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atomique

L'étudiant avait dit qu'un Européen qui évoque Hiroshima dans un roman relève du même mauvais goût qu'un Japonais qui programmerait un jeu vidéo sur les fours crématoires d'Auschwitz. Je n'ai su que répondre, j'ai mis plusieurs années à comprendre cette remarque, aujourd'hui encore je conte l'anecdote pour faire partager ma honte d'alors. J'avais utilisé la fiction là ou trois générations de Japonais essayaient de se confronter à la réalité nue.

Auteur: Roulet Daniel de

Info: Tu n'as rien vu à Fukushima

[ Japon ] [ irrespect ] [ indélicatesse ]

 

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diable

Mais le Mal n'est pas une entité, un démon pervers et maléfique, à la recherche de corps à posséder pour en faire des instruments des maux, des crimes, des programmes économiques, des fraudes, des camps de concentration, des guerres de religion, des lois, des procès, des fours crématoires, des chaînes de télévision. Non, le Mal est une relation, une façon de se positionner face à l'autre. Se transformer volontairement en bourreau. Et transformer l'autre en victime.

Auteur: Subcomandante Marcos Paco Ignacio Taibo II

Info: Des morts qui dérangent

[ oppression ] [ rapports humains ]

 

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traumatisme

-"Qu'est-ce qui a été détruit en vous par cette expérience extrême ?"
- La vie. Je n'ai plus jamais eu une vie normale. Je n'ai jamais pu prétendre que tout allais bien et aller, comme d'autres, danser et m'amuser en toute insouciance...
Tout me ramène au camp. Quoi que je fasse, quoi que je voie, mon esprit revient toujours au même endroit. C'est comme si le "travail" que j'avais dû faire là-bas n'était jamais vraiment sorti de ma tête...
On ne sort jamais vraiment du crématoire.

Auteur: Venezia Shlomo

Info: Sonderkommando : Dans l'enfer des chambres à gaz

[ camp de concentration ]

 

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camp de concentration

En face de cette coalition toute-puissante (des S.S. et des kapos), notre objectif devenait le plus humble. C'était seulement de survivre. Notre combat, les meilleurs d'entre nous n'ont pu le mener que de façon individuelle. La solidarité même était devenue affaire individuelle.
Je rapporte ici ce que j'ai vécu. L'horreur n'y est pas gigantesque. Il n'y avait à Gandersheim ni chambre à gaz, ni crématoire. L'horreur y est obscurité, manque absolu de repère, solitude, oppression incessante, anéantissement lent. Le ressort de notre lutte n'aura été que la revendication forcenée, et presque toujours elle-même solitaire, de rester, jusqu'au bout, des hommes.

Auteur: Antelme Robert

Info:

[ prison ]

 

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camp de concentration

Rien ne s'efface : les convois, le travail, l'enfermement, les baraques, la maladie, le froid, le manque de sommeil, la faim, les humiliations, l'avilissement, les coups, les cris... rien ne peut ni ne doit être oublié. Mais, au-delà de ces horreurs, seuls importent les morts : la chambre à gaz pour les enfants, les femmes, les vieillards, pour ceux qui attrapent la gale, qui clopinent, qui ont mauvaise mine ; et, pour les autres, la mort lente. Deux mille cinq cents survivants sur soixante-dix-huit mille juifs français déportés. Il n'y a que la Shoah. L'atmosphère du crématoire, fumée et puanteur, de Birkenau. Je ne l'oublierai jamais. Là-bas, dans les plaines allemandes, s'étendent désormais des espaces dénudés sur lesquels règne le silence ; c'est le poids effrayant du vide que l'oubli n'a pas le droit de combler et que la mémoire des vivants habitera toujours.

Auteur: Veil-Jacob Simone

Info:

[ mémoire ]

 

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dernières paroles

Je vous prie de bien vouloir vous occuper de l'incinération de mon cadavre.
Je ne désire pas d'accompagnement public, ni de cérémonie laïque de quelconque religion, ni l'accès aux curieux et photographes pour voir le cadavre, à l'exception des personnes que vous seuls autoriserez.
Si cela est possible, on devrait déposer aujourd'hui même mon corps dans le crématoire et l'incinérer demain, tôt, en privé. Beaucoup de bonnes personnes me respectent, m'aiment et ressentiront ma mort. Cela me suffit comme récompense.
Il ne faut pas donner une importance excessive à la fin théâtrale d'une vie, même s'ils y a d'autres préoccupations vulgaires. Si vous ne le désapprouvez pas, je désirerais que mes cendres soient envoyées dans le vent. Ca me paraît une forme excellente pour revenir à rien, et me confondre avec tout ce qui meurt dans l'Univers.
Vous m'autorisez à vous donner cette demande à l'affection invariable qui nous a unis. Au revoir. Buenos Aires, 5 janvier 1939

Auteur: Torre Lisandro de la

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[ suicide ]

 

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spectacle

(...) le match télévisé est d'abord un événement télévisé tout comme holocauste ou la guerre du Vietnam dont il ne se distingue guère. Ainsi le succès de la télévision en couleurs aux U.S.A, tardif et difficile, date du jour où une grande chaine eut l'idée d'importer la couleur dans le journal télévisé  : c'était alors la guerre du Vietnam et les études ont montré que le "jeu" des couleurs et la sophistication technique qu'apportait cette innovation rendaient plus supportable aux téléspectateurs la vision des images de la guerre. Le "plus" de vérité créait un effet de distanciation ludique à l'événement.

(...) 

Holocauste

On fait repasser les Juifs non plus au four crématoire ou à la chambre à gaz, mais à la bande-son et à la bande-image, à l'écran cathodique et au micro-processeur. L'oubli, l'anéantissement atteint enfin par là à sa dimension esthétique, il s'achève dans le rétro, ici enfin élevé à la dimension de masse. La télé : véritable "solution finale" à l'événement. L'espace de dimension historique qui restait à l'oubli sous forme de culpabilité , de non-dit, n'existe même plus, puisque désormais "tout le monde sait", tout le monde a vibré devant l'extermination - signe sûr que "ça" ne se reproduira plus jamais. Ce qu'on exorcise ainsi à peu de frais et au prix de quelques larmes, ne se reproduira en effet plus jamais, parce que c'est en train, actuellement, de se reproduire et précisément dans la forme même où prétend le dénoncer, dans le médium même de ce prétendu exorcisme : la télévision. Même processus d'oubli, de liquidation, d'extermination, même anéantissement des mémoires et de l'histoire, même rayonnement inverse, même absorption sans écho, même trou noir qu'Auschwitz. Et on voudrait nous faire croire que la TV va lever l'hypothèque d'Auschwitz en faisant rayonner une prise de conscience collective , alors qu'elle en est la perpétuation sous d'autres espèces, sous les auspices cette fois non plus d'un lien d'anéantissement, mais d'un médium de dissuasion.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: de la séduction (1988, 246 p., folio essais) p.219, 220

[ formes ] [ manipulation ] [ leurre ] [ lobotomie ] [ divertissement ]

 
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