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banlieue

Des coups de matraques dans la gueule, ils m'ont mis, ils m'ont déchiré la face, et ils se sont barrés, ils m'ont laissé la tête dans le trottoir.
Tout me revient en bloc : "racaille" "bougnoule" "voyou" "parasite" "Karcher" "le bruit et les odeurs" "sauvageon"...

Auteur: Kamel

Info: Couvre-feu

[ émeute ]

 

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révolution

Une population parfaitement déterminée est en mesure non seulement de contraindre un dirigeant à fuir son pays, mais également de faire reculer un candidat à l'occupation de son territoire par la mise en oeuvre d'un formidable ensemble de stratégies disponible : boycotts et manifestations, occupations de locaux et sit-in, arrêts de travail et grèves générales, obstructions et sabotages, grève des loyers et des impôts, refus de coopérer, refus de respecter les couvre-feux ou la censure, refus de payer les amendes, insoumission et désobéissance civile en tout genre.

Auteur: Zinn Howard

Info: Désobéissance civile et démocratie : Sur la justice et la guerre

[ révolte ]

 

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balise

Dans notre petite ville, il y a une sirène qui retentit pour annoncer le couvre-feu. À midi et à vingt-deux heures. Chaque fois qu'elle crie, tous les chiens de traineau se mettent à glapir et j'imagine qu'ils croient à un énorme dieu canin tonitruant qui fait régner la loi de ses hurlements. Je vois ça comme une religion. Une tentative désespérée pour instaurer un ordre raisonnable dans un univers qui nous échappe complètement. La vérité toute simple, c'est que nous sommes la pure expression de l'énergie du soleil. La glorieuse manifestation de la puissance de l'univers. Nous sommes le bout des doigts d'une force qui propulse les étoiles, alors fais ton boulot et ressens.

Auteur: Tagaq Tanya

Info: Croc fendu

[ signal sonore ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

banlieue

J'étais dans un état second. "C'est moi ça ?!"
Pour la première fois de ma putain de vie, dans le feu, les flammes, j'ai senti la liberté, pour la première fois je ne me suis pas senti comme une merde face à ces enfoirés de Robocop. De rage, je suis sorti de ma cage, y'avait plus de questions. J'ai la tête dans le cul, mais j'ai un putain de goût de victoire dans la bouche. C'est de la balle. On va leur montrer de quoi on est capable. On est pas des déchets de la société, on est des personnes comme les autres. On n'est pas du bétail, et c'est la moindre des choses de nous parler poliment, parce que si eux ils ont la force et le pouvoir, nous on a la force de la rage. On leur a foutu le feu...

Auteur: Kamel

Info: Couvre-feu

[ émeute ]

 

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auberge espagnole

Pour s’endormir, il fallait un entraînement que je n’avais pas encore. Ici, on enjambait les dormeurs, on leur rampait dessus, on les utilisait comme supports pour poser des objets en tout genre – assiettes, cendriers, journaux, etc. Le magnétophone, comme trois des douze lampes murales, restait toujours allumé, et à n’importe quelle heure de la nuit, il y avait toujours quelqu’un qui fumait, lisait, buvait du café ou du thé, prenait une douche ou cherchait un slip propre, écoutait de la musique ou, tout simplement, se baladait. Quand on était habitué au couvre-feu des Faisans, instauré à vingt et une heures pétantes, ce nouveau régime n’était pas facile à supporter. Cependant, je faisais de mon mieux pour m’y adapter. Car vivre dans ce groupe méritait bien quelques efforts ; ici, chacun faisait ce qu’il voulait, quand il le voulait, et y consacrait tout le temps qu’il jugeait nécessaire. Il n’y avait même pas d’éducateur.

Auteur: Petrosyan Mariam

Info: La Maison dans laquelle

[ colocation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

covid-19

La bourse va bien, le CAC 40 ne s’effondre pas. Les Gafa sont aux anges, le télétravail peut se faire sans locaux onéreux. On dématérialise pour des profits sans frais dans la logique d’une mondialisation qui fait les beaux jours de l’oligarchie financière. Le virus lui aussi se porte comme se porte un virus, nécessairement hors de contrôle, la vie n’étant pas affiliée au carnet de bord d’un ministre ou d’un gouvernement. Le nombre de cas contagieux ne diminue selon aucun couvre-feu ni aucune action supposée vertueuse, toute pandémie se moquant des mesures sanitaires comme on peut le constater en toute lucidité. La seule vertu du confinement obéit à la mutation en cours dans le monde du travail, des réformes qui l’accompagnent en notre défaveur, en dehors de tout code, et avec notre bénédiction angoissée. Quant à ceux qui tenteraient de réfléchir un peu au-delà des informations abreuvées en toute gratuité, il conviendrait semble-t-il de suspendre leur liberté de penser. D’ailleurs en famille, la seule source fiable passe par la dramatisation quotidienne de BFM et on se suspecte mutuellement de complotisme sans l’intervention d’aucun juge. Les amitiés se défont au motif de ne point souscrire aux injonctions de bonne conduite et on nous menace d'être radié de tout réseau social au moindre soupçon. Penser par soi-même -la formule "Sapere aude"* qui fit la gloire d’Horace, reprise par Kant- est désormais considéré comme délictueux.

Auteur: Martin Jean-Clet

Info: Publication facebook du 27.01.2021. *Ose savoir !

[ dominants-dominés ] [ gafam ] [ dictature sanitaire ] [ l'occasion fait le larron ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

prière

L'étoile allait sur sa fin, 

le couvre-feu aussi avait sonné 

les cieux ouverts chantaient. 

Que savaient de destruction 

les cieux ? 

Que savaient-ils 

des larmes amères ? 

Que sait le Printemps 

du muguet en pleurs ? 

Et assigné à résidence 

dans la caverne des vallées 

j'ai proféré des mots,

j'ai dit des injures,

j'ai prononcé des discours 

sur la désolation, 

des blasphèmes, des blasphèmes 

qui parlaient de la Mort femelle. 

Et les cieux grands ouverts chantaient : 

regarde-le, il est tout efféminé, 

il crie ses amours 

et quels bruyants 

amours ! 

Oh, amours, 

pauvres amours, 

dans cette vallée de larmes,

dans la grotte 

trop pleine de pleurs !

… Vient ensuite un temps cruel 

qui punit la douceur. 

Survient un visage sans visage, 

survient une voix sans voix, 

un timbre sas timbre, 

une face sans face 

survient la crapule lumineuse 

pourvue d'un millier d'ailes. 

Et quelle texture 

quelle écriture cunéiforme

– mystérieuse, mystérieuse ! –

quels piquants de hérisson 

dans un affreux battement d'ailes.

Pouce, je ne lutte pas avec toi 

comme Jacob avec l'ange, 

ne me fauche pas, ne me moissonne pas

ne m'appelle pas Jacob

je suis un autre. 

Les créatures de mon rêve 

sont immaculées 

mes mains sont lasses 

croisées sur ma poitrine. 

Le couvre-feu a sonné 

et se fait silence silence. 

Et puis plus rien que des cristaux 

plus rien que du minéral 

dans la grotte de la vallée. 

Auteur: Botta Emil

Info: En regardant le tableau de Delacroix :  la lutte de Jacob avec l'ange. traduit du roumain par Pierre Drogi

[ poème ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste