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pensée-de-femme

Petit coin de vent, de sable et de soleil. Univers paisible et paradoxal, où les guides enturbannés dans les 4×4 côtoyaient les bergers en charrette et où les femmes, enveloppées d'immenses tissus aux couleurs vives, observaient d'un oeil curieux le passage (parfois) dénudé des étrangères. Un entre-deux assez étrange, où tous les clichés alors en vogue en France se trouvaient représentés : voiles, islam dit modéré, Al Jazeera dans tous les postes de télévision... J'avais évidemment été choquée par un certain nombre de coutumes. Choquée, aussi... Par toutes ces mères et épouses que je voyais faire ce que les femmes de mon pays avaient décidé de reléguer aux oubliettes ; moi qui n'avais presque jamais mis les pieds dans une cuisine... Moi qu'on avait élevée à être libre, indépendante, et que la seule idée de rester à la maison rendait hystérique (....)
Elle parla des sorties de crèche, avec les autres mamans, de ce rôle étrange à jouer d'un quotidien paisible, de ce besoin pressant de repartir, nourri d'un sentiment qui m'apparut quasi claustrophobique.

Auteur: Nivat Anne

Info: Correspondante de Guerre

[ simplicité ]

 

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nord-sud

On sait donc pourquoi les Êtats-Unis sont allés faire la guerre en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Afrique sud-sahélienne, c'est leur intérêt marchand ; mais pourquoi donc la France se retrouve-t-elle dans la situation de supplétif de l'armée américaine, pour quel bénéfice ? Quelle est notre légitimité à bombarder les villages des montagnes afghanes et à détruire des familles, des enfants, des femmes, des vieillards, des adultes, même talibans, qui n’ont eu que le tort de vivre, chez eux, selon leurs principes, leur religion, leurs us et coutumes, sans rien demander à personne ? Le souverainiste que je suis l'est pour tous les pays du monde : qu’on laisse en paix les pays musulmans qui ne nous menacent pas directement. 

Le fameux droit d’ingérence attaché au nom de Bernard Kouchner, mais également à celui de BHL et de ses amis les éditorialistes et les journalistes des médias d'État, n'est jamais que le droit d'envahir un pays qui ne nous a rien fait, sous prétexte d'y établir les droits de l'homme, à des fins de néocolonialisme au profit du business planétaire.

Auteur: Onfray Michel

Info: Foutriquet

[ moralines capitalistes ] [ post ww2 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

insomniaques

Le travail est assez mal vu des Émanglons, et, prolongé, il entraîne souvent chez eux des accidents.

Après quelques jours d'un labeur soutenu, il arrive qu'un Émanglon ne puisse plus dormir.

On le fait coucher la tête en bas, on le serre dans un sac, rien n'y fait. Cet homme est épuisé. Il n'a même plus la force de dormir. Car dormir est une réaction. Il faut encore être capable de cet effort, et cela en pleine fatigue. Ce pauvre Émanglon donc dépérit. Comment ne pas dépérir, insomnieux, au milieu de gens qui dorment tout leur saoul ? Mais quelques-uns en vivant au bord d'un lac, se reposent tant bien que mal à la vue des eaux et des dessins sans raison que forme la lumière de la lune, et arrivent à vivre quelques mois, quoique mortellement entraînés par la nostalgie du plein sommeil.

Ils sont faciles à reconnaître à leurs regards vagues à la fois et insistants, regards qui absorbent le jour et la nuit.

Imprudents qui ont voulu travailler ! Maintenant il est trop tard.

Auteur: Michaux Henri

Info: L'Espace du dedans, Les émanglons, Mœurs et coutumes - Voyage en grande Garabande - 1936

[ labeur ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

credo

Je parlerais tout à fait autrement aux jeunes lionceaux dès qu'ils commencent à aiguiser leurs griffes sur les manuels de morale, sur les catéchismes, sur toutes coutumes, sur tous barreaux. Je leur dirais : n'ayez peur de rien ; faites ce que vous voulez. N'acceptez aucun esclavage, ni chaîne dorée, ni chaîne fleurie. Seulement, mes amis, soyez rois en vous-mêmes. N'abdiquez pas. Soyez maîtres des désirs et de la colère aussi bien que de la peur. Exercez-vous à rappeler la colère comme un berger rappelle son chien. Soyez rois sur vos désirs. Si vous avez peur, marchez tranquillement à ce qui vous fait peur. Si vous êtes paresseux, donnez-vous une tâche. Si vous êtes indolent, pliez-vous aux jeux athlétiques. Si vous êtes impatient, donnez-vous des pelotons de ficelle à démêler. Si le ragoût est brûlé, donnez-vous le luxe royal de le manger de bon appétit. Si la tristesse vous prend, décrétez la joie en vous-même. Si l'insomnie vous retourne comme une carpe sur l'herbe, exercez-vous à rester immobile, et à dormir au commandement. Après cela, mes bons amis, puisque vous serez rois en vous, agissez royalement, et faites ce qui vous semblera bon.

Auteur: Alain

Info: Propos I/la Pléiade/nrf Gallimard 1956 <4 avril 1910 p.72>

 

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épidémie

Ce qui aggrava le fléau, ce fut l'affluence des gens de la campagne dans la ville : ces réfugiés étaient particulièrement touchés. Comme ils n'avaient pas de maisons et qu'au fort de l'été ils vivaient dans des baraques où on étouffait, ils rendaient l'âme au milieu d'une affreuse confusion ; ils mouraient pêle-mêle et les cadavres s'entassaient les uns sur les autres ; on les voyait, moribonds, se rouler au milieu des rues et autour des fontaines pour s'y désaltérer. Les lieux sacrés où ils campaient étaient pleins de cadavres qu'on n'enlevait pas. La violence du mal était telle qu'on ne savait plus que devenir et que l'on perdait tout respect de ce qui est divin et respectable. Toutes les coutumes auparavant en vigueur pour les sépultures furent bouleversées. On inhumait comme on pouvait. Beaucoup avaient recours à d'inconvenantes sépultures, aussi bien manquait-on des objets nécessaires, depuis qu'on avait perdu tant de monde. Les uns déposaient leurs morts sur des bûchers qui ne leur appartenaient pas, devançant ceux qui les avaient construits, et y mettaient le feu ; d'autres, sur un bûcher déjà allumé, jetaient leurs morts par-dessus les autres cadavres et s'enfuyaient.

Auteur: Thucydide

Info: Histoire de la guerre du Péloponnèse, Livre II, Chapitre LII

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

france

A leur franchise, à leur fougue naturelle les Gaulois joignent une grande légèreté et beaucoup de fanfaronnade, ainsi que la passion de la parure, car ils se couvrent de bijoux d'or, portent des colliers d'or autour du cou, des anneaux d'or autour des bras et des poignets, et leurs chefs s'habillent d'étoffes teintes de couleurs éclatantes et brochées d'or. Cette frivolité de caractère fait que la victoire rend les Gaulois insupportables d'orgueil, tandis que la défaite les consterne. Avec leurs habitudes de légèreté, ils ont cependant certaines coutumes qui dénotent quelque chose de féroce et de sauvage dans leur caractère, mais qui se retrouvent, il faut le dire, chez la plupart des nations du Nord. Celle-ci est du nombre : au sortir du combat, ils suspendent au cou de leurs chevaux les têtes des ennemis qu'ils ont tués et les rapportent avec eux pour les clouer, comme autant de trophées, aux portes de leurs maisons. Posidonies dit avoir été souvent témoin de ce spectacle, il avait été long à s'y faire, toutefois l'habitude avait fini par l'y rendre insensible. Les têtes des chefs ou personnages illustres étaient conservées dans de l'huile de cèdre et ils les montraient avec orgueil aux étrangers, refusant de les rendre même quand on voulait les leur racheter au poids de l'or.

Auteur: Thollard Patrick

Info: La Gaule selon Strabon : du texte à l'archéologie : Géographie, livre IV, traduction et études

[ historique ]

 

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politesse

[...] depuis le XVIe siècle, en Occident, les populations régulent leur comportement d’une façon de plus en plus drastique, comme en témoigne la rigidification spectaculaire des bonnes manières au fil des siècles.

Au Moyen Age, par exemple, les rapports sociaux entre individus de la noblesse étaient régis par le code de la "courtoisie". Or, quand on examine dans le détail le degré de répression imposé par ces règles, on réalise combien elles étaient alors laxistes. Les manuels qui réglementaient les manières de table prescrivaient par exemple de ne pas se servir de la même cuillère que son voisin, de ne pas remettre à sa place une tranche de pain qu’on avait mordue ou l’os qu’on avait rongé, de ne pas cracher au milieu des convives, de ne pas nettoyer ses dents avec la nappe ou encore de ne pas violenter les domestiques devant ses hôtes ! Comble de l’impudence, nous disait-on, certaines personnes, lors des dîners, se mouchaient dans la main qui leur servait à prendre les mets dans le plat commun ! Il est bien évident à notre époque que de telles recommandations n’auraient plus de raison d’être ; jamais un manuel de savoir-vivre ne prendrait encore la peine de proscrire des comportements aussi rustres à nos yeux. Si les manuels de l’ère chevaleresque accordaient autant d'importance à ces prescriptions, c’est bien que, dans les faits – du moins doit-on le supposer –, elles étaient rarement suivies.

Auteur: Isabel Thibault

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/07/08/malaise-civilisation-thibault-isabel/

[ évolution ] [ bien se comporter à table ] [ historique ] [ us et coutumes ] [ savoir-vivre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bouc-émissaire

C'est à une époque très éloignée que la haine contre les Juifs a pris racine et c'est de l'inconscient des peuples qu'elle émane. Je prévois bien que les motifs vont en paraître, au premier abord, incroyables. J'ose avancer que la jalousie provoquée par un peuple qui prétendait être le premier-né et le favori de Dieu le Père n'est pas encore éteinte aujourd'hui, comme si les autres peuples eux-mêmes ajoutaient foi à une pareille prétention. D'autre part, parmi toutes les coutumes propres aux Juifs, celle de la circoncision fait une désagréable et inquiétante impression, sans doute parce qu'elle rappelle la menace d'une castration redoutée, évoquant ainsi une partie de ce passé primitif volontiers oubliée. Dans cette série, n'oublions pas la dernière en date des causes de l'antisémitisme ; rappelons-nous que tous les peuples qui pratiquent aujourd'hui l'antisémitisme ne se sont qu'à une époque relativement récente convertis au christianisme et souvent parce qu'ils y ont été contraints sous menace de mort. On pourrait dire qu'ils ont tous été "mal baptisés" et que, sous un mince vernis de christianisme, ils sont restés ce qu'avaient été leurs ancêtres, de barbares polythéistes, N'ayant pu surmonter leur aversion pour la religion nouvelle qui leur avait été imposée, ils ont projeté cette animosité vers la source d'où le christianisme leur était venu. Le fait que les Évangiles relatent une histoire qui se passe entre Juifs et qui n'a trait qu'aux Juifs leur a facilité cette projection. Leur haine des Juifs n'est au fond qu'une haine du christianisme. Ne nous étonnons donc pas si, dans la révolution nationale socialiste allemande, cette étroite parenté des deux religions monothéistes trouve une expression aussi claire dans le traitement hostile qu'elles subissent ensemble.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, pages 123-124

[ explications ] [ psychanalyse ] [ déplacement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déni du père réel

Deux phénomènes en témoignent.

D’une part, la mise à l’écart, pour ne pas dire à l’index du père réel en tant qu’il fait de la mère l’objet de son désir. La place actuelle de l’homme dans le désir, telle qu’elle est articulée par les médias, pourrait être décrite comme "appendice du pénis" comme en témoignent les dernières enquêtes sur la sexualité des femmes célibataires made in USA qui, lorsqu’elles ne trouvent pas d’homme pour un acte sexuel, "s’en remettent à leur plus fidèle ami (les vibromasseurs se vendent ici comme des petits pains)". La sexualité est passée dans le registre de la consommation de masse et l’acte sexuel est lui-même traité, dans une bonne majorité des cas, comme un objet de plus-de-jouir nécessaire et consommable. L’homme est renvoyé à une position infantile d’objet du désir des femmes, ou à une position de père des enfants, mais il est de plus en plus rarement considéré comme porteur du phallus, comme détenteur de l’objet du désir. La dimension de l’avoir qui fait le côté masculin de la sexuation semble ne pas avoir de place, dans le discours social construit sur l’égalité des sexes et le féminisme post-moderne.

La deuxième forme de déni de la fonction paternelle [...] apparaît là, dans les us et coutumes modernes, autrement dit dans la mise en place d’une cellule familiale matricentrée dans laquelle la mère reste détentrice du phallus.

Ces deux aspects des transformations sociales (mise à "l’index" du père et familles matricentrées) si elles sont pour l’enfant prépubère perturbantes du fait que le Nom-du-Père est accroché au père de la mère plus qu’à son homme, n’empêchent pas une construction normalisée de la père-version infantile qui pose le phallus comme opérateur du désir. Il en va tout autrement pour le pubère car son passage par la découverte du féminin réactive la jouissance archaïque du lien à la mère, et le discours social ne vient pas borner ce retour.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 50-51

[ réel-symbolique-imaginaire ] [ rabaissement ] [ conséquences ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

principes individuels

[…] ainsi, afin que je ne demeurasse point irrésolu en mes actions pendant que la raison m’obligerait de l’être en mes jugements, et que je ne laissasse pas de vivre dès lors le plus heureusement que je pourrais, je me formai une morale par provision qui ne consistait qu’en trois ou quatre maximes, dont je veux bien vous faire part.

La première était d’obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en laquelle Dieu m’a fait la grâce d’être instruit dès mon enfance, et me gouvernant en toute autre chose suivant les opinions les plus modérées et les plus éloignées de l’excès qui fussent communément reçues en pratique par les mieux sensés de ceux avec lesquels j’aurais à vivre. […]

Ma seconde maxime était d’être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses, lorsque je m’y serais une fois déterminé, que si elles eussent été très assurées. […]

Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde : et généralement de m’accoutumer à croire qu’il n’y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées, en sorte qu’après que nous avons fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolument impossible. […]

Enfin pour conclusion de cette morale, je m’avisai de faire une revue sur les diverses occupations qu’ont les hommes en cette vie, pour tâcher à faire choix de la meilleure, et sans que je veuille rien dire de celles des autres, je pensai que je ne pouvais mieux que de continuer en celle-là même où je me trouvais, c’est-à-dire que d’employer toute ma vie à cultiver ma raison, et m’avancer autant que je pourrais en la connaissance de la vérité suivant la méthode que je m’étais prescrite.

Auteur: Descartes René

Info: Le discours de la méthode, Librairie générale française, 1973, page 118 à 121

 

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