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écriture

J'écris parce que la vie est ennuyeuse, la plupart du temps, parce que c'est une suite sans fin de contraintes et de soucis. J'écris pour penser à autre chose, ou mieux, pour ne penser à rien. J'écris parce qu'écrire, c'est comme être amoureux, on est nouveau, libre - et porté par un désir formidable ; et c'est mieux qu'être amoureux, parce qu'être amoureux, c'est l'être de quelqu'un, et quelqu'un, c'est le début des malentendus et des déchirements.

Auteur: Dannemark Francis

Info: Qu'il pleuve, Le Castor Astral, 1998, p. 70

[ fuite ] [ égoïsme ] [ motivation ]

 

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cycles

Les saisons passent, reviennent en un immuable cercle. C'est l'été que j'aime par-dessus tout, pour l'abondance de la vie, le miracle de l'eau, de l'air et de la sève, pour la gaieté des couleurs, les seules qui animent mon existence. Le printemps n'est qu'une attente, une espérance, une impatience, et l'automne un déchirement, celui de ne pouvoir retenir la belle saison qui se termine, la lumière qui diminue, les jours qui tombent trop tôt dans la nuit. L'hiver est une blessure, une plaie, un tourment.

Auteur: Josse Gaëlle

Info: Une longue impatience

[ solstices ]

 

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synthèse

Les anciens réalisaient ce paradoxe de mettre beaucoup de plénitude humaine dans des situations inhumaines par essence. La vie et l’esprit pouvaient alors s’offrir le luxe de lutter à mort sans s’épuiser réciproquement (cette extraordinaire capacité de conflit s’est d’ailleurs prolongée – pour ne pas dire épanouie – dans l’humanité chrétienne : qu’on songe à l’histoire de l’ascétisme !). Aujourd’hui, de tels déchirements aboutiraient à une ruine totale. Il faut être riche pour supporter impunément la division intérieure. Demain, nous serons indivisibles – par excès de débilité !

Auteur: Thibon Gustave

Info: "Ce que Dieu a uni", libraire Arthème Fayard, 1962, page 33

[ assumation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

vivre

Autour de moi, tout n'est que misère, dénuement, rage et crasse. Tout, sauf mon âme. Bizarrement, ça ne m'a pas touché, en tout cas pas assez pour remettre en question ma foi et mon optimisme inaltérables. Quelque part, je sais que l'humanité n'est pas aussi immonde que celle dont j'ai pu faire l'expérience. Je sais que le pus, la gangrène et les marécages ne sont pas la condition naturelle du coeur de l'homme, mais les fruits de la désillusion, que les déchirements cannibales sont la conséquence, non la cause, la réaction désespérée de coeurs dépouillés, dévorés, mais battant toujours.

Auteur: Williamson Eric Miles

Info: Bienvenue à Oakland

[ dépassement ] [ optimisme ]

 

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intraduisible

Nadryv : qui va de confusion émotionnelle et blessure morale à déchirement.
Ce mot est une notion clé chez Fiodor Dostoïevski, qui décrit ainsi une vague émotionnelle incontrôlée qui permet à l’homme de faire ressortir au grand jour des sentiments très personnels profondément enfouis.
Cette notion aide Dostoïevski à traduire la situation du personnage qui s’adonne à tel point à la réflexion qu’il devient capable de trouver dans son âme ce qu’elle ne contient pas ou presque pas. Ainsi, le mot exprime souvent des sentiments imaginaires, excessivement exagérés et déformés. L’une des parties des Frères Karamazov est d’ailleurs intitulée Nadryvy et traduite comme Les Déchirements.

Auteur: Internet

Info: Du russe

[ vocabulaire ] [ précision ] [ introspection ] [ tourment ] [ angoisse ]

 

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diversion

L’homme mûr s’absorbe dans son métier, la mère s’engloutit dans l’éducation de ses enfants ; mais cette "vie de sacrifice" n’est que le sacrifice d’une vie : un suicide, parfois presque conscient. En obéissant au "devoir" nous cédons souvent à la facilité, car l’être social est le fond de l’homme. Nous refusons l’impératif le plus dur : l’existence personnelle. Mais avec elle nous perdons la vertu qui les crée toutes : l’aptitude à se dépasser soi-même. La morale par excellence, celle qui ne va pas de soi, c’est d’accepter d’être seul. Ce n’est pas de donner mais de donner seul : quand tous donnent c’est parfois ne pas donner.

L’homme vertueux est sauvé par ses œuvres. Mais elles seront de plus en plus faciles, s’il est vrai que leur raison est dans le déchirement qu’elles nous évitent. La vertu dégénère en moralisme, mais le rite est encore plus commode : un simple geste et voici exorcisée l’angoisse de vivre.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 235

[ moralité refuge ] [ par-delà le bien et le mal ] [ souffrance ] [ solitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-animal

L’oiseau se satisfait de quelques graines, de vers de terre, d’un arbre où nicher et de grands espaces pour voler ; sa vie se déroule de sa naissance à sa mort au rythme d’une aventure qui ne sera jamais déchirée par le désespoir métaphysique ni par la folie. L’homme, en se levant sur ses deux pattes de derrière et en transformant de ses mains la première pierre effilée en hache, a jeté les bases de sa grandeur et l’origine de son angoisse. Avec ses mains et les instruments fabriqués par ses mains, il a érigé un édifice puissant et étrange qui a pour nom culture et qui a marqué le début de son grand déchirement. Il a cessé à jamais d’être un simple animal mais ne sera jamais le dieu que son esprit lui suggère. L’homme est un être duel et malheureux, qui se déplace et vit entre la terre des animaux et le ciel de ses dieux, qui a perdu le paradis terrestre de l’innocence, sans avoir pour autant gagné le paradis céleste de la rédemption.

Auteur: Sabato Ernesto

Info: Héros et tombes (ou) Alejandra

[ séparation ] [ différenciation ]

 
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attachement

Par le don consenti, je romps les liens de la sujétion. C’est pourquoi je dois rester fidèle à l’amour et, en me donnant à lui librement, je subirai le déchirement et par là je deviendrai l’enfant de la grande Mère, j’accéderai à ma nature stellaire, à la libération de la sujétion aux êtres et aux choses. Si je suis lié aux êtres et aux choses, ma vie ne peut pas progresser vers ses destinations, et moi-même je ne puis accéder à ma nature propre, la plus profonde. […] Tant que je ne consens pas librement au déchirement, des parties de mon Soi restent secrètement auprès des êtres et des choses et me lient à eux et elles, et je suis donc contraint, que je le veuille ou non, d’avoir part à leur sort, d’être mêlé et lié à eux et elles. Seule la fidélité à l’amour et le don librement consenti de soi à l’amour peuvent rompre cette sujétion et cette confusion et ramener à moi ces parties de mon Soi qui demeuraient secrètement auprès des êtres et des choses. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012, pages 602-603

[ dépassement ] [ idéalisme ] [ individualisme ] [ développement personnel ] [ new age ]

 

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duplication

Les hommes se retournent dans leur miroir comme les enfants dans leur lit : pour trouver le sommeil. La constance apparente des choses est ce sommeil ; la permanence du visible alliée à la confiance que notre identité ne va pas nous faire faux bond pendant la nuit. Pour cela, nous composons énormément, avec ce monde comme avec nous. Nous recouvrons nos mutuels abîmes d'une fine bande de gaze. Nous attribuons nos inconsistances crasses aux hasards de la vie. Et nous nous aveuglons sur ce qui glisse en nous avec l'évidence du fildefériste ivre dans le cirque anticosmique du dieu mauvais. Le premier garant de cet aveuglement, c'est encore notre visage. En lui s'unifient, lorsque nous le regardons, les multiples puissances que nous savons s'éparpiller et s'affronter inlassablement dans notre âme jusqu'au plus complet déchirement. C'est pourquoi nous retournons, toujours, dans le miroir, vérifiant notre constance, appuyant notre permanence, implémentant notre confiance, et nous nous rassurons... Mais parfois, quelque chose d'étrange se passe. Un détail nous échappe, un amour nous trouble, un mort nous parle. Soudain, c'est le miroir qui se retourne dans l'homme ; et ce qu'il lui montre alors n'est pas bien glorieux.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Trois essais sur Twin Peaks", page 7

[ reflet ] [ chute ] [ double ] [ monologue intérieur ] [ justifications ]

 
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stade du miroir

C’est pour autant que le tiers, le grand Autre, intervient dans le rapport du moi au petit autre, que quelque chose peut fonctionner, qui entraîne la fécondité du rapport narcissique lui-même.

Exemplifions-le dans un geste de l’enfant devant le miroir, geste qui est bien connu, et qui n’est pas difficile à observer. L’enfant qui est dans les bras de l’adulte est confronté exprès à son image. L’adulte, qu’il comprenne ou pas, ça l’amuse. Il faut donner alors toute son importance à ce geste de la tête de l’enfant qui, même après avoir été captivé par les premières ébauches de jeu qu’il fait devant sa propre image, se retourne vers l’adulte qui le porte, sans que l’on puisse dire sans doute ce qu’il en attend, si c’est de l’ordre d’un accord ou d’un témoignage, mais la référence à l’Autre vient jouer là une fonction essentielle. Ce n’est pas forcer cette fonction que de l’articuler de cette façon, et de mettre ainsi en place ce qui s’attachera respectivement au moi idéal et à l’idéal du moi dans la suite du développement du sujet.

De cet Autre, pour autant que l’enfant devant le miroir se retourne vers lui, que peut-il venir ? Nous disons qu’il n’en peut venir que le signe image de a, cette image spéculaire, désirable et destructrice à la fois, effectivement désirée ou non. Voilà ce qui vient de celui vers lequel le sujet se retourne, à la place même où il s’identifie à ce moment, en tant qu’il soutient son identification à l’image spéculaire.

Dès ce moment originel, nous est sensible le caractère que j’appellerai antagoniste, du moi idéal. A savoir que, déjà dans cette situation spéculaire, se dédouble, et cette fois au niveau de l’Autre, pour l’Autre et par l’Autre, le moi désiré, j’entends désiré par lui, et le moi authentique […] – à ceci près que dans cette situation originelle, c’est l’idéal qui est là, je parle du moi idéal et non pas de l’idéal du moi, et que l’authentique moi est, lui, à venir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 411-412

[ déchirement ] [ intériorisation ] [ trait unaire ]

 

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