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océan

Sur les flots gris ourlés d'écume de cette fin d'automne, la traversée n'avait pas été un voyage d'agrément. Le vent glacial soufflait en rafales, sifflant dans les côtes découpées par les vagues qui martelaient les falaises.
Cette île égarée dans l'océan donnait l'impression qu'un raz-de-marée avait arraché le sommet d'une colline du continent pour le précipiter dans les mers déchaînées.
En s'approchant de ses rivages déchiquetés, Fidelma avait eu la vision d'une crête de coq de combat, et elle s'était émerveillée que des êtres humains puissent survivre dans un cadre aussi inhospitalier.

Auteur: Tremayne Peter Berresford Ellis

Info: De la ciguë pour les vêpres

[ hostile ] [ insulaire ] [ tempête ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

policier

À force d’enjamber des cadavres sur des scènes de crime, d’enquêter sur des disparitions avec la certitude de ne découvrir finalement que des personnes assassinées, mutilées, brûlées, découpées en morceaux, enfouies sous des décharges d’ordures, à force d’entendre les aveux les plus ignobles de psychopathes qui rivalisaient de perversité dans les atrocités qu’ils commettaient... une substance indéfinissable se générait, comme une ombre épaisse qui, au fil des ans, enveloppait l’enquêteur pour ne plus le lâcher. L’inspecteur Berthelot appelait ça la malédiction du flic. Aucun gars, aussi solide qu’il pût être, n’y échappait.

Auteur: Clearlake Thomas

Info: Tréfonds

[ enquêteur ] [ traumatisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ennui

Comment peut-on naître au sein de ce merdier ? J'ai grandi ailleurs, en Capitale, avec des saisons nettes, malodorantes et noyées d'oxyde de carbone, mais bien découpées. Un printemps sans oiseaux, un été vaseux dans les jupes des filles, un automne à contempler les balayeurs des parcs miteux, leur outil glissant le long des mains relâchées, un hiver de neige grise, sous le ciel gris, et toujours sans le moindre pigeon estropié pour venir picorer les miettes de pain lancées par des vieillards oubliés et oubliant. Une misère de vie citadine bien balisée par la monotonie.

Auteur: Di Rollo Thierry

Info: La lumière des morts

[ morne ] [ grisaille ] [ ville ]

 

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réfléchir

(Sur l'Ecclésiaste) Il ne faut pas oublier que c'est l'oeuvre d'un Sémite et d'un Sémite d'autrefois. Ces gens-là ne raisonnaient pas comme nous. Nos développements sont construits pour évoquer des idées claires, bien découpées, bien en ordre autour d'une arête centrale : ils visent d'abord l'esprit. Les leurs, extrêmement concis d'ailleurs, sans transitions, sans moyens termes, ce qui nous déroute toujours, les leurs visent plutôt le point où l'esprit et le coeur se rejoignent : ils font penser à des variations musicales sur un thème donné. Si l'on consent à les sentir plutôt qu'à les voir, ils donnent une conviction moins claire, mais plus profonde.

Auteur: Bottéro Jean

Info: Naissance de Dieu, p. 325

[ réflexion ] [ induction ] [ supposition ] [ historique ]

 

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complexe de supériorité

Quand je me reporte en arrière, à ces années d'exil, je me vois, moi, et des milliers d'autres Russes, menant une existence bizarre, mais nullement désagréable, dans l'indigence matérielle et le luxe intellectuel, parmi des étrangers parfaitement insignifiants, Allemands et Français fantomatiques, dans les villes plus ou moins illusoires desquels nous, émigrés, venions à demeurer. Ces aborigènes étaient pour l'oeil de l'esprit aussi plats et transparents que des silhouettes découpées dans de la cellophane, et bien que nous nous servions de leurs accessoires, applaudissions leurs clowns, cueillions les prunes et les pommes sur les bords de leurs routes, aucune communication réelle, riche d'humanité de cette sorte si répandue dans notre propre milieu, n'existait entre nous et eux.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Autres rivages

[ europe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

habitations

David regardait autour de lui, étonné par tant de charme. La route roumaine est un arc-en-ciel, avec ses maisons aux couleurs éclatantes dispersées au bord de la route : des palais miniatures en bois peint, ouvragés comme de la dentelle, surchargés de motifs sculptés et couverts de fleurs en pots. On y reconnait des formes ottomanes, allongées et pointues, finement torsadées. Même les toits en zinc se finissent, à chaque extrémité, par des pointes de yatagan. Sous le traditionnel balcon couvert, les fenêtres restent dans l’ombre, protégées des regards. En revanche, au milieu du toit, deux yeux en amande, minuscules ouvertures découpées en demi-cercle, vous observent discrètement. Les maisons roumaines sont des chalets suisses transportés au royaume du croissant.

Auteur: Koenig Gaspard

Info: Kidnapping

[ décor ]

 

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accouchement

La vieille femme arriva avec une boîte contenant de la graisse de baleine. Après avoir enduit le vagin de ma mère, et après avoir murmuré des incantations incompréhensibles pour toutes les présentes, elle fit fortement pression sur le ventre.
Ma mère hurlait, et, tout à la fois, riait de satisfaction car j'apparus enfin en poussant, paraît-il, des cris perçants. Selon la coutume, le cordon ombilical fut noué avec une petite aiguille taillée dans la défense du narval. Tout mon corps fut nettoyé des souillures de l'accouchement avec diverses dépouilles d'oiseaux, principalement des mergules de mer et des goélands. Ces dépouilles furent ensuite découpées en petits morceaux qui devinrent des amulettes, que l'on distribua selon les besoins. La très vieille femme qui avait contribué à ma venue au monde demanda, telle une requête à ma mère, que je porte son nom qui était Iglaoüt.

Auteur: Pouget Daniel

Info: L'esprit de l'ours : Croyances et magie inuit

[ sorcellerie ]

 

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deuil

D'Honoré, je garde l'image d'un conteur. Quand il vous saluait, il s'inclinait légèrement, en vous demandant droit dans les yeux : " Tu vas bien ? " Honoré adorait raconter des histoires, et c'était toujours passionnant. D'ailleurs, il lui arrivait toujours des choses incroyables, comme sa découverte d'un dessin de Raymond Queneau dans une benne à papiers. Il aimait les histoires, mais aussi l'Histoire. Il adorait détourner les images célèbres, de tableaux, de films ou de pubs. Dans l'univers d'Honoré, les gargouilles de Notre-Dame portent des masques à gaz, les panneaux autoroutiers posent des questions philosophiques, Chaplin et son Kid deviennent des racailles de cité, les gorilles jouent de la guitare électrique, et les grands noms de la littérature sont des rébus. À l'heure de la palette graphique et de Google Images, Honoré faisait de la résistance esthétique. Il dessinait toujours à l'ancienne, sur une table d'architecte des années cinquante, au milieu d'une multitude de boîtes à chaussures remplies de photos découpées dans les journaux, où il allait puiser son inspiration. Honoré m'aidait à prendre du recul pour mieux comprendre le monde.

Auteur: Fischetti Antonio

Info: Même pas morts. Suite au massacre de Charlie Hebdo

[ hommage ] [ épitaphe ]

 

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femmes-par-hommes

Depuis longtemps déjà, on a écrit que les mouvements des cuisses à bicyclette provoquaient des frottements, des frictions des lèvres et du clitoris et amenaient la femme à des pratiques vicieuses. Le grand argument de ceux qui appuyaient cette théorie était d'après eux la ressemblance entre les mouvements que fait l'ouvrière actionnant une machine à coudre et une touriste actionnant un cycle. Voici, découpées, dans un journal nullement médical, et qui, pour cette raison, tranche gravement les questions de médecine, quelques lignes parues au milieu de l'année 1894 :

"Pour les femmes, l'effet résultant de l'usage de la bicyclette est aussi très grave. Qu'on se souvienne des désordres, constatés médicalement, que causent les machines à coudre chez les ouvrières qui en font un usage constant et se livrent à cette fatigante occupation du matin au soir. Toutes sortes de maladies de genre spécial se sont révélées chez ces laborieuses, mais un fait particulier a été remarqué également, c'est le développement précoce dans ce milieu de travail de la nymphomanie et de l'hystérie caractérisée. La cyclomanie, en dehors de ses périls ordinaires, comporte pour les femmes les mêmes inconvénients que la machine à coudre. Elle amène les mêmes effervescences, les mêmes surexcitations lubriques, les mêmes accès de folie sensuelle."

Belle tirade peut-être, mais combien fausse ; il va nous être facile de le démontrer, tant par les articles des maîtres qui ont écrit sur ce sujet que par les résultats de notre enquête et de notre expérience déjà ancienne.

Il est très difficile, au premier abord, pour les médecins, dit le docteur Martin, d'analyser les sensations ressenties par les femmes qui recherchent dans cet instrument une excitation génésique d'ordre particulier, et la délicatesse du sujet empêchera souvent de pousser jusque-là l'interrogatoire, sans compter les révélations sur la voie desquelles on mettrait, par cela même, des jeunes filles inconscientes du fait.

Les effets produits par la machine à coudre et la bicyclette ont été comparés. On sait combien l'emploi de la première peut avoir de dangers, car le mouvement de va-et-vient de la pédale n'est ni large, ni complet, il ébranle la partie inférieure du corps ; c'est une sorte de crispation des mollets qui n'est pas compensée par le balancement du corps et des bras, les grandes lèvres frottent sur les petites et la chaleur qui en résulte provoque fréquemment l'onanisme.

Une femme à la machine à coudre reste dans une atmosphère confinée et doit avoir les yeux sur son travail. La position occasionne une pression sur les organes pelviens. Avec son mouvement court, rapide, limité aux muscles de la cuisse et du jarret sans déplacement du sujet, la machine à coudre ne peut être comparée à la bicyclette, qui met en action tout le membre inférieur et qui est utilisée en plein air. (...)

Tandis qu'à bicyclette, s'il y a masturbation, c'est qu'il y a manoeuvre de la femme, soit en se penchant en avant sur le pommeau de la selle, de façon à ce que la vulve vienne à frictionner sur ce pommeau, soit en serrant les cuisses pour actionner l'une contre l'autre les grandes lèvres et transmettre ainsi le mouvement aux petites lèvres et au clitoris." ( ... )

M. Verchère connaît une jeune dame bicycliste qui lui a avoué s'offrir à volonté, sur sa bicyclette, deux ou trois séances, à intervalles voulus, de masturbation complète. Elle avoua aussi, il est vrai, qu'elle avait d'autres procédés pour remplacer sa bicyclette.

D'autre part, M. Dickinson, dans The American Journal of Obstetrics (1895), écrit qu'une jeune femme, possédant une expérience très grande des plaisirs sexuels, ne pouvait pas obtenir de jouissances plus intenses que celles produites par l'usage de la bicyclette.

M. Wance a vu une jeune fille de 15 ans, cycliste assidue, devenue pâle, surmenée, quelque peu émaciée. Le bec de la selle faisait un angle de 35 degrés, s'abaissait et se relevait d'une manière sensible pendant la course. Il était facile de comprendre la cause de l'état de fatigue générale de la malade.

M. Martin a interrogé un grand nombre de femmes au sujet des sensations voluptueuses ressenties à bicyclette, et elles lui ont répondu affirmativement. Il est des cas où cette sorte de masturbation sportive les excite à tel point qu'elles augmentent progressivement leur vitesse, filent souvent avec une grande rapidité dans les descentes, sans apercevoir les obstacles placés sur leur chemin. C'est ainsi que l'une d'elles monta sur un trottoir et ne s'arrêta que par une chute heureusement peu grave dans un fossé. Une autre, dans les premières séances d'apprentissage, était tellement excitée qu'elle se précipita pâmée dans les bras du jeune homme qui la guidait dans ses exercices. Un ami de Monsieur le docteur Martin lui raconta qu'il était arrivé à être jaloux de la bicyclette. Sa maîtresse le délaissait chaque jour pour courir à son sport favori et arrivait au logis lassata, sed etiam satiata.

Il nous serait possible de multiplier ce genre d'observations. Ces faits ne sont pas rares, mais, hâtons-nous de le dire, ils appartiennent presque tous à cette classe de femmes désoeuvrées, qui dépensent le temps de la manière la plus joyeuse et la plus futile et dont la recherche d'émotions et de plaisirs est la principale occupation ; cependant nous les avons aussi rencontrés chez les femmes honnêtes. Les femmes qui recherchent l'excitation sexuelle et pour qui, suivant l'expression de Donnay, l'oxygène est presque un amant, trouveraient donc dans la bicyclette le moyen de satisfaire leur passion.

"La chose ne doit pas nous surprendre, mais pour nous il n'est pas besoin d'être perverti sexuel pour arriver à cette masturbation d'un nouveau genre. La femme grisée par le grand air, la vitesse, s'abandonne peu à peu à l'excitation ressentie, à la sensation de jouissance spéciale qui est peut-être la cause du plaisir éprouvé par elle sur une balançoire, sur les montagnes russes, plaisir qui souvent la conduit jusqu'à la volupté. Aussi faudra-t-il prescrire avec prudence l'usage du cyclisme chez les jeunes filles de 12 à 13 ans, au moment où la puberté s'établit. Il pourrait y avoir des inconvénients au point de vue de l'éveil de l'instinct génésique."

Certes, il y a des femmes qui éprouvent plus ou moins facilement des sensations voluptueuses, et il y a surtout des femmes qui les éprouvent dans des circonstances à elles propres et souvent bizarres. Ne connaissons-nous pas le cas d'une de nos clientes qui éprouve un réel plaisir à faire une promenade dans une voiture dont les roues sont munies de bandages pneumatiques ? M. Verchère ne dit-il pas lui aussi : "Je connais une fort honnête dame, qui ne peut traverser la place du Carrousel, si mal pavée, dans l'omnibus Batignolles-Clichy-Odéon, sans éprouver l'orgasme vénérien." S'ensuit-il que l'on doive interdire à toutes les femmes l'omnibus et la voiture munie de pneumatiques ?

Et si, par hasard, une promenade à bicyclette révèle à une cycliste novice une satisfaction génitale, il ne faut pas conclure que la bicyclette crée des dépravées.

Du reste, dans l'enquête ouverte par nous en vue de ce travail, toutes les réponses ont été négatives à cette question : Éprouvez-vous quelque plaisir d'ordre intime lorsque vous pédalez ? Il ne faut donc pas accuser la bicyclette, mais la bicycliste.

Auteur: O'Followell Ludovic Dr

Info: Bicyclette et organes génitaux, Baillière et fils, p 63

[ onanisme ] [ vélo ]

 

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