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observateur miroir

Comme le notait Emerson dans "Experience", un essai qui remettait en question le positivisme simpliste de son époque : "Nous avons appris que nous ne voyons pas directement, mais indirectement, et que nous n'avons aucun moyen de corriger ces lentilles colorées et déformantes que nous sommes, ou de calculer la somme de leurs erreurs. Il se peut que ces sujets-lentilles aient quelque pouvoir créateur ; il se peut aussi qu'il n'y ait pas d'objets." George Berkeley, dont le campus et la ville portent le nom, est arrivé à une conclusion similaire : "Les seules choses que nous percevons, disait-il, sont nos perceptions."

Auteur: Lanza Robert

Info: Biocentrism: How Life and Consciousness Are the Keys to Understanding the True Nature of the Universe

[ neurophénoménologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mémoire collective

Ce qu'il y a de terrible dans l'Histoire, ou, plus exactement, ce qui la dénature, c'est qu'elle se fait d'après les écrits d'une classe moyenne de médiocre inspiration et, qui pis est, grossièrement moralisatrice. Ce ne sont que princesses vertueuses et dévotes, que princes limités à leur étroite vie d'impassible commandement. Leurs appétits, que l'on va chercher jusque dans le roulement des astres et non dans le simple témoignage humain, se réduisent à un paragraphe exemplaire ou odieux sur la page qu'on écrit. Le sectarisme, le mécanisme politique, la sensibilité déformante de l'historien contemporain, tout cela tend à produire des monstres et à combler ainsi l'attente d'une foule de gens morbides et ignorants.

Auteur: Bessa Luís Agustina

Info: In "Le confortable désespoir des femmes", éd. Métailié, p. 233-234 - trad. F. Debecker-Bardin

[ nivellement par le bas ] [ préjugés ] [ poncifs ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

songes

Noter ses rêves, pour un jeune écrivain, est un bon exercice. Car les mots viennent pour ainsi dire tout seuls, avec leur pleine propriété, et toutes leurs résonances. Ils prennent leur place dans le récit avec une sorte d’infaillibilité... C’est au point qu’il me semble parfois que j’ai rêvé avec les mots, que j’ai aussi rêvé les mots.

Pourtant, entre le rêve écrit et le rêve réel, il y a un abîme. Pour raconter le rêve, on le rationalise, on lui impose un déroulement logique qu’il n’a que très rarement dans la réalité. Un récit de rêve n’est pas un compte rendu, c’est une transposition. Le rêve réel est autre, son temps est autre, l’arrière-plan affectif et les associations d’images sont beaucoup plus obscurs et beaucoup plus complexes qu’on ne saurait dire...

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, pages 94-95

[ latent-manifeste ] [ processus secondaires ] [ interprétation déformante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnage

À trente ans, Ophélie Labourette supplantait dans la mocheté et la disgrâce les culs de cynocéphales les plus tourmentés. Elle était intensément laide de visage et de corps, et le plus naturellement du monde, c'est-à-dire sans que jamais le moindre camion ne l'eût emboutie, ni qu'un seul virus à séquelles déformantes n'y creusât jamais ses ravages.
Jaillissant de sa tête en poire cloutée de deux globules aux paupières à peine ouvrables, elle imposait un pif patatoïde qu'un duvet noir séparait d'une fente imprécise qui pouvait faire illusion et passer pour une bouche.
Le corps était court et trapu, sottement cylindrique, sans hanches ni taille, ni seins, ni fesses. Une histoire ratée, sans aucun rebondissement. De ce tronc morne s'étiraient quatre maigrelettes ; les membres inférieurs, plus particulièrement, insultaient le regard. Rien ne permettait de discerner la jambe de la cuisse. L'un et l'autre affûtées dans le même moule à bâtons, s'articulaient au milieu par la protubérance insolite d'un galet rotulien trop saillant. Un trait, un point, un trait, c'étaient des jambes de morse. Moins affriolantes que bien des prothèses. Avec, pour seul point commun avec des jambes de femmes, une certaine aptitude à la marche.

Auteur: Desproges Pierre

Info: Chroniques de la haine ordinaire 1985

[ humour ] [ mocheté ]

 
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écrivain

Quiconque eut jamais avec Dostoïevski un entretien sincère le sait, comme le savent tous ceux qui lurent attentivement son œuvre et comprirent ses personnages, victimes maudites d’un destin noir, d’une atmosphère sulfureuse, étouffante, déformante, qui les mène au bord de la folie. Ces lecteurs savent en effet que l’écrivain psychologue et penseur trouva pour ses personnages malheureux des paroles de compassion chaleureuses, que c’est un appel à l’amour et à la paix qu’il a lancé à travers eux et pour eux. Pour peindre cette atmosphère morbide, il n’usa pas de phrases banales privées de vie et d’âme ; il n’écrivit pas d’éditoriaux bourrés de slogans aussi retentissants que vides, mais ds pages pleines de feu, de sentiments, des mots qui vont jusqu’au fond du cœur humain et brûlent l’âme. C’était un ami sincère et ardent de ceux qui souffrent dans leur quête d’une vie spirituelle authentique. Ses personnages vivent dans les ténèbres d’une nuit profonde, mais ils luttent par tous les moyens, purs ou impurs, pour accéder à la lumière et à la liberté. Peut-être s’y acheminent-ils surtout par des voies sinueuses, car le droit chemin est difficile à discerner dans le noir : seuls, les élus, les meilleurs, y parviennent.

Auteur: Souvorine Alexeï Sergueïevitch

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 474

[ éloge posthume ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson