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roman

Peu à peu, Fédor Mikhaïlovitch consentit à nous parler de sa vie en Sibérie et des mœurs des réprouvés, ses compagnons de bagne. La plupart de ces récits furent inclus ensuite dans les Souvenirs de la maison morte. Ce livre, d’ailleurs, parut dans des circonstances opportunes.

L’esprit de tolérance soufflait sur le pays et pénétrait jusqu’à la censure. Des ouvrages virent le jour dont, peu de temps avant, la publication paraissait impensable. Certes, la censure fut quelque peu troublée par ce livre sans précédent, tout entier consacré à illustrer des vies de forçats, par le fond noir des récits dont les héros étaient d’effroyables criminels et enfin par le fait que l’auteur lui-même était un ancien prisonnier politique, à peine revenu à la vie normale. Cependant, rien ne put détourner Dostoïevski de rapporter exactement ce qu’il avait connu. Aussi les Souvenirs de la maison morte bouleversèrent-ils l’opinion ; leur auteur apparut comme un autre Dante. L’enfer où il était descendu fut d’autant plus terrifiant pour le public que, loin d’être le fruit de l’imagination du poète, il appartenait incontestablement au monde de la réalité. Cependant, sur les instances de la censure, Dostoïevski supprima l’épisode des Polonais déportés et des détenus politiques.

Auteur: Milioukov Alexandre

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 67

[ contexte ] [ réception ] [ circonstances ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

linguistique occidentale

L'enseignement central du christianisme, la doctrine de l'Incarnation et de la Passion, était incompatible avec le principe de la séparation des styles. Christ n'était pas venu en héros et en roi, mais en homme de la plus basse condition sociale ; ses premiers disciples furent des pêcheurs et des artisans, il partagea la vie du petit peuple ... et chacune de ses paroles et de ses actions avait été néanmoins empreinte de la plus grande dignité et plus chargée de sens que tout ce qui s'était jamais produit sur la terre ; le style dans lequel sa vie fut racontée était étranger ou peu s'en faut à la culture oratoire, à la rhétorique au sens antique du mot ; il relevait du sermo piscatorius*, et néanmoins c'était un style saisissant, d'un effet plus puissant que les traits les plus sublimes de la rhétorique tragique ; et la plus saisissante de ces narrations était celle de la Passion. Que le roi des rois eût été traité comme un vulgaire criminel, qu'il fût moqué, couvert de crachats, battu de verges et finalement cloué sur une croix, un tel récit anéantit, sitôt qu'il s'imposa à la conscience des hommes, l'esthétique de la séparation des styles.

Auteur: Auerbach Eric

Info: Mimésis : La Représentation de la réalité dans la littérature occidentale, pp. 82-83. *discours de pêcheur

[ religion ] [ historique ] [ pouvoir sémantique ] [ unification ] [ démocratisation ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

co-responsabilité

Chaque spectateur assis dans la salle de cinéma est un individu différent des autres, il a une âme, une pensée et une personnalité qui lui sont propres. Si un film avait le pouvoir de rendre tous les spectateurs identiques, le réalisateur serait un criminel. Tous les films devraient rester ouverts et poser des questions, laissant à chaque spectateur la liberté de se former sa propre vision. Agir sans se soucier de cette liberté revient à endoctriner le public. Je me souviens d'un après-midi où, à l'issue d'une projection de l'un de mes films, le public m'a applaudi - et je l'ai moi aussi applaudi. Ce n'est pas le metteur en scène qui fait le film tout seul et qui, ensuite, le propose aux 2500 personnes qui viendront le voir. Les spectateurs ont vu mon film, ils se sont fait leur propre opinion sur l'objet que je leur offrais ; ils l'ont aimé. Donc, nous l'avons enfanté ensemble. L'autre mentalité n'appartient qu'aux prophètes - qui se considèrent supérieurs aux autres - et aux politiciens - qui croient détenir des solutions à tous les problèmes du peuple. Le metteur en scène et le spectateur doivent être placés sur un pied d'égalité. Aucun des deux n'est supérieur à l'autre. 

Auteur: Kiarostami Abbas

Info: Entretien publié dans "Positif", n.408, février 1995 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 867

[ beaux-arts ] [ singularités ] [ art participatif ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès

Voilà, c’est fini. La santé a triomphé et Zola va pouvoir se mettre à évangéliser sans entraves sur les quatre points qui doivent constituer les valeurs pilotes du 20e siècle. Dieu est terrassé, le catholicisme est dépassé. Est-ce qu’il n’est pas temps alors de se mettre à la construire sérieusement tous ensemble, cette morale des générations qui vont naître après nous ? Cet évangile de l’énergie en commun sur la terre des ancêtres et pour l’épanouissement des corps ? Cet évangile, oui, "l’Evangile de l’homme libre, de l’homme maître de la mort et de la vie, s’élevant au-dessus de la crainte humaine et de la superstition, de l’homme qui s’entraîne à devenir maître de son corps, de ses muscles et de ses nerfs, aussi parfaitement que le simple soldat, mais qui dominera en outre les tentations de l’esprit ou d’une soi-disant liberté scientifique"… Ah, pardon, je me suis trompé d’évangéliste. C’est très méchant, ce que je viens de faire, j’ai confondu les rêves inoffensifs de Zola avec les propos de Hitler décrivant à Rauschning l’"évangile" qu’il allait faire prêcher "dans les collèges de Junkers"… J’ai attribué un instant au romancier-prophète de la Fécondité et du Travail les déclarations du criminel le plus célèbre des temps modernes. Comme si celles-ci étaient redevables d’aussi peu que ce soit à celui-là…

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 533

[ prophéties ] [ national-socialisme ] [ nazisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

colonialisme

Cette nuit j'ai regardé le documentaire de René Vautier sur le comportement des français en Algérie. J'invite tout le monde à le voir. Le site Internet qui le diffuse l'intitule "Où sont les barbares ?". Une compilation affligeante de meurtres de villages entiers et autres sévices gratuits. Actes répugnants et dégueulasses de militaires français venus imposer leur belle civilisation... et surtout "se servir" sur ordre, dans un pays magnifique, habité par des gens simples et accueillants. Tout ceci avec cette morgue des "gens qui savent", de l'"élite". Le sentiment est pire que l'équipée Voulet/Chanoine de sinistre mémoire. L'analogie avec Ben Laden, tué cette nuit et présenté comme un épouvantable criminel de masse par les américains, me frappe (il y eut 3000 victimes le 11 sept 2001). Combien de centaines de milliers de civils ont-ils été tués et martyrisés au Moyen-Orient par des opérations US destinées à garder le contrôle sur l'approvisionnement pétrolier ? De quel côté est le bon, où se situe le progrès de la race humaine, l'exemple qu'on aurait envie de suivre ? Par de tels actes ?..
Inutile d'ajouter que les instances scolaires françaises, à qui le documentaire de Vautier fut présenté afin de faire passer une véritable information historique dans les écoles, refusèrent d'entrer en matière, reconnaissant elles-mêmes que le sujet, malgré sa qualité intrinsèque, est par trop sensible.

Auteur: Mg

Info: 2 mai 2011

[ injustice ]

 

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thérapies

Dans l'Europe du XVI°s, les gens, y compris les médecins diplômés et les guérisseurs populaires, croyaient en général que les cadavres possédaient des pouvoirs de guérison puissants. Cela conduisait à une pratique qui paraît maintenant bizarre voire révoltante, mais qui était bien connue à l'époque de Meister Frantz : c'était l'ingestion, le port ou l'usage médical de parties de corps humain pour soigner les maladies ou les blessures. (...) Boire le sang, "la plus noble des humeurs", était considéré (comme ) un remède très puissant ; les usages étaient nombreux, dont dissoudre des caillots sanguins, protéger des humeurs douloureuses ou de la toux, prévenir les convulsions, libérer des menstruations bloquées ou même guérir les flatulences. Comme les écoles de médecine croyaient que le sang était produit en continu par le foie, son approvisionnement était en théorie illimité, diminuant ainsi toute inquiétude sur les saignées fréquentes, ou phlébotomies, destinées à restaurer l'équilibre entre les humeurs. L'âge et la virilité déterminant la puissance du fluide, le sang des jeunes criminels exécutés d'un coup, dont la force vive n'avait pas eu le temps de s'échapper, était très prisé. Les épileptiques, voulant boire le sang frais et chaud des "pauvres pécheurs" [exécutés], s'alignaient souvent près de l'échafaud après une décapitation - une scène choquante pour nous mais banale pour Frantz Schmidt et ses contemporains.

Auteur: Harrington Joel F.

Info: L'honneur du bourreau, pp. 250-251

[ superstitions ] [ santé ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hors-la-loi

A nos yeux, il est désormais hors de doute que les criminels, auxquels s’adresse la législation pénale, sont rongés par un sentiment de culpabilité inconscient fort puissant. Celui-ci n’est donc pas la conséquence du crime, mais bien au contraire son mobile. Ce n’est que lorsqu’il atteint un paroxysme que l’homme se livre à des actes criminels. Le crime est ressenti comme un soulagement affectif car il permet de rattacher le sentiment de culpabilité inconscient à quelque chose de réel et de concret. Il sert à trouver un accommodement avec le sentiment de culpabilité devenu insupportable. En d’autres termes, il fournit une gratification substitutive aux motions proscrites et il justifie et soulage à la fois le sentiment de culpabilité inconscient. Cette tension interne trouve pour ainsi dire en lui un piton où s’accrocher.

Les conclusions des recherches de Freud jettent les bases d’une interprétation psychologique nouvelle du châtiment, d’une théorie psychanalytique du droit criminel. Le châtiment sert à satisfaire le besoin de punition inconscient qui a poussé l’individu à commettre un acte interdit. Nous savons que ce sentiment de culpabilité préexistant plonge ses racines dans le complexe d’Œdipe. Compte tenu de la double fonction du châtiment, nous pouvons ajouter que celui-ci satisfait aussi le besoin de punition collectif par le biais d’une identification inconsciente de la société avec le criminel.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 254

[ délinquants ] [ psychanalyse ] [ origine ] [ explication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

catholicisme

Contre les mauvais prêtres, les chrétiens blasphémateurs, les hérétiques, les Juifs, les païens, on pressent que Philippe Auguste, Louis VIII et saint Louis soutinrent fidèlement la cause de la foi. Ils intervinrent dans les questions de discipline, s'inquiétèrent de faire réformer les églises et les monastères où le culte divin était négligé, et saint Louis demanda au pape Alexandre IV qu'on ne l'empêchât point de sévir contre les clercs mariés ou criminels. Philippe Auguste faisait jeter à l'eau les blasphémateurs. Saint Louis se montra si dur pour eux que Clément IV intervint, conseilla au roi de déterminer, de concert avec ses barons et ses prélats les peines temporelles qui pourraient leur être infligées, "sans aller jusqu'à la mutilation ou la mort." Saint Louis essaya, sans grand succès, de convertir des juifs. Les rabbins essayèrent en vain de défendre le Talmud, dont le pape avait ordonné la destruction ; le (...) roi fit anéantir tous les exemplaires qu'ont pu découvrir. Il n'aimait pas les discussions, alors à la mode, entre théologiens chrétiens et israélites et il défendait aux laïques de s'y mêler, de crainte qu'ils eussent le dessous ; la seule façon de faire, disait-il, pour un laïque qui entend médire de la loi chrétienne par un Juif, c'est de tirer son épée et d'en "donner parmi le ventre dedans, tant comme elle y peut entrer".

Auteur: Petit-Dutaillis Charles

Info: La Monarchie féodale en France et en Angleterre (Xe - XIIIe), 541. Evolution de l'humanité n°29, p. 266-267

[ Gaule ] [ historique ]

 

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blague

"Tu connais la blague du lapin ?" Je fis signe que non. "La CIA, le FBI et la police de Los Angeles se disputent pour savoir qui est le plus fort pour attraper les criminels. Alors le président décide de les tester en lâchant un lapin dans une forêt... [...] - Les types du FBI y vont. Deux semaines de recherches, aucune piste : ils brulent la forêt, massacrent tout ce qui bouge et ne s'excusent même pas. Ils expliquent au président que le lapin n'a eu que ce qu'il méritait. Ensuite, la police de Los Angeles se lance. [...] - Trois heures plus tard, ils ramènent un ours. Il s'est bien fait tabasser, il sort de là les mains sur la tête en criant "D'accord, d'accord ! Je suis un lapin ! Je suis un lapin !" Après, le président envoie les mecs de la CIA. - Ils installent des animaux indics dans toute la forêt. Ils interrogent tous les témoins végétaux et minéraux. Trois semaines plus tard, après avoir déployé onze cent agents et dépensé 4.5 millions de dollars, ils pondent un rapport de 755 pages, avec la preuve concluante et définitive que non seulement le lapin n'existait pas mais que cette espèce n'a jamais existé". Je riais avant même qu'elle ait terminé, non parce c'était drôle mais parce que c'était vrai.

Auteur: Ellory RJ Roger Jon

Info: Les anonymes

[ triade ] [ triptyque ]

 

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pouvoir

Il y a quelques temps, un criminel responsable de la mort de milliers de personnes fut capturé. Aucun soin particulier ne fut pris pour le maintenir en vie. On perdit même son cadavre en passant par-dessus un océan non précisé. Un autre grand criminel a été capturé l'autre jour. Il était en vie, et puis, pouf ! il est mort. On ne sait pas pourquoi, et on nous a annoncé hier que les circonstances de sa mort sont à ce point mystérieuses, qu'on ne saura probablement jamais ce qui s'est vraiment passé. Si ça se trouve, il est mort de tuberculose. Allez savoir !
Pourquoi tant de négligence ? Après tout, on apprend bien des choses lors du procès des grands criminels. Je ne crois pas dire une ânerie si j'affirme qu'on a entendu dire à Nuremberg, pour prendre un exemple, des choses qu'il est bon de retenir pour les siècles des siècles.
Si je peux aventurer une hypothèse, je crois que ce qui hante la mémoire de ces négligents, c'est le souvenir du procès d'un très grand criminel qui mit en péril il y a vingt-cinq siècles rien moins que l'admirable cité d'Athènes. On le laissa bavarder tout son saoul lors de son procès, résultat : ses mots infectent encore aujourd'hui les jeunes esprits. C'est le genre de risques que, dans certains cercles, on ne veut apparemment plus prendre.

Auteur: Jorion Paul

Info: 26 octobre 2011, Mouammar Kadhafi était mort le 20 octobre

[ propagande ]

 

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