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déception

Je ne pardonnerai jamais à la philosophie de m’avoir trompé : j’espérai tout d’elle. C’est une trahison. Aussi lui ai-je voué une haine totale, et si j’étais responsable de la censure dans un régime totalitaire, je l’interdirais. Elle m’est devenue symbole de toutes les prétentions et de toutes les impuissances.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Exercices négatifs

[ pensée intellectuelle ] [ raison ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déception

Des retrouvailles, on s'imagine toujours que cela va être formidable ; on se fait joli, on se fait des films, des rêves dans tous les sens. Et puis on se rend compte qu'on n'a rien à se dire, et quelque chose se froisse à l'intérieur, que rien n'arrivera à lisser de nouveau.

Auteur: Sandrine Collette

Info: Animal

 

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Ajouté à la BD par miguel

déception

Je suis dérangé d'apprendre que quelqu'un que je n'estime pas s'est passionné pour l'un de mes ouvrages de prédilection, ressentant cette promiscuité de goût comme une sorte d'indécence. Inversement, il me faut faire un effort pour surmonter ma déconvenue en constatant qu'une personne que j'aime ou que j'admire reste froide devant un texte à mes yeux important.

Auteur: Picard Georges

Info: Tout le monde devrait écrire, p.98, José Corti, 2006

 

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déception

Nos mères aussi ont rêvé

à l'avenir de leurs hommes,

elles les ont vus puissants,

révolutionnaires et seuls,

pourtant après le recueillement au jardin

penchés sur l'ivraie flamboyante,

main dans la main avec l'enfant

bavard de leur amour. Mon triste père,

pourquoi vous être tus alors

sans avoir pensé plus loin ?


Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: Toute personne qui tombe a des ailes- poèmes : 1942-1967 (2015, 592 p., Gallimard)

[ rapport hommes-femmes ] [ paternité ] [ futur déchu ] [ passé déchu ]

 

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déception

Lorsque je vous ai créés, je vous aimais.

Désormais, je vous plains.



Je vous ai donné tout ce dont vous aviez besoin :

un lit de terre, une couverture d'air bleu -



Alors que je m'éloigne de vous peu à peu

je vous vois plus clairement.

Vos âmes devraient être immenses désormais,

pas ces

petites choses parlantes -

Auteur: Glück Louise

Info: début de "Vent faible", dans "L'iris sauvage" - éd. Gallimard - p.53 - trad. Marie Olivier

[ éden ] [ inachèvement ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

déception

Une goutte d’eau tombe, grande et grosse, qui fait un trou dans la terre et y laisse une trace qu’a tout l’air d’un crachat. Une seule goutte. Nous, on s’attend à ce qu’il en vienne encore, après. Mais il ne pleut pas. Maintenant, si l’on regarde le ciel, on voit le nuage de pluie filer très loin, drôlement vite. Le vent qui vient du côté du village l’empoigne et le lance contre les ombres bleues des montagnes. Et la terre avale la goutte d’eau tombée par erreur, avec une telle soif qu’elle n’en laisse rien.

Auteur: Rulfo Juan

Info: Le Llano en flammes, On nous a donné la terre, p 20

[ climat ] [ misère ] [ sécheresse ] [ météo ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

déception

Toute ma vie, j’avais désiré devenir écrivain, mais maintenant que je tenais le bon bout, rien ne venait. Il n’y avait ni corridas, ni matches de boxes, ni jeunes señoritas. Il n’y avait même pas d’inspiration. J’étais refait. Je n’arrivais pas à écrire un mot et ils m’avaient acculé dans un coin. Voilà, il n’y avait plus qu’à attendre la mort. Pourtant, j’avais toujours vu les choses différemment. L’écriture, je veux dire. Peut-être à cause du film de Leslie Howard. Ou des biographies de Hemingway, ou de D. H. Lawrence. Ou de Jeffers. On peut se mettre à écrire pour toutes sortes de raisons. Après, on écrit un peu. On rencontre quelques écrivains. Des bons et des mauvais. Tous ont la cervelle en compote. Suffit de discuter cinq minutes avec eux pour s’en apercevoir. Il n’y a qu’un grand écrivain tous les cinq cent ans, tu n’étais pas celui-là, et je suis prêt à parier gros qu’eux non plus.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Au sud de nulle part" page 176

[ page blanche ] [ identité publique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déception

La coïncidence du réel avec lui-même, qui est d’un certain point de vue la simplicité même, la version la plus limpide du réel, apparaît comme l’absurdité majeure aux yeux de l’illusionné, c’est-à-dire de celui qui, jusqu’à la fin, a misé sur la grâce d’un double. Un réel qui n’est que le réel, et rien d’autre, est insignifiant, absurde, "idiot", comme le dit MacBeth. MacBeth a d’ailleurs raison, sur ce point : la réalité est effectivement idiote. Car, avant de signifier imbécile, idiot signifie simple, particulier, unique de son espèce. Telle est bien la réalité, et l’ensemble des événements qui la composent : simple, particulière, unique – idiotès -, "idiote". Cette idiotie de la réalité est d’ailleurs un fait reconnu depuis toujours par les métaphysiciens, qui répètent que le "sens" du réel ne saurait se trouver ici, mais bien ailleurs. La dialectique métaphysique est fondamentalement une dialectique de l’ici et de l’ailleurs, d’un ici dont on doute ou qu’on récuse et d’un ailleurs dont on escompte le salut.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Le réel et son double" in L'école du réel, pages 36-37

[ imagination-réalité ] [ réduction du paquet d'onde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déception

— J'essayais d'arrêter de boire et je sentais bien que je n'y arriverais pas en restant chez moi, mais je ne voulais pas aller dans une clinique ou un centre de cure, vous comprenez. Mon frère avait une maison où il n'allait que l'été — c'était au mois d'octobre — alors je l'ai appelé et je lui ai demandé s'il pouvait me la prêter une semaine ou deux, le temps que je me remette d'aplomb. Il a dit que c'était d'accord. Je me suis mis à faire ma valise en me disant que j'étais heureux d'avoir une famille, heureux d'avoir un frère, heureux qu'il soit prêt à me donner un coup de main. Mais là-dessus le téléphone a sonné, c'était mon frère, et il m'a dit qu'il en avait discuté avec sa femme, il m'a dit qu'il était désolé, qu'il ne savait pas comment me dire ça, mais que sa femme avait peur que je mette le feu à la maison. Tu comprends, m'a-t-il dit, tu pourrais t'endormir avec une cigarette allumée à la main, ou oublier d'éteindre le gaz. Bref, ils avaient peur que je foute le feu à leur maison, et à son grand regret il ne pouvait pas me la prêter. J'ai dit bon, d'accord, et j'ai redéfait ma valise.

Auteur: Carver Raymond

Info: Qu'est-ce que vous voulez voir ? Vandales

[ revirement ] [ crève-coeur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déception

J’ai continué à écrire non parce que je me trouvais bon mais parce que les autres me paraissaient si mauvais, y compris Shakespeare, tous ces gars. Le formalisme guindé, comme l’impression de mâcher du carton. J’étais un peu paumé quand j’avais 16, 17, 18 ans, alors je suis allé à la bibliothèque et il n’y avait rien à lire. J’ai parcouru tous les rayons, tous les livres. Ensuite je suis retourné dans la rue et j’ai vu le premier visage, les immeubles, les bagnoles, tout ce qui avait été dit dans les livres n’avait rien à voir avec ce qui se trouvait sous mes yeux, c’était une imitation, une farce. Personne pour me venir en aide. Hegel, Kant… Un branleur du nom d’André Gide… Des noms, des noms, et des baudruches. Keats, quel sac à merde. Rien à sauver. J’ai commencé à voir quelque chose en Sherwood Anderson. Il a failli me montrer la voie, il était stupide et maladroit, mais il te laissait combler les vides. Impardonnable. Faulkner était aussi bidon qu’un tas de cire. Hemingway a démarré très fort, puis il a commencé à se tripoter la nouille et s’est transformé en cette grosse machine qui te pétait à la gueule. Céline a écrit un livre immortel qui m’a fait rire pendant des jours et des nuits (Voyage), ensuite il a viré vieille mémère en colère.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Sur l'écriture", lettre à David Evanier, fin 1972

[ vacheries ] [ littérature ] [ fiction-réalité ] [ écrivains ] [ éloges ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson