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lassitude

Vers la mi-octobre je commençai à me lasser des émissions culinaires, irréprochables pourtant, et ce fut le vrai début de ma descente. Je tentai de m'intéresser aux débats de société, mais cette période fut décevante et brève : l'extrême conformisme des intervenants, la navrante uniformité de leurs indignations et de leurs enthousiasmes étaient devenus tels que je pouvais à présent prévoir leurs interventions non seulement dans leurs grandes lignes mais même dans le détail, en réalité au mot près, les éditorialistes et les grands témoins défilaient comme d'inutiles marionnettes européennes, les crétins succédaient aux crétins, se congratulant de la pertinence et de la moralités de leurs vues, j'aurais pu écrire leurs dialogues à leur place et je finis par éteindre définitivement mon téléviseur, tout cela n'aurait fait que m'attrister davantage, si j'avais eu la force de continuer.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Sérotonine, P. 333

[ critique ] [ constat ] [ ennui ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

apprendre

C’est une erreur de faire un objet d’éducation des connaissances qui sont du ressort de l’instruction, et de vouloir faire seulement un objet d’instruction des habitudes et des sentiments qui doivent appartenir à l’éducation.

C’est là le défaut capital du système d’éducation de J.-J. Rousseau, qui occupe son Émile de botanique avant de lui parler de religion et de morale. Il veut faire de la botanique une habitude et presque un sentiment, et de la religion une étude et une science de raisonnement, puisqu’il prétend qu’on ne doit en entretenir les enfants qu’à l’âge de quinze ans, et même plus tard ; et il fait à peu près comme un homme qui ne permettrait à un enfant de marcher et de parler que lorsqu’il aurait étudié les lois du mouvement et celles de la grammaire.

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

Info:

[ critique ] [ philosophie absurde ] [ apprentissage ] [ philosophe-sur-philosophe ] [ normatif-formatif ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

ascétisme

La nature nous a ménagé un paradis de fleurs, de fruits, elle charme nos yeux de magnifiques couleurs, à commencer par le ciel bleu, crée une infinité de formes insolites, belles ou laides. Elle offre tout cela à l’esprit et à l’ingéniosité de l’homme ; il peut en user s’il le souhaite, à moins d’être apathique – le paradis et les palais sont à votre service. je comprends que l’on aspire à devenir meilleur, c’est légitime. Mais se détourner de tout, vivre comme un porc, s’abaisser au niveau d’un animal en se nourrissant de légumes crus et en dormant par terre avec une bouteille sous la tête, c’est de la démence et n’a de sens que comme un phénomène négatif, comme une tumeur, comme une aberration capable de vous dégoûter à jamais de sa doctrine insensée. C’est tout simplement révoltant, ignoble.

Auteur: Répine Ilia

Info: Lettre à Tatiana Tolstoï, 10 juin 1892, trad. Laure Troubetzkoy, "Lettres à Tolstoï et à sa famille", éditions Vendémiaire, 2021

[ mortification ] [ pénitence ] [ incompréhension ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

protestantisme

Le déplacement du centre de gravité qu’opère le calvinisme en mettant l’accent sur le caractère pécheur du monde conduit à représenter la vie terrestre de l’homme comme un pèlerinage à travers un monde conçu plus ou moins nettement comme un pays ennemi. Le "salut" des Églises "populaires" en prend un caractère dramatique qui dénature la véritable portée du salut, en même temps que le monde foncièrement pécheur est considéré toujours davantage comme un objet d’exploitation, et cette tendance se renforce à mesure que la sécularisation s’accentue. Ce n’est certes pas par hasard que les pays anglo-saxons marqués par le calvinisme ont pris la tête du développement industriel. Il ne faut pas s’étonner de voir une "pérégrination" apparemment humble et d’une orthodoxie puritaine devenir en même temps une exploitation des ressources de la nature, exploitation qui porte la marque de l’orgueil spirituel.

Auteur: Lindbom Tage

Info: Dans "L'ivraie et le bon grain", trad. du suédois par Roger Du Pasquier, éditions Archè, Milan, 1976, page 27

[ exploitation des ressources ] [ dualisme ] [ dénigrement terrestre ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe

[…] en effet, le livre de Locke n'est presque jamais saisi et ouvert que par attitude. Parmi les livres sérieux, il n'y en a pas de moins lu. Une de mes grandes curiosités, mais qui ne peut être satisfaite, seroit de savoir combien il y a d'hommes à Paris qui ont lu, d'un bout à l'autre , Essai sur l’entendement humain. On en parle et on le cite beaucoup, mais toujours sur parole ; moi-même j'en ai parlé intrépidement comme tant d’autres, sans l'avoir lu. A la fin cependant, voulant acquérir le droit d'en parler en conscience, c'est-à-dire avec pleine et entière connoissance de cause, je l'ai lu tranquillement du premier mot au dernier, et la plume à la main ; Mais j'avois cinquante ans quand cela m'arriva, et je ne crois pas avoir dévoré de ma vie un tel ennui. 

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Dans "Les soirées de Saint Petersbourg", Sixième entretien, 1836, page 302

[ critique ] [ vacherie ] [ renommée surfaite ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

connaissance scientifique

La civilisation occidentale moderne est, à coup sûr, celle dont le développement se limite au domaine le plus restreint de tous ; il ne faut pas être bien difficile pour trouver que "le progrès intellectuel a atteint un degré inconnu jusqu’à nos jours", et ceux qui pensent ainsi montrent qu’ils ignorent tout de l’intellectualité véritable ; prendre pour un "progrès intellectuel" ce qui n’est qu’un développement purement matériel, borné à l’ordre des sciences expérimentales (ou plutôt de quelques-unes d’entre elles, car il en est dont les modernes méconnaissent jusqu’à l’existence), et surtout de leurs applications industrielles, c’est bien là la plus ridicule de toutes les illusions. Il y a eu au contraire en Occident, à partir de l’époque qu’on est convenu d’appeler la Renaissance, bien à tort selon nous, une formidable régression intellectuelle, que nul progrès matériel ne saurait compenser […].

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 281

[ erreur catégorielle ] [ développement unilatéral ] [ critique ] [ décadence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

espérance

À quand l'âge de raison ?

Paradoxalement, alors que, pour le meilleur et pour le pire, la raison l’a dotée de terribles pouvoirs dans le monde matériel, l’humanité est restée largement irrationnelle et infantile. Il est clair qu’elle n’a pas encore atteint l’âge de raison. Le président de la première puissance économique mondiale flirte avec le créationnisme ! Des hommes politiques et même des chefs d'État se comportent souvent comme des gamins dans une cour d'école ! Sauf qu'ils disposent de moyens qui permettraient (ou permettront ?) de détruire complètement cette cour et que nous n'en avons pas d'autre pour l'instant... Les archaïsmes des croyances et des pseudosciences pullulent sur toute la terre et les religions ne sont pas les seules à les disséminer. L’obscurantisme répand partout l’ignorance et la terreur. Le djihadisme n’est que la partie émergée de ce sinistre iceberg.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ préjugé ] [ science ] [ esprit critique ]

 

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impensé

J’ai lu à Jérusalem un livre socialiste (Essai de philosophie positive, par Auguste Comte). Il m’a été prêté par un catholique enragé, qui a voulu à toute force me le faire lire afin que je visse combien …, etc. J’en ai feuilleté quelques pages : c’est assommant de bêtise. Je ne m’étais du reste pas trompé. – Il y a là-dedans des mines de comique immenses, des Californies de grotesque. Il y a peut-être autre chose aussi. Ça se peut. Une des premières études auxquelles je me livrerai à mon retour sera certainement celle de toutes "ces déplorables utopies qui agitent notre société et menacent de la couvrir de ruines". Pourquoi ne pas s’arranger de l’objectif qui nous est soumis ? Il en vaut un autre. A prendre les choses impartialement, il y en a eu peu de plus fertiles. L’ineptie consiste à vouloir conclure.

Auteur: Flaubert Gustave

Info:

[ critique ] [ positivisme ]

 

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politique

Ce qu'on est convenu d'appeler le régime parlementaire, tel qu'il s'est pratiqué ou se pratique dans la plupart des États modernes, est, à vrai dire, un régime de république aristocratique : le véritable souverain, en effet, celui qui fait la loi et gouverne n'est pas autre que le Parlement, composé d'un groupe d'unités civiques, qui sont censées représenter ou présenter ce qu'il y a de meilleur dans le corps social auquel ces unités appartiennent. Le système d'élection qui préside à la détermination de ces unités, surtout quand il est à base de suffrage universel, donne lieu à la fiction ou à l'illusion d'un gouvernement ou d'un régime démocratique, où le peuple est censé souverain et se gouverner lui-même. Il fallait cette fiction pour sauver le dogme de la volonté générale ou du peuple souverain, tel que le droit public moderne l'a emprunté à Rousseau.

Auteur: Pègues Thomas

Info: Dans "Aperçus de philosophie thomiste et de propédeutique", page 336

[ pouvoir ] [ critique ]

 

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honte prométhéenne

La société technicienne vit sur un mythe tenace : celui de l’avancement ininterrompu des techniques et du "retard" moral des hommes sur ces techniques. Les deux aspects sont solidaires : la "stagnation" morale transfigure l’avancement technique et fait de lui, seule valeur sûre, l’instance définitive de notre société : du même coup se trouve disculpé l’ordre de production. Sous couvert d’une contradiction morale, on esquive la contradiction réelle, qui est que précisément le système de production actuel s’oppose, en même temps qu’il y travaille, à un avancement technologique réel (et par là à une restructuration des relations sociales). Le mythe d’une convergence idéale de la technique, de la production et de la consommation masque toutes les contre-finalités politiques et économiques. Comment serait-il possible d’ailleurs que progresse harmonieusement un système de techniques et d’objets alors que stagne ou régresse le système de relations entre les hommes qui le produisent ?

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, pages 174-175

[ réfutation ] [ prétexte ] [ critique ] [ symbolique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson