Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 857
Temps de recherche: 0.0396s

géopolitique

En regardant le monde dans son ensemble, la dérive depuis de nombreuses décennies n'a pas été vers l'anarchie, mais vers la réimposition de l'esclavage. Nous n'allons peut-être pas passer par une crise générale, mais par une époque aussi horriblement stable que les empires esclaves de l'antiquité. La théorie de James Burnham a été beaucoup discutée, mais peu de gens ont déjà considéré ses implications idéologiques, c'est-à-dire le genre de vision du monde, le genre de croyances et la structure sociale qui prévaudraient probablement dans un état à la fois invincible et dans un état permanent de "guerre froide" avec ses voisins. Si la bombe atomique s'avérait quelque chose de peu coûteux et facile à fabriquer comme une bicyclette ou un réveil, elle aurait pu nous plonger dans la barbarie, mais cela pourrait, d'autre part, signifier la fin de la souveraineté nationale et de l'état policier hautement centralisé. Si, comme cela semble être le cas, c'est un objet rare et coûteux et aussi difficile à produire qu'un porte-avion, il est plus probable que cela mette fin aux guerres à grande échelle au prix de prolonger indéfiniment une "paix qui n'est pas une paix".

Auteur: Orwell George

Info: À propos de James Burnham dans "Vous et la bombe atomique", Tribune du 19 octobre 1945, cité comme la première utilisation documentée de l'expression "guerre froide"

[ vingtième siècle ]

 

Commentaires: 0

Gaule

Qu'entendre par identité de la France ? Sinon une sorte de superlatif, sinon une problématique centrale, sinon une prise en main de la France par elle-même, sinon le résultat vivant de ce que l'interminable passé a déposé patiemment par couches successives, comme le dépôt imperceptible de sédiments marins a créé, à force de durer, les puissantes assises de la croûte terrestre ? En somme un résidu, un amalgame, des additions, des mélanges. Un processus, un combat contre soi-même, destiné à se perpétuer. S'il s'interrompait, tout s'écroulerait. Une nation ne peut ÊTRE qu'au prix de se chercher elle-même sans fin, de se transformer dans le sens de son évolution logique, de s'opposer à autrui sans défaillance, de s'identifier au meilleur, à l'essentiel de soi, conséquemment de se reconnaître au vu d'images de marque, de mots de passe connus des initiés (que ceux-ci soient une élite, ou la masse entière du pays, ce qui n'est pas toujours le cas). Se reconnaître à mille tests, croyances, discours, alibis, vaste inconscient sans rivages, obscures confluences, idéologies, mythes, fantasmes… En outre, toute identité nationale implique, forcément, une certaine unité nationale, elle en est le reflet, la transposition, la condition.

Auteur: Braudel Fernand

Info: L'Identité de la France, tome 1 : espace et histoire. Introduction

[ définition ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

mythe

Osiris : le dieu au pouvoir de renaissance spirituelle Comme Caïn a tué son frère Abel par jalousie, Osiris a été sournoisement assassiné par son frère Seth. Il est le grain qui meurt et qui renaît tantôt du Nil, tantôt de la lune croissante, ou même du soleil. Dieu des morts et du recommencement de la vie, il est le roi-juge qui préside le tribunal céleste qui récompense ou punit les âmes appelées à traverser le monde souterrain de la mort terrestre. Osiris étant le pilier, la pierre d'angle de la nouvelle religion qui invite au ciel par l'escalier de la pyramide. Précurseur du Christ également mis à mort par ses frères de religion, Osiris est déjà tout un symbole transmis par un étranger nommé Imhotep qui semble venu d'un autre temps pour apporter aux générations futures un message qui leur permettra de vivre, de souffrir et de renaître dans une autre vie. Le message d'Imhotep ressemble à la mission d'un prophète qui va bouleverser (sans les abolir) les anciennes croyances et superstitions. Travail de longue haleine qui connaîtra bien des hauts et des bas dans les 2 millénaires à venir !

Auteur: Internet

Info:

[ ancienne Egypte ] [ légende ] [ genèse ]

 

Commentaires: 0

morale

Les écrivains qui se sont imposés depuis 1930 ont connu un monde où chacun se sent constamment menacé non seulement dans sa vie, mais dans tout son système de valeurs. Dans une telle ambiance, le détachement n’est pas possible. […] La littérature est devenue politique parce que tout autre choix aurait été entaché de malhonnêteté intellectuelle. […] Cette période d’une dizaine d’années, pendant laquelle la littérature, poésie comprise, s’est trouvée inextricablement liée à l’activité pamphlétaire, a rendu un grand service à la critique littéraire, dans la mesure où elle a ruiné l’illusion du pur esthétisme. Elle nous a rappelé que, sous une forme ou sous une autre, la propagande est tapie au cœur de chaque livre, que chaque œuvre d’art a un sens et une thèse – thèse politique, sociale ou religieuse –, que nos jugements esthétiques sont toujours affectés par nos croyances et nos préjugés. Elle a dévoilé la tromperie de l’art pour l’art. Mais jusqu’ici, elle nous a menés aussi dans une impasse, parce qu’elle a conduit d’innombrables jeunes écrivains à tenter de se plier à une discipline politique qui, s’ils y étaient parvenus, leur aurait interdit toute honnêteté intellectuelle.

Auteur: Orwell George

Info: Orwell, La frontière entre l’art et la propagande (1941), EAL-2, p. 161-162.

[ éthique ] [ beaux-arts ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

tradition littéraire

Le conte de fées, autre source de sagesse populaire, est en train de se tarir, grâce encore aux idéologues progressistes qui veulent protéger l’enfant de ces histoires réputées terrifiantes. La censure exercée sur les contes de fées, tout comme l’assaut donné à la littérature "inappropriée" au monde moderne, fait partie d’une persécution générale de l’imagination et du fantasme. Au nom du réalisme et d’une "culture appropriée", notre âge psychologique interdit des sublimations pourtant sans danger. Dans Psychologie des contes de fées, Bettelheim a montré que cette formation "réaliste" a pour effet d’accentuer la discontinuité entre les générations (l’enfant ayant l’impression que ses parents habitent un monde tout à fait étranger au sien) et fait douter l’enfant de sa propre expérience. Jadis, la religion, le mythe et le conte de fées conservaient suffisamment d’éléments propres à l’univers enfantin pour offrir aux jeunes une vision convaincue du monde. Or, la science ne peut se substituer à eux. D’où la régression, si commune dans la jeune génération vers un mode de pensée magique des plus primaires, telles la fascination exercée par la sorcellerie et l’occultisme, la croyance dans les perceptions extra-sensorielles, la prolifération des cultes chrétiens primitifs. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 242-243

[ oubli ] [ appauvrissement de l'imaginaire ] [ parents-enfants ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

cénacles

La troisième dimension est celle des bulles dans lesquelles peuvent enfermer les réseaux, pourtant célébrés pour leur "ouverture". A force de s'y rencontrer et d'y communier dans les mêmes valeurs et autour des mêmes intérêts, les membres en arrivent à se couper du monde. Ils sont au chaud entre eux, en ne s'exposant qu'à ce qui confirme leurs postulats et entretient la compétition pour l'orthodoxie. Il suffit de quelques minutes pour retrouver des partisans qui se renforcent dans leurs convictions par la surabondance des arguments. C'est ce que l'on nomme biais de confirmation : si vous croyez en une thèse et ne recherchez que des faits ou les gens qui vous l'assurent vraie, vous allez en trouver beaucoup. La seule méthode scientifique est celle de la falsifiabilité : énoncer à quelles conditions une hypothèse serait fausse ou infirmée par les événements et rechercher si ces conditions sont remplies. Et si l'on s'isole entre gens partageant des mêmes prémisses, consacrant toute leur énergie ( particulièrement les plus excités et les plus extrémistes ) et un temps invraisemblable à démontrer que tout concorde pour donner raison, il y a de fortes chances que cela renforce croyances et préjugés.

Auteur: Huyghe François-Bernard

Info: La désinformation : les armes du faux

[ pouvoir ]

 

Commentaires: 0

colonialisme

Racisme : le mot, appliqué à des attitudes mentales antérieures au XIXe siècle, a longtemps choqué. [...] Je me souviens d'un philosophe [...] expliquant à la fin des années 1970 que parler de racisme avant le triomphe, au XIXe siècle, de l'Etat-nation (comme si celui-ci était l'unique cause de celui-là) "relevait de l'anachronisme". [...] Grâce à des travaux plus récents et plus approfondis (tels que, en France, ceux de Léon Poliakov), deux points au moins ont été éclaircis. D'abord, même si le mot "racisme" est un mot du XXe siècle, et même si les grandes doctrines racistes structurées comme des systèmes scientifiques datent du XIXe siècle, c'est dans les théories biologiques (ou pseudo-biologiques) du XVIIIe siècle que ces doctrines s'enracinent. Ensuite, c'est dans un fonds fort ancien de croyances "naturalistes" (communes, dès la fin du Moyen Age, au peuple et aux lettrés) que ces théories, à leur tour, trouvent leurs racines. [...] Le racisme anti noir des Européens est donc déjà solidement constitué lorsque Colomb aborde aux rivages d'Amérique. C'est pour cette raison que les conquistadores éprouvent si peu de difficultés (et si peu de remords) à introduire l'esclavage dans le Nouveau-Monde.

Auteur: Delacampagne Christian

Info: Une Histoire de l'esclavage, de L'Antiquité à nos jours

[ xénophobie ]

 

Commentaires: 0

réfléchir

La pensée peut-elle exister sans langage ?

"On soutient parfois qu'il n'y a pas de pensée sans langage, mais je ne peux souscrire à ce point de vue : Je soutiens qu'il y a de la pensée, et même des croyances vraies et fausses, sans langage. Mais quoi qu'il en soit, on ne peut nier que toute pensée relativement élaborée nécessite des mots. 

Le langage sert non seulement à exprimer des pensées, mais aussi à rendre possibles des pensées qui ne pourraient pas exister sans lui. Je peux savoir, en un sens, que j'ai cinq doigts, sans connaître le mot "cinq", mais je ne peux pas savoir que la population de Londres est d'environ huit millions d'habitants sans avoir acquis le langage de l'arithmétique, ni avoir une pensée correspondant étroitement à ce qui est affirmé dans la phrase : "le rapport entre la circonférence d'un cercle et son diamètre est d'environ 3,14159". 

Le langage, une fois évolué, acquiert une sorte d'autonomie : nous pouvons savoir, surtout en mathématiques, qu'une phrase affirme quelque chose de vrai, bien que ce qu'elle affirme soit trop complexe pour être appréhendé même par les meilleurs esprits".

Auteur: Russell Bertrand

Info: Human Knowledge : Its Scope and Limits  (1948), Partie II. Le monde de la science, Ch.I : Les usages du langage, p.74. La philosophie du langage étudie la nature du langage et les relations entre les idiomes, leurs utilisateurs et le monde, à propos de la nature du sens, de l'intentionnalité, de la référence, de la constitution des phrases, des concepts, de l'apprentissage et de la pensée. Russel et Gottlob Frege furent les figures de proue de ce "virage linguistique". Ils furent suivis par Ludwig Wittgenstein (Tractatus Logico-Philosophicus), le Cercle de Vienne, les positivistes logiques et Willard Van Orman Quine. Ce qu'on nomme aussi "naissance de la philosophie analytique".

[ réflexion ] [ tiercités ] [ philosophie analytique ] [ épistémé ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

prophylaxie

Il faut bien comprendre que la Revue Scientifique ne se lasse pas de déclarer la fin de la médecine curative. Quand on est médecin, cela n'a rien d'agréable. Toute l'OPA pastorienne sur la médecine a pour but de redéfinir la pathologie par laquelle on va désormais prévenir au lieu de guérir.

"M. Pasteur, écrit Jousset de Bellesme (*), a fait faire à lui seul plus de progrès à la médecine que 10.000 praticiens plus compétents que lui en science médicale." (1882, 22.4)

La raison en est simple et enthousiasme tous les auteurs de la Revue fatigués par la médecine : l'hygiène de Pasteur "permet de prévenir les causes morbides, d'éloigner les maladies, pour ne pas avoir à les guérir.' (1882, 4.2, p.144). Cette croyance, qui disparaîtra peu à peu avant la fin du siècle, coupe l'herbe sous le pied des médecins. "Il est plus facile d'empêcher cent personnes de tomber malades que d'en guérir une quand elle l'est devenue" écrit Rochard (**) (1887, 24.9, p.388°°). Comment rendre coopératif un groupe social, les médecins, tout en les avertissant qu'ils n'auront bientôt plus de malades à soigner ?

Auteur: Latour Bruno

Info: in "Les microbes, guerre et paix", éd. Métailié, p. 136-137 - (*) Jousset de Bellesme (1839-1925) : physiologiste et pisciculteur ; (**) Jules Rochard (1819-1896) : médecin, membre de l'Académie de Médecine

[ vains espoirs ] [ citations ] [ histoire des sciences ] [ grand homme ] [ antagonisme ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

parapsychique

Pour moi, la théorie de la synchronicité n’est pas un objet de croyance ; les phénomènes de synchronicité fréquentent volontiers les relations transférentielles de même qu’ils se manifestent souvent entre des amoureux ou entre une mère et ses enfants. C’est une expérience qui naît d’une participation affective forte, par exemple aussi entre un chercheur et l’objet de son étude, une expérience qui, avant le rationalisme des Lumières, était familière aux alchimistes et à tous les amants passionnés de la science et de la philosophie. Leibniz, par exemple, expliquait le monde des phénomènes par quatre principes : l’espace, le temps, la causalité et la correspondance ; celle-ci est le principe d’analogie, l’harmonia praestabilita, la sympathie entre les choses et les êtres reliés par leurs affinités électives en fonction de leur degré d’achèvement (entéléchie). À leur tour, au XXe siècle, Jung et le prix Nobel de physique Wolfgang Pauli se passionneront pendant les trente ans de leur échange de lettres pour ce trickster mercuriel qui, au mépris de tous les critères scientifiques occidentaux n’apparaît jamais deux fois sous la même forme et prétend se montrer de préférence lorsqu’un orage affectif menace ou qu’il y a une structure intellectuelle bien assise à ébranler.

Auteur: Colonna Marie-Laure

Info: https://www.cairn.info/revue-cahiers-jungiens-de-psychanalyse-2004-4-page-79.htm?

[ définie ] [ irrationnel efficient ] [ coïncidences empathiques ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson