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évolution

Il suffira de se rappeler ce que la cité ou la maison, la Nature, les outils ou le travail sont devenus pour l'homme moderne et areligieux, pour saisir sur le vif ce qui le distingue d'un homme appartenant aux sociétés archaïques.

Auteur: Eliade Mircea

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[ être humain ] [ virtualisation ] [ déconnexion homme nature ]

 

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rationalisme

L'homme moderne n'a pas de conception unifiée du monde, son monde est double : il y a son environnement, qui lui est naturellement donné, et, en même temps le monde qui, depuis le début de l'ère moderne, a été créé pour lui par des sciences fondées sur l'idée que les lois de la nature sont, par essence, mathématiques. Cette désunification, qui en est arrivée à pénétrer toute notre vie est la véritable source de la crise spirituelle que nous traversons aujourd'hui.

Auteur: Patocka Jan

Info: cité in : Paul F.H. Lauxtermann, "Kant, Goethe, et la mécanisation de l'image du monde", dans La vision du monde brisée de Schopenhauer. Springer Pays-Bas, 2000. p.9

[ anthropocentrisme ] [ déconnexion ]

 
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homme-machine

- Comment l'État et l'Union européenne peuvent-ils mettre en place une éthique de l'intelligence artificielle, alors qu'ils se proclament neutre et refusent d'imposer des normes morales à l'individu ?

- C'est le principal problème de notre époque. Légiférer sur des questions morales à propos de l'IA est devenu presque impossible aujourd'hui, du fait du relativisme de notre société. Il n'y a plus de socle commun, de principes universels sur lesquels s'appuyer. Quand on ne sait plus dire ce qu'est l'homme, on ne sait plus dire ce qu'est la machine. L'individu moderne ne supporte plus d'autre ordre moral et naturel que son propre désir. Le "je" est devenu la mesure de l'humanité. Et la déconnexion du réel, liée au numérique, renforce ce relativisme. Nous sommes, en occident, perdus dans une errance morale sans fin. Il faut réinvestir la philosophie et les humanités dans ce domaine.  

Auteur: Pouliquen Laetitia

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[ questions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rhétorique

Mais enfin il faut bien en venir à l’événement qui se produit au cours du Ve siècle (av.J.-C.) et qui interrompt brutalement (ou progressivement, nous n’en savons rien) la tradition gnomique. Culturellement, cet événement est constitué par l’apparition des Sophistes. On peut sans doute hésiter sur la nature historique de ce phénomène culturel, sur le nombre et la fonction exacte de ces hommes qui, tels Protagoras ou Gorgias, parcouraient la Grèce en tous sens, et faisaient métier de la parole. On ne saurait, croyons-nous, hésiter sur sa signification métaphysique : il s’agit essentiellement d’une corruption de la parole, du logos (indissociablement raison et discours), qui de moyen devient fin en soi et s’enivre d’une puissance indéfinie. Ce qui le prouve, c’est évidemment la guerre que Socrate leur livre, dans les dialogues de Platon, parce que ces corrupteurs du verbe doivent être vaincus avec leurs propres armes, si bien qu’on pourrait définir tout le platonisme comme une anti-sophistique. Mais c’est aussi le fait irrécusable que la parole, qui était d’abord prophétie de l’Etre, devient

Source de profit. Parole à vendre au plus offrant …

Ainsi les mots sont-ils déliés du lien qui les unissait au choses ; leur amarre ontologique est rompue, ils peuvent flotter "librement " sur la mer des passions humaines ; la parole n’a plus de poids.

Pour rendre compte d’un tel bouleversement, il faut bien supposer une sorte de mutation de la pensée humaine, qui préfigure, deux mille ans avant, celle qui se produira avec l’apparition du monde moderne, et qui fut, elle aussi liée à une crise du langage et de la pensée, le nominalisme. Cette mutation peut être décrite de deux façons. C’est d’abord un changement dans l’orientation profonde de l’intelligence humaine, qui cesse d’être tournée activement vers la lumière de la Réalité divine, c’est-à-dire qui refuse d’être pure réceptivité à l’égard de l’acte illuminant du Soleil suprême, dans l’humilité parfaite et l’oubli de soi-même. Du même coup elle perd la connaissance des reflets cosmiques du Soleil principiel : elle ne sait plus parler le langage symbolique des choses. C’est ensuite la découverte de sa propre puissance, c’est-à-dire d’elle-même comme d’un instrument universel. En effet, l’intelligence est à la fois vision (ou audition) et relation (5), et relation au service d’une vision ou comme conséquence discursive d’une vision. Si l’intelligence distingue le réel de l’illusoire, c’est en fonction de la vision originelle de l’Etre. Si elle relie telle réalité à telle autre, c’est en vertu de la perception de leur commune essence. Tel est l’ordre naturel des choses. Toutefois, lorsque l’intelligence renonce à la réceptivité contemplative, elle ne perd pas pour autant sa puissance analytique (de distinction et de liaison). Tout au contraire, cette puissance n’étant plus soumise à la vision intellective, s’apparaît à elle-même comme pure capacité. N’étant plus déterminée par son objet transcendant, elle se découvre disponible pour toutes les tâches. Elle est à la fois maîtresse (illusoire) de l’univers, et maîtresse du vrai et du faux : le vrai n’est plus fonction de l’être mais du discours, et c’est là proprement ce qu’on appelle la sophistique.

Auteur: Borella Jean

Info: In : Platon ou la restauration de l'intellectualité occidentale, dans la revue "Etudes traditionnelles" no 471, 1981

[ historique ] [ ergotages ] [ déconnexion ]

 
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