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prospective

Je m'attends à voir les prochaines décennies transformer la planète en une forme d'art; Le nouvel homme, lié à une harmonie cosmique qui transcende le temps et l'espace, caressera et modèlera sensuellement toutes les facettes de l'artefact terrestre comme s'il s'agissait d'une œuvre d'art, et l'homme lui-même deviendra une forme d'art organique. Il ya un long chemin à parcourir, et les étoiles ne sont que des stations de ce chemin, mais nous avons commencé le voyage. Être né dans cet âge est un don précieux, et je regrette la perspective de ma propre mort tout simplement parce que je laisserai tant de pages du destin de l'homme - si vous excusez cette image de Gutenbergienne - cruellement non lues. Mais peut-être, comme j'ai essayé de le démontrer dans mon examen de la culture post-littéraire, que l'histoire commence seulement quand le livre se ferme.

Auteur: McLuhan Marshall

Info:

[ civilisation ] [ optimisme ] [ espérance ] [ parlêtres intégrés ] [ idiosyncrasies unifiées ]

 

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enquête

La clé de voûte de ma profession est le décodage des individus. Il faut pouvoir déchiffrer les gens, pour identifier les menaces, pour comprendre ceux qu'on protège, pour prévoir des difficultés et les éviter. C'est devenu une habitude, un rituel, parfois même un jeu: observer, écouter des bribes de conversation et assembler ces fragments pour en tirer un profil susceptible d'être développé en permanence, en serrant la vérité d'un peu plus près avec chaque nouveau détail. Le problème, c'est qu'au cours de deux décennies j'ai appris que nous sommes des animaux perfides, très forts pour bâtir de fausses façades- souvent hautes, compliquées- en amalgamant les faits et la fiction afin de faire ressortir ce qui est acceptable, et de cacher ce qui ne l'est pas. Notre pratique du décodage consiste à analyser les façades, car en général elles révèlent ce qui se cache derrière.

Auteur: Meyer Deon

Info: A la trace

[ police ] [ camouflage ]

 

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vieillesse

Sur le fait de plaquer ton job à 50 ans, je sais pas quoi dire. Il fallait que je plaque le mien. Mon corps entier morflait, pouvais même plus lever mes bras. Si quelqu’un me touchait, ce simple contact m’envoyait des vagues et décharges d’agonie. J’étais fini. Ils s’étaient acharnés sur mon corps et mon esprit pendant des décennies. Et j’avais pas un centime. Il fallait que je me noie dans l’alcool pour effacer de mon esprit ce qui se passait. J’en étais arrivé à la conclusion qu’une vie de clochard serait préférable. Je le pense vraiment. Il fallait vraiment que ça se termine. Mon dernier jour au boulot, un type a glissé une remarque sur mon passage : "Ce vieux a vraiment des couilles pour démissionner à son âge." Je me rendais même pas compte de mon âge. Les années s’étaient justes empilées jusqu’à former un tas de merde.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Sur l'écriture", lettre à A. D. Winans, 22 février 1985

[ travail ] [ destruction ] [ constat ] [ délabrement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

injonction biblique

Dominez sur tout animal… Combien n’a-t-on pas déliré au sujet de ce texte, dans ces dernières décennies, trouvant frénétiquement ici le fondement de la technique, de toute l’entreprise technicienne (moderne) et la légitimation de ce que fait l’homme, glorieusement qualifié de démiurge. Mais on oublie très précisément ce parallélisme des deux textes d’une part, et surtout que Dieu ne donne pas à l’homme un pouvoir incohérent, illimité, totalitaire. Il n’est pas dit qu’il peut utiliser le monde à son gré. Et très particulièrement du moment que cet homme est l’image de Dieu, il a à diriger la terre comme Dieu dirige la création. Il a à dominer sur les animaux comme Dieu domine sur les hommes. […] Et très spécifiquement, si Dieu crée et gouverne par sa parole, si l’homme est l’image de Dieu, s’il est appelé par Dieu à assujettir (gouverner) et dominer (ordonner), cela ne peut être que par le même moyen, à savoir la parole.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 107-108

[ ordre symbolique ] [ mauvaise interprétation ] [ transformation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

apprentis sorciers

Dans les années 1920, DuPont (chimie), associé à General Motors (automobiles), associé à Exxon (pétrole) devient leader mondial pour la production et la vente de plomb tétraéthyle, un additif pour l’essence. Ce produit extrêmement toxique est aujourd’hui frappé d’interdiction à peu près partout dans le monde, mais durant des décennies il s’est répandu dans l’atmosphère, il a arrosé et contaminé la planète entière, on en trouve encore des traces sur toute la surface du globe, et dans les océans, dans l’écorce des arbres et jusque dans les glaces polaires. L’une de ses qualités est d’être quasiment indestructible. Il existait un produit de substitution, l’éthanol, qui était inoffensif et aurait pu jouer le même rôle que le plomb tétraéthyle, mais l’éthanol n’était pas brevetable, trop facile à fabriquer il n’aurait pas pu assurer la situation de monopole aux trois sociétés associées et aurait considérablement réduit leurs marges bénéficiaires. La santé pour tous ou les profits pour eux : il fallait choisir. On ne peut qu’admirer cette remarquable stratégie commerciale.

Auteur: Malte Marcus

Info: Qui se souviendra de Phily-Jo ?

[ capitalisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désillusion

Si je me mettais à la place d'un Français de ces dernières décennies, à quoi pourrais-je adhérer ?
A la démocratie ? Mais, au bout d'un siècle d'abus du mot "peuple", après la mystique de la liberté et après son épuisement, après la vérification de l'utilité et l'inutilité des principes de la Révolution, quel contenu nouveau pourrais-je lui attribuer ? Un peuple peut avoir fait une grande Révolution, imitée partout, le jour où ses idées sont compromises, il perd sa primauté idéologique. Un siècle consacré à préparer la Révolution et un autre à la répandre avaient rendu la France incontournable sur le plan doctrinaire et politique. Mais les idéaux de 1789 se sont altérés ; il ne reste de leur prestige qu'une désuète grandiloquence. La plus grande révolution moderne finit comme une vieillerie de l'esprit. Qu'a-t-elle été ? Une combinaison de rationalisme et de mythes : une mythologie rationaliste. Plus précisément : la rencontre de Descartes et de l'homme de la rue.
La démocratie ne procure plus aucun frisson et, en tant qu'aspiration, elle est fade et anachronique.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: De la France, 1941.

[ politique ] [ suffrage universel ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

création du besoin

L’individu dit moderne ne produit pas ce qu’il mange et porte, il le consomme. Au fil des décennies, la distance entre la production et l’individu s’est creusée qualitativement – produits de plus en plus sophistiqués que je ne peux pas fabriquer – et quantitativement – lieux de production hors de vue. Le développement de la société dite de consommation est à proportion de cette distance, qui en s’accroissant multiplie les biens dont l’acquisition requiert de l’argent, multiplies les gestes d’achat.

Dans ce processus personne n’a voulu la consommation. Les marchands n’ont pas voulu la consommation mais le profit. Les marchands sujets au “profitisme” ont travaillé à l’extension du domaine marchand et donc de la consommation. Le supposé consommateur n’a pas voulu les supermarchés. Je n’ai pas souvenir, en 1987, d’avoir croisé beaucoup d’humains suppliant qu’on invente la montre connectée avant que le manque ne les tue. Nous n’avons rien demandé. De ce récit s’infère la tâche de combattre, non le consumérisme, mais le profitisme, ou le “marchandisme”, dont la modalité moderne s’appelle le capitalisme.

Auteur: Bégaudeau François

Info: "Pourquoi je ne consomme pas", Socialter n°48, octobre-novembre 2021

[ délégation des compétences ] [ gavage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

indifférenciation

Mais la mutation de l’enfant actuel n’est qu’une conséquence de la transformation de l’adulte en enfant. S’il n’y a plus d’enfants c’est qu’il n’y a plus véritablement d’âge adulte. L’infantilisation s’est généralisée sous la pression des "valeurs" universelles qui rejettent dans les ténèbres extérieures tous ceux qui auraient le mauvais goût de ne pas évoluer dans leur sens (le "mâle" régressif en particulier). Il n’y a plus d’enfants ; c’est la raison pour laquelle il y a une religion de l’enfant. Cette religion est bâtie, comme toutes les religions, sur une absence ; et même sur un tombeau : l’enfant "éternel" (et le pédophile est le profanateur de cette sépulture). A la lettre, dans les dernières décennies, l’enfant est mort. Et l’enfant comme image, comme stéréotype sacré, est venu en tant que compensation de l’enfant disparu. Les médias, qui ont magnifiquement contribué à la disparition de l’enfant, notamment en le transformant en agent économique, mènent aussi une grande campagne contre la pédophilie parce qu’ils sont eux-mêmes le vivier de la seule pédophilie qu’ils entendent autoriser à croître et embellir.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 254

[ âges ] [ catégories ] [ confusion ] [ cible marketing ] [ acheteur malléable ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écologie

Pour ce qui est des forêts boréales, il y a lieu d'espérer que nous saurons gérer la partie humaine de cette relation avec sagesse et prévoyance. Au cours des deux dernières décennies, la planification à l'échelle du continent de la conservation, de la sylviculture et de l'industrie dans la forêt boréale a rassemblé des gens qui se sont battus pendant des années devant les tribunaux. Aujourd'hui, les sociétés forestières, l'industrie, les groupes de conservation, les activistes environnementaux et les gouvernements, y compris ceux des Premières nations, se parlent. Ce dialogue humain est partie d'un système de pensée plus vaste, celui de la forêt, manière pour le réseau vivant d'atteindre une certaine cohérence ; une conversation diffusée, capable d'écouter et de s'adapter. À ce jour, des étendues de forêt boréale aussi grandes que plusieurs pays - des centaines de milliers de kilomètres carrés, soit plus de 10 % de la forêt boréale canadienne - ont été cartographiées à des fins de conservation, d'exploitation forestière respectueuse du carbone, de protection des animaux menacés et de production durable de bois.

Auteur: Haskell David George

Info: The Songs of Trees: Stories from Nature's Great Connectors

[ espoir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

anti-américanisme

(...) Après avoir souffert pendant des décennies de violence et d'oppression, l'âme humaine aspire à des choses plus élevées, plus brûlantes, plus pures que celles offertes aujourd'hui par les habitudes d'une société massifiée, forgées par l'invasion révoltante de publicités commerciales, par l'abrutissement télévisuel, et par une musique intolérable.

Tout cela est sensible pour de nombreux observateurs partout sur la planète. Le mode de vie occidental apparaît de moins en moins comme le modèle directeur. Il est des symptômes révélateurs par lesquels l'histoire lance des avertissements à une société menacée ou en péril. De tels avertissements sont, en l'occurrence, le déclin des arts, ou le manque de grands hommes d'Etat. Et il arrive parfois que les signes soient particulièrement concrets et explicites. Le centre de votre démocratie et de votre culture est-il privé de courant pendant quelques heures, et voilà que soudainement des foules de citoyens Américains se livrent au pillage et au grabuge. C'est que le vernis doit être bien fin, et le système social bien instable et mal en point.


Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: Le Déclin du courage. Discours de Harvard (extrait) - juin 1978

 

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Ajouté à la BD par miguel