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réforme de l'église

[...] il n’y a que deux philosophies, si on tient absolument à ce mot ignoble : la spéculative chrétienne, c’est-à-dire la théologie du Pape, et la torcheculative. L’une pour le midi, l’autre pour le nord. Voulez-vous que je vous fasse en deux mots cette histoire de dégoûtation ? Avant votre Luther, on n’était pas déjà trop brillant dans le monde germanique. Quand je dis votre, j’entends le Luther de cette nation crapuleuse. C’était une ingouvernable pétaudière de cinq ou six cents États dont chacun représentait un grouillis de caboches obscures, imperméables à la lumière, dont les descendants ne peuvent être orientés ou disciplinés qu’à coups de trique. L’autorité spirituelle était là-dessus comme l’abeille sur le fumier. Luther eut cet avantage suprême d’être le Salaud attendu par les patriarches de la gueuserie septentrionale. Il incarnait à ravir la bestialité, l’inintelligence des choses profondes et le croupissant orgueil de tous les buveurs de pissat de vache. Il fut adoré, naturellement, et tout le nord de l’Europe s’empressa d’oublier la Mère Église pour aller dans les fientes de ce marcassin. Le mouvement continue depuis bientôt quatre siècles et la philosophie allemande, exactement qualifiée par moi tout à l’heure, est la plus copieuse ordure tombée du protestantisme. Ça se nomme l’esprit d’examen, ça s’attrape avant de naître, aussi bien que la syphilis, et il se trouve de petits français assez engendrés au-dessous des dépotoirs pour écrire que c’est tout à fait supérieur à l’intuition de notre génie national.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 166-167

[ vacheries ] [ diatribe ] [ religion ]

 

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anti-psy

En face de la lucidité de Van Gogh, qui travaille, la psychiatrie n’est plus qu’un réduit de gorilles eux-mêmes obsédés et persécutés et qui n’ont, pour pallier les plus épouvantables états de l’angoisse et de la suffocation humaines, qu’une ridicule terminologie, digne produit de leurs cerveaux tarés.
Pas un psychiatre, en effet, qui ne soit un érotomane notoire. Et je ne crois pas que la règle de l’érotomanie invétérée des psychiatres puisse souffrir aucune exception. J’en connais un qui se rebella, il y a quelques années, à l’idée de me voir ainsi accuser en bloc tout le groupe de hautes crapules et de faiseurs patentés auquel il appartient. Moi, monsieur Artaud, me dit-il, je ne suis pas un érotomane, et je vous défie bien de me montrer un seul des éléments sur lesquels vous vous basez pour porter votre accusation.
Je n’ai qu’à vous montrer vous-même, docteur L., comme élément, vous en portez sur votre gueule le stigmate, bougre d’ignoble saligaud.
C’est la binette de qui introduit sa proie sexuelle sous la langue et la retourne ensuite en amande, pour faire digue d’une certaine façon.
Cela s’appelle faire son beurre et trier son propre persil.
Si dans le coït vous n’avez pas obtenu de glousser de la glotte d’une certaine façon que vous connaissez, et de gargouiller en même temps du pharynx, de l’oesophage, de l’urètre et de l’anus, vous ne pouvez pas vous déclarer satisfait.

(Lacan, chef de clinique à Sainte-Anne en 1939, avait fait une expertise extrêmement sévère d'Antonin Artaud écrivant, "il est définitivement fixé et perdu pour la littérature". De plus, des années plus tard, après la guerre, Lacan se disait satisfait d'avoir détourné ses élèves d'Antonin Artaud.
Il semble avéré que cette partie du texte fasse rapport à cette expertise)

Auteur: Artaud Antonin

Info: Van Gogh, le suicidé de la société 1947, introduction

[ transfert meurtrier ] [ vacherie ] [ insulte ]

 
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écrivain-sur-écrivain

M. Émile Zola croit qu'on peut être un grand artiste en fange comme on est un grand artiste en marbre. Sa spécialité, à lui, c'est la fange. Il croit qu'il peut y avoir très bien un Michel-Ange de la crotte…

Certes, je ne suis pas assez bête pour parler morale à M. Zola, dans les livres de qui la morale est muette et n'a jamais dit un mot ni poussé un cri, parmi les horreurs qu'il se délecte à y retracer… Je ne veux lui objecter que de la littérature, quoiqu'il semble, dans son Assommoir, sorti autant de la littérature que de la morale…

C'est un homme d'art et d'étude, dit-il en parlant de lui-même. D'étude, et d'étude acharnée, je le crois, mais d'art ?… Son art est faux et singulièrement raccourci. Tout est en volonté chez lui, et il n'y a que l'inspiration qui fasse de l'art vrai et profond. La volonté, la réflexion, l'effort, font de l'art tourmenté, rien de plus. Le sculpteur Préault disait un mot charmant : “La réflexion, c'est une bibliothèque…” Je ne crois qu'aux favoris de Dieu.

[…] L'homme de L'Assommoir est le dernier mot du réalisme, mais ce dernier mot ne se répéterait pas… Quand on a épuisé la poétique du Laid de Hugo et la poétique du Dégoûtant de M. Zola ; quand on s'est encanaillé, soi et son talent, avec cette furie; quand on a trifouillé à ce point les quinzièmes dessous de la crapule humaine et qu'on est entré dans les égouts sociaux sans bottes de vidangeur – car M. Zola ne vidange pas : il assainirait ! et il n'assainit pas : il se contente d'empester – où pourrait-on bien aller encore, et quelle marche d'infamie et de saletés resterait à descendre ? … La boue, ce n'est pas infini !

Auteur: Barbey d'Aurevilly Jules

Info: Les Œuvres et les Hommes (3e série) – XVIII. Le roman contemporain, Paris, Lemerre, 1902, p. 231, 238 et 239

[ vacheries ] [ réquisitoire ]

 

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prière

L'étoile allait sur sa fin, 

le couvre-feu aussi avait sonné 

les cieux ouverts chantaient. 

Que savaient de destruction 

les cieux ? 

Que savaient-ils 

des larmes amères ? 

Que sait le Printemps 

du muguet en pleurs ? 

Et assigné à résidence 

dans la caverne des vallées 

j'ai proféré des mots,

j'ai dit des injures,

j'ai prononcé des discours 

sur la désolation, 

des blasphèmes, des blasphèmes 

qui parlaient de la Mort femelle. 

Et les cieux grands ouverts chantaient : 

regarde-le, il est tout efféminé, 

il crie ses amours 

et quels bruyants 

amours ! 

Oh, amours, 

pauvres amours, 

dans cette vallée de larmes,

dans la grotte 

trop pleine de pleurs !

… Vient ensuite un temps cruel 

qui punit la douceur. 

Survient un visage sans visage, 

survient une voix sans voix, 

un timbre sas timbre, 

une face sans face 

survient la crapule lumineuse 

pourvue d'un millier d'ailes. 

Et quelle texture 

quelle écriture cunéiforme

– mystérieuse, mystérieuse ! –

quels piquants de hérisson 

dans un affreux battement d'ailes.

Pouce, je ne lutte pas avec toi 

comme Jacob avec l'ange, 

ne me fauche pas, ne me moissonne pas

ne m'appelle pas Jacob

je suis un autre. 

Les créatures de mon rêve 

sont immaculées 

mes mains sont lasses 

croisées sur ma poitrine. 

Le couvre-feu a sonné 

et se fait silence silence. 

Et puis plus rien que des cristaux 

plus rien que du minéral 

dans la grotte de la vallée. 

Auteur: Botta Emil

Info: En regardant le tableau de Delacroix :  la lutte de Jacob avec l'ange. traduit du roumain par Pierre Drogi

[ poème ]

 
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éthique

S'il était possible qu'il se dégage des pages d'un livre une réelle puanteur, ce serait le cas pour celui-ci [l'autobiographie de Dali] [...]. Mais cela étant, il reste que Dali est un dessinateur exceptionnellement doué. C'est un exhibitionniste et un carriériste, mais ce n'est pas un imposteur. Il a cinquante fois plus de talent que la plupart des gens qui s'en prennent à sa moralité et ricanent devant ses tableaux. Et si l'on considère à la fois ces deux séries de faits, on se trouve face à un problème qui, en l'absence de toute base sérieuse d'accord, fait rarement l'objet d'une véritable discussion.
(...)
Ce que revendiquent en fait les défenseurs de Dali, c'est une sorte d'immunité artistique. L'artiste doit être exempté des lois morales qui pèsent sur les gens ordinaires. [...] On voit à quel point cette théorie est fausse si on l'applique à la criminalité ordinaire. [...] Si Shakespeare ressuscitait demain, et si l'on découvrait que sa distraction favorite consiste à violer des petites filles dans des voitures de chemin de fer, nous ne lui dirions sûrement pas de continuer à agir de la sorte sous prétexte qu'il écrira peut-être un nouveau Roi Lear.
(...)
Dali est un bon dessinateur et un être humain répugnant. L'un n'exclut pas l'autre et, en un sens, ne l'affecte même pas. Ce que nous demandons avant tout à un mur, c'est qu'il tienne debout. S'il tient debout, c'est un bon mur, et savoir à quoi il sert est une tout autre question. Et pourtant, le meilleur mur du monde mérite d'être abattu s'il entoure un camp de concentration.
(...)
Il représente un symptôme de la maladie du monde. L'important n'est pas de le dénoncer comme une crapule qui mériterait d'être cravachée en public, ni de le défendre comme un génie au-dessus de toute critique, mais de découvrir pourquoi il fait montre de ces aberrations particulières.

Auteur: Orwell George

Info: in L'immunité artistique. "Benefit of Clergy"

[ beaux-arts ] [ morale ]

 

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dissidence

Les mauvais sentiments ne représentent peut-être pas la garantie absolue de la bonne littérature, mais les bons, en revanche, sont une assurance-béton pour faire perdurer, pour faire croître et embellir tout ce qu’on peut imaginer de plus faux, de plus grotesquement pleurnichard, de plus salement kitsch, de plus préraphaélite goitreux, de plus romantique apathique, de plus victorien-populiste qui se soit jamais abattu sur aucun public. La réalité ne tient pas debout en plein vent caritatif. Un romancier véridique, aujourd’hui, serait traité comme autrefois les "porteurs de mauvaises nouvelles" : on le mettrait à mort séance tenante, dès remise du manuscrit. C’est pour cela exactement qu’il n’y a plus de romanciers. Parce que quelqu’un qui oserait aller à fond, réellement, et jusqu’au bout de ce qui est observable, ne pourrait qu’apparaître porteur de nouvelles affreusement désagréables.

La Littérature ? Il y a des Fêtes du Livre pour ça.

L’air du temps cherche tout ce qui unit. Rien n’est écœurant comme cette pêche obscène aux convergences. Nous vivons sous une arrogance puritaine comme on en a rarement vu. [...]

L’enfer contemporain est pavé de bonnes dévotions qu’il serait si agréable de piétiner. C’est un crime contre l’esprit, c’est une désertion gravissime de ne pas essayer, jour après jour, d’étriller quelques crapuleries. Les gens ne croient plus, dit-on, que ce qu’ils ont vu à la télé ? Ça tombe bien, la littérature a toujours été là, en principe du moins, pour démolir ce que tout le monde croit. S’il en existait encore une, s’il y avait encore des écrivains, au lieu d’"auteurs", au lieu de "livres", on pourrait peut-être se divertir. Toute entreprise d’envergure a toujours été, dans ce domaine, par un bout ou par un autre, franchement démoralisatrice, saccageuse de pastorale. Voyez les niaiseries de chevalerie pulvérisées dans Cervantès ; ou encore la "chimère" religieuse à son plus haut point d’hégémonie pourchassée par Sade de bout en bout ; ou le parti dévot dans Molière… Non, aucun grand écrivain n’a jamais accepté, quels que soient les dangers, de descendre de la constatation des données de la société à l’apologie de la nécessité de cette dernière.

Auteur: Muray Philippe

Info: "Défriser l'être", tiré de L'Empire du Bien

[ démystification ]

 
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christianisme

La supériorité pratique des grandes religions chrétiennes, c'est qu'elles doraient pas la pilule. Elles essayaient pas d'étourdir, elles cherchaient pas l'électeur, elles sentaient pas le besoin de plaire, elles tortillaient pas du panier. Elles saisissaient l'Homme au berceau et lui cassaient le morceau d'autor. Elles le rancardaient sans ambages :

"Toi petit putricule informe, tu seras jamais qu'une ordure ... de naissance tu n'es que merde ... est-ce que tu m'entends ? ... c'est l'évidence même, c'est le principe de tout ! Cependant, peut-être ... peut-être ... en y regardant de tout près ... que t'as encore une petite chance de te faire un peu pardonner d'être comme ça tellement immonde, excrémentiel, incroyable ... c'est de faire bonne mine à toutes les peines, épreuves, misères et tortures de ta brève ou longue existence. Dans la parfaite humilité ... La vie, vache, n'est qu'une âpre épreuve ! T'essoufle pas ! Cherche pas midi à quatorze heures ! Sauve ton âme, c'est déjà joli ! Peut-être qu'à la fin du calvaire, si t'es extrêmement régulier, un héros, de "fermer ta gueule", tu claboteras dans les principes ... mais c'est pas certain ... un petit poil moins putride à la crevaison qu'en naissant ... et quand tu verseras dans la nuit plus respirable qu'à l'aurore ... mais te monte pas la bourriche ! C'est bien tout ! ... fais gaffe ! Spécule pas sur des grandes choses ! Pour un étron c'est le maximum ! ..."

Ça ! c'était sérieusement causé ! Par des vrais pères de l'Église ! Qui connaissaient leur ustensile ! qui se miroitaient pas d'illusions !

La grande prétention au bonheur, voilà l'énorme imposture ! C'est elle qui complique toute la vie ! Qui rend les gens si venimeux, crapules, imbuvables. Y a pas de bonheur dans l'existence, y a que des malheurs plus ou moins grands, plus ou moins tardifs, éclatants, secrets, différés, sournois ...

"C'est avec les gens heureux qu'on fait les meilleurs damnés."

Le principe du diable tient bon. Il avait raison comme toujours en braquant l'Homme sur la matière. Ça n'a pas traîné. En deux siècles, tout fou d'orgueil, dilaté par la mécanique, il est devenu impossible. Tel nous le voyons aujourd'hui, hagard, saturé, ivrogne d'alcool, de gazoline, défiant, prétentieux, l'univers avec un pouvoir en secondes ! Éberlué, démesuré, irrémédiable, mouton et taureau mélangé, hyène aussi. Charmant. Le moindre obstrué trou du cul, se voit Jupiter dans la glace. Voilà le grand miracle moderne. Une faculté gigantesque, cosmique. L'envie tient la planète en rage, en tétanos, en surfusion. Le contraire de ce qu'on voulait arrive forcément. Tout créateur au premier mot se trouve à présent écrasé de haines, concassé, vaporisé. Le monde entier tourne critique, donc effroyablement médiocre. Critique collective, torve, larbine, bouchée, esclave absolue.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Mea Culpa (1936)

[ misanthropie ]

 

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christianisme

La supériorité pratique des grandes religions chrétiennes, c'est qu'elles doraient pas la pilule. Elles essayaient pas d'étourdir, elles cherchaient pas l'électeur, elles sentaient pas le besoin de plaire, elles tortillaient pas du panier. Elles saisissaient l'Homme au berceau et lui cassaient le morceau d'autor. Elles le rancardaient sans ambages :

" Toi petit putricule informe, tu seras jamais qu'une ordure ... de naissance tu n'es que merde ... est-ce que tu m'entends ? ... c'est l'évidence même, c'est le principe de tout ! Cependant, peut-être ... peut-être ... en y regardant de tout près ... que t'as encore une petite chance de te faire un peu pardonner d'être comme ça tellement immonde, excrémentiel, incroyable ... c'est de faire bonne mine à toutes les peines, épreuves, misères et tortures de ta brève ou longue existence. Dans la parfaite humilité ... La vie, vache, n'est qu'une âpre épreuve ! T'essoufle pas ! Cherche pas midi à quatorze heures ! Sauve ton âme, c'est déjà joli ! Peut-être qu'à la fin du calvaire, si t'es extrêmement régulier, un héros, de " fermer ta gueule ", tu claboteras dans les principes ... mais c'est pas certain ... un petit poil moins putride à la crevaison qu'en naissant ... et quand tu verseras dans la nuit plus respirable qu'à l'aurore ... mais te monte pas la bourriche ! C'est bien tout ! ... fais gaffe ! Spécule pas sur des grandes choses ! Pour un étron c'est le maximum !  ... "

Ça ! c'était sérieusement causé ! Par des vrais pères de l'Église ! Qui connaissaient leur ustensile ! qui se miroitaient pas d'illusions !

La grande prétention au bonheur, voilà l'énorme imposture ! C'est elle qui complique toute la vie ! Qui rend les gens si venimeux, crapules, imbuvables. Y a pas de bonheur dans l'existence, y a que des malheurs plus ou moins grands, plus ou moins tardifs, éclatants, secrets, différés, sournois ...

" C'est avec les gens heureux qu'on fait les meilleurs damnés. "

Le principe du diable tient bon. Il avait raison comme toujours en braquant l'Homme sur la matière. Ça n'a pas traîné. En deux siècles, tout fou d'orgueil, dilaté par la mécanique, il est devenu impossible. Tel nous le voyons aujourd'hui, hagard, saturé, ivrogne d'alcool, de gazoline, défiant, prétentieux, l'univers avec un pouvoir en secondes ! Éberlué, démesuré, irrémédiable, mouton et taureau mélangé, hyène aussi. Charmant. Le moindre obstrué trou du cul, se voit Jupiter dans la glace. Voilà le grand miracle moderne. Une faculté gigantesque, cosmique. L'envie tient la planète en rage, en tétanos, en surfusion. Le contraire de ce qu'on voulait arrive forcément. Tout créateur au premier mot se trouve à présent écrasé de haines,  concassé, vaporisé. Le monde entier tourne critique, donc effroyablement médiocre. Critique collective, torve, larbine, bouchée, esclave absolue.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Mea Culpa (1936)

[ sincère ] [ démystifiant ] [ désillusionnant ]

 

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moraline littéraire

M. Zola est le Christophe Colomb, le Vasco de Gama, le Magellan, le grand Albuquerque du Lieu Commun. Il équipe une flotte de trois cents navires et presse une armée navale de trente mille hommes téméraires pour découvrir que "tout n'est pas rose dans la vie", qu’on n'est pas toujours jeune" ou que "l’argent ne fait pas le bonheur". — Ce continent m’appartient ! s’écrie-t-il alors, en piaffant de son pied vainqueur, et il déploie, au nom du Positivisme, l’étendard couleur de bran des documentaires. Le Lieu Commun s’échappe sans interruption de ce Découvreur conquérant, comme l’eau des sources miraculeuses. Dans les livres effroyablement copieux qui précédèrent la trilogie dont il nous offre aujourd’hui le premier chant, les lieux communs, toujours canalisés avec méthode, avaient coulé dans les diverses vallées de l’Amour, du Rêve, de la Politique, de la Crapule, de l’Art, de la Haute Noce, du Haut Commerce, de la Vie rustique, de la Finance ou de la Guerre ; car le fleuve jaune avait paru former un delta, aux embouchures innombrables. Lourdes, sujet religieux, est le grand estuaire et les autres bras n’ont plus l’air de rien. Il ne fallait pas moins que les Pyrénées pour lancer sur nous ce torrent de rinçures philosophiques et humanitaires : "La foi aveugle, — l’obéissance sans examen, — le total abandon de la raison, — la foi qui étouffe le torturant besoin de la vérité, — les phénomènes prouvés qui démolissent les dogmes, — la dévotion étroite, — le miracle par suggestion, — la volonté de croire, — la tristesse de ne plus croire, — la divine ignorance, — la dévorante illusion de l’amour divin, — les exagérations !!! — le bonheur par la foi qui est dans l’ignorance et le mensonge, — les prêtres qui ne sont plus des hommes, — les prêtres châtrés, — le suicide volontaire, la vie libre et virile du dehors" ; etc., etc., etc. Je vous dis qu’il n’en a pas raté un seul. Tout ce qui se débagoule de plus médiocre, de plus bête, de plus ignare, de plus malpropre chez les commis-voyageurs ou dans les bas feuilletons anticléricaux rédigés pour des cordonniers impies ; tous les résidus des vieilles opinions fétides, vomies autrefois par les renégats eux-mêmes, goulûment réavalées par des cuistres abominables et revomies à longs flots dans la gueule des derniers chiens du Matérialisme ; — M. Zola les a recueillis comme de très-précieux condiments et les a jetés à brassées dans son chaudron. Et des phrases telles que celles-ci : "L’histoire ne retourne pas en arrière, l’humanité ne peut revenir à l’enfance. — L’inexpliqué seul constitue le miracle. — À quoi bon croire aux dogmes ? ne suffit-il pas de pleurer et d’aimer ?" Enfin, il y en a six cents pages ! Il est vrai que les habitués de cette cuisine peuvent, sans déchet notable, se contenter de lire avec le couteau à papier. Je l’ai dit plus haut, on y rencontre trop de vieilles connaissances et les pourceaux même se lassent de ne jamais obtenir d’excréments nouveaux.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Je m'accuse", sur Emile Zola

[ vacherie ] [ critique littéraire ] [ prêt-à-penser ]

 

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décadence politique

Vous avez cette espèce de porc de [François] Hollande, débordant de graisse, satisfait de lui-même, qui donne la main à cette mascarade [le concert de Black M à Verdun], très fier de sa petite provocation, parce que ces types, c’est plus fort qu’eux - on retrouve ça chez Macron -, ils ont un besoin compulsif d’insulter le petit peuple. C’est quelque chose qui est absolument central dans leur personnalité. Et pour eux, la meilleure façon de le signifier, c’est en "transgressant". Ils ont l’impression de transgresser. Ils ne transgressent rien en fait, ils sont totalement dans la ligne dominante et son idéologie. Mais ils ont l’impression au contraire de sortir des clous. Et en fait c’est une façon pour eux de se distancer du petit peuple.

Alors pour eux c’est très drôle, ils vous emballent l’Arc de triomphe. Bon, il se trouve que c’est une sépulture et on appelle ça, en bon français, une profanation. En plus, Macron décrète que vous payez pour ça. Hollande, il fait sa petite profanation. On aura probablement un autre président, [...] on aura droit à un autre truc à peu près du même goût. [...] Et ça va de plus en plus loin parce que c’est le phénomène d’entraînement. À partir du moment où le Président de la République fait ça, tous les politiciens en herbe veulent singer mais pour faire pire. Je vous donne un exemple [...] : c’est à Rouen, il y a la statue de Napoléon. [...] Et alors, le nouveau maire, une espèce de crapule de gauche, qui posait d’ailleurs un genou par terre comme une espèce de carpette lors du délire collectif à propos de Georg Floyd, ce sale nègre, camé, ayant braqué des femmes enceintes et qui est mort simplement d’overdose, ce que personne n’explique, lors de cette phase de délire collectif dans le monde occidental, ce maire de Rouen s’est mis en scène. Et alors, il est très sensible à ce que tous les dégénérés wokistes exigent [...] : il veut se débarrasser de la statue de Napoléon et à la place il veut mettre un bidule déconstruit. Une bouse qui va encore coûter une fortune bien sûr. Et d’ailleurs, ils ont fait un truc temporaire sur ce site qui est une caricature de Napoléon. Je ne sais plus comment ça s’appelle mais il y a une espèce d’artiste gauchiste qui a posé un truc qui ne ressemblait à rien, mais c’est temporaire. Ils viennent tous dégueuler. [...] Finalement, ce que ça nous enseigne, toutes ces insultes de la part de cette bourgeoisie – parce que c’est la bourgeoisie qui s’exprime – toutes ces insultes ne rencontrent pas d’opposition. Et le truc qui est vraiment nouveau, c’est que maintenant la bourgeoisie peut insulter le petit peuple, mais il le fait au nom d’une mystique de gauche. Donc contre les frontières contre le patriarcat et bla-bla-bla et pour la tolérance. Et cette bourgeoisie arrogante qui insulte le petit peuple le fait avec l’aplomb de ceux qui croient en leur domination morale et comme c’est un argument de gauche pseudo populaire, finalement le petit peuple n’ose pas répondre, parce qu’il n’a pas envie de se faire fasciser. Parce que vous savez, quand vous vous opposez, vous êtes un fasciste et un nazi, ça va très vite. Et du coup ils se taisent, ils ont peur. Parce que les autres ils ont tous les arguments. Si vous toussez parce qu’on veut enlever la statue de Napoléon, on vous traite de fasciste, ça va très vite. Et pareil avec tout. Quand les gens bronchaient par rapport à l’empaquetage de l’Arc de Triomphe, ils ont dit : ah oui, bien sûr, évidemment, les fascistes. Le petit peuple se fait fermer sa gueule. Donc il se tait, et il subit.

Auteur: Internet

Info: Transcription d'un extrait du podcast de Démocratie participative S06E40

[ violence de classe ] [ art contemporain ] [ censure ] [ écrasement moralisateur ] [ interdiction de penser ]

 

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