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art pour l'art

On présente souvent le Parnasse comme un retour au classicisme après les excès du romantisme. En réalité, le Parnasse est une réaction d’un certain nombre d’auteurs aux massacres de 1848. Ils ont brisé l’idée que la diffusion de l’écrit allait civiliser l’humanité. Le Parnasse ne croit pas en cette idée de diffusion pour tous et entretient un culte de l’œuvre littéraire. Il pousse à l’excès le culte de la valeur de l’œuvre. Selon moi, toute la série des avant-gardes et des révolutions esthétiques jusqu’à aujourd’hui n’a pas réussi à vaincre le Parnasse. On cherche toujours une essence de la littérature dans les textes. On revient toujours à lui. La véritable esthétique qui domine, bien que ce soit le mouvement littéraire le plus méprisé, c’est l’esthétique parnassienne. 

Auteur: Dericquebourg Baptiste

Info: https://philitt.fr/2020/09/15/baptiste-dericquebourg-un-texte-litteraire-ne-doit-pas-etre-considere-comme-un-objet-que-lon-exhibe-dans-son-salon/

[ réification ] [ idolâtrie ] [ critique ]

 

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philosophe-sur-philosophe

Les défauts de Montaigne sont grands. Mots lascifs ; cela ne veut rien dire, malgré Mlle de Gournay. Crédule, gens sans yeux. Ignorant, quadrature du cercle, Monde plus grand. Ses sentiments sur l’homicide volontaire, sur la mort. Il inspire une nonchalance du salut, sans crainte et sans repentir. Son livre n’était pas fait pour porter à la piété, il n’y était pas obligé : mais on est toujours obligé de n’en point détourner. On peut excuser ses sentiments un peu libres et voluptueux en quelques rencontres de la vie ; mais on ne peut excuser ses sentiments tout païens sur la mort ; car il faut renoncer à toute piété, si on ne veut au moins mourir chrétiennement ; or, il ne pense qu’à mourir lâchement et mollement par tout son livre.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 63-680

[ critique ]

 

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psychiatrie française

Mes expériences de voyage [à Paris] sont pauvres. J’ai parlé à [Pierre] Janet et suis très déçu. Il n’a que des connaissances tout à fait primitives de la dem. pr.* Aux choses plus récentes, vous inclus, il ne comprend rien du tout. Il est enfoncé dans ses schémas, et, soit dit en passant, il n’est qu’une intelligence, mais pas une personnalité, un plat causeur et le type du bourgeois médiocre. […] Tout cela m’a fait une impression indiciblement puérile, et le moins puéril n’est pas la fumée des hauteurs qui embrume toutes les têtes dans une telle clinique. Ces gens ont cinquante ans de retard ! Cela m’a porté sur les nerfs, de sorte que j’ai renoncé à Londres, où il y a encore bien moins à chercher.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans la "Correspondance Jung-Freud, tome 1 : 1906-1909", trad. de l'allemand et de l'anglais par Ruth Fivaz-Silbermann, éd. Gallimard, 1975, pages 118-119, lettre du 28 juin 1907 *dementia praecox

[ point de vue extérieur ] [ critique ] [ vacherie ] [ historique ]

 

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écrivain

Car j’ai pris beaucoup d’intérêt, un intérêt enraciné dans une séduction véritable, à telle reconstruction que Sartre fait dans l’Être et le Néant du vécu du sado-masochisme. C’est extrêmement instructif, car c’est le développement même de ce qu’imagine celui qui n’a pas la structure perverse pour prendre appui sur le fantasme pervers, s’en délecter pour en justifier son propre désir, au point précis où ce désir est floué. En quoi quelque chose de clinique est atteint, mais sûrement pas la structure perverse elle-même. Il y faut l’expérience clinique, dont le manque ici fait la preuve de ce qui n’est pas accessible à la reconstitution : à la reconstitution subjective précisément, en rendant tangible la distorsion qui est inhérente à l’intuition et que seule peut réduire la référence à la structure.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Pierre Daix du 26 novembre 1966 publié dans Les Lettres Françaises n° 1159 du 1er au 7 décembre 1966

[ imaginaire ] [ critique ]

 

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pape

Jean-Paul II ne délirait pas – à la différence de Paul VI – mais c’était un esprit philosophiquement confus, et dangereusement confus parce que plein de force et d’illusion de profondeur. Jean-Paul II a fait de la philosophie, mais allemande. Et si encore il avait été formé à l’école de Kant ! Mais il a été intellectuellement perverti par des sous-produits typiquement cléricaux de la phénoménologie post-husserlienne. Par cléricaux j’entends ce mélange d’incompétence et d’irresponsabilité propre à certains clercs épris de pastorale, intelligents et dynamiques, pour qui l’intérêt d’une philosophie réside uniquement dans les services qu’elle peut rendre à leurs projets missionnaires et non dans son rapport à la vérité. [...] On a le droit de ne pas utiliser la philosophie scolastique, mais on a le devoir de penser logiquement.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, page 91

[ critique ] [ christianisme ]

 

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étymologie

NAVIRE.s.m. Originairement féminin, comme navis, puis devenu masculin par esprit d'analogie avec d'autres mots françois de cette terminaison. Voyez ETUDES.

Malherbe a dit :

"Car aux flots de la peur sa navire qui tremble..."

Ce qu'il y a de remarquable, c'est que l'Académie approuvoit ce changement de genre quand il étoit question du vaisseau des Argonautes, comme dans cet autre vers de Malherbe :

"En la navire qui parloit"

Ménage qui n'étoit pas de l'Académie, et c'est un bien grand malheur, car le Dictionnaire vaudroit beaucoup mieux, trouve le féminin plus poétique. Il devoit être en effet plus poétique de son temps, puisque Malherbe l'avoit employé. Ce sont les poètes qui font les mots poétiques. Ce ne sont pas le grammairiens.

Auteur: Nodier Charles

Info: in "Examen critique des dictionnaires de la langue françoise" - consultable sur Gallica

[ critique littéraire ] [ critique institutionnelle ] [ citations ] [ transgenre ] [ bateau ]

 
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psychanalyse freudienne

La psychologie de Freud est une psychologie de la misère. Il définit le plaisir comme la satisfaction résultant de la suppression d’une tension douloureuse. Le phénomène de l’abondance, comme l’amour ou la tendresse, ne joue en réalité aucun rôle dans ce système. Non seulement il a omis de tels phénomènes, mais il a également eu une compréhension limitée du phénomène auquel il accordait tant d’attention : le sexe. Selon l’ensemble de sa définition du plaisir, Freud ne voyait dans le sexe que l’élément de compulsion physiologique et dans la satisfaction sexuelle la délivrance d’une tension douloureuse. La pulsion sexuelle est un phénomène de l’abondance, et le plaisir sexuel en tant que joie spontanée – dont l’essence n’est pas la délivrance négative d’une tension douloureuse – n’avait aucune place dans sa psychologie.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", page 277

[ critique ] [ limites ]

 

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extension conceptuelle

J’ai l’impression que vous devriez prendre très au sérieux ces doutes et éviter d’élargir trop le domaine "psychique". Lorsque vous dites que "la psyché est en partie de nature matérielle", ces propos ont pour moi, en tant que physicien, la forme d’un énoncé métaphysique. Je préfèrerais dire que la psyché et la matière sont marquées par des principes ordonnants communs neutres et "non constatables en soi". […]

Je tiens cependant à souligner que mon espoir de vous voir rallier ce point de vue général est basé sur l’impression qu’il serait nécessaire de délester votre psychologie analytique. Elle me fait l’effet d’un véhicule fonctionnant avec des soupapes abîmées (la tendance du concept de "psyché" à s’étendre provoque une surpression) ; c’est pourquoi j’ai envie d’enlever des poids et de lâcher de la vapeur.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: Lettre à C. G. Jung du 7 mars 1953

[ conseils ] [ critique ] [ confusion ] [ recentrement ] [ chair-esprit ]

 

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assimilation

Et la psychanalyse n’échappe pas à ce destin de mode au cœur même de sa pratique théorique et clinique. Elle aussi passe au stade de la reproduction institutionnelle, développant ce qu’il y avait de modèles de simulation dans les concepts fondamentaux. S’il y a eu jadis un travail de l’inconscient, et donc une détermination de la psychanalyse par son objet, aujourd’hui cette détermination est devenue tout doucement celle de l’inconscient par la psychanalyse elle-même. C’est elle désormais qui reproduit l’inconscient en même temps qu’elle se prend pour référence (se signifie comme la mode). L’inconscient rentre alors dans les mœurs, la demande en est grande, et la puissance sociale vient à la psychanalyse comme elle vient au code – elle s’accompagne d’une extraordinaire sophistication des théories sur l’inconscient, toutes commutables et indifférentes au fond.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 148

[ critique ] [ perte de radicalité ] [ stade esthétique ] [ vogue ]

 

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philosophie libertaire

Nous avons résumé l’idéal révolutionnaire : mettre chacun en état de choisir par lui-même les croyances où le meilleur usage de sa raison doit le conduire. Or, pour cela, il faut avant tout préserver l’enfant contre les puissances d’autorité qui le guettent ; il faut lui apprendre à ne rien accepter sans examen de ce qui lui est proposé par autrui. Cela se fera en développant en lui l’esprit critique, l’esprit de doute. [...]

La réalité est que presque toute notre science nous vient d’autrui, et nous vient d’autrui par autorité. Si nous réduisions notre science, en effet, à ce que nous avons contrôlé ou pouvons contrôler nous-mêmes, notre science serait bien petite. Aussi, qu’on le veuille ou non, le grand maître de l’esprit humain ce n’est point le doute, c’est la foi.

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Le réalisme de Bonald", La délégation des siècles, 2021, page 120

[ critique ] [ fantasme d'auto-institution individuelle ]

 

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