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cinéma

La série américaine " The Wire ", produite par la chaîne HBO et diffusée aux États-Unis de 2002 à 2008, est devenue une série culte outre-Atlantique et, plus récemment, elle connaît un succès important en France. [...] Coréalisée par un ancien journaliste du Baltimore Sun, Davis Simon, et un ancien policier, puis enseignant à Baltimore, Ed Burns, The Wire propose, à partir d'une description fine des quartiers ghettoïsés de cette ville de la côte est, une critique radicale de la société américaine. La série a été comparée à des oeuvres littéraires majeures comme celle de Dickens ou de Balzac pour la profondeur de ses analyses. Elle a, en particulier, emporté l'adhésion d'un public de classes moyennes et intellectuelles habituellement peu consommateur de télévision. Elle s'est d'ailleurs très vite imposée comme référence universitaire et l'on peut probablement ajouter à sa liste de récompenses celle de série la plus étudiée par les sciences sociales.

Auteur: Bacqué Marie-Hélène

Info: The Wire : l'Amérique sur écoute

[ télévision ]

 

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illustrations littéraires

Le peintre Léonard Sarluis, que je connais mal, a orné cette grande édition [du Voyage dans la quatrième dimension de Gaston de Pawlowski] de quelques vignettes à prétentions ésotériques et de grandes images symboliques, qui font penser à Robida, moins la bonhomie. Au vrai, je connais peu d’œuvres, fût-ce celles d’Einsein ou d’Henri Poincaré, réclamant moins impérieusement d’être illustrées que ce livre de Pawlowski, à moins que l’artiste n’ait lui-même une conception synthétique de l’univers parallèle à celle de l’auteur. Ce n’est pas le cas. […] Il apporte à ces dessins compliqués la morne fantaisie d’un penseur pour album d’enfants, sans réussir à les faire coïncider avec le texte. Ils jalonnent à la façon de ces poteaux-réputés-indicateurs, dont l’administration forestière orne ses carrefours, pour la meilleure gêne des automobilistes confiants qui en veulent retrouver les indications imaginaires sur leur carte au deux millième. Le mieux qu’on en puisse dire, c’est qu’ils sont inutiles.

Auteur: Bofa Gus

Info: Le Crapouillot, 1er octobre 1923

[ critique ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

biais

Les thèmes du livre (*) ne le distinguent pas de la littérature antisémite habituelle et le situent dans la suite des falsifications classiques, les Documents des Sages de Sion et le discours de Simeon ben Jehuda (**) (p.277). Il passe en revue la participation des Juifs à la Révolution russe, leur union avec les francs-maçons, leur contingent dans l'armée française, dans la population de Paris, les unes aussi sûrement fantasmatiques que les autres. Si le livre sort du lot des écrits antisémites habituels, cela tient en premier lieu à la personne de l'auteur. Céline a montré dans ses romans et dans son pamphlet Mea culpa qu'il n'a pas d'autre moyen d'expression à sa disposition que l'invective, quel que soit le sujet. Le nouveau livre perd constamment de vue son objet pour se tourner vers diverses figures impopulaires sur lesquelles porte l'animosité de l'auteur. L'unité du sujet est retrouvée lorsque Racine (p.219), Montaigne (p.125), Marat (p.276), Chesterton (p.189) sont présentés comme des enjuivés.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Lettre du 7 mars 1938, dans "Lettres sur la littérature", éd. ZOE, p. 84-85 - (*) le livre dont il est question est "Bagatelles pour un massacre" (**) référence au roman antisémite "Biarritz" de Sir John Retcliffe (pseudonyme de Herman Goedsche), dans lequel il est question d'un "complot juif", thème qui se propage en Europe dans les années 30

[ critique littéraire ] [ obsession ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

femmes-hommes

En un sens, maintenant, le cumul des deux situations, transfuge social et femme, me confère de la force, de l'intrépidité, dirais-je, face à une société, une critique littéraire qui "surveillent" toujours ce que font et ce qu'écrivent les femmes. Remarquez qu'on désigne encore et toujours les écrivaines par leur sexe et groupées : "les femmes, aujourd'hui, osent écrire le sexe", "sont plus nombreuses à écrire que les hommes" -ce qui est faux-, etc. On ne lit pas, on n'entend pas "les hommes, aujourd'hui, publient des livres comme ci ou comme ça" ou encore "les hommes ont obtenu tous les grands prix de l'automne" (ce qui arrive). Il y a, à l'intérieur du champ littéraire, comme ailleurs, une lutte des sexes et je vois la mise en avant d'une "écriture féminine" ou de l'audace de l'écriture des femmes comme une énième stratégie inconsciente des hommes devant l'accès de celles-ci en nombre plus grand à la littérature, pour les en écarter en restant les détenteurs de "la littérature", sans adjectif, elle.

Auteur: Ernaux Annie

Info: L'écriture comme un couteau, entretien avec Frédéric-Yves Jeannet, Stock, janvier 2003, pp. 104-105

[ écriture ]

 

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lecture

L'évasion est l'une des principales fonctions des contes de fées, et comme je ne les désapprouve pas, il est clair que je n'accepte pas le ton de mépris ou de pitié avec lequel le mot "évasion" est maintenant si souvent utilisé. Un ton par lequel les utilisations du mot en dehors la critique littéraire extérieure ne donnent pas la moindre garantie. En quoi les maltraiteurs de mots sont-ils si friands de cette appellation de Vie Réelle, évasion est évidemment très pratique comme règle, peut même être héroïque. Dans la vraie vie, il est difficile de la blâmer, à moins qu'elle n'échoue. Pour la critique mieux elle réussit pire elle est. Nous sommes évidemment confrontés à une abus de mots, et aussi à une confusion de pensée. Pourquoi un homme devrait il être méprisé, si, se trouvant en prison, il essaye de sortir pour rentrer chez lui ? Ou si, lorsqu'il ne peut le faire, il pense et parle d'autres sujets que ceux des geôliers et des murs de sa cellule ?

Auteur: Tolkien John Ronald Reuel

Info: Sur les contes de fées 1947

[ plaisir ] [ question ]

 

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intellectuels

Quand ils se réunissent pour protester contre la hausse des taxes, les chauffeurs routiers, les petits patrons artisans et commerçants, les retraités, les chômeurs, les salariés pauvres, etc., qui forment les rangs des gilets jaunes, mettent en sourdine leur détestation réciproque le temps de la reporter sur la figure du pouvoir. Il suffit de les observer, de prêter attention à leurs discours, pour comprendre que dans ces bacchanales de la frustration et de la revendication où personne ne sait rester sobre, s’exprime une méfiance de tous à l’égard de tous. Entre eux surgissent des querelles de ronds-points comme on parle de querelles de clochers. Dans leurs élans de fraternité, ces rebelles citoyens se menacent même de mort. Mais, pour Michel Onfray, Jean-Claude Michéa, Alain Finkielkraut, Frédéric Lordon, Emmanuel Todd, qu’importe la fiction sociologique du peuple dès lors qu’elle leur permet de s’adonner, en dehors de leur magistère grassement rémunéré par d’injustes taxes, à la critique sociale — genre littéraire prisé par les cadres semi-cultivés, mais dont les subtilités théoriques demeurent inaccessibles aux mal-lotis du concept.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: https://lephilosophesansqualits.blogspot.com/2018/12/la-bandaison-des-clercs.html?m=1&fbclid=IwAR2gZXy3HHHPXkpgbRkM5gkeGc839sI73LupmbKw6-CrCy_SihshrZzED2I

[ appropriation ] [ démagogie ] [ révolte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

voix discordante

La Révolution [de 1830], en effet, a produit tout un discours officiel sur son propre soleil : les allocutions officielles de juillet 1831 au Panthéon, l’Hymne de Hugo qu’on exécute ce jour-là ("Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie..."), les inscriptions sur la colonne de Juillet place de la Bastille, l’Introduction à l’histoire universelle de Michelet (mars 1831), les divers exercices interprétatifs de tous ceux que l’événement avait sommés de faire le point sur le déroulement de l’Histoire. Les anciens libéraux triomphaient. Les convertis, les néophytes embouchaient la trompette. Les articles de Sainte-Beuve dans Le Globe saint-simonien parlent d’avenir industriel et démocratique de l’humanité... Balzac dit exactement et par ses énoncés explicites, et par la forme de son roman, le contraire. L’originalité de La peau de chagrin c’est de refuser à la fois le nouveau triomphalisme de gauche et le style fidèle et malheureux de droite. [...] Balzac définit un autre espace où s’exprime et se manifeste le nouveau héros-jeune homme, venu des dernières années de la Restauration mais qui prend une nouvelle et sinistre jeunesse.

Auteur: Barbéris Pierre

Info: Commentaires dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 371

[ auto-célébration historique ] [ écrivain critique ] [ opposition ] [ réalisme littéraire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

critique littéraire

Je propose ici l’hypothèse que, par la rédaction des pamphlets, c’est le XIXe siècle spectrifié, le XIXe siècle en tant que revenant, que Céline réintègre alors qu’il l’avait dépassé de toutes parts. Ou que c’est le XIXe siècle qui le rattrape et dont il se laisse envahir – le XIXe siècle en tant que sommeil fusionnant de l’occulte et du positivisme, ou d’Auguste Comte et d’Helena Blavatsky. Et ce n’est donc pas un hasard non plus si c’est entre Mort à crédit (1936) et Guignol’s band (1944) qu’il a écrit et publié ses pamphlets, qu’on regarder, si vous voulez, comme étant le lieu, l’adresse exacte, le domicile conjugal de l’occulto-positivisme ou du positivo-occultisme, chacun de ces fantômes étant la moitié de l’autre.

Je propose donc, dans cette réadhésion, l’une des causes possibles de son antisémitisme.

Jamais, en effet, Céline ne veut davantage "guérir" l’espèce que lorsqu’il révèle, par ses pamphlets, son antisémitisme. Jamais il n’est plus "médecin" … Jamais il n’aspire donc davantage à devenir serviteur, officiant sacerdotal, grand prêtre du culte de l’Humanité, dite avec un H majuscule comme dans la Religion positiviste.

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Louis-Ferdinand Céline dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 66

[ incarnation de la démonstration ] [ aveuglement ] [ symptomatique ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

morale

Les écrivains qui se sont imposés depuis 1930 ont connu un monde où chacun se sent constamment menacé non seulement dans sa vie, mais dans tout son système de valeurs. Dans une telle ambiance, le détachement n’est pas possible. […] La littérature est devenue politique parce que tout autre choix aurait été entaché de malhonnêteté intellectuelle. […] Cette période d’une dizaine d’années, pendant laquelle la littérature, poésie comprise, s’est trouvée inextricablement liée à l’activité pamphlétaire, a rendu un grand service à la critique littéraire, dans la mesure où elle a ruiné l’illusion du pur esthétisme. Elle nous a rappelé que, sous une forme ou sous une autre, la propagande est tapie au cœur de chaque livre, que chaque œuvre d’art a un sens et une thèse – thèse politique, sociale ou religieuse –, que nos jugements esthétiques sont toujours affectés par nos croyances et nos préjugés. Elle a dévoilé la tromperie de l’art pour l’art. Mais jusqu’ici, elle nous a menés aussi dans une impasse, parce qu’elle a conduit d’innombrables jeunes écrivains à tenter de se plier à une discipline politique qui, s’ils y étaient parvenus, leur aurait interdit toute honnêteté intellectuelle.

Auteur: Orwell George

Info: Orwell, La frontière entre l’art et la propagande (1941), EAL-2, p. 161-162.

[ éthique ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art d'écrire

Je ne médirai jamais de la critique littéraire. Car rien n'est pire pour un écrivain que de se heurter à son absence. Je parle de la critique littéraire en tant que méditation, en tant qu'analyse ; de la critique littéraire qui sait lire plusieurs fois le livre dont elle veut parler (comme une grande musique qu'on peut réécouter sans fin, les grands romans aussi sont faites pour des lectures répétées) ; de la critique littéraire qui, sourde à l'implacable horloge de l'actualité, est prête à discuter les oeuvres nées il y a un an, trente ans, trois cents ans ; de la critique littéraire qui essaie de saisir la nouveauté d'une oeuvre pour l'inscrire ainsi dans la mémoire historique. Si une telle méditation n'accompagnait pas l'histoire du roman, nous ne saurions rien aujourd'hui ni de Dostoïevski, ni de Joyce, ni de Proust. Sans elle toute oeuvre est livrée aux jugements arbitraires et à l'oubli rapide. Or, le cas de Rushdie a montré (s'il fallait encore une preuve) qu'une telle méditation ne se pratique plus. La critique littéraire, imperceptiblement, innocemment, par la force des choses, par l'évolution de la société, de la presse, s'est transformée en une simple (souvent intelligente, toujours hâtive) information sur l'actualité littéraire.

Auteur: Kundera Milan

Info: Les Testaments trahis

[ appréciation ] [ opinion ] [ recensions ] [ diachronie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel