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dédicace

à Hélène Morand

... mais dédie-t-on un livre à qui l'on dédia sa vie ?

P.M.

Auteur: Morand Paul

Info: l'homme pressé (1941, 350 p., Gallimard)

[ romantisme ] [ dimension sacrificielle ] [ passion ]

 

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immodestie

Le cardinal de Richelieu, dans l'épître préliminaire d'un livre qu'on lui dédiait, raya héros pour mettre demi-dieu. Il aurait bien pu se donner la divinité tout entière : l'auteur du livre n'eût pas refusé de souscrire à celte correction.

Auteur: Tallemant des Réaux Gédéon

Info:

[ self promotion ]

 

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langage

Le seigneur de La Palice, maréchal de France, était si bien bâti qu'on lui dédia cette chanson : "Un quart d'heure avant sa mort, il faisait encore envie." L'usage déforma ce vers en "Un quart d'heure avant sa mort, il était encore en vie." Voilà, dit-on, comment fut inventée la première Lapalissade !

Auteur: Detambel Régine

Info: La comédie des mots

[ illusion ] [ déformation ]

 

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musique

Voyant Leadbelly près de la fin, le regretté poète Jack Kerouac lui dédia un texte intitulé : "Deadbelly" ("Ventre Mort"). Ainsi mourut dans un hôpital new-yorkais un Leadbelly misérable, n'ayant pu connaître de son vivant une consécration que l'époque insouciante réservait à d'autres.
Leadbelly avait trouvé l'art de communiquer avec ces gens dont Woody Guthrie écrivait fort bellement : "Un seul coup d'oeil sur leurs mains vous racontera l'histoire de leurs pieds."

Auteur: Vassal Jacques

Info: Folksong, Un bluesman à part : Leadbelly, page 47

[ succès ] [ galère ] [ usa ]

 

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sociologie

La foule, c'est le mensonge. Et je me prendrais à pleurer, en tout cas à soupirer après l'éternité en songeant à la misère de notre temps, même si on le compare simplement à l'immense détresse de l'antiquité, quand je vois la presse quotidienne et anonyme accroître cette démence grâce au "public", l'abstraction proprement dite, qui se prétend le tribunal de "la vérité" ; car les assemblées qui émettent cette prétention ne se rencontrent certes pas ; quand je vois qu'un anonyme peut faire dire par la presse jour après jour (et même en matière intellectuelle, éthique et religieuse) tout ce qu'il veut des choses dont il n'aurait peut-être nullement le courage de faire, personnellement, la moindre mention en tant qu'Individu ; quand je vois que, chaque fois qu'il ouvre — je ne saurais dire sa bouche, mais sa gueule, en s'adressant en une seule fois, mille fois à mille personnes, il peut avoir dix mille fois dix mille personnes pour répéter ce qu'il a dit — sans que nul n'ait de responsabilité ; je soupire quand je vois qu'à la différence de l'Antiquité où elle ignorait relativement le repentir, la foule est cet être tout-puissant, mais absolument dénué de repentir, qu'on appelle : personne ; qu'on a un être anonyme pour auteur, qu'un résidu anonyme constitue le public, parfois même composé d'abonnés anonymes, c'est-à-dire de personne.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: Lignes, remaniées et bcp augmentées, écrites pour accompagner la dédicace "À l'Individu" in : Discours édifiants à divers points de vue, Cop., printemps 1847. (Cf. OC XIII 8 ; jusqu'alors, Kierkegaard dédiait ses discours religieux à la mémoire de son père.)

[ bêtise collective ] [ stupidité communautaire ] [ auto-allumage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

eulogie

En 1720, au retour d’un voyage à Karlsbad, Bach apprend que sa femme Maria Barbara est décédée et déjà mise en terre depuis dix jours ; elle laisse 4 enfants, dont l’aînée a 11 ans et le dernier 5 ans. Bach est très profondément affecté par ce décès. Avant la fin de la même année il reprend la composition de ses sonates et partitas, et modifie notamment la Chaconne. Il y introduit, dans les voix de basse et de médium, deux mélodies de chorals : "Que ta volonté soit faite, Seigneur" et le choral de Luther "Christ gisait dans les liens de la mort".

"Sei Solo", titre associé aux Sonates et Partitas au sein de laquelle se trouve cette chaconne, écrit et signé par Bach lui-même dans son manuscrit, présente une ambiguïté. On lui a faussement donné le sens de "Six Solos", mais l’italien correct serait dans ce cas "Sei Soli". "Sei Solo" veut donc dire : "Tu es seul". Quand on connait l’esprit de Bach, où tout est connecté, où les lettres sont cachées et les chiffres participent à l’architecture, le titre est limpide de sens. Cette chaconne en ré mineur, quitte donc le monde de la danse pour devenir un hommage funèbre, méditation à la fois douloureuse et pleine d’espérance sur la mort qui a déjà frappé ses proches à plusieurs reprises et qui vient de lui arracher sa femme. Mais pour le maître de la musique baroque, la mort n’est pas que séparation, chagrin, solitude ; elle libère le croyant du péché, et dans sa désespérance il affirme sa confiance en s’inclinant devant la volonté de Dieu. Par un contrepoint complexe, c’est-à-dire la superposition de plusieurs mélodies différentes, et par des variations infiniment savantes, il exprime sa lamentation, son découragement, sa peur et sa douleur qui sont le pain des larmes du croyant. Sa piété l’a porté tout au long de sa vie, dans les turbulences comme dans les moments les plus heureux. Bach ressentait au fond de son coeur la nostalgie "Sehnsucht" de la mort ; il l’a traduite dans de nombreuses oeuvres, comme ici où il chante la lassitude de la vie, l’attente de la mort qui libère et apaise, la certitude de la victoire sur la mort par le Christ ressuscité – Alleluia –, et l’assurance de la résurrection.

Christian Tetzlaff dans "A Musicology of Performance : Theory and Method Based on Bach's Solos for Violin" avance que dans cette pièce le maître use les parties jouées sur deux cordes à la fois pour ramener sa femme à la vie, pour ainsi dire, en tant que second violoniste virtuel. On est semble t'il en pleine interprétation romantique. Romantisme allumé par Bach lui-même par la qualité exceptionnelle d'un métier de fer qui lui permet d'exprimer et développer sur la mort avec beauté et profondeur. Douleur du manque doublée du sentiment ressassé de cette condition de "passager" de l'animal humain, effet émotionnel qui sera fortement renforcé par les compositeurs renommés qui suivirent et portèrent JSB au nues, Schumann, Brahms, Chopin... Un violonniste m'a dit un jour que la chaconne est comme un "arbre gorgé de fruits sous la neige". Jehudi Menuhin la joua durant l'entracte d'un concert avec le Philharmonique de Berlin et la dédia à sa soeur Hephzibah qui venait de mourir. Auditeurs bien entendu au bord des larmes. Mais laissons cela : Bach parle de son art comme d'une "Rekreation des Gemüts", "recréation du coeur et de l'esprit". Il a réussi ; point besoin d'être spécialiste, l'écouter suffit pour vivre mieux.

(Pour les spécialistes) Des recherches ont été effectuées par la musicologue Helga Thoene sur les paroles des Chorals cités tout au long de la Chaconne de la Partita II. Mises bout à bout elles révèlent une signification, une sorte de tombeau dédié à sa femme. Il utilise Ré mineur, la tonalité de la mort. La danse a des airs sacrés, un peu mystiques dans ses variations. Le passage central en majeur est comme une visite au paradis, suivie par le terrible retour sur terre... Et après cette Chaconne, on repasse en majeur dans l’Adagio de la Sonate III, avec une marche en quatorze stations comme le chemin de croix. Le religion est omniprésente dans la vie et l’oeuvre de Bach. Dieu est partout dans sa musique.

Auteur: Mg

Info: 2019, compil de diverses sources

[ chef d'oeuvre ] [ émoi ] [ pré-romantisme ] [ libération ] [ théologie musicale ]

 
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