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ontologie

Là où Dieu contient tout par la vertu d’être son Créateur et l’Initiateur en qui toute chose s’origine et en qui toute puissance est cachée, le rôle de l’homme est d’achever ce processus en étant l’agent par lequel toutes les puissances de la création sont pleinement activées et manifestées. Ce qui existe potentiellement en Dieu se déploie et se développe en l’homme. Les formules clés de cette perspective se trouvent déjà dans la kabbale de Gérone et dans le Zohar. L’homme est l’agent parachevant dans la structure du cosmos ; comme toutes les autres créatures, et encore plus qu’elles, il est composé de la totalité des dix Sefirot et "de toutes les choses spirituelles ", c’est-à-dire des principes célestes qui constituent les attributs de la divinité. Si les puissances des Sefirot sont réfléchies en lui, il est aussi le "transformateur " qui, par sa vie et ses actes, amplifie ces puissances jusqu’à leur source originelle. Pour user de la formule néoplatonicienne, le processus de création implique que tout se sépare de l’Un et retourne à l’Un, et le point de retour de ce cycle se trouve en l’homme, au moment où il commence à développer une conscience de sa véritable essence et se languit de retracer le chemin qui va de la multiplicité de sa nature jusqu’à l’Unicité en laquelle il a son origine.

Auteur: Scholem Gershom

Info: La kabbale

[ judaisme ] [ cosmogonie ] [ anthropocentrisme ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

beaux-arts

Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely se rencontrent à Paris en 1955, dans l'effervescence artistique de l'après-guerre. Ils ont 25 et 30 ans, sont tous les deux mariés et deviennent amis. Il leur faudra cinq ans pour tomber amoureux et décider de créer et de vivre ensemble. Durant quarante ans, ce couple nomade n'a pas fait d'enfants mais des sculptures, monumentales de préférence, partout dans le monde. De l'Europe au Japon, leurs oeuvres ont su convertir un public immense, enchantant petits et grands avec de sacrées machines et des créatures multicolores.
Elle est aristocrate ; lui, prolo et anarchiste. Elle est dépressive ; lui, une force de la nature. Elle est subjuguée par son côté ferrailleur inspiré créant de merveilleux objets inutiles, il décèle en elle un potentiel poétique qui la sauvera de la déprime. Elle exalte la force et la plénitude de la féminité féconde, il est le Vulcain de la poutrelle d'acier. Une alchimie des contraires. Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely constituent, bien au-delà des Bonnie and Clyde de l'art des années 1970, un couple énergique se défiant dans une corrida permanente, une transe, une urgence, à travers laquelle chacun cherche à hisser l'autre toujours plus haut. Ils se définissent tous les deux comme mégalos et égoïstes, mais se retrouvent dans une utopie commune : rendre les gens heureux. Sans dépendre de personne.

Auteur: Mérigaud Bernard

Info:

[ couple ] [ femmes-hommes ]

 

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pessimisme

Et si je ne crois pas en Dieu, l'idée de Dieu me fascine.

Nous vivons sur une planète où les vivants mangent les vivants. Les hommes ne se contentent pas de tuer d'autres créatures, ils s'assassinent aussi entre eux, constamment. Les montagnes crachent le feu, la terre s'ouvre, engloutit hommes et bêtes, les eaux se déchaînent, détruisent tout sur leur passage, des éclairs tombent du ciel.

Ici semble résider l'un des paradoxes les plus curieux du genre humain, capable de concevoir que la terre, ce lieux affreux, puisse être l'oeuvre d'une puissance "parfaitement bonne", et d'ainsi démontrer que les hommes sont dotés malgré la barbarie constitutive de leur existence, d'une imagination exagérément optimiste.

Ils croient qu'une "force" a créé tout cela, mais au lieu de s'en plaindre et de la détester, ils l'adulent, pleins de gratitude et de reconnaissance.

Aussi suis-je fasciné depuis ma jeunesse, par cette religion qui fait voir aux hommes une "bonté" à l'oeuvre derrière le spectacle des horreurs terrestres qu'ils constatent chaque jour.

Dieu, sublime métaphore.

Comme tant d'autres écrivains, j'aime à roder autour de cette métaphore prodigieuse. L'effort infini, le hasardeux désespoir dont font preuve les hommes lorsque, cherchant à "bonifier" leur nature, inquiète de sa propre barbarie, effrayée de sa propre malignité, ils imaginent ce "foyer de bonté" situé hors d'eux mêmes, voilà quelle pathétique recherche me semble résumer l'aventure humaine.

Auteur: Ahmet Altan

Info: Je ne reverrai plus le monde : Textes de prison

[ Éternel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

monothéïsme

En lui donnant une identité, un corps, y compris le cerveau, et en créant les lois de la nature qui doivent s'appliquer à l'homme, mais qui peuvent aussi être comprises et interprétées par l'homme, Dieu nous a donné la liberté de la volonté, et donc la responsabilité personnelle. Nous ne sommes pas des machines! Ceci doit être considéré comme un don de Dieu, ou un acte ultime de la grâce divine. En aucun cas notre libre arbitre n'interfère avec la toute-puissance ou l'omniscience de Dieu; cela empêche que nos vies ne deviennent des processus mécanisés préétablis, laissant la place à l'offrande de conseils, d'amour et d'aide de Dieu par la prière ou la méditation. C'est bien sûr notre libre arbitre qui permet la poursuite du mal. On pourrait se demander, pourquoi Dieu créerait-il un monde dans lequel le mal est permis? C.S. Lewis a répondu très clairement à ce problème dans son livre Mere Christianity. Le libre arbitre, même s'il rend possible le mal, est aussi la seule chose qui rend possible tout amour de bonté ou de joie qui en vaut la peine. Un monde d'automates - de créatures qui fonctionnent comme des machines - ne vaudrait pas la peine d'être créé." C'est par cet acte de grâce divine que Dieu nous permet de l'accepter ou de le rejeter, de chercher la connaissance ou de rester ignorants. Pourtant, tout cela ne diminue en rien son pouvoir et sa connaissance universels.

Auteur: Margenau Henry

Info: Postface de : The Miracle of Existence

[ religion ]

 

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science-fiction

Mon nom est imprononçable, ainsi que celui du monde d'où je viens et l'apparence que je revêt masque mon corps véritable qui ne pourrait que vous inspirer que l'horreur et le dégoût. Ça c'est l'étranger qui vient en paix, au nom de la Confédération Galactique ou de la principauté de Deneb. L'étranger, l'extraterrestre, le "bug-eyed monster", le galactique. Au début du siècle, Wells importait ses "BEMs" de Mars, tout gonflés de vilains projets de mégalomanes. Plus tard, Bradbury s'arrangea pour que les descendants pavent pour leurs ancêtres. Les fragiles créatures cristallines qu'étaient ses martiens éclatèrent comme boules de Noël à la seule approche des terriens. Plus loin Van Vogt découvrit Zorl, assoiffé de potassium, et Ixtl, qui dérivait dans le vide, atrocité écarlate qui pondait ses œufs dans le ventre des astronautes. Pour Clifford Simak, en général, ceux d'ailleurs sont souvent de timides apôtres de bonté voyageant sur les chemins de la lumière, guides moins discrets, puissants et lointains que les maîtres secrets de 2001. Pour Dick, ils ont l'aspect de nos obsessions, ce sont les éléphants noirs de notre schizophrénie. Humanoïdes blonds et beaux de Vénus, gnomes vampires de Mercure, doux mammifères géants, féroces arthropodes, enchevêtrements insensés de tentacules, bulles violettes, membrane palpitant à la surface d'un astéroïde désolé, nuage de gaz complexe flottant entre les étoiles et buvant nos émotions...Ils ont toujours été présents dans la SF comme dans l'inconscient de l'homme. "Ceux d'ailleurs", ennemis ou grands-frères que nous rêvons et craignons tellement de rencontrer un jour, que nous avons déjà commencé à les créer.

Auteur: Internet

Info: Marginal, tome 3 : Ceux d'ailleurs, introduction à l'anthologie "Ceux d'Ailleurs" parue dans la collection "Opta" en 1974

[ aliens ] [ projections psy ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

inspiration

Même en plein jour, on peut apprendre à voir chamaniquement les aspects non ordinaires d’un phénomène naturel. Par exemple, voici une méthode de vision dans la pierre, technique que j’ai apprise auprès d’un homme-médecine sioux lakota. Tout d’abord, choisissez une question à laquelle vous désirez recevoir une réponse. Puis marchez simplement dans une étendue sauvage jusqu’à ce que sur le sol, une pierre grosse comme deux poings semble attirer votre attention. Prenez-la et transportez-la jusqu’à un endroit où vous pouvez vous asseoir confortablement avec elle.
Placez la pierre sur le sol devant vous, posez la question à laquelle vous désirez recevoir une réponse. Examinez soigneusement la surface supérieure de la pierre jusqu’à ce que vous soyez capable de discerner une ou plusieurs créatures vivantes formées par ses lignes, crevasses et irrégularités. Cela peut prendre quelques minutes.
Lorsque vous êtes satisfait d’avoir discerné un ou plusieurs animaux, plantes, insectes, visages, formes humaines ou autres entités à la surface de la pierre, pensez à ce que la pierre essaie de vous dire sur la question que vous avez posée. Fixez votre conclusion dans votre esprit, puis retournez la pierre. Réitérez le même processus de vision et de réflexion en utilisant cette nouvelle surface. Si la pierre est assez épaisse, vous pouvez répéter le processus avec ses deux faces restantes.
Ensuite, considérez calmement la façon dont les communications individuelles de chacune des quatre faces se rassemblent pour former un message qui constitue une réponse à votre question. Pour finir, avec respect et gratitude, reposez la pierre dans la position et à la place où vous l’avez trouvée.

Auteur: Harner Michael

Info: Dans La voie du chamane, page 100

[ quête ] [ silence ] [ communion ] [ divination ] [ méthode ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sotériologie

En prononçant les parles de la consécration, le prêtre détermine la transsubstantiation et libère, par-là, les créatures que sont le pain et le vin de leur état d’éléments imparfaits. Cette conception n’est absolument pas chrétienne ; elle est alchimique. Alors que le catholique souligne la présence efficace du Christ, l’alchimiste s’intéresse au destin et à la rédemption manifeste des substances ; car l’âme divine est captive en elles et attend la rédemption qui lui est octroyée au moment de la libération. Elle apparaît alors sous la forme du "fils de Dieu". Pour l’alchimiste, ce n’est pas l’homme qui a, en premier lieu, besoin de rédemption, mais la divinité qui est perdue et sommeille dans la matière. Ce n’est qu’en second lieu qu’il espère que la substance transformée lui sera profitable, sous la forme de la medicina catholica (remède universel), à lui comme aux corpora imperfecta (corps imparfaits), comme par exemple les métaux vils, "malades", etc

Il ne vise donc pas à sa propre rédemption par la grâce de Dieu, mais à la libération de Dieu de l’obscurité de la matière.

En s'appliquant à cet œuvre miraculeux, il bénéficie de son action salutaire, mais secondairement. Il peut aborder l’œuvre en souffrant du besoin de rédemption, mais il sait que sa rédemption dépend du succès de son œuvre, c'est-à-dire de la libération, par ses soins, de l'âme divine. Dans ce but, il a besoin de la méditation, du jeûne et de la prière ; de plus, il a besoin de l'aide du Saint-Esprit comme πάρεδροζ.

Ce n'est pas l'homme qui doit être racheté, mais la matière.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie et alchimie", éd. Buchet-Chastel, 2014, trad. par Henry Pernet et Roland Cahen, pages 427-428

[ serviteur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

imagination

Il existe dans les hommes bien organisés un doux état de la pensée où elle s'isole à plaisir de toutes les réalités de la vie ; où elle peut se déposséder, sans rien perdre, du passé, du présent, de l'avenir, et même de l'espérance, pour se former un monde à son choix, sur lequel elle exerce avec un souverain empire tous les attributs de la puissance de Dieu. Elle crée, elle agit sur ce qu'elle a créé, elle réagit sur elle-même au moyen des impressions qu'elle prête à ses créatures ; elle fait l'obstacle pour le détruire, la difficulté pour le succès, le combat pour la victoire. Et quand sa joie, fatiguée de triomphes, s'ennuie sur un bonheur trop facile, un souffle suffit pour détruire ce fragile univers, un souffle suffit pour en composer un autre, comme l'orbe aux brillantes couleurs qui se détache du chalumeau d'un enfant, et s'égare un moment dans l'air en réfléchissant à la surface de ses flancs limpides et radieux toutes les lumières du ciel.

Qui s'étonnera que la monomanie réflective n'ait pas encore été nommée, puisque la délicieuse extase de l'esprit que je viens de décrire, et dont tous les hommes ont goûté les douceurs, ne peut se désigner que par une locution incomplète et triviale dans notre langue si riche en vaines nomenclatures, si pauvre en vocables intellectuels et psychiques ? Cette faculté merveilleuse qui vaut tous les biens de la terre, qui en compense toutes les privations, qui dédommage d'avoir été, qui console d'être, qui contient plus clairement qu'aucun mythe la révélation assidue de notre essence spirituelle et de notre immortalité ; c'est la divinité anonyme qui préside aux châteaux en Espagne.

Auteur: Nodier Charles

Info: "Piranèse", éd. Marguerite Waknine, p.4-5

[ psychologie ] [ abstraction ] [ fugacité ] [ enthousiasme ] [ théologie fantaisiste ] [ jeux intimes ] [ monde intérieur ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

Sapience

L’identité dans l’altérité, c’est l’unité dans la multiplicité. C’est : "un" plus "un" plus "un", et ainsi de suite. C’est donc l’identité séparative. Parce que l’unité de l’Un divin se reflète en chaque être créé, chaque créature est "elle-même" et possède sa propre unité, mais du même coup, elle est séparée de toutes les autres créatures. C’est pourquoi nous parlons d’identité séparative. Et telle est la fonction cosmique de l’éternel masculin. Au contraire, concernant la fonction cosmique de l’éternel féminin, nous parlerons d’altérité unitive. C’est très exactement ce que réalise la Sophia divine. En elle est donné à Suso la révélation de l’unité ou de la coïncidence des opposés, c’est-à-dire, fondamentalement, la révélation de la possibilité du multiple. Plus encore, elle est cette possibilité même. A quelle condition, en effet, le multiple est-il possible ? [...] à la condition [...] que cette Unité soit conçue non comme unité massive et monolithique, comme la plénitude excluante de l’Étant suprême, mais comme l’espace infini, la matrice illimitée au sein de laquelle toutes les créatures trouveront de la place pour coexister sans se contredire, en d’autres termes, sans s’anéantir réciproquement.

[...] Le mystère de l’altérité n’est pas seulement le mystère de Dieu comme Autre de la créature, il est aussi et d’abord le mystère de la création comme Autre de Dieu. Ces deux mystères ne font qu’un et se conjoignent dans la divine Sophia. La Sophia désigne en Dieu son infinitude, son incirconscriptibilité, sa liberté réellement absolue qui donne à la multiplicité innombrable des créatures la possibilité métaphysique d’exister, la possibilité d’être là. Elle est le mystique et universel de toutes choses, elle est le jeu de l’être, elle donne à tout être du jeu pour exister.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 152-153

[ sagesse ] [ définie ] [ masculin-féminin ] [ lîla ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

espérance innée

(L'océan-Solaris projette des créatures enfouies dans la mémoire et l'inconscient des humains en orbite. Ici sa femme Harey, qui s'est suicidée à cause de lui dix ans auparavant ! Il a compris que cette "visiteuse", est un simulacre)

En surface, j'étais calme : en secret, sans vraiment l'admettre, j'attendais quelque chose. Qu'elle revienne ? Comment aurais-je pu attendre cela ? Nous savons tous que nous sommes des créatures matérielles, soumises aux lois de la physiologie et de la physique, et que même la puissance de tous nos sentiments réunis ne peut vaincre ces lois. Tout ce que nous pouvons faire, c'est les détester. La foi séculaire des amoureux et des poètes dans le pouvoir de l'amour, plus fort que la mort, qui finit vitae sed non amoris*, est un mensonge, inutile et même pas drôle. Faut-il donc se résigner à être une horloge qui mesure le passage du temps, un jour hors d'usage, un jour réparée, et dont le mécanisme génère le désespoir et l'amour dès que son créateur la met en marche ? Faut-il s'habituer à l'idée que chaque homme revit d'anciens tourments, qui sont d'autant plus profonds qu'ils en deviennent comiques à force d'être répétés ? Que l'existence humaine se répète, bel et bien, mais qu'elle se répète tel un air rabâché, ou comme le disque qu'un ivrogne continue de relancer en mettant des pièces dans le juke-box...

Dois-je continuer à vivre ici alors, parmi les objets que nous avons tous deux touchés, dans l'air qu'elle a respiré ? Au nom de quoi ? Dans l'espoir de son retour ? Je n'espérais rien. Et pourtant, je vivais dans l'attente. Depuis qu'elle était partie, c'était tout ce qui restait. Je ne savais quelles réalisations, quelles moqueries, ni même quelles tortures m'attendaient encore. Je ne savais rien, et persistais dans cette idée que le temps des miracles cruels n'était pas révolu.

Auteur: Lem Stanislaw

Info: Solaris. *La vie se termine, pas l'amour.

[ science-fiction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel