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capitalisme

Je parle de décadence, dit-il, jusqu'à quel point une société peut-elle être décadente ? Voyons les choses sous cet angle. Ce pays est probablement la capitale mondiale de la psychiatrie et de la psychanalyse. Le vieux Freud lui-même n'aurait jamais rêvé d'un groupe de disciples plus dévoués que la population des États-Unis - n'est-ce pas ? C'est la nouvelle religion, c'est le sucre d'orge intellectuel et spirituel de tout le monde. Et pourtant regarde ce qui se passe quand un homme devient vraiment dingue. On appelle les gendarmes, on le met vite hors de vue, on l'emmène et on l'enferme avant qu'il ne réveille les voisins. Pour l'amour de Dieu, dès qu'il ya confrontation on est encore au Moyen Âge. C'est comme si tout le monde avait passé un accord tacite pour vivre dans un état d'auto-illusion totale. Au diable la réalité ! Ayons tout un tas de jolies petites routes sinueuses et de jolies petites maisons peintes en blanc, rose et bleu bébé ; soyons tous de bons consommateurs, très solidaires, et élevons nos enfants dans un bain de sentimentalité - et si la vieille réalité surgit un jour et dit "Booouuuu", nous nous activerons tous un peu plus et ferons comme si rien ne s'était passé.

Auteur: Yates Richard

Info: Revolutionary Road

[ sur son erre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chute

Dans la perspective cyclologique et involutive générale de l’Humanité, la conquête successive du feu, de la roue, de la poulie, de la brouette, des métaux, de l’écriture, du collier de trait, de la vapeur, puis de l’électricité, ne représente pas strictement parlant un progrès, mais un effet progressif de compensation, eu égard à la perte progressive de ses prérogatives spirituelles et des pouvoirs que celles-ci conféraient sur la matière, sans la nécessité des outils. Au fur et à mesure qu’elle s’éloigne de sa source spirituelle, l’Humanité se "solidifie", se "matérialise", et cherche dans la conquête des pouvoirs techniques le souvenir des pouvoirs naturels perdus. La soif de conquête et de domination est un aspect de cette nostalgie et de cette angoisse. Moins on conjugue le verbe être, plus on conjugue le verbe avoir. Tous ces hommes qui déferlent depuis le déluge de Noé, ces envahisseurs successifs, Scythes, Aryens, Akkadiens, Hyksos, Celtes, Perses, Germains, Mongols, Arabes, Européens, etc., ne sont pas seulement animés d’une soif de conquête et de pillage. Mus par des impératifs physiques (changements climatiques, famines, séismes, etc.) ils le sont aussi par une inconsciente et permanente nostalgie : celle de la Parole perdue et de l’Unité perdue de l’Humanité que, même dans le sang, maladroitement, ils recherchent.

Auteur: Phaure Jean

Info: Dans "Cycle de l'humanité adamique", page 323

[ interprétation historique ] [ décadence ] [ évolution inverse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gouvernants

Plus s’est élargi le cercle où se recrutaient les hommes politiques et les fonctionnaires de toute sorte, plus leur niveau intellectuel semble avoir baissé. Cette détérioration du personnel gouvernemental a été plus fréquente et plus frappante encore au point de vue moral. Au lieu d’aller toujours en se purifiant, la politique a de nouveau tendu à se corrompre, à s’avilir, à souiller les mains qui y prennent part et les hommes qui en vivent. Les luttes en sont devenues trop âpres et trop grossières pour ne point répugner par leurs violences ou leurs artifices aux natures les plus élevées ou les plus droites. Loin de s’y sentir de plus en plus attirée, l’élite de la nation, chez plus d’un peuple déjà, tend manifestement à s’en écarter. La politique devient peu à peu un métier sur lequel se rejettent les hommes qui n’ont pas de quoi réussir dans les autres, ou les aventuriers qui veulent faire une fortune rapide. C’est une industrie où, pour prospérer, il faut moins d’intelligence ou de connaissances que d’intrigue et d’audace. Aussi de toutes les carrières est-ce déjà, en certains états, l’une des plus décriées. Pour la plupart de ceux qui s’y livrent, la politique n’est que l’art de faire ses affaires aux dépens du public.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ médiocrité ] [ critique ] [ opportunisme ] [ décadence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

décadence

Aujourd’hui, au lieu de la découverte touchante et hésitante des corps lors des premiers émois, des études montrent que l’usage du Viagra s’est banalisé chez les jeunes mâles tétanisés par les exploits auxquels ils se sentent contraints pour satisfaire les exigences supposées de leur partenaire. Avec pour conséquence que, de plus en plus, la femme postmoderne "libérée" devra en réalité sa jouissance davantage à l’industrie pharmaceutique qu’au réel désir de partenaires pour lesquels l’acte sexuel est peu à peu ressenti comme une épreuve.
Cette pornocratie occidentale aura ainsi réussi à tout voler, à tout violer de la femme sans coups férir, à lui imposer que la généreuse visibilité et la disponibilité de son cul représentent de facto les seules preuves recevables de son émancipation, lui volant jusqu’à l’authenticité du désir qu’elle pense susciter, la renvoyant ainsi probablement à la condition la plus dégradante qu’elle ait jamais connue depuis l’aube des temps, et tout cela à l’insu de son plein gré.
Quant aux hommes, à qui l’on demande de surcroît d’être aujourd’hui des femmes comme les autres, de plus en plus nombreux sont ceux qui cherchent leur salut dans l’industrie pharmaceutique voire dans la poudre d’escampette, ou qui se contentent désormais de pornographie en rêvant des progrès forcément prometteurs de la robotique du plaisir.

Auteur: Internet

Info: In La frontière, le Système et le porno, sur entrefilets.com, nov.2016

[ plaisir ] [ web ]

 

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école

La multiplication des manuels et des cours oraux dans notre enseignement est l'un des plus sûrs indices de notre décadence littéraire. On dit railleusement que ceux qui sont impuissants à aider leurs élèves dans la lecture des ouvrages transcendants écrivent des manuels, ou, du moins, utilisent les manuels écrits par leurs collègues afin de suppléer à leur incompétence. On pourrait définir un manuel : une invention pédagogique pour faire entrer quelque chose dans la tête de ceux qui ne savent pas suffisamment lire pour apprendre plus activement. Les causeries qui se donnent habituellement en classe ne valent pas mieux. Quand les maîtres ne savent plus comment s'y prendre pour lire en commun avec leurs élèves, ils leur adressent une causerie. Les manuels et les vulgarisations de toutes sortes sont écrits pour ceux qui ne savent pas lire ou qui cherchent dans la lecture que des renseignements. En tant que maîtres inanimés, ces livres s'assimilent aux répétiteurs de second ordre qui les ont écrits. Animé ou non, le répétiteur s'efforce d'inculquer des connaissances à ses élèves sans exiger d'eux une activité trop grande ou trop industrieuse. L'art d'enseigner de ces répétiteurs est celui qui exige le moins, chez l'étudiant, de l'art d'apprendre. Ils saturent l'esprit au lieu de l'éclairer. Leur succès se mesure aux capacités d'absorption [sic] de l'éponge.

Auteur: Adler Mortimer J.

Info: Comment lire les grands auteurs, trad. Louis-Alexandre Bélisle, p.72, Le Club des Grands Auteurs, 1964

[ pléthore ] [ ennui ]

 

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marchandisation

Ce sont de bien tristes conditions littéraires où se débattent les écrivains d'aujourd'hui... Une presse odieusement mercantile qui a transformé notre production intellectuelle en objet de réclame et qui force le génie pauvre à passer, les mains pleines d'or, à ses comptoirs... une critique indifférente ou enchaînée... un public ignorant qui ne sait vers qui aller et qui, naturellement, instinctivement, va vers tout ce qui est stupide ou abject... C'est plus qu'il n'en faut pour la protection des médiocres, et la défaite des talents... Et puis, il faut bien le dire, les écrivains sont trop nombreux. La mêlée est compacte, dure, égoïste. On n'y entend pas les cris de douleurs, les appels désespérés couverts par les hurlements de tous. Chacun pour soi. On ne se connaît pas ; on n'a pas le temps. On n'a le temps que de songer à ses intérêts, à sa réclame, à sa vie si disputée. Il paraît trop de livres, et les mauvaises herbes que personne n'arrache, et qui jettent à tous les vents leurs pullulantes graines, étouffent les belles fleurs poussées à leur ombre mortelle !... Heureux encore, quand, parmi les cimetières d'oeuvres mortes, une, de temps en temps, survit et finit par graver, sur la pierre dure de l'immortalité, un nom cher et glorieux comme celui de Jean Lombard !

Auteur: Mirbeau Octave

Info: In : préface de L'Agonie de Jean Lombard

[ décadence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vingtième-siècle

Dans un livre remarquable intitulé Rites of Spring: La Grande Guerre et la Naissance de l'Âge Moderne, l'historien Modris Eksteins analyse le métabolisme de la sentimentalité qui souscrit à l'utilisation de la culpabilité de Keynes comme instrument de politique. Eksteins montre comment la sentimentalité et une sorte d'extravagance "faiseuse de mythe" marquent les points de contact entre la culture d'avant-garde et le totalitarisme bourgeonnant. C'était particulièrement vrai en Allemagne, le pays qui avait lancé avec enthousiasme le programme radical de l'avant-garde. L'Angleterre, au contraire, était une puissance conservatrice. Là où l'Allemagne a commencé la guerre pour transformer le monde, l'Angleterre a combattu pour préserver un monde et la culture qui le définissait.
Une différence essentielle réside dans l'esthétisation de la vie: le traitement de la vie, c'est-à-dire comme une oeuvre d'art dépourvue de réalité humaine. Sur le continent, comme le disait l'historien Carl Schorske dans son étude classique de la fin de siècle à Vienne, "la culture moraliste usuelle de la bourgeoisie européenne était... À la fois recouverte, et minée, par une culture sentimentale amorale." Cette révolution de la sensibilité devint crise de moralité - que le romancier Hermann Broch nomma "vide de valeurs" - ce qui a rapidement précipité vers une crise de la vie culturelle et politique libérale. "Narcissisme et hypertrophie de la vie du sentiment en furent la conséquence", a écrit Schorske.

Auteur: Kimball Roger

Info:

[ romantisme ] [ guerre ] [ déclic ] [ occident ] [ décadence ] [ historique ]

 
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décadence

Le père s'habitue à devoir traiter son fils d'égal à égal et à craindre ses enfants, le fils s'égale à son père, n'a plus honte de rien et ne craint plus ses parents, parce qu'il veut être libre ; le métèque s'égale au citoyen et le citoyen au métèque, et la même chose pour l'étranger. […] Le professeur […] craint ses élèves et les flatte, les élèves n'ont cure de leurs professeurs, pas plus que des pédagogues ; et les jeunes imitent les anciens et s'opposent violemment à eux en paroles et en actes, tandis que les anciens, s'abaissant au niveau des jeunes, se gavent de bouffonneries et de plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréables et despotiques.
[…] Ceux et celles qui ont été achetés ne sont en rien moins libres que ceux qui les ont achetés. Et dans les relations des hommes avec les femmes et des femmes avec les hommes, le point où en arrivent l'égalité des droits et la liberté, nous avons failli oublié d’en parler ! […] Les animaux qui sont au service de l'homme sont beaucoup plus libres dans une telle cité qu'ailleurs. […] Le résultat de tous ces abus accumulés, c'est qu'ils rendent l'âme des citoyens si susceptible qu'à l'approche de la moindre apparence de servitude, ils s'irritent et ne peuvent le supporter. […] Tel est le beau et fier commencement d’où naît la tyrannie.

Auteur: Platon

Info: La République, VIII, 562e-563e

[ parents-enfants ]

 

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beaux-arts

Dans l’exaltation de la beauté féminine, l’art hindou dépasse de loin l’art grec, dont l’idéal spirituel, progressivement réduit à un idéal purement humain, est le cosmos en tant qu’il s’oppose à l’indéfinité du chaos, et partant la beauté du corps mâle, avec ses proportions nettement articulées ; la beauté souple et indivise du corps féminin, sa richesse tour à tour simple et complexe, comme celle de la mer, échappe à l’art grec, du moins sur le plan intellectuel. L’hellénisme reste fermé à l’assentiment de l’Infini, qu’il confond avec l’indéfini ; ne concevant pas l’Infinité transcendante, il ne l’entrevoit non plus sur le plan "prakritique", c’est-à-dire comme océan inépuisable des formes. Ce n’est d’ailleurs qu’à l’époque de la décadence que l’art grec s’ouvre à la beauté "irrationnelle" du corps féminin, qui l’éloignera de son éthos. Dans l’art hindou, par contre, le corps féminin apparaît comme une manifestation spontanée et innocente du rythme universel, comme une vague de l’océan primordial ou une fleur de l’arbre du monde.

Quelque chose de cette beauté innocente enveloppe aussi les images de l’union sexuelle (maïthuna), qui ornent les temples hindous. Dans leur signification la plus profonde, elles expriment l’état d’union spirituelle, la fusion du sujet et de l’objet, de l’intérieur et de l’extérieur dans le samadhi. En même temps, elles symbolisent le complémentarisme des pôles cosmiques, de l’actif et du passif, l’aspect passionnel et équivoque de ces images s’effacent ainsi dans une vision universelle.

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Principes et méthodes de l'art sacré, pp. 56-57

[ orient-occident ] [ dualité ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

société

L'absorption de toutes les fonctions par l'État favorisa nécessairement le développement d'un individualisme effréné, et borné à la fois dans ses vues. A mesure que le nombre des obligations envers l'État allait croissant, les citoyens se sentaient dispensés de leurs obligations les uns envers les autres. Dans la guilde - et, au moyen âge, chacun appartenait à quelque guilde ou fraternité - deux "frères" étaient obligés de veiller chacun à leur tour un frère qui était tombé malade ; aujourd'hui on considère comme suffisant de donner à son voisin l'adresse de l'hôpital public le plus proche. Dans la société barbare, le seul fait d'assister à un combat entre deux hommes, survenu à la suite d'une querelle, et de ne pas empêcher qu'il ait une issue fatale, exposait à des poursuites comme meurtrier ; mais avec la théorie de l'État protecteur de tous, le spectateur n'a pas besoin de s'en mêler : c'est à l'agent de police d'intervenir, ou non. Et tandis qu'en pays sauvage, chez les Hottentots par exemple, il serait scandaleux de manger sans avoir appelé à haute voix trois fois pour demander s'il n'y a personne qui désire partager votre nourriture, tout ce qu'un citoyen respectable doit faire aujourd'hui est de payer l'impôt et de laisser les affamés s'arranger comme ils peuvent. Aussi la théorie, selon laquelle les hommes peuvent et doivent chercher leur propre bonheur dans le mépris des besoins des autres, triomphe-t-elle aujourd'hui sur toute la ligne - en droit, en science, en religion.

Auteur: Kropotkine Petr Alekseevitch

Info: L'entraide : Un facteur de l'évolution

[ égoïsme ] [ décadence ] [ individualisme ]

 

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