi. Quand, parfois, elle semblait douce et tendre, et que je l'adorais. Quand je m'asseyais devant elle, les yeux sur son visage, ses mains, ses jambes, et que j'en pleurais presque de désir. Quand je regardais ses yeux brillants et ses joues tentantes, quand mes doigts couraient sur ses bras, que mes jambes s'approchaient des siennes, et qu'elle me refusait, j'ai appris la souffrance. La dernière fois, j'ai cru devenir fou. J'avais acquis la certitude qu'elle ne m'aimait pas. Elle m'a pris dans ses bras, et m'a laissé toucher sa poitrine et ses mains, embrasser ses joues et ses lèvres. Mais elle était froide."

Auteur: Ibrahim Sonallah

Info: Cette odeur-là, p. 42

[ passion ] [ insuccès ] [ littérature ]

 

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nuit

A travers la ramure des arbres, il aperçut quelques étoiles pâles, mais bien plus tard, après que le ciel se fut découvert. Il avait froid et il frissonnait, son coeur battait toujours, la peur s'était ancrée plus profond, s'était muée en une sensation de malédiction, il ne retrouverait jamais la route vers la sécurité, ne courrait jamais assez vite pour s'échapper. La forêt était horriblement bruyante, elle masquait même son propre pouls. Des branches se brisaient, chaque brindille, chaque feuille se mouvait dans la brise, des choses couraient en tous sens dans le sous bois, des craquements bien plus lourds aussi, un peu plus loin, sans qu'il sache vraiment s'il les avait entendus ou imaginés. L'air de la forêt était épais et lourd, il se fondait dans l'obscurité comme s'ils ne faisaient qu'un et se ruait sur lui de tous côtés.
J'ai ressenti cette peur toute ma vie, pensa-t-il. C'est ce que je suis.

Auteur: Vann David

Info: Sukkwan island

[ angoisse ] [ littérature ]

 

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nature

A la sortie de la gorge, Tyr s'engagea sur une pente assez raide, orientée vers l'Ouest. Le soleil était déjà haut lorsqu'il atteignit le sommet et, pendant quelques instants, il se reposa en contemplant l'autre moitié de son domaine. Cette seconde vallée était encore plus merveilleuse que la première. Elle avait bien deux milles de large et se déroulait à perte de vue en un grand panorama vert, noir et or. Vue du point culminant sur lequel se tenait Tyr, elle semblait un immense parc. Les flancs de la montagne se couvraient de verdure presque jusqu'au sommet, et jusqu'à mi-hauteur s'érigeaient des petits bois de pins qu'on eût dits plantés par l'homme. Au pied des pentes, de chaque côté, telles des franges ornementales, couraient des bandes étroites ininterrompues de forêts. Entre ces deux bandes d'un vert sombre s'étalait la vallée ouverte, prairie moelleuse et onduleuse, tachetée de pourpre par l'herbe à buffle, de mauve par la sauge montagnarde, de blanc par la rose sauvage. Dans le creux de cette vallée courait un ruisseau ...

Auteur: Curwood James Oliver

Info: Le Grizzly, p.46

[ littérature ]

 

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zen

Je me réveillais après ces douze heures de nuit avec Joyce qui me tripotait la corde à nœuds sous les géraniums et je disais : "Où est Picasso ? [le chien]".
"Oh, au diable Picasso !" qu’elle disait.
Je sortais du lit, à poil, avec ce gros engin-là devant moi.
"Regarde, tu l’as encore laissé dans le jardin ! Je t’ai déjà dit de ne pas le laisser dehors dans la journée !"
Alors je sortais dans le jardin, à poil, trop fatigué pour m’habiller. C’était plutôt bien abrité des regards. Et ce pauvre Picasso était là, recouvert par 500 mouches, des mouches qui couraient en rond partout sur lui. Je sortais en courant toujours avec mon bidule (qui à ce moment-là piquait du nez) et j’engueulais les mouches. Il en avait dans les yeux, sous le poil, dans les oreilles, sur les parties, dans la bouche… partout. Et il restait assis là à me sourire. A me faire des risettes pendant que les mouches le dévoraient. Peut-être qu’il en savait plus long que nous tous.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le Postier", pages 81-82

[ passivité ] [ innocence ] [ joie ] [ trivial ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfer

L'abbé de Randan, un monastère d'Auvergne, fit un rêve dont ses religieux eurent à s'applaudir moins que lui. Sunniulphe (c'est cet abbé) fut, dans son rêve, conduit auprès d'un fleuve de feu, dans lequel venaient tomber une foule de gens, qui couraient sur les bords comme un essaim d'abeilles: les uns y étaient jusqu'à la ceinture, les autres jusqu'aux aisselles, plusieurs jusqu'au menton, et ils criaient avec beaucoup de gémissements à cause de la violence de la brûlure. Sur le fleuve était placé un pont si étroit, qu'à peine pouvait-il contenir la largeur du pied d'un homme. Sur l'autre rivage paraissait une grande maison toute blanche par dehors; et lorsqu'il demanda à ceux qui étaient avec lui ce que cela voulait dire, ils lui répondirent: "Celui qui sera trouvé lâche et mou à contenir le troupeau confié à ses soins, sera précipité du haut de ce pont. Celui qui s'y appliquera avec exactitude, passera sans danger, et arrivera plein de joie dans la maison que tu vois sur l'autre bord." En entendant ces paroles, il se réveilla et se montra depuis plus sévère envers les moines.

Auteur: Grégoire de Tours

Info:

[ songe ]

 

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