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odeur

Quel fumet, il décollait les papiers peints.

Auteur: Internet

Info: 2000

[ exagération ]

 

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femme-par-homme

Le visage de Dianah avait toutes les caractéristiques de celui des belles femmes de cette année. Tout y était saillant. Les yeux. Les pommettes. Les lèvres. Les dents. Sa chevelure blond platine se décollait d'environ quinze centimètres de ses oreilles, comme les pans d'un imperméable soudainement écartés. Cette coiffure lui donnait l'air d'une exhibitionniste dévoilant son visage.

Auteur: Tesich Steve

Info: Karoo

[ apparence ] [ Usa ] [ factice ]

 

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fatigue des sens

Je venais de baiser mon épouse et je ne coïncidais plus avec moi. J’étais en proie à la catatonie des sens qui suit immédiatement la déflagration du phallus dans l’amour fiat. J’étais mort, enterré dans cette femme familière. Des vagues rouges roulaient encore sous mes paupières exsangues. Mes poumons cherchaient leur air.
J’étais foutrement fatigué.
Je roulai sur le dos. Le drap qui plissait était frais sous ma peau. Je reprenais sans me presser mes esprits épars sur le traversin. Sa tête abandonnée dans une flaque de cheveux blonds contre mon épaule, Vera collait et décollait sa paume de son ventre moite.
Il est atroce le petit "srizz" que produit la main de l’épouse sur son ventre mol, le soir, dans le grand silence amer du matrimoniat.

Auteur: Zufferey Jean-Gabriel

Info: Dans "Le livre de Zob" page 13

[ routine ] [ lassitude ] [ petite mort ] [ orgasme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

périple

... pour Bouvier, voyager n'était pas un divertissement mais un dur labeur. Il n'a pas cheminé à travers le monde pour découvrir ou pour visiter ou encore pour épater par des exploits du type : "voyage autour du monde en mobylette avec un oeuf dur cuit par maman", mais pour faire table rase en lui de tout ce que la maison, l'école et la religion lui avait inculqué, pour échapper aux démons de sa maison familiale -- plus c'était loin, mieux c'était. Ces démons le rattrapaient en chemin: une fois dans le ton professoral des speakers de la radio suisse qu'il avait entendu à Prilep, une fois dans les lettres de sa mère -- celle qui lui était parvenue à Ceylan l'avait mis le plus hors de lui, alors qu'il avançait à bout de forces, sa mère lui disait qu'il serait temps qu'il grandisse et qu'il se trouve un travail honnête... Sur la route, il se dépouillait, la route le purifiait ! Tous les mille kilomètres, une "étiquette" se décollait, une autre pointait dessous et encore une jusqu'à ce qu'il débarque à Tabriz nu comme un ver avant que le désert du Balouchistan ne s'ouvre devant lui.
Avec l'âge, il écrivait de moins en moins, il était fasciné par la frontière du silence, par l'espace entre les mots. Il méditait plus qu'il n'écrivait.

Auteur: Wilk Mariusz

Info: La maison du vagabond, p 255

[ fuite ] [ littérature ]

 

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voyages

C'est ainsi que la voleuse de fruits s'était rapprochée, en spirales de plus en plus larges, de la bordure nord-est du plateau, au flanc et au pied duquel se trouvait Chaumont, la seule ville du Vexin picard. Peu de voitures, mais roulant chacune très vite, sur l'étroite route qui bordait le plateau en haut. Elles fonçaient comme si elles poursuivaient quelqu'un ou étaient au contraire elles-mêmes poursuivies. Elles donnaient l'impression d'être plus pressées que les avions, plus nombreux, au-dessus dans le ciel bleu, décollant en une suite rapide de l'aérodrome de Beauvais situé non loin d'ici. Pendant un certain temps, entre le village de Liancourt-Saint-Pierre et le hameau de Le Vivray, le regard, depuis la lisière du plateau en direction du nord-est, allait comme bien au-delà de Beauvais, de sa cathédrale et de son aéroport. La voleuse s'était arrêtée sur le bord de la route et imaginait voir par-dessus toutes les frontières de l'Europe ; dans son regard était l'Oural et, derrière ses montagnes, toute la Sibérie. Aucun avion ne décollait là-bas maintenant mais un aigle de Sibérie, un aigle pêcheur, ses gigantesques ailes dépassant toutes les envergures. En s'approchant, l'oiseau redevint un avion, minuscule cependant, deux sièges seulement, et, seul dans son appareil, le pilote là-haut avait un oeil sur elle, exclusivement sur elle qui se tenait en bas et gardait les yeux rivés sur son appareil : il battit des ailes, un coup à gauche, un coup à droite, lui fit signe.

Auteur: Handke Peter

Info: "La voleuse de fruits, ou Aller simple à l'intérieur du pays" - éd. Gallimard - trad. par Pierre Deshusses

[ mouvements ] [ horizons dépassés ] [ métamorphose ] [ communication ] [ géographies ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

pêche au gros

Bruce a poussé un juron. Il m'a tendu une ligne en maugréant : "Requin". Coupant le moteur, il s'est engouffré dans la cabine. J'ai dû me battre pour ne pas laisser filer. Le fil, agité de soubresauts incontrôlables, me déchirait les mains. Je sentais le nylon pénétrer la chair de mes paumes. Derrière moi, Billy faisait disparaître les noeuds, ils auraient pu m'arracher un doigt si le poisson décollait. Cette fois, le suspense a duré moins longtemps. L'animal est monté tout de suite au combat. Un requin-marteau de grande taille, qui décrivait des cercles de plus en plus réduits à la verticale du bateau. Un guerrier. Il n'avait pas peur, dans son élément il ne craignait personne. Heureusement pour moi, ça devait faire des heures qu'il avait mordu à l'appât. Pourtant, il m'arrachait les bras à chaque battement de queue. Il évoluait en surface à présent, à un mètre cinquante de mes mains. Ses yeux inexpressifs semblaient fixés sur moi, son échine tressaillait comme celle d'un taureau dans l'ultime tercio. Pourquoi me laissait-on ainsi jouer avec la bête ? Quelqu'un allait-il couper cette maudite ligne ? Bruce a jailli de la cabine en braillant : " Putain, sors-lui la tête ! " En me retournant, j'ai failli tout lâcher. Bruce pointait sur moi un fusil de chasse Winchester à canons sciés. Les orifices de sinistre présage passaient et repassaient devant mon ventre au gré des mouvements de la houle. De toutes mes forces, j'ai soulevé la gueule du requin. Bruce a tiré à bout portant. Déflagration ahurissante. Le requin est retombé sur le dos, secoué d'effroyables spasmes. Pris de fureur, Bruce lui a balancé une seconde décharge. " Enculé d'requin ! " Il n'avait plus la force de résister, mais il n'était pas mort. Un oeil pendait sur le côté, arraché à l'orbite. Du revers de la main, j'ai essuyé les lambeaux de cervelle, les éclats de cartilage qui me criblaient le visage. Curt et Billy ont crocheté les ouïes du requin, qui vomissaient des torrents de sang. J'aurais dû les aider, mais le vacarme des détonations, l'odeur de la poudre m'avaient tétanisé. Rien ne m'avait préparé à cela.

Auteur: Fauquemberg David

Info: Nullarbor

[ océan ] [ littérature ]

 

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cité imaginaire

De tous les changements de langue que doit affronter celui qui voyage dans des terres lointaines, aucun n’égale celui qui l’attend dans la ville d’Ipazie, parce qu’il ne touche pas aux mots mais aux choses. J’entrai à Ipazie un matin, un jardin de magnolias se reflétait dans une lagune bleue, moi-même j’avançais entre les haies assuré de découvrir de belles et jeunes dames au bain : mais au fond de l’eau, les crabes mangeaient les yeux des suicidées la pierre au cou et les cheveux verdis par les algues.

Je me sentis frustré et je voulus en appeler à la justice du sultan. Je montai les escaliers de porphyre du palais, celui dont les coupoles étaient les plus hautes, je traversai six cours de faïence avec des jets d’eau. La salle du milieu était fermée par des grilles : des forçats avec aux pieds des chaînes noires remontaient des rochers de basalte d’une carrière souterraine.

Il ne me restait plus qu’à interroger les philosophes. J’entrai dans la grande bibliothèque, je me perdis entre les rayons croulant sous les reliures en parchemin, je suivis l’ordre alphabétique d’alphabets disparus, montant et descendant à travers des couloirs par des escaliers et des passerelles. Dans le cabinet des papyrus le plus reculé, à travers un nuage de fumée, m’apparurent les yeux hébétés d’un adolescent étendu sur une natte, qui ne décollait pas les lèvres d’une pipe d’opium.

— Où est le sage ?

Le fumeur m’indiqua la fenêtre. Il y avait un jardin avec des jeux pour les enfants : les quilles, la balançoire, la toupie. Le philosophe était assis sur la pelouse. Il dit :

— Les signes forment une langue, mais pas celle que tu crois connaître.

Je compris que je devais me libérer des images qui jusqu’ici avaient annoncé les choses que je cherchais : seulement alors je réussirais à comprendre le langage d’Ipazie.

À présent il suffit que j’entende le hennissement des chevaux et le claquement des fouets pour que me prenne un tremblement amoureux : à Ipazie, tu dois entrer dans les écuries et les manèges pour voir les belles femmes qui montent en selle, cuisses nues, des jambières sur les mollets, et un jeune étranger s’approche-t-il qu’elles le renversent dans le foin ou la sciure et le pressent ferme contre leur téton.

Et lorsque mon âme ne demande d’autre nourriture et stimulant que la musique, je sais qu’il faut la chercher dans les cimetières : les musiciens se dissimulent dans les tombes ; d’une fosse à l’autre se répondent trilles de flûte et accords de harpe.

Il est certain qu’à Ipazie aussi viendra le jour où mon seul désir sera de repartir. Je sais que je ne devrai pas descendre au port mais gravir le clocheton le plus élevé de la forteresse et attendre qu’un navire passe là-haut. Mais passera-t-il jamais ? Il n’est pas de langage sans pièges.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ sémiotique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel